Cette semaine commence sous de bons auspices. Ma partenaire ne me fait plus la gueule. Je crois qu’elle a pardonné mes petits écarts d’il y a une dizaine de jours. Mason a été sauvé lors du prime. Et lui aussi semble sur la bonne voie du pardon. Il ne m’évite plus, même me reparle… Alors certes, ce n’est pas encore comme avant (de toute façon, peut on vraiment revenir comme avant ?), mais c’est un réel progrès. Conclusion, il ne me reste plus qu’à bien me comporter…Ne plus faire de conneries, contrôler mes pulsions, y’aller mollo sur l’alcool, et tout devrait bien se passer. Il n’y a pas de raisons de retomber dans les drames de la dernière fois. Disproportionné si vous voulez mon avis, au vu de la hauteur de mon crime… M’enfin avec Mason, on est toujours dans les extrêmes. D’une chose plutôt banale, il peut en faire toute une montagne. Il n’y que lui pour pleurer toutes les larmes de son corps en me voyant faire quelques galipettes à la télévision, non ? Bref, tout ceci maintenant fait parti du passé. Je l’espère. Donc ouais, aujourd’hui, je suis de bonne humeur. Même en soirée. Surtout après un bon repas. Maintenant reste à savoir quoi faire de ma peau. En passant par le salon, je trouve Fitz, seul, en face d’un feu de cheminée. - Tu veux un verre ? A moi ? Ces derniers temps, nos relations se sont tendues, sans vraiment que je saisisse le pourquoi… Enfin si, j’ai bien ma petite idée, mais si tensions il y a, j’estime qu’elles proviennent plus de monsieur. C’était clairement palpable ces deux dernières semaines. Ce que je trouve fort regrettable. « Je ne peux pas dire non à un bon whiskey » dis je en inspectant la bouteille. « Tu as soudoyé la production pour l’avoir ? » Parce que jusqu’à présent, je n’en ai jamais vu de telles. Ils nous foutent de l’alcool bon marché. La quantité plus importante que la qualité. « Remarque, maintenant qu'on sait que tu as de bonnes connections... » Dis je dans un sourire. Et bien oui, j'ai affaire à un membre de la famille royale quand même. Je me sers alors un verre, et m’installe sur le fauteuil à côté. « Doit on mettre les choses à plat entre nous, ou tout est ok ? » J'aime bien ne pas y aller par 4 chemins.

- J'ai demandé en tout cas, je sais pas si mes connections ont joué, je pense pas non, pas pour une bouteille de whisky quand même. Et puis de toute façon, ils pouvaient bien faire ça avec ce qu'ils nous font boire depuis le début... Je me doute bien qu’on ait pas besoin d’être très haut placé dans la hiérarchie pour obtenir simplement un peu d’alcool de qualité. Ou alors c’est que ce sont franchement des radins à la production. « Baah ce n’est pas si pire que ça. Mais je suppose que quand on est habitué à l’excellence, forcément » L’alcool bon marché, j’en bois tout le temps. Contrairement à ce que j’ai présentement entre les mains. Mais je m’imagine que Fitz lui est habitué à autre chose. Je prends une gorgée. C’est vrai qu’on peut noter la différence. Bref, je demande au jeune homme si tout est ok entre nous. Il répond par l’affirmative. Une bonne chose. Mais je me méfie. « T’es sur ? Ne dois-je pas m’inquiéter que dans une semaine, soudainement la teneur de notre conversation ne t’ais pas plu ? » Sait on jamais avec lui hein, puisqu’il semble avoir des réactions à retardement…Comme l’a dernière fois, saoulé par mes propos apparemment (alors que je n’ai fais que poser une question en somme banale), mais qui n’est venu le faire remarqué que bien plus tard… Il me demande alors comment ça va entre Mason et moi. « Oui ça va mieux. Je crois qu’il a réussi à dépasser les images du prime… » Aucun doute qu’il sache à quelle partie je fais référence. « En tout cas il ne m’évite plus. On reparle même, et il a dit qu’il serait prêt à me pardonner pour tout… Je n’ai plus qu’à espérer qu’il dise vrai. » Parce que je n’avais pas non plus que ma partie de jambes en l’air avec Harlow à me faire pardonner. Non ça c’était rien en fait. Mais plutôt pour la partie mensonge durant toutes ces années…

- C'est ça quand on est écossais et qu'on a un grand-père connaisseur, j'y peux rien moi ! Pourquoi ais je l’impression qu’il ai besoin de se défendre ? Il n’y a certainement pas de quoi. Ce n’était aucunement une critique. « Je te crois, je te crois » Bref, je lui demande s’il n’y a aucuns problèmes entre nous. Apparemment, on est bon. Tant mieux. Evidemment je ne peux m’empêcher de faire une remarque. C’est que je ne voudrais pas que le petit filou récidive. - Promis, si un truc me soule, je te le dis dans la seconde. Et je récupère ma bouteille de whisky. Quoi ? « Ah non, pas la bouteille de whisky je refuse. Tu n’oserais pas. » Pas jusque là tout de même. Ça serait cruel. Mais bon en tout cas plus sérieusement, j’espère bien que cette fois oui, il nous la jouera honnête, plutôt que de ronger son frein… Pas que j’ai l’intention de me montrer désagréable là et de lui donner matière à me maudire. D’ailleurs, il prends des nouvelles de ma relation avec Mason, ce qui montre un intérêt. - J'imagine que s'il le dit, c'est déjà une bonne chose. Et puis, il n'a pas l'air con, il te pardonnera. Ce serait con de tout perdre pour ça. Au final, ça ne change pas grand chose ce que tu es pour lui, du moment que t'es là. Il n’a pas l’air con ? Ce n’est pas souvent que j’entends de tels propos envers Mason… Et c’est plutôt agréable je dois dire, par rapport à toutes les conneries que j’ai pu entendre dans ma vie sur lui. En tout cas il a parfaitement raison dans ses propos. Que je sois officiellement son père, son frère, ou même non relié par le sang…ça ne change strictement rien. Il n’y a pas de raisons. Je reste le même. « C’est ce que j’ai essayé de lui faire comprendre. Je crois qu’il a surtout peur que je change de comportement…Que maintenant c’est bon, la vérité ayant éclatée, je n’ai plus besoin de me soucier de lui. Mais il prend conscience que c’est une idée ridicule » Oui je pense bien. Parce que je n’ai pas l’intention de partir où que ce soit. - Tu t'occupes toujours de lui alors ? A l’extérieur je veux dire ? Ça se passe comment ? J’hoche la tête. « Depuis qu’il a 6 ans je m’occupe de lui…En même temps qui d’autre le ferait ? » Personne d’autre à l’horizon pour se porter volontaire. « Il est adulte maintenant, mais il vit toujours avec moi. » La seule fois où on a pas vécu sous le même toit, et bien c’était quand je suis parti faire mes études de médecine, et que nos parents étaient toujours là pour l’élever. Une époque très lointaine maintenant. « L’enfance, ce n’est censé duré qu’un temps… » Quand t’es parent, tu te dis, que ton môme va grandir, prendre son indépendance, son envol, te laisser plus de temps libre… « Même encore aujourd'hui, j’ai juste l’impression de devoir le surveiller comme un gosse » Ce n’est pas qu’une impression en même temps. Vu qu’il a des réactions de gosse. Il dort encore avec un doudou, réclame des câlins à tout va, et veut encore qu’on lui lise une histoire le soir hein. « Ce n’est pas facile tous les jours, je te l’avoue. » Et buvons à ça, tiens.

- Je vais y penser, ça dépendra de ce que tu me sors et de mon degré de vexation. Ah oui, son degré de vexation, carrément. J’espère qu’il a une bonne tolérance quand même. Surtout qu’avec moi il est si facile de sortir un propos vexant sans le vouloir. Tout simplement en balançant la vérité. « D’accord, tu me diras quand tu chauffes, que je sache m’arrêter à temps » Que je réponds en plaisantant. Puis on parle de Mason. Fitz s’interroge sur la relation que j’entretiens avec lui, que ça soit maintenant ou à l’extérieur du chalet. - J'imagine que c'est logique. La situation change alors il a peur que le reste change. Il comprendra avec le temps, certainement. J’hoche la tête, approuvant ses propos. Il ne me reste plus qu’a espérer que tout ceci se réalise. Mais je suis plutôt confiant. - Mais... c'est un blocage, ça peut changer ou c'est irrémédiable ? Il m'avait dit qu'il avait un travail mais ça c'était à l'époque où votre secret n'était pas révélé. Je comprends qu’il puisse s’interroger là-dessus. Je trouve bizarre que personne ne se soit réellement interrogé sur les capacités mentales de Mason… Les candidats ont tendance à penser que c’est juste un problème de maturité… Ou limite d’éducation, qu’il a été trop materné, chouchouté, mit dans sa bulle, ou je ne sais quoi. « Même avant le traumatisme du décès de nos parents il était comme ça… Il était déjà en retard dans tout... Il est déficient mentalement. Mais il y a du progrès quand même, ne serait ce que comme tu viens de dire, il s’est trouvé un emploi. Tu ne peux pas savoir à quel point j’étais fier quand on l’a prit et qu’on l’a gardé surtout… » Oh oui. Un réel accomplissement. Et en plus il semble faire du bon boulot. Il adore ça la cuisine. « Un soulagement financier en même temps aussi je t’avoue. » Depuis que lui aussi ramène sa part du gâteau à la maison, je peux dire que c’est quand même beaucoup plus facile à vivre. Moins d’inquiétudes sur comment boucler la fin du mois. En tout cas, sache que maintenant, il sait faire une lessive sans improviser une soirée mousse. Normalement. J’esquisse un sourire. J'en déduis donc qu'il a fait des misères à cette pauvre machine, avant que Fitz ne le sauve. « C’est bon à savoir. »