but if you never try, you will never know + 17h02, 15/03

mickey.

Pourquoi est-ce que tu te retrouvais là ? Toi qui était un boulet sur des patins. Mais justement, c'était pour cette raison que tu t'étais rendu à la patinoire. Pour t'entraîner. Tu ne supportais pas ne pas arriver à quelque chose. T'étais comme ça. Il fallait que tu te perfectionnes, que tu réussisses. Sinon, tu n'étais pas satisfait. Bref. Tu espérais ne croiser personne pour ce désastre ambulant que tu étais. C'était sans compter sur la présence de Mickey. Génial. Tu ne fais pas attention à lui. M'enfin, il n'avait pas l'air de se débrouiller mieux que toi. Bien fait. Au moins, vous étiez aussi nul l'un que l'autre pour ça. Il ne pourrait pas te prendre de haut, comme il le faisait tout le temps. T'étais donc là, accroché au bord de la patinoire, avec tes chevilles qui te faisait un mal de chien à cause de ces horribles chaussures. Tu ressemblais à un camioneur qui tentait d’imiter une ballerine, clairement. Bon, il fallait que tu prennes sur toi. Tu lâches la bordure, et tu tentes de te déplacer après avoir soufflé un bon coup. Et... C'était tout sauf facile. T'avais beau mettre un pas devant l'autre, tu n'arrêtais pas de tanguer. Bonjour l'équilibre. - Si tu rigoles, je te tue. Une menace ? Exactement. Bien que Mickey ait parfaitement le temps de s'enfuir avant que tu puisses le rattraper. Parce que vu la manière dont t'étais parti, t'en aurais encore pour quelques années. L'apprentissage du patin, c'était sûrement pas pour toi.

Ce n'était jamais que la seconde fois qu'il foulait cette glace. La première fois, il avait prouvé à tous combien son équilibre pouvait laisser à désirer parfois. En effet, il avait chuté et Emmeline s'en souvenait probablement encore. Ce jour-là la rousse l'avait guidé et il avait eu la nette impression d'avoir pas mal progressé en l'espace d'une heure. Mais comment en être certain ? Il n'était pas revenu ici depuis et donc, peut-être avait-il seulement gagné en confiance sur ses patins, peut-être était-il toujours aussi maladroit sur la glace. Pour le vérifier, le mieux était encore d'y retourner. Et c'est ce qu'il fit vendredi après-midi, puisqu'il avait le temps pour ça, le carrelage de la cuisine séchant après un nettoyage intensif de ce dernier - pièce dont Mickey avait d'ailleurs condamné l'accès. Hm bref, il chaussa ses patins, prit une grande inspiration et se lança. Outch. L'impression d'avoir progressé la dernière fois était définitivement une illusion, car il était toujours aussi instable, ses jambes flageolant comme si la terre tremblait sous ses pieds. Et comble du ridicule, voilà que le chevelu se trouvait à quelques pas seulement, visiblement aussi peu doué que lui. Mickey l'observa du coin de l’œil, tout en tentant de se maintenir debout tandis qu'il sentait qu'à tout moment, il pourrait tomber. Bob de son côté n'était pas en meilleure posture, à tel point qu'il jugea bon de menacer l'anglais. « Si tu rigoles, je te tue. » Ah d'accord, la confiance régnait. Il était constamment dans l'insolence ce garçon, vraiment irrécupérable. Mickey soupira légèrement. « Sois tranquille, j'ai vraisemblablement autant de difficulté que toi à demeurer hissé sur mes deux jambes. » Qui plus est Mickey, c'était un homme qui rigolait quand il se brûlait, limite. On ne risquait pas de le voir s'esclaffer en cas de glissade de Bob, voyons, il n'était pas comme ça. D'accord la semaine dernière il avait ri un bon coup en voyant Mason paniquer dans la chambre après l'exercice incendie, mais ça, c'était vraiment drôle il faut bien l'avouer. « Je suis curieux de savoir comment tu me tuerais par contre. Oui, comment procéderais-tu ? » Instaurer un sujet de discussion limite glauque pour oublier qu'il avait bien du mal à rester stable, oui, voilà son plan. Maintenant, soit Bob se montrait coopératif, soit il le laissait dans sa petite galère. Au fond, le premier des deux qui tomberait était peut-être le plus pileux.

Deux pas doués dans une patinoire, ça donnait un spectacle parfaitement ridicule. Les spectateurs devaient se bidonner derrière leur écran de télévision. Bon, tant mieux, tant mieux. Tant mieux pour eux. T’allais faire grimper l’audience, non ? Avec ton don pour patiner, tout le monde devait être sur la chaîne où passait Fake Lover. Obligatoirement. Ou pas, en fait. C’était vraiment la honte, et tu regrettais déjà d’avoir enfiler ces chaussures, qui ressemblaient plus à un instrument de torture qu’autre chose. Depuis quand mettre une lame au bout d’une chaussure était normal, hm ? C’était tout simplement dangereux. Et depuis quand quelqu’un de normal pouvait être équilibré en se tenant sur deux fines lames ? C’était inhumain. Oui, voilà, inhumain, c’était le mot. Alors que tu galérais à avancer, tu crus bon de menacer Mickey. Au cas où une de ses envies de se moquer de toi lui prenait d’un seul coup, vous voyez. On n’était jamais assez prudent. « Sois tranquille, j'ai vraisemblablement autant de difficulté que toi à demeurer hissé sur mes deux jambes. » Bon.. Tant mieux, alors. Tu ne trouvais rien à y redire, pour une fois. « Je suis curieux de savoir comment tu me tuerais par contre. Oui, comment procéderais-tu ? » Oh, il voulait vraiment savoir ? Tu n’y avais pensé, à vrai dire. Pas encore. Mais ça ne saurait tarder. « Les lames des patins, ça doit être assez coupant, non ? Je pense que je pourrai aisément te couper la tête avec. C’est un bon plan, non ? » Hum, et bien oui, pourquoi pas. Mais ces belles paroles ne t’aidaient tout de même pas à trouver un meilleur équilibre. C’était officiel, tu étais un boulet.

Oui, c'est certain, Mickey n'avait que ça à faire dans l'immédiat, se moquer ouvertement de Bob tandis que lui-même tenait à peine debout. Allons, Bob n'était peut-être pas très à l'aise sur ses deux patins mais comme il pouvait le constater, Mickey se trouvait exactement dans la même situation. Enfin un domaine dans lequel l'anglais n'était pas supérieur au chevelu, comme quoi, tout était possible. Enfin quand même, de là à le menacer de le tuer si jamais il osait rire de lui, c'était un peu excessif vous ne trouvez pas ? Mickey avait d'autres chats à fouetter sur le moment, alors les soucis d'équilibre de Bob franchement, il s'en fichait bien. Maintenant c'est vrai, il admettait que ce dernier avait suscité sa curiosité. Il venait d'évoquer l'éventualité de se débarrasser de lui et comme il savait pertinemment que Bob était de ces petits plaisantins parlant mais n'agissant jamais, il tenta de savoir de quelle façon il aurait procédé pour l'éliminer si jamais il en avait été capable. Ce que bien sûr il n'envisageait pas un seul instant. N'est-ce pas ? Hein ? Oui non, si à l'extérieur de ce nid on ne parvenait pas à liquider Mickey, il imaginait mal Bob le faire ici, devant les caméras. « Les lames des patins, ça doit être assez coupant, non ? Je pense que je pourrai aisément te couper la tête avec. C’est un bon plan, non ? » Hum, comment dire... un bon plan, peut-être pas. Un plan de type machiavélique, déjà plus. « Je sais que tu envies mon intelligence, mon entendement et mon savoir mais de là, quand même, à me couper la tête... et dans quel but, celui de procéder à une transplantation de cerveau ? Une intervention à hauts risques, et dont l'efficacité n'a jamais véritablement été prouvée. De plus, dans ton cas, il y aurait très certainement un rejet. » Et puis non, inconcevable, pour cela il faudrait maintenir en vie le cerveau de Mickey. « Je m'égare complètement là. » remarqua-t-il, aberré par ses propres mots. En effet. Tout était bon pour oublier cette glace sous ses pieds, prête à se jouer de lui à tout moment. Il prenait tout de même le soin de ne pas trop gesticuler et de rester le plus immobile possible, car c'est bien souvent lorsque l'attention est reportée ailleurs, par exemple une conversation, qu'on en vient à être pris de court par une vilaine chute. Or, pas question de se retrouver les quatre fers en l'air aujourd'hui. Encore moins devant Bob, il ne le concevait pas. « C'est la première fois que tu patines ? » Allez, autant faire dans les formalités sans grande utilité, au point où il en était. « Enfin, avec un tel niveau je peux difficilement croire que tu t’exerces régulièrement. » Oui c'était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité, effectivement. Parlons-en du niveau de Mickey, hein, parlons-en...

« Je sais que tu envies mon intelligence, mon entendement et mon savoir mais de là, quand même, à me couper la tête... et dans quel but, celui de procéder à une transplantation de cerveau ? Une intervention à hauts risques, et dont l'efficacité n'a jamais véritablement été prouvée. De plus, dans ton cas, il y aurait très certainement un rejet. Je m'égare complètement là. » Ah oui, rien que ça. Bon et bien, pourquoi pas. Tu ne peux pourtant pas t’empêcher de rire. Oui, tu riais aux paroles de Mickey. Une grande première. Et tu en avais si honte que tu te tues deux secondes après, te rendant compte de la chose que tu faisais. Non, c’était interdit de rire aux paroles de l’ennemi. Jamais. Oh. Et puis quoi encore ? Tu secoues doucement la tête, t’es toujours immobile sur la glace, t’oses pas vraiment bouger de peur de tomber. Tu pouvais te casser n’importe quoi avec cette glace, malchanceux comme tu étais. « Si je veux me faire une transplantation de cerveau, ça sera avec celui de Bill Gates et Clint Eastwood mélangé, déjà. Ton cerveau est beaucoup trop pourri pour qu’on puisse en faire quoi que ce soit. Il ne sert à rien, te fais pas d’idée. Une fois que je t’aurais coupé la tête, je le mettrai dans une glacière, et je l’offrirai à mon chien en cadeau. C’est mieux, ça. » Tu n’avais pas de chien, et tu n’avais aucune envie de troquer ton cerveau contre un autre. Surtout que tu risquais de mourir dans une telle épreuve, tout de même. Le risque était beaucoup trop grand. Beaucoup, beaucoup trop. « C'est la première fois que tu patines ? Enfin, avec un tel niveau je peux difficilement croire que tu t’exerces régulièrement. » La grosse blague. Il se permettait de parler, en plus. Tu secoues la tête. « La deuxième fois. Je vis dans une ville où il y a du soleil 320 jours par an. La glace, les patins, et toutes ces conneries, ce n’est pas ma première préoccupation, non. » Les trucs froids, tu ne connaissais pas. Tu ne savais pas skier non plus. Tu n’avais d’ailleurs pas essayé. « C’est quoi ton excuse, à toi, pour être aussi nul ? » Parce que clairement, toi, ton excuse était béton.

Il s'égarait et ça ne lui ressemblait pas, lui qui d'ordinaire s'exprimait de façon sensée. Cette histoire de transplantation de cerveau, c'était de la pure folie. Il savait qu'il finirait par devenir fou au milieu de tous ces zouaves, mais il ne pensait quand même pas que cela arriverait aussi rapidement. Mais au fond ce qu'il disait n'était pas non plus surréaliste car on ne pouvait qu'envier un homme aussi brillant que lui. Et même si Bob ne l'avouerait probablement jamais, il devait crever de jalousie et ce, depuis sa rencontre avec l'anglais. « Si je veux me faire une transplantation de cerveau, ça sera avec celui de Bill Gates et Clint Eastwood mélangé, déjà. Ton cerveau est beaucoup trop pourri pour qu’on puisse en faire quoi que ce soit. Il ne sert à rien, te fais pas d’idée. Une fois que je t’aurais coupé la tête, je le mettrai dans une glacière, et je l’offrirai à mon chien en cadeau. C’est mieux, ça. » Bill Gates et qui ?? Hm. Pouvait-on lui dire pourquoi Bob était constamment sur la défensive ? Et alors, il n'avait pas d'humour ? S'en était désespérant à ce stade. « Avec un cerveau aussi 'pourri' que le mien, il y a quand même matière à faire pas mal de génies, tu m'excuseras. » D'où le supposé rejet dans le cas de Bob, car lui était condamné à mourir crétin. On pouvait toujours tenter de discréditer Mickey quant à sa grande intelligence, lui savait ce qu'il valait et donc, il ne prenait bien évidemment pas cela au sérieux. Il était un génie oui, parfaitement, le genre de génie tellement brillant qu'en s'en devenait effrayant parfois. Et surtout, un génie prétentieux et hautain comme il ne devait pas en exister beaucoup sur cette planète. Et sinon, comment Bob justifiait-il le fait qu'il soit aussi maladroit sur des patins ? Ce devait être la première fois qu'il s'y essayait, Mickey ne voyait que ça. « La deuxième fois. Je vis dans une ville où il y a du soleil 320 jours par an. La glace, les patins, et toutes ces conneries, ce n’est pas ma première préoccupation, non. » Il ne savait pas où Bob vivait exactement et pour tout dire, il s'en fichait éperdument. « C’est quoi ton excuse, à toi, pour être aussi nul ? » Mickey n'était pas nul. Il n'était juste pas bien doué. Nuance. « Je sors très peu de chez moi en temps normal et donc, je n'avais jamais patiné en dehors de ce nid. D'ailleurs, j'ignore s'il y a une patinoire dans ma ville, de toute façon j'en profite ici mais je sais que c'est une occasion qui ne se représentera pas. » Un peu de lucidité tout de même, bientôt il retrouverait son quotidien d'ermite et avec ça, ses rideaux tirés et ses portes fermées à double tour. Une vie de reclus en somme. « Si jamais tu venais à tomber et que ta tête heurtait cette glace, je suppose que tu ne ressentirais rien avec cette touffe de cheveux. » Oui, elle amortirait très certainement le choc. Il ne voulait pas en faire l'expérience, pour voir ? En enfilant ses gants, Mickey était même partant pour le pousser.

. « Avec un cerveau aussi 'pourri' que le mien, il y a quand même matière à faire pas mal de génies, tu m'excuseras. » Et hop, nouveau rire. Oh, il ne fallait pas que ça devienne une habitude, tout de même. Bon, là, tu te fichais clairement de ce qu’il venait de dire, mais ça restait un rire, tout de même. Ce n’était pas bien. Et malgré ton déséquilibre, tu ne manquas pas de lever les yeux aux ciels. Et bien oui, gardons les bonnes habitudes tant qu’on y était, hm. « Ça, c’est ce que tu crois. La vérité, c’est qu’on ne peut rien faire de ton cerveau. » Tu hausses tes épaules, faisant une fausses tête désolé. Tu ne l’étais pas. Tu lui annonçais seulement la stricte vérité. Et puis finalement, il te demande depuis quand tu pratiques ce fabuleux sport. « Je sors très peu de chez moi en temps normal et donc, je n'avais jamais patiné en dehors de ce nid. D'ailleurs, j'ignore s'il y a une patinoire dans ma ville, de toute façon j'en profite ici mais je sais que c'est une occasion qui ne se représentera pas. » Tu plisses les yeux. Sérieusement ? Mais, c’était une vie, ça ? Tu deviendrais dingue à sa place, toujours à l’intérieur à … à écrire ou lire. C’était horrible. Tu écarquilles les yeux. Cet homme était définitivement beaucoup trop bizarre. Beaucoup, beaucoup trop. « Si tu sors jamais nulle part, tu m’expliques pourquoi t’es ici ? » Limite, il aurait pu laisser sa place à quelqu’un de plus intéressé et intéressant que lui, non ? si, t’en étais certain. « Si jamais tu venais à tomber et que ta tête heurtait cette glace, je suppose que tu ne ressentirais rien avec cette touffe de cheveux. » Tu arques un sourcil. Mais tu ne bouges pas, tu ne veux pas tomber. Non, tu ne voulais prendre aucun risque. « Pour ça, il faudrait déjà que je tombe sur la tête. Et.. les gens tombent rarement sur la tête. Et puis, j’ai pas des ressors en tant que cheveux, Einstein. »

Apparemment, Mickey était un comique qui s'ignorait. Car voilà qu'il faisait rire Bob, à nouveau. Il ne se savait pas si drôle, mais soit. Il ne faisait pourtant que mettre en lumière un fait avéré : son génie. Maintenant, le chevelu venait de lui prouver qu'en plus de ne pas être bien fut-fut, il était capable de rire de tout et n'importe quoi. Grand bien lui fasse. « Ça, c’est ce que tu crois. La vérité, c’est qu’on ne peut rien faire de ton cerveau. » Non il n'allait pas réagir, tout simplement parce que Bob se donnait tort à lui-même, sans même s'en rendre compte. On ne pouvait pas remettre en question l'intelligence de Mickey, ce n'était pas possible, et par ailleurs il était l'un de seuls jugeant bon de le faire ici. Beaucoup avaient renoncé, et reconnu qu'effectivement, cet homme était brillant et que niveau entendement, on ne pouvait pas l'égaler. Bob était libre de penser ce qu'il voulait après tout, aussi fausses soient ses convictions. Maintenant, si l'anglais était aussi peu adroit sur la glace, c'était bien évidemment parce qu'il ne mettait quasiment jamais les pieds dehors en temps normal et donc, cette patinoire était bien la première au sein de laquelle il avait mis les pieds. « Si tu sors jamais nulle part, tu m’expliques pourquoi t’es ici ? » Oh non, il n'allait certainement pas faire ça. Il aurait pu, vraiment il le pouvait mais il n'en avait juste pas la moindre envie. « Ça, vois-tu, ça me regarde. » était la seule réponse qu'obtiendrait Bob sur le sujet. Le fait est que Mickey avait mis son petit quotidien de côté en venant ici et, maintenant, il le regrettait amèrement. Ah s'il avait su, vous pensez bien qu'il n'aurait jamais candidaté. Après son mariage, sa participation à ce télé-crochet était la deuxième plus grosse erreur de sa vie. Suite à quoi il charria légèrement le chevelu sur la touffe hirsute qu'il avait sur le crâne, supposant qu'en cas de chute et de heurt de sa tête contre la glace, celle-ci amortirait parfaitement le choc. « Pour ça, il faudrait déjà que je tombe sur la tête. Et.. les gens tombent rarement sur la tête. Et puis, j’ai pas des ressors en tant que cheveux, Einstein. » Nouvelle tentative d'humour, nouvel échec. Mickey allait bientôt abandonner hein, franchement il essayait à chaque fois de détendre l'atmosphère afin d'oublier dans quelle situation compromettante il se trouvait, mais il ne pouvait vraiment pas compter sur Bob pour être un tant soit peu réceptif. « Que sais-tu d'Einstein ? » lui demanda-t-il, sans humour ni sarcasme cette fois-ci, très sérieux au contraire. Oh il ne fallait pas mentionner le nom d'un tel homme sans penser un seul instant au fait que Mickey puisse en profiter pour rebondir là-dessus. Bob avait face à lui un interlocuteur calé dans le domaine de la physique et des sciences. Dommage, hein. Allez, c'était le moment de lui prouver qu'il savait quand même qui était ce bon vieux monsieur Einstein. Disons que s'il était capable d'en citer le prénom et l'une de ses nombreuses nationalités, il aurait droit à des applaudissements.

« Ça, vois-tu, ça me regarde. » Tu lèves les yeux aux ciels, sa raison était sûrement toute pourrie. Voilà tout. Il n’osait pas avouer qu’il s’ennuyait atrocement chez lui, tout seul. Et qu’il avait besoin de voir du monde. Chose complètement débile, car il venait gâcher la vie de tout le monde ici. Il aurait été mieux dans sa maison toute moche, hm. S’il n’était pas venu, ça aurait arrangé plusieurs personnes. Clairement. Mais bon, il ne s’en rendait sûrement pas compte. Il était trop bête pour cela, voyez-vous. Pauvre Mickey, trop idiot pour se rendre compte que personne ne voulait de lui nulle part. Sa femme devait être aveugle et sourde, par la même occasion. T’en étais certain. Il n’y avait pas d’autres moyens pour le supporter, mais à tes yeux du moins. « Que sais-tu d'Einstein ? » Ce que tu savais d'Einsteint ? C'était celui qui avait inventé les Bagelstein, bien sûr. Hum, ou pas. Et bien, malheureusement pour l’écrivain, tu savais bel et bien qui s’était. Et franchement, il te rappelait pas de bons souvenirs. Au lycée, t’avais été obligé de faire un exposé sur lui. Et comme tu avais refusé de le faire, tu avais dû recopier 50 fois sa biographie. Autant dire que oui, tu savais très bien qui était Albert Einstein. « Physicien dyslexique, avec plus de nationalité que de doigts, né en 1879, mort en 1955. Il a trouvé l’équation de l’équivalence de la masse et de l’Energie, E=mc², il a contribué à l’avancé de la physique quantique, et est le père de la théorie de la relativité restreinte avec ses deux postulats. Chose qui est d’ailleurs complètement inconcevable pour beaucoup de monde, parce que le temps reste universel à n’importe quel endroit, dans l’esprit de chacun. » C’était complètement idiot, oui. Comment le temps pouvait passer plus vite ou plus lentement en fonction du mouvement et de la vitesse de la lumière ? Tu n’avais jamais compris le principe, mais c’était scientifiquement prouvé. Alors tu acceptais. Merci le lycée scientifique, hm. C’était sûrement pour ça que tu avais arrêté les études : trop de choses à pensées, beaucoup trop de réflexions à se faire. « Autre chose ? »

Pourquoi Mickey était ici ? Et bien, il l'avait déjà expliqué à pas mal de candidats et franchement, il n'avait pas envie de se répéter juste pour satisfaire la curiosité du chevelu. De toute façon, il avait semble-t-il était quelque peu étonné par la vie que menait l'anglais à l'extérieur de nid, et devait s'être empressé de le juger pour ça. Alors qu'il fasse, au fond, Mickey savait que son quotidien n'avait rien à voir avec celui d'une personne dite "normale", ou avec un semblant de vie sociale et ce, parce qu'il vivait reclus, enfermé chez lui, les rideaux tirés, quasiment dans le noir et qu'il ne mettait un pied dehors que pour faire quelques provisions alimentaires, ce qu'il ne faisait finalement que très rarement puisqu'il se nourrissait peu. Il était un ermite, oui, était complètement coupé du monde d'ordinaire. Le genre de personne sortant si peu de chez elle qu'une fois sa mort venue, son cadavre pourrait bien pourrir dix longues années dans son salon sans que personne ne se soucie de rien. Le seul individu avec lequel il était resté en contact au final, c'était son éditeur. Il lui remettait ses écrits, et puis basta. Alors non, Mickey n'allait pas une nouvelle fois revenir sur ce qui l'avait poussé à participer à cette émission, puisqu'en plus de cela il regrettait d'avoir fichu un pied ici. Des regrets qu'il n'émettrait jamais devant Bob, car ça lui ferait bien trop plaisir. Ce dernier évoqua par ailleurs un certain Einstein. Ce monsieur, Mickey le connaissait bien enfin, son travail plutôt. L'occasion de demander au chevelu ce qu'il pouvait en dire. Allez, tout le monde connaissait Einstein, tout le monde était capable d'en dire quelque chose. Il se lança. « Physicien dyslexique, avec plus de nationalité que de doigts, né en 1879, mort en 1955. Il a trouvé l’équation de l’équivalence de la masse et de l’Energie, E=mc², il a contribué à l’avancé de la physique quantique, et est le père de la théorie de la relativité restreinte avec ses deux postulats. Chose qui est d’ailleurs complètement inconcevable pour beaucoup de monde, parce que le temps reste universel à n’importe quel endroit, dans l’esprit de chacun. » À l'entente de tout ce blabla, Mickey resta stupéfait quelques instants. « Autre chose ? » Autre chose, autre chose... Là tout de suite il ne voyait pas. Mais attendez, il avait comme qui dirait un peu de mal à s'en remettre. Vous savez, jamais il n'aurait pu imaginer que Bob lui sortirait tout ça. De plus, c'était véridique, il pouvait le certifier. Enfin pas sur l'instant, puisqu'il avait encore un peu de mal à assimiler le fait que Bob ait été capable de débiter tout ça. Et finalement, après quelques secondes de silence, Mickey effectua un mouvement. Mais il aurait peut-être dû s'abstenir au final car probablement sous le coup de la surprise, il perdit tout son équilibre et bascula en arrière. Étendu de tout son long sur le sol de cette patinoire, il ressentit brutalement comme une douleur lancinante dans son dos. Aïe, il était peut-être mal tombé. « Outch. » Oui, c'était le cas de le dire, outch. Quelle belle chute en passant, vraiment, il allait faire fureur dans les bêtisiers de fin d'année. Sur la glace en plus... « Tu m'aides à me relever ? » qu'il demanda à Bob, tout en tendant sa main, recouverte bien évidemment d'un gant. Si contact physique il devait y avoir, il lui fallait se protéger. « J'ai dû me démettre quelque chose. » Oui enfin, Mickey et son côté alarmiste... il était juste tombé un peu trop violemment mais ça allait passer. Même si en attendant, il ne se sentait pas de se relever seul, et avait l'impression qu'en se redressant sa colonne vertébrale allait lâcher. Tout cela pour dire qu'il n'était désormais pas bien fringuant.

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