J'ai abusé du tourniquet et j'ai la même sensation que lorsque j'abuse de l'alcool, de la marijuana thérapeutique que j'achète à mon voisin cancéreux. Ou de toute autre substance capable de me décrocher le cerveau. J'ai le cerveau décroché ? Ça vous est déjà arrivé ? Je vous assure que la sensation est horrible. Horrible mais agréable. Je me suis défoncé la tête à coup de tourniquet c'est drôle quand même. Je me mets à rire comme une dinde, c'est l'euphorie. Et puis je m'écroule sur le sol. Le sable plus précisément. Je crois que je pourrais avoir ma robe totalement levée et sur ma tête que ça ne me dérangerait pas plus que cela. J'ai l'esprit ailleurs, envolé. Oust. Dead. J'ai les yeux fermé. Je suis à moitié planqué dans le sable. Pas enfouis mais disons que je suis en tenue de camouflage en plus, sans le vouloir. Je ne sais pas combien de temps je reste planté là. Allongée à rêvasser tout en me persuadant mentalement que je ferais mieux de me lever sauf que j'ai trop la flemme. De toute façon, rien ni personne ne m'attends ailleurs. Ce n'est pas si désagréable comme sensation. Sauf qu'au bout d'un moment le soleil disparaît. Je pense à des nuages sauf que j'identifie ce nuage comme un postérieur. Un postérieur qui s'apprête à s'asseoir, je ne sais pas bien où parce que je ne vois rien du tout. Sur le tourniquet sans doute. Ou dans le sable. Je n'en sais rien ce serait bizarre mais bon. « OOOOH ! » Je cris. J'vais sans doute effrayer davantage le cul ambulant mais bon, la meilleure défense pour moi c'est le cris. Dans l'instant en tout cas. Je me cache les yeux. J'attends qu'elle me tombe dessus. La personne. Je prie pour que ce soit une jeune femme toute svelte pour ne pas trop souffrir. Parce qu'en plus, je viens de sentir un truc contre mes jambes, d'autres jambes sans doute. Quatre, trois, deux, un. Impacte imminent... Zone de contact en approche.

Il fait beau, il fait toujours beau à Los Angeles et c'est ça qui est génial et aussi tout à fait pratique. Parce qu'ici, les allers et retours à l'extérieur pour manger, dormir, se laver, s'amuser, prendre du bon temps, c'est toujours à l'extérieur alors le jour où il pleuvra, ça risque d'être un peu compliqué, et humide, et ça fera gonfler mes cheveux, l'horreur totale. Mais ne parlons pas de malheur étant donné qu'aujourd'hui, heureusement, il fait beau, et chaud, le temps parfait pour être à l'extérieur, prendre l'air, me balader, entre les studios. C'est fou mais cet endroit me donne l'impression d'être réellement dans un film, ou d'être un starlette, au choix. Le truc c'est que ce n'est pas forcément une bonne chose au fond et c'est même un peu flippant parce que j'ai toujours l'impression qu'on va me sauter dessus, avec un couteau, un masque étrange. Y'a quand même des recoins un peu louches et même les endroits sensés être 'amusants' donnent cette étrange impression lugubre quand ils sont vides et silencieux. Un peu comme le terrain de jeux, en somme. Dans les films d'horreur, il y a toujours un terrain de jeux où l'on entend des cris d'enfants, des rires, mais sans qu'il y ait d'enfant, dans le noir, avec un peu de brume et des lumières étranges... Heureusement, là, on est en plein jour et donc, je ne crains rien ce qui est cependant peut-être faux car il y a bien une fille, dans le sable, avec un air un peu étrange... Je m'approche donc et arrivée à sa hauteur, je me penche légèrement, tournant la tête en sa direction. « Ca va ? Tu as bu ? Tu vois des choses ? Combien de doigts ? » je lui demande en lui montrant ma main avec quatre doigts de levés. « Ou alors tu as besoin de tes pilules ? Tu es folle ? Tu devrais sortir du sable, ça s'insinue partout cette cochonnerie ! » Vraiment partout...

Je n'arrive pas à déterminer si je suis en vie ou pas. Je crois que oui parce que le paradis ça ne doit pas ressembler à ça. Je n'ai pas vu mon corps. Je crois qu'on sort de son corps, en tout cas j'aimerais bien sortir de mon corps. Comme dans Drop Dead Diva mais si possible j'aimerais mieux de pas revenir dans un autre corps. Le mien il me plait bien. J'suis pas parfaite mais c'est ça que j'aime justement. Non mais c'est con j'suis pas mort. L'état végétatif dans lequel je me trouve et bien c'est fréquent. Sauf que j'y suis préparée d'habitude. Je prends les choses en mains, le reste m'échappe souvent après mais là du coup j'ai été prise au dépourvu. Je plane. Jusqu'à l'arrivée d'une ombre. Une fille qui se met au dessus moi. Oh. Elle est un peu flippante aussi près. Elle ne va pas me tomber dessus j'espère. J'vais avoir mal moi. « Ca va ? Tu as bu ? Tu vois des choses ? Combien de doigts ? » Quoi ? Non mais pourquoi elle me demande si j'ai bu ou si je vois des choses ? Déjà je la vois elle. Hein. « Je crois. Non. Oui, toi. Quatre. C'est bon j'ai réussi le test ? » Pourquoi rose ? Enfin j'crois pas parce qu'elle surenchérit. Non mais j'vais finir par me vexer moi si ça continue. Pour qui elle prend ? « Ou alors tu as besoin de tes pilules ? Tu es folle ? Tu devrais sortir du sable, ça s'insinue partout cette cochonnerie ! » C'est vrai que je suis folle mais des pilules ? Les seules pilules que je prends c'est pour calmer la gueule de bois, c'est tout. Et là j'suis sobre. « Oh j'suis pas folle. Enfin si mais pas là. C'est le tourniquet. J'ai tourné, tourné. Tourné. Tourné. Et j'ai eu le tournis. Et maintenant j'suis là. En plus, je sais j'crois que j'ai du sable dans ma culotte. Tu m'aides ? Pas pour ma culotte, pour me relever. Enfin si tu veux m'aider pour ma culotte, tu peux mais normalement je devrais me débrouiller. » J'ai dit que j'étais folle de toute façon. D'ailleurs en parlant de cela, je remets un peu ma robe comme il faut et je me soulève légère pour le sable, l'enlever. Et puis je tends la main, l'autre pas celle que j'ai mise dans ma culotte. Quand même.

Je ne sais si cette fille est folle mais dans tous les cas, elle doit avoir un soucis pour se trouver là, complètement ensablée, sous le tourniquet ou presque, entrain de regarder le ciel et de crier pour une raison encore inconnue. On serait en soirée ou même le matin, je pourrais envisager qu'elle soit un peu trop imbibée d'alcool ou encore victime d'une violente gueule de bois mais il est quinze heures passé et je doute donc que la boisson ait quoique ce soit à voir avec ça. Ou alors c'est grave. Intriguée, je m'approche donc de la jeune femme en m'assurant qu'elle va bien et en lui parlant assez volontairement idiotement ce qui est d'ailleurs tout à fait idiot de mon côté aussi, hum. Elle va bien, n'as pas bu, voit le bon nombre de doigts, il semblerait donc que son cerveau fonctionne normalement, c'est déjà un bon point. « Parfaitement en effet même si le mystère reste tout de même entier ! » Le mystère de as présence ici, dans cet état donc, chose que je ne mets pas longtemps à savoir et d'un seul coup, tout s'éclaire. Le tourniquet donc. J'en ai en effet de vagues souvenirs quant à l'effet très... surprenant que ce 'jeu' pour enfants peut avoir. En général, c'était toujours les garçons qui s'amusaient à le faire tourner très vite quand on était dessus histoire de voir le résultat, un peu comme une expérience scientifique qui donc, comme toutes les expériences scientifiques, n'avait rien de drôle. « Alors je dois me considérer chanceuse que tu aies décidé de t'arrêter avant de te mettre à vomir... L'odeur me donne toujours envie de faire de même et ce n'est pas très... agréable. Bref, pour ta culotte, je préfère que tu prennes en charge les opérations mais pour le reste, voilà ma main ! » que je lui tends afin de l'aider à se relever et alors qu'elle l'attrape et commence à se relever, j'enlève un peu de sable encore coincé dans le tissu de son tee-shirt, au niveau de l'épaule. « Odessa, au fait ! Autant se présenter, c'est mieux je crois, même si après avoir parlé de ta culotte, j'ai l'impression qu'on a franchi un premier stade d'intimité... »

Bon, je me mets à sa place cinq minutes, c'est vrai que ça peut paraître suspect de voir une personne ensevelie sous le sable. Au beau milieu de la journée, comme ça sans raison apparente alors la robe soulevée pour couronner le tout. J'ai pas fait exprès, je n'ai pas choisi la façon dont la robe tomberait quand moi même je me suis écroulée au sol. C'est la force centrifuge. Ou pas. Enfin en tout cas, elle a fait parachute et voilà le résultat. Quoi qu'il en soit, je réponds correctement à ses questions, ça prouve bien une chose que je ne suis pas si hors de mon cerveau que j'en ai l'air. Elle n'existe pas trop cette expression mais peu importe, j'suis encore légèrement étourdie. « Parfaitement en effet même si le mystère reste tout de même entier ! » Le mystère va bientôt être résolu qu'elle ne panique pas, je lui donne la raison de ma présence. Le tourniquet. C'est traite ce truc là. On se met à tourner et en demande toujours plus, surtout quand on est plus ou moins barrée comme moi et après on perd l'équilibre et on se retrouve dans un état comateux. « Alors je dois me considérer chanceuse que tu aies décidé de t'arrêter avant de te mettre à vomir... L'odeur me donne toujours envie de faire de même et ce n'est pas très... agréable. Bref, pour ta culotte, je préfère que tu prennes en charge les opérations mais pour le reste, voilà ma main ! » Je ne peux pas m'empêcher de rire comme une idiote. Je suis encore sous l'effet du tourniquet pour ma défense, mais je fais tout de même une grimace parce que mon cerveau percute. Vomir. Quelle horreur. « Oh t'inquiète pas, j'ai l'estomac solide, je vomis que quand j'ai bu, beaucoup ou alors que j'ai mangé trop de hamburger, ou trop de pancake, comme lorsque j'ai fait ce concours stupide. C'était... dégueulasse mais j'ai gagné ! Enfin bref. Merci. » Dis-je dans un sourire avant de récupérer sa main pour me relever. Bon ça tourne encore mais ça va. Du coup je peux en profiter pour retirer tout le sable que j'ai partout, culotte comprise. Heureusement que j'ai pensé à en mettre une jolie ce matin, fleurie et très coloré, parce que parfois mes culottes elles laissent à désirer. D'ailleurs elle m'aide à retirer du sable aussi, dans un endroit plus sûre. Je la remercie d'un sourire. « Odessa, au fait ! Autant se présenter, c'est mieux je crois, même si après avoir parlé de ta culotte, j'ai l'impression qu'on a franchi un premier stade d'intimité... » Je souris de nouveau. Odessa c'est sympa. « Monroe, enchantée. N'empêche j'ai hâte de passer au second degrés d'intimité... » Je lui adresse un clin d'oeil complice, pas du tout exagéré non non. « Tu venais faire de la balançoire ? Ou un tour dans la piscine à boule ? Tu veux qu'on saute dans la piscine à boule. Sinon il y a toujours le trampoline, c'est sympa le trampoline, par contre je te conseille de te tenir éloigner du tourniquet, il est fourbe. » Dis-je en sautillant comme une gamine de dix ans, jusqu'à ce que je parle du tourniquet, là c'est grimace et tout le tralala.

Je me pose des questions parfois comme, suis-je vraiment en sécurité, enfermée ici, avec d'autres personnes dont je ne sais rien du tout ? Peut-être oui, ou alors non. Après tout, la production avait bien laissé entrer un mec un peu barré la saison suivant celle de Connor alors... sait-on jamais, je pense être en droit de me poser des questions. Et là, tout de suite, je ne sais pas pourquoi mais ça me revient quand je vois cette fille, dans le sable, l'air béat... Soyons honnête, ce n'est pas ici un comportement normal et d'autant plus quand on sait que le sable, ça rentre partout, c'est désagréable et pas vraiment confortable. Cette fille doit être dans un état étrange et donc, c'est assez logiquement que je la questionne la-dessus. Des questions courtes, succinctes et un test de vision plus tard, je suis rassurée. Également lorsqu'elle m'explique la raison de son état et là-dessus, je ne peux que comprendre. Je n'ai jamais aimé les tourniquets et je ne risque pas d'y remettre les pieds. Elle me demande mon aide et je lui donne bien volontiers, d'autant plus qu'elle n'a pas vomi et c'est un bon point. J'en apprends d'ailleurs un peu plus sur ses habitudes alimentaires ce qui me fait sourire, puis grimacer. « J'espère que le prix était intéressant au moins... Mais bon, des pancakes, c'est toujours mieux que des hot-dogs, enfin... j'imagine... » Parce que bien évidemment, je n'ai jamais et ne ferait jamais ce genre de choses. Chacun ses loisirs et moi, je préfère me vernir les ongles ou tester du maquillage. Je l'aide donc à se relever mais je lui laisse le contrôle total de l'opération 'culotte' pour une raison que chacun comprend, j'imagine. Elle me fait rire, quand elle répond, disant avoir hâte de passer au second stade d'intimité. « Attendons la seconde semaine pour ça si tu veux bien... » N'allons pas trop vite, on pourrait mettre en péril notre belle future relation... Ne jamais aller trop vite en amour, c'est bien connu quand même. « Hum, je passais ici sans but précis mais je préfère éviter la piscine à boules, j'ai assez donné dans celle du palais du rire, never again. Quant au tourniquet, je crois qu'il a assez fait pour la journée alors je vais choisir la balançoire, si ça te va. Je préfère les trucs de filles, toi aussi ? » C'est une question comme ça mais en tout cas, elle a bien l'air d'une fille, elle est jolie en plus et elle a surtout une sacrée poitrine, je suis presque jalouse.

Je crois que j'ai fait la première meilleure impression qu'il soit lorsque Odessa m'a trouvé, non mais c'est vrai, elle n'a pas dû se poser des questions bizarres quand elle m'a entendu hurler. Mais bon d'un côté c'est pas de ma faute si j'ai cru voir un postérieur géant m'atterrir sur la tête, ça fait peur. En tout cas j'ai réussi son test et me voilà à présent debout, sur mes deux pieds, grâce à la jolie rousse. Qui sait ce que je pourrais être entrain de m'imaginer si elle n'avait pas accouru pour me sauver. J'aurais sans doute pu passer la soirée ici. Ce serait particulièrement triste en fait. « J'espère que le prix était intéressant au moins... Mais bon, des pancakes, c'est toujours mieux que des hot-dogs, enfin... j'imagine... » Je grimace légèrement. Le prix ? Intéressant ? Je ne crois pas. J'en ai aucun souvenir à vrai dire. « Aucune idée. Sans doute ma tête en haut d'un tableau des records du restaurant. C'était surtout un pari, c'est loin d'être une vocation, mais étrangement c'est nettement plus facile avec les hot-dog, la forme sans doute. » Bah oui, ça glisse directement dans le gosier on a presque pas besoin de mâcher alors que les pancakes c'est circulaire et pas super élégant du coup. Mais c'est pas dramatique. Bon je me suis débarrassée du surplus de sable dans ma culotte. Et du coup je profite pour lui signaler que j'ai hâte de voir où se situera le deuxième niveau d'intimité, ma culotte étant le premier. « Attendons la seconde semaine pour ça si tu veux bien... » Je hoche la tête, façon petite fille studieuse, oui non mais elle a raison n'allons pas trop vite en besogne. « Hum, je passais ici sans but précis mais je préfère éviter la piscine à boules, j'ai assez donné dans celle du palais du rire, never again. Quant au tourniquet, je crois qu'il a assez fait pour la journée alors je vais choisir la balançoire, si ça te va. Je préfère les trucs de filles, toi aussi ? » Visiblement je ne suis pas la seule à avoir eu mon lot de traumatisme avec ce truc, mais bon, j'y retournerais rapidement. On se retourne la tête comme on peut... « Brune a faillit y laisser la vie dans ce palais alors je comprends ta réticente. Enfin ses fesses mais c'est pareil. Et puis non franchement le tourniquet, comme disais la grande philosophe Amy, my god my tourniquet return to me salvation » Je pousse la chansonnette, comment ça rien à voir ? Peu importe. « Les trucs de filles, c'est mon truc, comme les filles en gros, mais aussi les garçons, les trucs de garçons en fait j'suis super ouverte comme fille, comme tu peux le voir. Allez, la balançoire c'est parti, mais tu promets d'éviter de regarder ma culotte par contre ? » Je demande légèrement amusée. Bah oui, j'ai toujours une jupe alors évidemment elle va voler et on va encore la voir, et...