Je n’ai pas très bien dormi cette nuit. Faut dire qu’avec Everleigh a mes côtés, qui m’en veut à mort…ça n’aide pas. Je suis limite à faire attention à mes gestes, pour ne pas la toucher par accident. Ça m’énerve. Mais bon, je réussis quand même à dormir. Jusqu’à ce que je ressente de drôles de choses. Hm, c’est moi ou quelqu’un est en train de caresser mon bras ? Bizarre. Cela ne peut être Everleigh dans la mesure, ou me caresser est bien la dernière chose qu’elle souhaiterait me faire en ce moment. M’en coller une à la rigueur oui. Mais certainement pas se montrer aussi douce à mon égard. Surtout au vu de l’échange houleux de la veille au soir. J’ouvre alors un œil, puis deux. Et que vois-je ? La tête d’Emmeline, non loin de la mienne. La rouquine est allongée sur le côté, face à moi. Etrange. Presque effrayant même. Ça a quelque chose de perturbant…Limite si elle ne m’observait pas dans mon sommeil. « Bonjour. » Elle a de la chance, un tel réveil n’est pas si désagréable que ça finalement. Moi qui ai besoin d’un peu de douceur, oui oui. Puis voir sa tronche à tendance à me mettre de meilleure humeur automatiquement. Peut être parce qu’avec elle ce n’est jamais prise de tête. C’est toujours agréable de passer du temps en sa compagnie. Et à moins qu’elle aussi ne veuille me jeter sur le bucher pour mes actions répréhensibles de ces derniers temps, ça devrait aller non ? « Tu fais quoi ? Tu viens réclamer un câlin ? » Et bien oui, il me semble que cela ne peut être que ça. Elle a déclaré me faire la tête tout ça, que plus jamais je n’aurais le droit à ses délicieux câlins, mais tout cela c’est du pipot, oui oui. Ça lui manque, je le sais. « Ou alors t’as décidé de m’apporter le petit déj au lit, pour enterrer la hâche de guerre ? » Une autre possibilité aussi. Qui se tient.

Alors, que me vaux ce réveil tout en douceur ? Ça sent quand même l’entourloupe à plein nez. Je ne suis pas très confiant. Qui me dit qu’elle ne m’a pas préparé un piège machiavélique destiné à se venger ? Genre, vas y que j’endors ta confiance pour mieux frapper par la suite hein ? Peut être que tout à coup, elle va me balancer un verre d’eau à la gueule, je ne sais pas. Il vaut mieux rester méfiant moi je dis. « Tu rêves ! Tu peux déjà t'estimer heureux que je te parle là. Et que je te regarde aussi. Déjà, si tu obtiens un câlin, tu seras chanceux, trèèès chanceux alors n'en demande pas trop. » Ah oui c’est vrai qu’elle ne devait même plus me parler, ni me regarder. Elle s’y tient vachement à ce qu’elle dit. Mais bon ça c’était évident depuis le début qu’elle n’aurait pu guère s’y tenir. Non pas qu’il soit difficile de m’ignorer, certains y arrivent très bien ces derniers temps. Seulement au vu de mes crimes reprochés par Emmeline, je pense que ce n’est pas trop grave hein. « Surtout que j'ai été super gentille avec ce réveil en douceur ! C'est toi qui devrais m'apporter le petit-déjeuner au lit pour me remercier d'être aussi gentille et si peu rancunière, tu vois. » Il est vrai qu’elle a été très gentille. « Je sais, je sais, tu es trop bonne avec moi ces derniers temps, je ne le mérite surement pas. Mais alleeeeez. Un petit câlin ? Pour une pauvre âme en détresse comme moi, je suis désespéré tu sais…Cela me ferait vraiment plaisir. » dis je en lui ouvrant les bras. C’est que j’en serais presque sérieux en plus. Ça me ferait du bien oui. Mon cerveau a été probablement attaqué là je crois. Voilà que j’en viens à quémander de l’affection. Bon par contre je suis torse nu…mais au pire si ça la dérange, on le fait à travers la couette. Tant que j’ai mon câlin moi. « Tu ne peux pas me le refuser n’est ce pas ? Tu ne vas pas piétiner mon pauvre petit cœur devant tous ces téléspectateurs ? » Parce que c’est la honte clairement si elle refuse. Et oui. Evidemment j’exagère un peu beaucoup le tout, faut bien que ça passe mieux. Des fois qu’on puisse réellement croire que je suis sérieux et en manque d’affection, même si c’est un peu vrai, chut. « Même que je serais gentil à l’avenir, c’est dis. » Un argument imparable.

Alors c’est comme ça, je lui ouvre mes bras, prêt à me montrer vulnérable, (oui enfin…), et voilà qu’elle me rejette. Sans la moindre gêne. Je fais mollement retomber mon bras, déçu. Peiné. Honteux. Humilié. Rien que ça. « C'est facile de dire ça maintenant, pour obtenir ce que tu veux. Et si ça se trouve, une fois que tu auras eu ton câlin, tu me jetteras comme une vieille chaussette. » C’est ce qu’elle pense de moi ? Bon d’accord, j’ai tendance à laisser tomber les filles comme des vieilles chaussettes, mais pour autant doit on en faire une généralité hein ? Ah vraiment. Puis de toute façon, elle n’est pas comme tout le monde, elle le sait bien. « C’est fou tout le bien que tu penses de moi… » Vilaine fille. Ne pas me faire confiance. « Il faut les mériter, mes câlins, tu sais. » Ce qu’elle est difficile quand même. Surtout qu’on sait que dans le fond, elle en a autant envie que moi. Pas possible d’être aussi bornée. Et qu’est ce qu’elle veut que je fasse ? Que je la supplie à genoux ? Que je lui dise combien elle est la plus belle, la plus intelligente, la plus drôle ? Que je lui baise les pieds peut être ? Parce que moi je ne vois pas bien ce que je peux faire dans l’immédiat, mis à part ça. Et c’est maintenant que je le veux le câlin, pas dans dix jours. « Non mais c’est bon, j’ai compris. Jamais là quand on a besoin d’une amie…Laisse moi me morfondre dans mon lit, comme le rejeté que je suis alors. » Sur ce, je remonte les couvertures jusqu’à mon cou, et lui tourne le dos, ma tête enfouie dans le coussin. Oui qu’elle me laisse tranquille voilà. Si même elle ne veut plus de moi alors…Tant pis. On est plus à ça près. J’ai l’habitude maintenant d’être rejeté. C’est mon lot quotidien dans ce jeu. Moi tenté de la faire culpabiliser ? Pas du tout voyons. Oh bien sur, si ma situation misérable pouvait aider ma cause…Parce qu’on a beau plaisanter plus ou moins, il n’en reste pas moins, que moi, et bien je suis réellement mal, voilà. Derrière cette masse musculaire, se cache un petit coeur qui bat, et oui, comme tout le monde.

Alors comme ça Emmeline ne veut pas me réconforter. Un petit câlin. Pour une âme en détresse. C’est tout ce que je demande. Mais non. Elle me le refuse. On voit sur qui on peut compter en cas de coup dur… Alors je décide de lui tourner le dos, me cachant sous les couvertures. Qu’elle me laisse tranquille alors. Je ne vais pas non plus la supplier d’être gentille avec moi. « Tu boudes ? » Je ne réponds rien. « T'as pas le droit de me bouder. C'est moi qui te boude, à l'origine ! Alors si on boude tous les deux, on s'en sortira jamais. » C’est dommage n’est ce pas ? « Et bien tant pis » Que je marmonne dans mon coin. Je boude si je veux d’abord. Elle s’en est octroyée le droit, alors il n’y a pas de raisons que moi aussi. Je la sens se rapprocher quelque peu de moi – du progrès ? Pas sur – pour déposer son menton sur mon bras. « Moi, j'ai une arme que tu n'auras jamais, de toute façon... » Mais qu’est ce qu’elle me raconte celle là ? Bon alors, elle le lâche le morceau. Quelle est donc son arme secrète ? Destinée à quoi d’ailleurs ? Je tourne légèrement la tête pour la regarder. Et elle me fait sa moue boudeuse. Quoi, c’est de ça qu’il s’agit ? Sa petite bouille adorable ? Pfff… Moi aussi je sais faire. Ou pas. Mais peut importe. Elle n’est pas si irrésistible qu’elle ne le croit. « Et puis, c'est pas en me tournant le dos que tu auras ton câlin plus rapidement. » Après un petit laps de temps, je soupire, et finit par me retourner, pour me mettre en position sur le dos. « D’accord, tu as gagné… » Voilà, satisfaite ? Sauf que tout à coup, je l’attrape, pour l’entrainer dans mes bras. Et ouais. En mode furtif. « Ou pas ! C’est gentil de me le donner ce câlin finalement… » Hey hey. Et là je l’enserre quelque peu, et elle ne peut plus m’échapper, non non. Tous les moyens sont bons. Et qu’elle ne tente pas de se débattre, sinon…sinon…Et bien rien. Elle a juste à se détendre maintenant, et s’avouer vaincu, pour profiter d’une pseudo étreinte, voilà. Alors, c’est qui le meilleur ?

Spoiler: