L'ambiance était tendue. Ils marchaient depuis déjà quelques minutes, mais personne n'avait encore cru bon de prendre la parole. Pourtant, c'est ensemble qu'ils se dirigeaient vers la chambre secrète, qu'ils tâchaient de se souvenir du chemin à emprunter pour s'y rendre, avec heureusement plus d'aisance que la fois dernière, ce qui était sans doute du au fait qu'ils aient plus ou moins mémorisé l'emplacement dudit lieu. Mais depuis dimanche soir, il n'était pas aisé de s'adresser la parole autrement que de façon très brève, de peur sans doute de revenir sur ce qui leur avait valu de se quitter en des termes assez mitigés, puis de s'éviter quelques peu les jours suivants. Mais ce n'était pas tenable, l'un comme l'autre le savait, alors il leur fallait se retrouver seuls, tous les deux, s'isoler du groupe de candidats, de tous ces protagonistes qui avaient pris le nid en otage et les empêchaient de s'y retrouver tranquillement, pour parler. Ainsi, ils avaient convenu de se rendre dans la pièce secrète, au moment où personne n'y serait, histoire de pouvoir régler ce qui devait l'être. Mado, en tout cas, ne voulait pas que la situation reste ainsi, parce que ça lui faisait du mal et qu'elle commençait à beaucoup culpabiliser d'avoir réagi comme elle l'avait fait dimanche soir. Mais elle n'était pas prête à assumer tous les torts, estimant que Fitz n'avait pas été très compréhensif non plus, alors qu'il était censé la connaitre et savoir qu'elle pouvait réagir de la sorte quand une chose lui déplaisait, et quand une femme lui semblait un peu trop proche de lui. Il ne semblait pas comprendre qu'elle tenait simplement à lui et qu'elle n'était pas disposée à s'amuser de ce que lui semblait trouver amusant. Toujours est-il qu'après avoir marché en silence pendant quelques instants, ils finirent par pénétrer à l'intérieur de la chambre, heureusement déserte. Là, Mado observa les lieux, qui lui rappelèrent inévitablement la nuit qu'ils y avaient passé. Elle rougit, un peu bêtement, puis reporta son regard sur Fitz, qui ne ferait probablement pas le premier pas. C'était à elle de la faire, sans doute. Alors elle s'approcha de lui, doucement, et saisit sa main. Cette main qu'elle avait puérilement lâché dimanche soir, et qu'elle voulait tant serrer aujourd'hui. « Je ne veux vraiment pas que tu doutes du fait que j'ai confiance en toi, Fitz » souffla-t-elle, avec douceur, les yeux rivés vers les siens. C'est la première chose qu'elle ressentit le besoin de lui dire, oui. Parce qu'il avait laissé entendre qu'elle pouvait ne pas lui faire confiance, et qu'elle voulait s'assurer qu'il n'en doute plus. « Je n'aurais probablement pas du réagir comme je l'ai fait dimanche soir, mais tu n'as même pas essayé de me comprendre, et ça m'a blessé. J'ai eu l'impression que tu t'attendais tellement à ce que ce soit diffusé que tu savais à l'avance quoi me dire si je le prenais mal. Moi, j'ai été prise au dépourvu, et ta répartie m'a blasé, je l'avoue. » Elle avait besoin qu'il sache tout ça, parce qu'elle voulait bien reconnaitre avoir été un peu loin, il fallait quand même qu'il sache qu'elle n'avait pas bien vécu le fait qu'il cherche à la culpabiliser. « Je sais qu'il ne se passera jamais rien avec Emmeline, mais c'est le principe qui m'a gêné. Le fait que tu estimes que puisque tu trouves votre petit jeu amusant, je doive faire de même, ou en tout cas ne pas m'en soucier. Sauf que tu sais comment je suis, que je suis facilement jalouse, et j'ai eu l'impression que tu me reprochais d'être moi-même finalement, comme à la soirée ... » Elle n'avait pas forcément envie de revenir sur ça, mais peut être le fallait-il, ne serait-ce que brièvement. C'était à croire qu'il ne supportait plus ce qu'elle était, alors qu'il s'était mis avec elle, a priori en acceptant jusqu'à ses pires défauts. Mais peut être prenait-il conscience qu'il avait fait une erreur, justement. « Il y a une question que Connor m'a posé assez maladroitement, mais dont le fond m'a fait réfléchir, d'autant plus après ce qu'il s'est passé dimanche ... » Elle se pinça la lèvre, hésitant peut être à l'interroger à ce sujet, mais estimant le devoir. « Est-ce que tu regrettes de m'avoir """choisie""", d'avoir officialisé les choses avec moi ? Je n'ai pas envie que tu te sentes forcé d'accepter mes défauts si tu ne les supportes déjà plus ... Je tiens énormément à toi, Fitz. Suffisamment pour accepter le fait qu'une autre te plaise toujours. Et beaucoup trop pour te retenir si tu estimes avoir fait une erreur en te mettant avec moi. » Elle se doutait qu'il ne le prendrait pas nécessairement bien, mais ils avaient besoin d'avoir cette discussion. C'était pour ça qu'ils étaient ici, après tout. Pour parler, pour éclaircir les choses. Pour tout arranger, espérait-elle. Parce qu'elle voudrait, quand même, pouvoir fêter sa place en demi-finale avec lui, ce soir, dans cette chambre.

Spoiler:

Bien sûr qu'elle lui faisait confiance. C'était le cas depuis le départ, depuis qu'ils se connaissaient, et rien de ce qu'ils avaient traversé n'avait changé cela. Elle avait eu confiance en Fitz à chaque instant, et dans maintes situations. Et à ce jour, elle avait bel et bien toujours autant confiance en lui, et la raison pour laquelle elle ressentait le besoin de l'en assurer, c'était naturellement le fait qu'il ait pu sembler en douter, ne serait-ce qu'un tantinet, dimanche soir. Il lui avait demandé de lui faire confiance, mais c'était naturellement déjà le cas. Elle se fiait à lui, savait qu'il ne lui ferait jamais de mal, qu'il ne jouerait jamais double jeu avec elle. Elle avait beau réagir excessivement à bien des occasions, c'était une chose qui ne changeait pas, et qui ne risquait probablement pas de changer de si tôt, qu'importe les angoisses de la française. Celle-ci avait en tout cas beaucoup de choses à dire à Fitz, sans doute parce qu'elle s'était retenue de les lui dire en ce début de semaine, où ils s'étaient bien peu vus, autant parce qu'ils s'étaient assurément un peu évités, que parce qu'il y avait décidément bien trop de monde au sein du nid désormais pour qu'ils puissent s'y retrouver seuls, tous les deux, et se dire tout ça. La chambre secrète était ce soir faite pour ça, pour qu'ils s'expliquent, et Mado ne souhaitait plus perdre une seconde. Alors elle s'était approchée de lui, avait saisit sa main, et s'était lancée. La première chose sur laquelle elle trouva naturellement le besoin de revenir fut bien évidemment cette histoire avec Emmeline, les images qui furent diffusées lors du prime de dimanche soir et qui ne lui avaient pas plu du tout. Sur le moment, elle avait été agacée, mais pas uniquement par ce qu'elle avait vu, aussi par la réaction de Fitz, qui s'était braqué, qui avait eu tendance à la pousser à se remettre en question, là, sur le prime, alors qu'elle était déjà prise au dépourvue par ces images déplaisantes. Alors oui, les choses s'étaient progressivement dégradées, et Mado avait eu le sentiment qu'il ne cherchait tout bonnement plus à la comprendre, qu'il la condamnait à l'avance désormais, comme si c'était si grave de tenir à lui au point de ne pas vouloir qu'une autre femme batte des cils pour lui, pour de vrai ou pour de faux, qu'importe, vu que ça n'était absolument pas drôle. « Je pense que le fait que je ne m'y sois absolument pas attendue a beaucoup joué dans ma réaction. Mais j'ai beau avoir conscience d'être excessive concernant ces choses là, il n'empêche que je ne peux pas croire que d'autres femmes, à ma place, l'auraient bien pris. Un peu moins mal, peut être, mais j'estime que ça reste une situation malvenue. » Parce qu'ils n'étaient pas Everleigh et Myles, ils ne se voilaient pas la face et ne se permettaient pas d'aller faire du gringue à d'autre. En tout cas, en se mettant en couple, Mado n'avait pas du tout eu l'intention de laisser passer ce genre de choses. Ce qu'il s'était passé avec Emmeline n'avait peut être pas été aussi dramatique qu'elle avait pu le laisser entendre, mais ça restait une situation déplaisante, le pire étant que la rouquine ait franchement eu l'air de trouver ça drôle, elle. Ça en aura au moins fait rire une, hein. Parce que Fitz lui-même, finalement, disait ne s'en être pas amusé. « Non, ça n'est pas qu'elle n'a pas pensé à mal, c'est qu'elle n'a pas pensé tout court. Elle n'a pas pensé que je pourrais trouver ça déplacé. Elle n'a pas pensé qu'elle pourrait passer pour la désespérée qu'elle se défend d'être depuis des semaines. Elle n'a pas pris ça au sérieux et s'est contentée d'agir comme une gamine impulsive, et c'est ce que je lui reproche. J'estime qu'il y a des choses à ne pas faire, et même si je veux bien croire qu'elle n'ait pas été mal intentionnée, elle a très mal agi, et je pense que si elle était avec quelqu'un, elle n'aimerait pas que je lui grimpe dessus et m'amuse à jouer les minaudières auprès de lui. » Après, elle ne disait pas qu'Emmeline était une garce, une séductrice invétérée, car ça n'est pas ce qu'elle pensait. Mais elle ne la trouvait pas nécessairement logique, de clamer haut et fort qu'elle n'était pas une fille désespérée et en manque d'affection quand elle agissait de la sorte. Mado ne voulait pas tellement lui jeter la pierre, ne serait-ce que parce qu'Emmeline ne comptait pas pour elle, n'étant pas son amie et n'étant pas disposée à le devenir, mais elle ne pouvait pas lui trouver d'excuses pour le coup. C'était bien mignon de jouer les innocentes, de ricaner comme une fillette pour que ça passe crème, mais Mado était bien trop méfiante pour s’accommoder de ce genre d'attitudes. De toute évidence, elle n'était pas aussi crédule que sa mère en son temps. « Je sais que suis facilement sur la défensive lorsqu'une fille est avec toi, et crois bien que je le vis très mal moi aussi. Parce que j'aimerais être un peu plus tranquille, être moins aux aguets. Mais je peine à trouver le juste milieu entre cette façon que j'ai d'être aussi facilement jalouse, et celle que semblent avoir les autres de se laisser un peu trop de libertés. Je ne veux pas quitter un extrême pour tomber dans un autre. » Si certains pouvaient aimer se mélanger, se partager les uns avec les autres, Mado n'était absolument disposée à faire la même chose, non. Toujours est-il que la française se risqua à laisser entendre que Fitz pourrait peut être finalement regretter de s'être mis en couple avec elle. Elle ne voulait pas qu'il se vexe, mais il est vrai qu'elle se demandait s'il la comprenait toujours, s'il n'était pas arrivé à la conclusion qu'elle n'était pas faite pour lui, qu'elle était trop chiante, trop jalouse, trop compliquée ... Oui, une fois encore, elle faisait ressortir ses défauts et laissait entendre qu'il pourrait aspirer à mieux, ce qui semblait lui déplaire, mais elle ne le faisait pas exprès, elle avait simplement encore trop peu confiance en elle à ce niveau-là. « Je sais que c'est pénible, et j'essaie vraiment de prendre confiance en moi, mais ... mais j'ai vingt-six ans et tu es mon premier petit-ami. Je n'ai toujours vécu ce genre de relations que par procuration, par le biais de séries télévisées, et j'ai passé suffisamment de temps seule pour me convaincre que je le resterai. Je pars du principe que les raisons pour lesquelles je ne me supporte pas seront les raisons pour lesquelles tu ne me supporteras plus toi-même. Pourtant j'aimerais pouvoir me dire que je te mérite, que tu as eu raison de te mettre avec moi, vraiment ... » Elle savait qu'il lui fallait travailler sur tout ça, pour progressivement parvenir à s'en convaincre et ne plus douter. Le comble serait qu'elle le perde pour une chose aussi bête, finalement. Et le perdre, c'est justement ce qu'elle ne voulait pas, car si elle pouvait douter du fait qu'il soit bien avec elle, elle ne doutait pas du fait d'être bien avec Fitz. Sur ça, elle ne pouvait pas se tromper. Il lui fit alors savoir qu'il y avait une différence de taille entre plaire et attirer, et ça la rassura, naturellement, parce que c'était le genre de choses élémentaires qu'elle ne parvenait déjà pas tellement à assimiler. « Qu'est-ce qui te plait chez moi, Fitz ? » souffla-t-elle alors, un peu timidement. Elle ne pensait pas lui avoir déjà posé la question, et peut être que si elle le savait, elle commencerait à relativiser, à voir les choses avec plus d'optimisme. Fitz lui parla ensuite de l'extérieur, exprimant sa crainte que ça devienne pire, que Mado pète un câble à la première occasion, et il est vrai qu'on ne savait pas comment ça pourrait se passer. « Je ne sais pas si ça va nécessairement être pire une fois dehors. Peut être que ça me fera du bien d'être de nouveau confrontée à la réalité, que ça me permettra de dédramatiser un certain nombre de choses, de réagir moins excessivement, de prendre un certain recul. Parce que je n'ai absolument pas l'intention de t'empoisonner l'existence. J'ai vraiment envie d'y mettre du mien pour que ça se passe bien. Je ... j'ai vraiment envie que ça marche, Fitz. » Et elle faisait écho à son interview, où elle avait laissé entendre que réapprendre à vivre sans lui serait beaucoup trop difficile. Elle savait qu'il était globalement moins optimiste qu'elle concernant la suite, mais Mado voulait véritablement qu'il sache combien elle voulait être avec lui, et durablement. Un sourire décrispa son visage lorsqu'elle sentit le pouce du jeune homme caresser sa main. Elle pourrait rester là, à l'observer, jusqu'à s'en désécher complètement les yeux.

Spoiler:

Cette histoire avec Emmeline, Mado ne la digérait pas. Elle avait beau faire pleinement confiance à Fitz, elle n'avait décidément pas apprécié les images qui furent diffusées dimanche soir, et il était relativement peu probable qu'elle change d'opinion aujourd'hui. Peut être avait-elle clairement dramatisé la situation, ça elle était même disposée à l'admettre, mais il ne fallait tout de même pas attendre d'elle qu'elle change de point de vue et s'accommode de tout ça. Non, définitivement, ça ne lui semblait pas du tout correct. Emmeline avait mal agi, et c'était une chose qu'on ne lui enlèverait assurément pas de la tête. Qu'importe pourquoi elle avait décidé de grimper sur Fitz, le fait est qu'elle l'avait fait, et qu'à ce moment là, elle s'était bien mal comportée. Mado, en tout cas, n'allait pas lui trouver d'excuses, autant parce qu'elle n'avait pas à le faire que parce qu'elle n'avait pas l'intention de le faire non plus. Elle voulait bien reconnaitre être allée un peu loin dans sa façon de réagir à tout ça, ou n'avoir pas tellement cherché à calmer le jeu sur le moment en tout cas, mais elle ne pouvait pas croire qu'une autre femme, à sa place, ne l'aurait pas mal pris également. La situation avait été malvenue, et si ça avait été diffusé, ça n'était assurément pas pour rien. Toujours est-il que Fitz disait comprendre qu'elle l'ait mal pris, mais que sa réaction l'avait laissé bien plus perplexe. Pourtant, il savait comme elle était, à force. « Oui, je sais tout ça. Mais sur le coup, prise au dépourvu, je n'ai pas pensé à modérer ma réaction. J'ai exprimé mon agacement, de façon excessive, j'en conviens, mais je ne pouvais pas faire comme si ça ne me dérangeait pas. Je veux bien croire que ça t'ait surpris, et je peux le comprendre, dans un sens. » Même si bon, pour la connaitre, il aurait du se douter qu'elle ne le prendrait pas bien du tout, à moins d'avoir naïvement cru qu'elle ne ferait que sourciller et qu'elle passerait à autre chose. Ce n'était pourtant pas son genre, mais soit, les torts étaient pour le moins partagés, et c'était plutôt une bonne chose que chacun reconnaisse les siens. Concernant Emmeline, en tout cas, Mado n'était pas tellement disposée à se montrer des plus compréhensives. Au fond, elle n'avait rien de personnel contre elle, mais elle aurait probablement un peu de mal à la voir de la même façon désormais. La française voyait bien que Fitz tâchait de la défendre, et à vrai dire ça la saoulait un tantinet, parce que c'était facile de lui faire comprendre qu'il la connaissait mieux qu'elle, quand Mado n'en avait justement rien à faire, de la connaitre ou non, vu qu'elle ne jugeait que ce qu'elle avait vu à un certain moment. Aux yeux de Mado, non, ça n'était pas franchement excusable comme comportement, bien qu'elle se doute qu'elle n'ait effectivement pas été mal intentionnée. Les faits restaient les mêmes, c'est tout ce qu'elle en pensait. « Qu'elle soit spontanée de nature ou non, honnêtement, je m'en fiche un peu. Tout ce que je dis, c'est que de ce que j'ai vu, sur ces images, Emmeline n'a pas agi convenablement. Tu peux la défendre, lui trouver n'importe quelle excuse, c'est mon point de vue et il est définitif. C'aurait été quelqu'un d'autre, j'aurais réagi exactement de la même manière, tout simplement parce qu'il y a des choses à faire, et d'autres non. Et elle avait beau ne pas savoir de manière officielle que toi et moi étions ensemble, elle devait quand même se douter de quelque chose, à moins d'avoir été à l'ouest ces dernières semaines. » Vu que bon, il aurait suffi qu'elle soit un tant soit peu attentive sur l'avant dernier prime pour capter le truc, hein. Bon. « Si tu lui avais dit plus tôt que nous étions ensemble, effectivement, ça n'aurait rien changé. Par contre, si tu lui avais clairement fait comprendre qu'elle avait agi d'une façon inappropriée en te grimpant dessus, et qu'il serait par exemple préférable qu'elle ne recommence pas, je l'aurais un peu mieux pris, oui. » C'était ça qu'elle avait mal vécu, aussi. Le fait qu'il n'ait pas du tout réalisé, sur le moment, que ça n'était tout bonnement pas une chose à faire. Parce qu'honnêtement, en visionnant les images, Mado avait espéré qu'il réagisse, qu'il la remette en place ... mais non, rien du tout. Ah si, à la fin, il avait fini par lui dire qu'il était pris. Sauf que bon, c'est avant qu'il aurait fallu réagir, et un peu plus catégoriquement peut être. Soit, il allait probablement essayer de défendre Emmeline à nouveau, et Mado n'insisterait pas, parce que bon, c'était comme parler à un mur. Heureusement alors qu'il eut la bonne idée de faire un peu d'humour par la suite, car ça lui permit de se détendre, ce qui ne fut pas un luxe. Ainsi, elle s'amusa quelques peu de ses propos. « Effectivement, ça n'est pas tellement mon genre. Mais pour toi, oui, je pourrais éventuellement faire une exception. Mais c'est bien parce que c'est toi, hein. » Parce qu'elle ne grimperait pas sur n'importe qui comme ça, hein. Non, il faudrait une bonne raison à cela, c'est certain. Ou que ce ne soit pas n'importe qui. Ainsi, c'était une sorte de privilège qu'elle lui réserverait, hm. Quant au reste, Mado craignait effectivement que Fitz puisse avoir des regrets, au sujet du fait de s'être mis avec elle notamment. Naturellement, elle avait maladroitement tendance à faire ressortir ses défauts, comme pour l'inciter à se débarrasser d'elle, pourtant elle ne savait simplement pas comment réagir. Oui, il était son premier petit ami, et tout ça était nouveau et difficilement gérable pour elle. Visiblement, il ne faisait le rapprochement que maintenant. Bon, elle avait bien fait de le lui rappeler alors. Elle haussa alors doucement les épaules, puis tâcha de sourire à la question qu'il lui posa. « J'espère te mériter, c'est certain. Parce que tu es quelqu'un de bien et que j'espère l'être au moins un tout petit peu, moi aussi. » Elle avait beau se trouver beaucoup de défauts, il est vrai qu'elle aimait croire qu'elle restait quelqu'un de correct et de moral. Et Fitz n'aurait certainement pas voulu d'elle si elle avait été une mauvaise personne, quelqu'un de perfide et d'infréquentable. Quant à ce qui pouvait plaire à Fitz, et bien oui, elle se le demandait. Non pas qu'elle ait besoin d'être flattée, simplement un peu rassurée. Il reprit alors la parole et énuméra un certain nombre de choses, ce qui la fit sourire, à plusieurs reprises, surtout à la fin. Pour le coup, elle devait avoir un sourire large jusqu'aux oreilles. « Oh ? Moi qui pensais que c'était justement ce que tu préférais chez moi, le fait que je boude régulièrement ... » souffla-t-elle, en riant légèrement. Oui, bon, elle le taquinait. Elle savait naturellement qu'il n'aimait pas tellement ça, et elle non plus d'ailleurs. Le reste lui fit plaisir en tout cas, et elle ne regrettait pas d'avoir posé la question, c'est certain. Quant à l'extérieur, elle espérait effectivement qu'il lui permettrait de prendre un certain recul et de dédramatiser certaines choses. Parce qu'elle voulait que ça marche entre eux, vraiment. Elle estimait que se mettre en couple pour ne pas y croire ne rimerait à rien, et elle, elle voulait y croire justement. La réponse du candidat la fit en tout cas sourire de plus belle, autant parce qu'il disait vouloir que ça marche également que parce qu'il l'assurait qu'il l'aiderait. C'est tout ce qu'elle avait besoin d'entendre, en somme. Elle ne répondit pas et se contenta de soutenir son regard, avec intensité, tandis qu'elle sentit bientôt les bras du jeune homme l'étreindre progressivement. Et puis il l'embrassa, et elle ne put que répondre à ce baiser, d'abord délicatement, puis en l'intensifiant quelques peu, mêlant ainsi leurs souffles, mais aussi leurs langues. Ses bras s'enroulèrent alors autour de sa nuque, pour se sentir plus proche encore de lui. Puis, doucement, elle détacha leurs lèvres et colla son front au sien, restant les yeux clos, à s'imprégner de cette proximité, à sentir son souffle venter contre son visage, puis à effleurer ses lèvres avec les siennes, doucement, pour enfin les unir à nouveau. C'est là qu'elle prenait pleinement conscience du fait qu'il lui avait atrocement manqué, en début de semaine.

Si les rôles avaient été inversées, ou disons, si Mado s'était mise en tête de grimper à califourchon sur un autre homme, puis qu'elle s'était amusée à ricaner et à dragouiller comme une gamine de quatorze ans, pas sûr que Fitz ait particulièrement apprécié. Ou peut être n'aurait-il rien dit, mais dans ces cas-là, elle serait en droit de se poser quelques questions. Car à ses yeux, il était plutôt bon signe qu'elle se formalise d'une chose comme celle-ci, qu'il trouvait peut être dérisoire, mais que la jeune femme ne tolérait tout bonnement pas. Elle tenait à lui, véritablement, et non, elle ne voulait pas que la première rousse venue ait l'idée de lui monter dessus. Que c'eut été pour rire ou non, elle s'en fichait pas mal, dans la mesure où c'était leur délire, à Fitz et Emmeline, pas le sien, et qu'elle n'avait pas l'intention de rentrer dedans et d'excuser l'attitude de la rousse en affirmant que, puisque c'était pour rire, ça ne comptait pas. Le fait est que dans ce genre de situations, l'humour de Mado n'était pas des plus coopératifs, et qu'elle-même ne la jouait pas très compréhensive. Elle avait trouvé - et trouvait alors toujours - l'attitude d'Emmeline déplacée, malvenue, quoi que Fitz dise pour la défendre. Elle ne changerait assurément pas de point de vue, tout simplement parce qu'elle estimait que puisqu'Emmeline n'avait pas pu ne pas se douter qu'il y avait quelque chose entre Fitz et une autre jeune femme, elle aurait pu garder ses délires pour un autre homme. Simple question de bon sens, à ses yeux. Soit, peut être qu'elle dramatisait, elle était même finalement prête à le reconnaitre, mais ça n'était pas pour autant qu'elle excuserait l'attitude de leur ancienne camarade, qui avait décidément mal agi. Non, il n'y avait pas mort d'homme, encore heureux, mais Mado aurait décidément préféré que Fitz se montre plus clair avec Emmeline, ce qu'il n'avait pas fait. Elle, elle l'aurait fait si un mec s'était montré un peu trop collant, et d'un humour douteux. Et elle ne pouvait pas croire que le fait qu'ils soient quelques peu différents du point de vue de leur caractère joue autant dans ce genre de choses. Mais bon, bref, elle n'allait pas non plus exiger qu'il aille expliquer les choses à Emmeline aujourd'hui, hein. Il ne le ferait pas de toute façon, alors à quoi bon. Ainsi, elle se contenta de hausser les épaules, estimant que chacun garderait son point de vue, et que rien ne servait de débattre plus que de raison. Il y a simplement une chose sur laquelle il répliqua, et sur laquelle elle ne tarda pas à reprendre aussi, du coup. « Je doute qu'elle culpabilise, mais effectivement, si elle pouvait s'abstenir de recommencer, j'en serais la première ravie. » Parce que bon, qu'est-ce qu'elle devait en avoir à faire, Emmeline, que Mado ait trouvé ça grotesque, hm ? Non pas qu'elle n'ait décidément aucune morale, mais ça ne devait quand même pas l'empêcher de dormir la nuit, hein. Peut être même que ça l'amusait. Allez savoir, c'était après tout si facile de se moquer de quelqu'un de jaloux. Quant au fait de ne pas recommencer, effectivement c'était préférable. Car si pour cette fois Mado s'était abstenue de lui en toucher deux mots, elle n'hésiterait pas à le faire en cas de récidive. Et là, elle lui aurait donné une excellente raison de ne plus jamais le faire. Donc bon, oui, ne pas recommencer, c'était encore la meilleure chose que pouvait faire Emmeline. Et ce serait également préférable pour Fitz, dans un sens. Vu que c'était leur petit jeu, hm. Toujours est-il que la tentative d'humour de Fitz fut plutôt concluante, vu qu'elle parvint à amuser Mado. Dure tâche, pourtant, à cet instant précis. Elle gardait alors l'idée de lui grimper dessus dans un coin de sa tête, mais comprenez bien qu'il lui faudrait s'entrainer, histoire de le faire mieux qu'Emmeline. Bah oui, ce serait le minimum. Quant au retour à l'extérieur, il est vrai que Mado préférait penser que ça lui permettrait de relativiser, de prendre un certain recul. Elle ne voulait pas être sur son dos en permanence, se ruiner en l'appelant toutes les dix minutes. Non, évidemment pas. Et elle avait envie d'être optimiste sur le déroulé de l'après Fake Lover. Aussi, elle espérait mériter Fitz, qui était à ses yeux quelqu'un d'honorable, comme elle l'avait sincèrement dit lors de son interview. Le jeune homme rebondit alors sur ses propos, en la questionnant. Ce sujet devenait récurrent. « Je dirais plutôt que c'est par rapport à mon présent, à ce qui m'incite à me reprocher ce que je suis au quotidien » souffla-t-elle alors, sans trop développer, pensant qu'il comprendrait qu'elle parlait d'Aaron, de son fils, et du fait qu'elle ne l'aime pas comme elle devrait, comme elle voudrait tant savoir l'aimer. C'est ça qui lui donnait une si mauvaise opinion de sa personne. Le reste, le passé, ne dépendait plus d'elle, et elle préférait laisser ce genre de faits à la conscience de celui qui les avait commis et de celle qui les avait accepté. Quant au fait de bouder, oui ça lui arrivait, mais pas si souvent que ça, heureusement. La Mado boudeuse prenait souvent des vacances, et ça n'était pas plus mal. Ainsi, elle sourit de façon amusée à la réflexion de son camarade, puis se laissa faire lorsqu'il l'enlaça, puis qu'il se mit à l'embrasser, avec douceur. Ses bras passés autour de la nuque du jeune homme, Mado répondit à l'échange, puis détacha ses lèvres, rien que pour sentir les bienfaits de cette proximité, qui lui avait manqué ces deux derniers jours, puis l'embrassa à nouveau. Sentant l'éteinte se resserrer, elle s'abandonna à ce nouvel échange, avant que leurs lèvres ne se détachent à nouveau, et que le jeune homme reprenne la parole, la faisant doucement rire. Oui, là, elle s'amusait de ses propos. Parce qu'elle savait qu'il la taquinait gentiment. « Oh, pauvre chéri, tu fais tant de ravages que ça, alors ? » qu'elle laissa entendre, en se pinçant la lèvre. Heureusement qu'elle savait qu'il n'était pas sérieux, parce que sinon, elle aurait pu s'affoler et regretter de l'avoir laissé seul dans son lit plusieurs nuits de suite, hein. Mais bientôt, il se reprit et se montra plus sérieux. Là, c'est un sourire attendri qui gagna les lèvres de la grande brune. « Ah, j'aime mieux entendre ça. Quoi que non, ça me fait un peu de peine, je dois dire. D'autant plus que moi aussi, j'ai été plutôt triste ces trois dernières nuits » souffla-t-elle alors, en déposant sa main sur la joue du jeune homme pour la caresser avec délicatesse. Il est vrai qu'elle l'avait moins bien vécu qu'elle l'avait pensé. « Il n'y a pas de raison pour que je ne revienne pas dans ton lit, de toute façon. » Puisqu'Emmeline n'allait pas recommencer à jouer à la minette dès qu'elle aurait le dos tourné, n'est-ce pas ? En tout cas, Mado ne regrettait techniquement pas de l'avoir laissé seul, dans son lit, et d'en avoir choisi un autre. Elle assumait d'avoir préféré faire lit à part, oui, ce fut préférable. Bien qu'elle se soit sentie aussi seule que lui. « Tiens, cette nuit, on va pouvoir dormir autant qu'on veut, tous les deux, dans le même lit. C'est bien, non ? » souffla-t-elle à son oreille, équivoque, avant de déposer ses lèvres dans le cou de son camarade. Bien sur qu'ils dormiraient, mais ils n'étaient pas non plus forcés de ne faire que ça. Enfin, ce qu'elle en disait, hein ...

Spoiler:

Clairement, dans cette histoire, Mado avait beaucoup plus de rancœur contre Emmeline que contre Fitz. Tout simplement parce que c'était elle qui n'avait pas agi convenablement, qui aurait du réfléchir deux minutes à ce que Mado penserait de son comportement, mais qui n'en avait très probablement rien eu à faire, sur le moment, voire même après, voire même encore aujourd'hui finalement. De toute façon, Mado n'attendait pas nécessairement d'elle comprenne qu'elle avait mal agi, et elle n'irait très certainement pas lui courir après dans tout le nid pour lui faire savoir qu'elle n'avait pas du tout apprécié sa façon de se comporter. Si elle estimait avoir besoin d'éclaircir quelque chose, c'était avec Fitz, car autant elle pouvait s'arranger pour ne plus croiser Emmeline pour les quelques jours qu'il leur restait à passer ici, autant elle avait déjà essayé d'éviter Fitz et avait bien vite compris que ça n'était pas franchement tenable, comme situation. Et puis, ils étaient ensemble, s'éviter durablement n'aurait aucun sens. La discussion qu'ils venaient d'avoir, quoi qu'on en pense, avait été utile. C'était à cette condition que Mado avaient accepté qu'ils se retrouvent, après tout. Fitz n'aurait clairement pas pu attendre d'elle qu'elle fasse comme si de rien était, alors qu'elle avait eu besoin d'exprimer son point de vue. Il n'avait apparemment pas le même, ce qui n'avait en soit rien de bien étonnant, mais ça importait peu, vu qu'elle n'avait pas cherché à ce qu'il lui donne raison, tout comme elle ne fut absolument pas disposée à le rejoindre sur son terrain. Tout ce qu'elle voulait, c'était que ce genre de choses ne se reproduisent plus. Elle ne lui disait pas de ne plus voir Emmeline ou d'être infecte avec elle, clairement pas, mais elle préférait penser qu'il savait maintenant que leur humour un peu particulier ne lui convenait pas, ou qu'elle n'était en tout cas pas disposée à en rire, ainsi donc qu'il vaudrait mieux qu'ils évitent ce genre de choses à l'avenir. Elle ne l'avait pas formulé clairement, tout simplement parce qu'elle s'était dit qu'il comprendrait que le mieux serait de s'en tenir à des échanges un peu plus sérieux, et ayant moins de risque de donner lieu à une situation aussi déplaisante que celle que Mado avait eu la joie de voir au prime. Ainsi, elle espérait qu'Emmeline ne recommencerait pas ce genre de petits jeux, parce que si elle pouvait pour le moment se passer d'une discussion avec elle, il ne faudrait pas qu'elle l'incite à aller à sa rencontre, en cas de récidive. Mado voulait que les choses s'arrangent, mais si tout le monde ne coopérait pas, ça n'irait probablement pas. Soit, elle préférait véritablement penser qu'aucune image du genre ne lui parviendrait plus, parce que ce serait dommage, vraiment dommage. Ainsi, elle se contenta de hocher la tête aux propos de Fitz, qu'elle avait envie de croire, ou qu'elle avait en tout cas envie de considérer comme l'annonce du fait qu'il ne laisserait pas ce genre de choses se reproduire. Elle ne renchérit donc pas, estimant que le sujet était clos, ce qui n'était pas plus mal. La suite ne fut pas tellement plus réjouissante, puisqu'il était question, une fois de plus, de l'opinion pas tellement glorieuse que Mado avait d'elle-même. Il était décidément compliqué pour elle de se voir autrement que sous les traits d'une personne peu estimable, mais pas parce qu'elle avait été abusée par son père, parce qu'après tout elle estimait n'avoir sur ce point à se reprocher que son silence, mais plutôt parce qu'elle était à ce jour la mère d'un enfant qu'elle ne savait pas aimer comme tel. C'est ça qui la faisait souffrir. C'est ça qui l'empêchait de se voir comme quelqu'un de bien, malgré tout ce qu'elle essayait de faire pour Aaron. Elle savait que les biens matériels ne remplaceraient jamais l'affection qu'elle ne savait pas lui donner, mais elle faisait comme elle pouvait, avec ses petits moyens, pour qu'au moins il ait ce qu'il faut. Sauf que ça ne changeait rien à ce qu'elle pensait d'elle, qu'elle se sentait impuissante, mais surtout incompétente. Mado fut naturellement touchée par les propos de Fitz, qui devait en avoir assez qu'elle se rabaisse à ce point mais qui restait compréhensif. « J'ai prévu de faire des efforts, de faire un pas vers mon fils, d'essayer de me rapprocher de lui, doucement mais surement. Je me dis qu'il faut peut être que je pousse un peu le destin, que je me donne les moyens d'y arriver. J'ai peut être été trop fataliste, trop défaitiste, et j'ai peut être commencé à baisser les bras ... Aaron vaut la peine que je garde espoir, et j'ai envie de croire que je pourrai un jour être une bonne mère pour lui. » Cette discussion, elle l'avait déjà eu avec Emilien, et c'était lui qui lui avait ouvert les yeux sur tout ça. Mais elle avait besoin d'en parler à Fitz, de se confier à lui, parce qu'il comptait beaucoup pour elle, qu'il n'était pas n'importe qui à ses yeux et que parler d'Aaron avec lui serait plutôt légitime. Peut être sera-t-il un jour amené à le rencontrer. Tout dépendrait alors de ce qu'il adviendrait pour eux, évidemment. Pour le moment, en tout cas, ils avaient l'occasion de se retrouver, à travers quelques simples contacts qui leur avaient pourtant manqué ces derniers jours. S'enlaçant, s'embrassant, ils retrouvaient une proximité que Mado savourait pleinement, elle qui avait eu bien du mal à rester loin de lui en début de semaine. Visiblement, ce fut le cas de Fitz aussi qui, après avoir fait un trait d'humour que la jeune femme utilisa pour le taquiner, laissa entendre qu'il avait été triste, tout seul. Elle le fut aussi, dans son coin, bien qu'elle estime qu'il fallut rester chacun de leur coté, que ça ne leur avait pas desservi. Fitz disait alors qu'il faudrait qu'elle le console, et cette idée la fit rire légèrement. « Roh, tu es un grand garçon, tu ne resteras pas traumatisé bien longtemps. » Oui, elle le taquinait à nouveau. Mais il exagérait aussi un tantinet, hein. Ce ne fut pas non plus invivable, si ? Bien sûr, ils s'étaient manqués l'un à l'autre, mais ce ne fut toujours qu'un peu plus de deux jours, pas la mort donc. « Oh ça, je sais. Mais j'assume d'être restée dans mon coin, même si ça m'a attristée » qu'elle souffla ensuite, en souriant légèrement. Elle disait vrai, même si elle s'était sentie esseulée, elle avait gardé en tête que ça n'aurait pas été logique de partager son lit alors qu'elle n'appréciait pas la situation. De toute façon, à l'heure d'aujourd'hui, ils allaient pouvoir recommencer à dormir ensemble. Plus rien ne les en empêchait, et Mado comptait bien refaire lit commun avec lui. Elle le sentit alors caresser son dos, la faisant doucement frissonner, tandis que la française laissa bientôt entendre qu'ils pourraient, cette nuit, dormir tous les deux. Bien sûr, elle pensait aussi à autre chose qu'ils pourraient faire, ensemble, dans cette chambre, et avant de dormir. Et sans doute eut-il compris le message, car il ne manqua pas d'être équivoque à son tour. La jeune femme lâcha alors un petit rire, ne répondant pas tout de suite, préférant dans un premier temps profiter du contact des lèvres du jeune homme, contre sa mâchoire, puis son cou. Bon. « Hm, mais ça tombe très bien, parce que justement, aujourd'hui j'ai pensé à amener mon Monopoly » qu'elle souffla, encore partiellement amusée, comme pour annoncer la suite, ou du moins ce qu'elle désirait. Alors elle recaptura ses lèvres, avec une certaine passion, puis prit la liberté de le faire reculer jusqu'au mur le plus proche, avec lenteur, puis douceur, lorsqu'elle l'y adossa. Séparant leurs lèvres, elle le débarrassa de son t-shirt, ne tardant alors pas à déposer ses lèvres sur sa peau nue, son cou, son épaule, son buste, à travers de brûlants baisers, laissant ensuite ses mains prendre le relai, le caresser avec délicatesse, le long de son torse, tandis que ses lèvres étaient déjà impatientes de retrouver les siennes, se scellant à nouveau les unes aux autres, à travers un baiser teinté d'une envie qu'elle tâchait d'assumer plus facilement que la dernière fois.

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