Mes yeux papillonnent doucement. Nous sommes dimanche matin, et tout va bien. Aucun stress et aucune envie de me lever. Je souris lorsque je réalise que je suis dans les bras de Bob. C'est vrai qu'il a dormi là cette nuit, comme depuis deux semaines en fait. Et autant dire que je commence à m'habituer à sa présence. Je crois d'ailleurs que toute cette histoire, toute notre relation s'est battit sur la base d'une nuit pendant laquelle Bob s'était incrusté dans mon lit (que j'étais censé partager avec Diana). Et puis tout s'est enchaîné, tout a bougé et j'avouerai volontiers que ça n'est pas pour me déplaire. La présence de Bob me plait, sa personnalité, tout. Il est vraiment cool, et plus j'apprends à le connaitre, plus je passe de temps avec lui, et plus je l'apprécie. Mes yeux se referment un instant, ma main attrape celle de Bob, son bras se replie dans un geste lent mais particulièrement agréable sur ma hanche. J'ouvre de nouveau les yeux, bravant la fatigue et la lumière pour regarder le réveil. Il est largement temps de se lever, parce qu'il est quand même midi. « Tu devais pas... t'entrainer, ou je sais pas ? », je demande à Bob, qui doit sûrement être entrain de se réveiller, vu comment il a bougé. « Parce qu'il est midi... » dis-je, avec un sourire. Je sais plus à quelle heure c'était, ptêtre que j'me trompe même de jour... Mais j'm'en voudrai de le réveiller pour rien, ça c'est sûr.

Ces derniers temps, tout va bien. Vraiment tout. T’es sûrement l’un des hommes les plus heureux de la terre, en fait. Il n’y avait qu’à voir avec qui tu venais de dormir. Isis. Oh oui, vraiment, tu étais heureux, et personne ne pourrais t’enlever ça. Tu te réveilles doucement, douloureusement. A vrai dire, tu n’as aucune envie d’ouvrir les yeux, car tu sens que la lumière va te brûler. Rien que ça, oui. Il doit être tôt pour que ta flemme soit aussi énorme, tu n’as décidément pas eu assez d’heure de sommeil. Mais bon, au moins tu avais Isis dans tes bras. « Tu devais pas... t’entraîner, ou je sais pas ? » Certes, c’était fort probable. Mais pas à 6h30 du matin. Parce qu’à l’évidence, il était quelque chose comme 6h30 du matin. « Hmm » C’est plus un ronronnement que qu’autre chose. T’as même pas la force pour ouvrir la bouche et articuler quelques mots. Mais en tout cas, t’as un sourire aux lèvres. Ce qui était plutôt fréquent chez toi. « Parce qu'il est midi... » Quoi ? Non. Non, non, non. Tu ne savais même pas quel jour on était, mais si on était bel et bien lundi comme tu le pensais, tu devais être à l’entraînement à 11h30. En gros, tu étais dans la merde. Cette annonce à l’effet d’une douche froide. Tes yeux s’ouvrent par magie, tu te réveilles en sursaut. Si bien que tu tombes du lit. Et bien sûr, le réveil tombe sur toi par la même occasion. Il était bel et bien midi. Mais… pas lundi. « Putain… » tu soupires. T’as eu peur pour rien. Tu te relèves un peu pour poser ton regard sur Isis. Tu souris, parce que t’es incapable de lui en vouloir pour quoi que ce soit. « Je te déteste.. » que tu dis dans un sourire amusé. Sur ces mots, tu tires d’un seul coup sur le drap dans lequel la jolie brune était enroulée, tirant Isis par la même occasion, la faisant à son tour tomber du lit. Sauf que tu étais indéniablement là pour amortir sa chute et pour la réceptionner dans tes bras. « Bonjour toi… » que tu murmures, un énorme sourire illuminant ton visage. T'as déjà oublié ce réveil brutal.

J'ai juste eu à dire qu'il était minuit, Bob se réveille instantanément et je le sens. Non parce qu'il bouge dans le lit, et aussi parce qu'il a fait le bruit de quelqu'un qui vient de sortir de l'eau après avoir fait 15 minutes d'apnée... ou de quelqu'un qui se réveille après un cauchemar. Et boum, je n'ai pas le temps de tourner la tête vers lui que mon homme à bouclettes semble avoir rejoint le sol, mais pas de la meilleure façon. Je lâche un petit : « Ssss... » parce que je compatis. Non mais sérieusement, j'ai peur qu'il se soit fait mal. Surtout que j’entends quelque chose lui atterrir dessus. Genre un petit son étouffé, c'est bizarre. Mais bon, je crois comprendre que le réveil lui ai tombé sur la gueule. « Putain… » dit-il. Et là, j'ouvre les deux yeux. Qu'est-ce qu'il y a bien pu se passer ? Le réveil lui a pété une dent ? Maintenant, j'ai peur d'avoir fait une connerie. J'me blottie dans les couvertures, je fais comme si j'avais rien vu et rien entendu. « Je te déteste.. » j'ouvre les yeux et j'ai à peine le temps d'apercevoir le visage de Bob que je me retrouve par terre. Bon, j'avoue que c'est aussi parce que je l'ai bien voulu, parce que sinon, il aurait eu le drap sans que je sois avec. Je tombe donc, et à peine étalée sur Bob, celui-ci me lance : « Bonjour toi… » Je souris, amusée, puis me retourne et me place à califourchon sur lui. « J't'ai pas fait mal...? Tu t'es pas fait mal, en tombant... Tu sens tes jambes ? », je demande. Non parce que j'ai beau être une sorte de poids plume, j'ai peur de lui avoir fait du mal quand même, avec la chute et tout... Et bon, j'me penche doucement, goutte ses lèvres pour la première fois de la journée. « Bonjour... » dis-je, avant de finalement, retrouver ce que j'ai voulu lui demander à l'instant même où il est tombé : « J'me suis planté de jour, c'est ça ? ». Parce que j'sais pas trop comment interpréter son "je te déteste". Enfin, j'l'interprêterai pas mal, mais j'veux savoir si c'est parce qu'il est tombé ou parce que j'me suis plantée sur toute la ligne.

« J't'ai pas fait mal...? Tu t'es pas fait mal, en tombant... Tu sens tes jambes ? » Tu souris, t’es un surfeur, t’es habitué à être courbaturé de partout, alors non, cette chute ne t’as rien fait de spécial. Alors tu souris comme un con, oui. « Je souffre.. je souffre le martyre.. Oh, Isis, que m’as-tu fait.. ? », tu parles comme un mourant. C’est évident, tu vas mourir dans quelques secondes. Effectivement, ton cœur s’arrête lorsqu’elle dépose ses lèvres sur les tiennes, comme toujours. « Bonjour... » Alors qu’elle est à califourchon au-dessus de toi, ton regard est planté dans le sien, un sourire idiot aux lèvres. D’idiot amoureux. « J'me suis planté de jour, c'est ça ? » Rien que ça, oui. Tu arques un sourcil, lui montrant qu’elle avait tout bon, pour le coup. « On est dimanche.. j’ai pas d’entraînement le dimanche. » M’enfin ça, elle le savait très bien. Tu lèves une main vers son visage pour mettre une de ses mèches ébène derrière son oreille, en profitant pour caresser sa joue. « Je crois bien que j’ai le droit à un gros dédommagement pour ce que tu viens de me faire subir. Tu dois m’offrir un chimpanzé volant. Un vrai de vrai. » Tu n’avais rien subi de bien terrible, mais peu importe. Tu l’embrasses encore une fois, et fini par plonger ton nez dans le creux de son cou pour y déposer quelques baisers. « Tu veux un petit déjeuner ? » Il était midi, mais peu importe. Tu irais lui chercher quelque chose si elle le veut. Maintenant que tu étais totalement réveillé…

« Je souffre.. je souffre le martyre.. Oh, Isis, que m’as-tu fait.. ? » S'il n'avait pas sourit, avant de surjouer le grand malade souffrant entrain de se raccrocher aux derniers restes de sa vie, alors j'aurai pu y croire. Mais ce serait mal connaître Bob. Je souris, me penche quasi-directement pour venir kidnapper ses lèvres. On va dire que je lui fais du bouche-à-bouche, ça fait plus héroïque. Voilà, comme Monsieur est sauvé, on peut reprendre notre conversation là où on l'avait laissée. Du coup, je lui demande.. si j'me suis trompée de jour. Et en effet, rien qu'à sa tête, ça se voit. « On est dimanche.. j’ai pas d’entraînement le dimanche. » Je souris, et demande : « C'est sûr de chez sûr, ça ? » J'essaye, parce qu'on sait jamais, voyez-vous. Il aurait pu en avoir un spécial, je sais pas. C'est pas comme si les vagues étaient moins bonnes le dimanche, elles se reposent pas, elles. Bon, j'aurai au moins essayé. Je sens les doigts de Bob remettre une mèche derrière mon oreille, me caresser la joue. Un léger sourire vient éclairer mon visage, je ferme les yeux. Non parce que sérieusement, j'adore le contact de sa peau avec la mienne. C'est vraiment super agréable. « Je crois bien que j’ai le droit à un gros dédommagement pour ce que tu viens de me faire subir. Tu dois m’offrir un chimpanzé volant. Un vrai de vrai. » J'ouvre les yeux et éclate de rire. Non mais sérieusement, où va-t-il chercher tout ça ? « Ok, j'vais te chercher Tarzan dès demain. S'il est pas mort... » Non parce que dans le dessin animé (non, j'ai pas regardé les films, tout ça), c'est à l'époque de la colonisation que ça se passe, alors ça va être compliqué de le retrouver vivant. A moins qu'il soit immortel, je sais pas. En tous cas, j'espère que Bob va pas se mettre à pleurer en pensant que Tarzan est mort, il manquerait plus que ça. Et puis bon, il se décolle du sol pour venir m'embrasser. Son nez vient se loger dans mon cou, mes bras s'enroulent autour du sien et je ferme de nouveau les yeux. Non parce que c'est vraiment agréable, j'adore ça. « Tu veux un petit déjeuner ? » demande-t-il, gentiment. « Tu veux pas plutôt qu'on brunch ? C'est ptêtre plus approprié, t'en penses quoi ? » dis-je, avant de me décoller de lui et de me lever. Je lui tends ma main, comme s'il en avait besoin pour se lever, et comme si je pouvais lui apporter une quelconque aide.

Et elle t’embrasse. Alors bien sûr, tout de suite tout va mieux puisqu’un énorme sourire illumine ton visage meurtri de douleur. « Ô Isis.. tu es ma sauveuse… Regarde, je revis ! » Non, tu n’exagérais pas du tout. Ce n’était pas de ta faute, tu étais comme ça après tout, tu enchaînais conneries sur conneries. Même si pour le coup, c’était elle qui avait gaffé. «C'est sûr de chez sûr, ça ? » Tu souris, tu souris tout le temps. Puis tu lèves les yeux au ciel. « Insiste pas, tu t’es trompée. Maintenant tu as le droit de t’en vouloir jusqu’à la fin de ta vie. » Oui, bien sûr. Logique. Une erreur pareil méritait une très mauvaise conscience, ou pas. Dans tous les cas, Isis devait te trouver un chimpanzé volant. Un vrai de vrai, comme tu le disais si bien. N’empêche, ça serait cool si ça existait vraiment. T’en prendrais bien un pour chez toi. Enfin, t’avais pas de chez toi, mais bref. Un chimpanzé volant pour te suivre partout, en somme. « Ok, j'vais te chercher Tarzan dès demain. S'il est pas mort... » T’entrouvres la bouche, tu prends un air choqué. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Mort, Tarzan ? Jamais. « Pourquoi tu me fais ça à moi.. ? » tu prends une voix d’enfant. Bon, en soi, tu es loin d’être traumatisé ou quoi, mais c’était toujours ça de le faire croire, hm. De toute façon, si tu étais si traumatisé que ça, tu ne te mettrais pas à l’embrasser là et à finir la tête dans son cou. Tu adores son odeur, tu pourrais rester une éternité comme ça, sérieusement. Tu ne t’en laisserais jamais. « Tu veux pas plutôt qu'on brunch ? C'est ptêtre plus approprié, t'en penses quoi ? » Moui, pas faux. Elle se lève et te tend la main. Même si ça t’est plutôt inutile, tu attrapes sa main. Et bien évidemment, tu fais exprès de mettre tout ton poids dessus histoire de la faire tomber sur le lit. Et tu la rattrapes juste avant qu’elle touche le matelas. T’es trop fort, c’est comme ça. Et puis bon, tu viens un peu de lui sauver la vie, donc t’en profites pour l’embrasser. Ouais, t’aimes trop ses lèvres pour pouvoir t’en passer plus de quelques minutes. Donc tu souris. Tu souris un peu trop, mais c’est toujours mieux que de trop pleurer. « J’crois bien qu’il va falloir que tu me voues un culte vu que je viens de sauver ta peau. » Bien sûr, oui. Tu te détaches finalement d’elle, mais pas trop quand même. « J’ai envie de pop-corn. » Du pop-corn à un brunch, pourquoi pas. Il y a un début à tout.