Si la plupart des candidats avaient succombé à l'envie de se changer et de se poser un instant avant dep artir à la conquête des lieux et de faire connaissance, Kali avait gardé sa tenue de prime tout du long. Le plateau les ayant peu à peu chasser pour qu'ils se jettent enfin dans la fosse aux lions, elle avait tailler un peu la causette avec l'un ou l'autre et n'avait pu attendre plus longtemps pour aller voir. Un peu partout. Ouvrir les portes, les refermer. Toucher. Essayer. Elle était plutôt ravie de se retrouver à LA. Elle qui n'avait jamais réellement quitter sa Nouvelle Orléans et encore moins les USA aimait cette idée de rester close to home et puis surtout à Los Angeles ! Elle avait un jour longuement hésité à venir s'y installer avec deux potes de la fac, tenter sa chance, tout ça. Finalement ça ne s'était pas fait. Pas pour elle. Elle était restée, ils étaient partis. Enfin bref, pas de regret mais un réel plaisir à évoluer ici. D'autant plus en un décors de cinéma où les studios pouvaient accueillir mille et une folies, mille et uns rêves. Malheureusement la fatigue et l'excitation des premiers instants, lui empêchèrent de tout voir et tout découvrir d'un coup, le soir même. Et d'un côté c'est plus normal. C'est ainsi que ce fut seulement le soir suivant que Kali découvrit l'enseigne lumineuse du "Mad House". Rien que le nom la faisait sourire. Elle pousse la porte et secoue la tête amusée par ce qu'elle découvre. Ce n'est pas encore clair mais Kali sait. Elle sait qu'elle vient de mettre les pieds dans une réplique parfaites de club de strip-tease. Fallait bien que ça lui tombe dessus. D'ailleurs elle comprenait tout d'un coup beaucoup mieux sa sélection. C'était peut-être juste pour être raccord et faire de l'audimat, qui sait ? Anyway, elle suit le long couloir noir avant de déboucher dans salle principale en contrebas de l'escalier. Là, la silhouette élancée d'une jeune femme exotique (au sens premier du terme) tente - en vain - de se hisser pour quelques figures acrobatiques sur la barre. Kali sourit. De l'arrière de la salle, elle remonte cette dernière, laissant ses talons claquer au sol et sa voix porter dans l'endroit vide. Tes fesses. Tu dois remonter les fesses avant tout. Sinon tu n'y arrivera jamais. Fesses contractées, remontées et tu tires sur tes bras ...

En m’inscrivant à Fake Lover, je n’aurais jamais cru débarquer dans des studios de tournage à LA. J’ai suivi un peu les saisons précédentes…Et ça c’est toujours déroulé en Irlande ou en France il me semble. En tout cas ces dernières saisons. Pas une seconde je ne me serais imaginé débarquer sur un autre continent, et mettre les pieds dans des lieux pareils. Et pourtant, nous y voilà. Il y a à peine deux jours, je me trouvais encore tranquillement chez moi…Et maintenant, je suis aux Etats Unis, dans une émission de téléréalité d’enferment, filmée 24h/24, en compagnie d’une vingtaine d’autres personnes…Complètement fou. Surréaliste. J’ai encore beaucoup de mal à croire ce qui m’arrive. A réaliser. Du coup, je ne suis pas encore très habituée. Je passe mon temps à regarder les caméras ou les chercher. Ça me perturbe un peu de me savoir observée. Un comble je sais, en venant participer à ce jeu… Mais je suppose que c’est juste une question de temps avant que je ne m’y habitue Probablement que dans une semaine, je n’y ferais même plus attention. Je l’espère en tout cas. Une autre chose qui va ma prendre du temps, visiter le domaine en entier. C’est tellement grand, que la vieille je n’ai pas pu tout découvrir encore. Mais je compte bien visiter chaque endroit, pièce par pièce, pour ne rien louper. C’est comme ça que j’arrive devant la devanture d’un club. Le Mad House. Curieuse, je pénètre à l’intérieur. Après avoir traversé un couloir et descendu quelques escaliers, je comprends de quoi il s’agit, en voyant les barres devant moi. Un club de streaptease. Tiens donc. La production espère qu’on va leur accorder quelques petits show ? A la limite s’ils engageaient de vraies professionnelles, juste pour nous divertir…pourquoi pas. Sauf que là c’est désert. Et je doute qu’ils aient prévu quelques spectacles qu’il soit. La barre devant moi, me fait de l’œil depuis tout à l’heure. J’ai terriblement envie d’essayer. J’ai toujours voulu mais je n’en ai jamais eu l’occasion. Je jette des regards aux alentours pour m’assurer d’être seule, et commence à grimper sur la barre. Je tente de faire quelques trucs acrobatiques, mais je crois que j’ai surtout l’air très ridicule. Je n’arrive à pas grand-chose, et à n’en pas douter, c’est surement très loin d’être sensuel. C’est alors qu’une voix vient briser le silence. Qui me surprend, et me fait tout lâcher. Résultat des courses, je m’étale comme une merde au sol. Double honte. Je me relève tant bien que mal, la jambe douloureuse mais rien de cassé. En revanche, je sens mes joues chauffer. Elles doivent être rouges. « Je…J’essayais juste…Je voulais expérimenter, à la télé, ça m’a toujours eu l’air super facile pour les filles…Mais en fait, c’est quand même plus dur qu’on ne le croit. Je ne suis pas faite pour ça à l’évidence. » Bon en même temps ça tombe bien, je ne compte pas faire carrière là dedans. « Bon sang, on a fait mieux comme première rencontre…C’est quand même carrément la honte. » Ridicule sur la barre + magnifique chute. « T’en as déjà fait ? T’avais l’air de t’y connaitre » Je sais que certaines filles prennent des cours de pole dance, juste par plaisir, ou ensuite mettre en application pour leur conjoint…

Alors que sa voix porte par l'acoustique de l'endroit, elle en surprend tout autant la jeune qui se débat avec la barre en métal. Cette dernière lâche tout et s'écroule. Le pas de Kali s'accélère alors pour la rejoindre. Elle atteint la scène rapidement et tend sa main droite à son compatriote au sol. Les risques du métiers. Ce genre de chute arrive régulièrement aux débutantes. Question d'équilibre et surtout de réflexes. Sur son visage un mélange de sourire amusé et de tracas peut être perçu. Ca va ?! Rien de cassé ?? Je suis désolée j'aurai du m'annoncer. La jeune femme face à elle semble confuse et mal à l'aise. Ses joues rosies la trahisse tout autant que ces mots hésitants. Elle est assez mignonne en fait. Elle s'explique par l'envie de tester et la télévision qui rend la discipline presque abordable. C'est vrai qu'à regarder ça semble aisé. Kali s'était faite la même réflexion avant qu'elle n'apprenne, qu'elle ne jure à de nombreuses reprises, ne s'étalent elle aussi de tout son long et surtout, qu'elle ne travaille dur pour y arriver. La danse l'avait tout de même aidé dans son apprentissage. Ne t'en fait pas. On passe toutes par la même croyance que ça ira tout seul, les même chutes et les même désillusions avant de se mettre au travail et d'y arriver. La jeune asiatique se défend ne pas être faite pour ça. Kali passe rapidement son allure en revue, d'un oeil expert et ponctue simplement. A vrai dire ... tu aurais tout pour faire un malheur Mais elle ne s'attarde pas là dessus. Elle sait que cela peut mettre certaine femme mal à l'aise. L'idée qu'elles pourraient être de bonnes ou jolie strip-teaseuse. C'est loin d'être un compliment dans le langage courant ... Dans celui de Kali bien mais elle ne désire pas non plus se prendre une gifle en pleine figure dès le premiers jours. Moi c'est Kali et ... effectivement. C'est mon métier. Elle ne tourne pas autour du pot. Parce que ce n'est pas son style et qu'elle n'a aucune honte aucune de son activité professionnelle. C'est comme ça c'est tout. Et si quelqu'un vient à la juger ou la critiquer pour ça ... ce n'est peut-être pas Kali qui se ferait gifler la première ...

L’intruse qui est venu troubler ma petite séance aurait pu se foutre de ma gueule suite à ma magnifique chute. Je m’attendais à un petit rire d’ailleurs, mais il n’en est rien. Elle s’empresse de venir à ma hauteur pour m’aider. J’apprécie. Seul un petit sourire sur son visage laisse transparaitre son amusement. J’attrape la main qu’elle me tend pour me relever. Ca va ?! Rien de cassé ?? Je suis désolée j'aurai du m'annoncer. Non a priori, aucunes blessures physiques à déplorer. « Mis à part ma fierté qui en prend un coup non ça va. Et t’inquiètes, les gens ont la fâcheuse tendance à me prendre par surprise. Enfin…à me surprendre quoi. Pas…Bref » Ma gueule. Pourquoi ais je eu le besoin de faire une précision ? Elle avait surement comprit ma phrase pour ce qu’elle était, rien de plus. Alors ce n’était vraiment pas utile. Saleté de joues rouges, houste, on ne vous a rien demandé. Ne t'en fait pas. On passe toutes par la même croyance que ça ira tout seul, les même chutes et les même désillusions avant de se mettre au travail et d'y arriver. Dites donc, elle parle vraiment comme une professionnelle de la chose. Mais bon ça me rassure si je ne suis pas la seule à galérer. « Ouais…Mais bon, je pense que je vais rester éloigner de cette barre, ça vaudra mieux. » Bien qu’elle me dise que j’aurais fais un malheur. Un malheur en tant que quoi… ? Strip-teaseuse ? « Euh…Merci ? » Cela ressemble à un compliment venant d’elle. Et puis ça doit vouloir dire que j’ai le corps pour ça ? Mais bon, les compliments, ça me gêne aussi. Bon, passons. Moi c'est Kali et ... effectivement. C'est mon métier » Son métier ? Ah. En la voyant comme ça, non je ne l’aurais jamais deviné. « Ah…C’est… » Oui, quoi ? « Un métier comme un autre…Chacun son truc. Mais c’est un choix de carrière ? Ou il te fallait de l’argent et…Non pas qu’il faut qu’on soit nécessairement désespéré pour faire ça hein, chacun aime des choses différentes je ne juge pas. » Je ne voudrais pas qu’elle se sente insultée, c’est peut être une vocation de son côté, je ne sais pas. « Si c’est se faire reluquer par des vieux pervers et..Ouais, en fait je vais plutôt me taire je crois » Je m’enfonce toute seule c'est bien. J’esquisse un sourire, gênée.

La jeune femme se redressa enfin avec son aide, prit soin de frotter ses vêtements peut-être plus par réflexe que réelle nécessité et lui avoua être aisément surprise par les gens. Kali sourit. Simplement. Vite effrayée ? Trop souvent tête à l'air ? Enfin ... en bas ici en l'occurance dit elle en laissant son sourire s'élargir un peu sur son visage. Sun-Hi annonça alors sans grande surprise préférer rester éloignée de l'objet du "massacre" pour quelque temps, si pas pour toujours. Kali hocha la tête alors que déjà la jeune femme face à elle lui disait merci pour le compliment qu'elle hésitait justement à prendre pour un compliment. C'était souvent la même histoire. Kali laissa passer. Elle aurait simplement du lui dire qu'elle était jolie et bien foutue, ça serait passé différemment. Enfin soit. Kali annonce alors quel est son métier. La surprise sur le visage de son interlocutrice peut se lire à des mètre à la ronde. Notre blonde laisse un petit rire s'échapper. Mieux vaut s'en amuser. Elle sait que cela surprend toujours, peut-être doublement car elle sait aussi avoir une douceur dans le visage qui ne prédirait rien de tel comme plan de carrière. Pour peu que cela ait un sens. Sun pose des questions et s'emmêle un peu elle même les pinceaux entre sa curiosité et son désir de ne pas froisser. Les questions sont souvent les même mais la manière de les poser fait toute la différence. Kali n'a pas envie de lever les yeux au ciel et de quitter la pièce dans un râle de dépitement. Pas cette fois. Oui je sais c'est ... souvent surprenant. Et non ce n'est pas vraiment écrit sur mon front ou détectable dans ma façon de m'habiller. Elle connaissait des collègues qui par contre, ne faisaient plus illusion pour personne et mélangeaient allègrement tenues de scène et de villes : très peu pour Kali ! Cette dernière vint alors s'asseoir sur le rebord de la scène, face au public inexistant et jambes dans le vide. Elle continue. "Choix de carrière" est peut-être un grand mot mais j'aime ce que je fais.Je travaille avec une bonne équipe, dans un chouette endroit, très respectueux et les clients sont souvent des habitués ou des hommes d'affaires en voyage. Des femmes aussi de plus en plus Précise-t-elle en pensant qu'en réalité, cela amène une certaine légèreté à l'endroit et bien moins de testostérone mal placée. Des pervers il y en a toujours mais ... pas plus que dans un métro bondé ou sur le quai d'une gare après minuit. La différence c'est le contrôle. Sur scène, Kali se sent maître de son corps et de ses actes. C'est elle qui mène la danse et donne la cadence.

Je lui confie être souvent abordée par surprise. Vite effrayée ? Trop souvent tête à l'air ? Enfin ... en bas ici en l'occurrence » Vite effrayée, non pas tellement. « Non…Plutôt que j’ai tendance à ne pas entendre les gens arriver. J’ai quelques problèmes auditifs » dis je en soulevant mes cheveux pour lui montrer mon appareil à l’oreille. Quelques, c’est un peu un euphémisme, mais bon. On parle ensuite de sa vie professionnelle. Une voie qu’elle a choisie par plaisir ? Ou juste un moyen de joindre les deux bouts ? « Choix de carrière" est peut-être un grand mot mais j'aime ce que je fais.Je travaille avec une bonne équipe, dans un chouette endroit, très respectueux et les clients sont souvent des habitués ou des hommes d'affaires en voyage. Des femmes aussi de plus en plus » Des femmes, ah oui ? Enfin ça ne m’étonne pas, c’est vrai que de nos jours, les femmes sont de plus en plus libérées. Puis moi-même j’ai déjà expérimenté, alors… Cependant cela doit quand même rester un lieu essentiellement masculin. En tout cas c’est intéressant de savoir que c’est par choix. Elle aime ce qu’elle fait. En même temps j’ai envie de dire tant mieux. Ceci dit j’ai quand même du mal à comprendre qu’on puisse aimer ça. C’est quand même assez dégradant pour la femme, être réduit à un objet sexuel. Peut être suis-je féministe sur les bords…Et puis respectueux ou non, les gens quand ils doivent la voir performer et faire des petites séances privées, ce ne sont certainement pas les pensées les plus pures qu’ils ont en tête. Moi ça me gênerait clairement. Mais bon moi c’est moi, elle c’est elle. « Je suis déjà allé une fois dans ce genre d’endroit. » Que je lui avoue. « Des amies m’y avaient trainées… » Comme si j’avais besoin d’une justification pour ça. « Je n’en garde pas un super bon souvenir. » Déjà les lieux puaient la transpiration. Je ne vous parle pas de l’ambiance…En plus évidemment il a fallu que de gros lourds bourrés viennent nous emmerder… « Mais bon après, je ne suis peut être pas tombée sur le meilleur établissement qu’il soit… » C’est comme tout. Par exemple, il y a des bars qui craignent, d’autres non. Après quand bien même, ce n’est pas tellement une ambiance qui me botte. « Ce n’est pas trop difficile pour entretenir une relation de couple ? » Que je demande alors curieuse. Je sais que moi ça me dérangerait. Sans être particulièrement jalouse, il y a quand même des choses que j’estime réservées entres partenaires, et uniquement.

La jeune femme face à elle dévoile son appareil auditif bien caché derrière ses longs cheveux. Oh lâche simplement Kali en hochant la tête. Voilà qui explique la tendance à être surprise par les autres. Kali aurait donc voulu s'annoncer plus tôt que cela n'aurait peut-être servit à rien. C'est de naissance ou ... ? Au tour de Kali maintenant de vouloir poser des questions mais de se sentir un peu conne quant à comment le faire sans heurter l'autre ou avoir l'air condescendante et ignorante. Elle ne peut s'empêcher de lâcher un petit sourire. Non pour se moquer mais parce que la situation avait quelque chose d'amusant et de très terre à terre. Une espèce de juste échange et retour des choses. Kali avait du mal à l'expliquer mais elle le sentait de cette manière. On fait la paire tu ne trouves pas ? Une stip-teaseuse et une malentendante ... On dirait presque le pitch d'une nouvelle série américaine. Ca marcherait bien. On est canons. Elle ponctue le tout d'un large sourire. Elle n'a pas toujours conscience que tout n'est pas bon à dire ou peut-être pas toujours judicieux face à une presque inconnue. Cela dit c'était sorti tout seul, c'était sa manière d'être et de faire, de détendre l'éventuel malaise qui aurait pu s'installer entre les deux jeunes femmes. Elle n'en désirait aucun? Il n'y avait de raison. Du moins elle l'espérait. Sun-Hi explique alors avoir un jour déjà mis les pieds dans un club et ne pas en avoir eu un bon souvenir. C'était où ? Pour quelle occasion ? Elle savait par exemple que 9 fois sur 10 lorsqu'un groupe de filles désirait faire ce genre d'expérience sur un coup de tête et avec un verre dans le nez, elles seretrouvaient toujours au buibui du coin, le plus proche, à l'entrée presque donnée et à la prestation tout aussi poisseuse. Des établissements de ce genre, il y en avait des tas et jamais Kali n'y mettrait un pied. Tout est effectivement une question de bon établissement. Ils ne sont pas si nombreux que ça en fait ... Enfin par rapport au nombre de clubs qui ressemblent tout autant à un bordel. Kali tire une langue de grimace en repensant à certains d'entre eux. Elle ajoute alors taquin : Et puis tu ne m'as pas encore vu performer ... ca te ferait changer d'avis. Elle cligne à son encontre d'un air complice et lâche un petit rire. De son côté Sun semblait toujours sceptique mais curieuse. C'était souvent le cas. Les femmes ne comprenaient pas bien son choix mais les plus ouvertes d'esprit tentaient de temps à autre de comprendre, de poser des questions. Tant que l'échange se faisait dans le respect, Kali n'y voyait pas d'inconvénient. Et en parlant de questions pertinentes, la dernière de l'asiatique le fut tout particulièrement. Kali releva la tête vers la jeune femme toujours debout. A vrai dire, c'était effectivement un point assez négatif de son emploi. L'ego masculin était rude à dompter. J'ai eu de la chance de ce côté là ... J'ai été mariée de mes 25 à mes 32 ans à un homme qui par amour, a finit par accepter assez rapidement ce que je faisais. Il savait que la forcer à arrêter, c'était prendre le risque de la perdre. Et il puis il y a eu la naissance de Nathan et une année et demi de répits que s'octroya notre blonde pour s'occuper de son fils et retrouver son corps sculpté. Mais depuis c'est vrai que je n'ai rien construits de vraiment bien sérieux avec quelqu'un d'autre. Et je pense que mon boulot joue un rôle. Elle hausse les épaules et replonge son regard vers la salle vide. Ca viendra surement un jour. Du moins elle l'espérait de tout coeur. Car elle au fond, elle se sentait bien seule. Et toi mademoiselle ? Comment vont les amours ? Tu es ici pour trouver le Prince ou la Princesse ? Pour l'argent ? Raconte moi tout ? Demanda-t-elle souriante en se relevant enfin et venant s'appuyer sur la barre dont le toucher lui était si familier.

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« Oh » Oui c’est généralement la réaction que j’obtiens lorsque je fais part de mes problèmes auditifs. Les gens ont tendance à ne pas savoir quoi dire, ni comment aborder la chose pour ne pas heurter ma sensibilité. Une réaction tout à fait normale. Regardez moi avec son métier de stripteaseuse, je me suis enfoncée toute seule. « Non, c’est dû à une maladie qui touche l’oreille interne. On me l’a diagnostiqué il y a quelques années maintenant. Et un des symptômes, c’est la perte progressive de l’ouïe… Pour info, je suis complètement sourde de l’oreille gauche, donc…» Cela peut toujours être utile à savoir. Par exemple quant on vient s’asseoir à mes côtés, ça m’arrange quand c’est du bon côté, sinon il faut que je fasse des efforts supplémentaires pour comprendre la personne. « …si jamais tu veux me murmurer des mots doux à l’oreille, vaut mieux la droite » Que j’ajoute en plaisantant. Elle est prévenue comme ça. On fait la paire tu ne trouves pas ? Une strip-teaseuse et une malentendante ... On dirait presque le pitch d'une nouvelle série américaine. Ca marcherait bien. On est canons. Oui, enfin, je préfèrerais quand même exercer son métier plutôt que d’être malentendante. Mais c’est vrai que ça pourrait être pas mal, et qu’elle fasse un trait d’humour là-dessus, j’apprécie. Je suis la première à le faire sur ma condition. C’est bien mieux ainsi. Souvent les gens après mes révélations sont mal à l’aise, et ce n’est pas ce que je veux. « Ouais, et je résoudrais des crimes grâce à mes autres sens surdéveloppés, et toi tu pourrais être mon acolyte, stripteaseuse la nuit, et flic le jour. » N’importe quoi. Mais c’est une série que je pourrais regarder oui. Surtout si les deux héroïnes sont canons. Sur un autre sujet, je lui confie être déjà allé une fois dans un club comme celui où on se trouve présentement. Pour quelle occasion c’était ? Hm, que je me souvienne… « A Londres. Et il n’y avait pas tellement d’occasion en fait il me semble. On est juste passé devant, et je crois qu’on était un peu éméchées en plus. » Mes souvenirs ne sont pas très clairs, ceci explique cela. Mais c’est certain qu’on n’a pas dû tomber dans leur meilleur établissement. Ou alors si il ressemblait à celui où la blondinette bosse et bien… On n’aime définitivement pas les mêmes choses. Donc ouais, j’ose espérer que son club a quand même un meilleur standing. Et puis tu ne m'as pas encore vu performer ... ca te ferait changer d'avis. Oh oh. « Je ne demande qu’à voir... » Que je répond tout aussi malicieusement. Cela ne me déplairait probablement pas en tout cas. Il faut dire ce qui est, c’est une très jolie femme, et comme bon nombre de ces messieurs, je ne suis pas insensible face au charme féminin. Bref, je me montre alors curieuse envers son métier, et les conséquences que cela peut engendrer sur sa vie personnelle. Parce que je suppose que cela a une incidence tout de même. Les gens prêts à accepter une telle activité de la part de leur conjoint, sans que ça les gênes les moins du monde, ça ne court pas les rues non plus. J'ai eu de la chance de ce côté là ... J'ai été mariée de mes 25 à mes 32 ans à un homme qui par amour, a finit par accepter assez rapidement ce que je faisais. Elle a été mariée ? Intéressant. « Tu as eu de la chance en effet. Et vous avez fini par divorcer ou… ? » Ou elle est veuve. J’espère que c’est la première solution. « Moi personnellement je ne sais pas si je pourrais le supporter… Mais bon c’est vrai que l’amour nous pousse à accepter beaucoup de choses… Je ne sais pas. » Et pour l’heure, la question ne s’est jamais posée. « Mais ça veut dire que tu es hétéro ? Quelle terrible déception pour la gente féminine. » Que j’ajoute avec humour. Du gâchis. « Et sinon tu n’as jamais pensé à arrêter ? » Il est certain qu’elle va devoir arrêter un jour ou l’autre à cause de l’âge, mais a-t-elle déjà envisagé de se stopper pour d’autres raisons ? Cela serait surement déjà plus simple pour se construire une relation stable. « Les amours de mon côté ? Ils vont, ils viennent…Je n’ai jamais été très gâtée de ce côté-là, mais bon je ne désespère pas de trouver un jour ma Princesse. » Mais bon, au vu de mes réflexions précédentes, je suppose qu’elle avait déjà pu deviner mon orientation sexuelle. Je ne suis pas complètement catégorique concernant le prince Charmant, on ne sait jamais, que ça me tombe dessus pouf, mais j’en doute quand même très fortement. « Mais bon je suis surtout là pour m’amuser, profiter de ma jeunesse, faire de nouvelles expériences…Puis de toute façon je n’avais rien de mieux à faire. »

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Kali écoute attentivement les explications de la jeune femme. Perdre l'un de ses sens au fil du temps doit être encore plus rude que de ne l'avoir jamais connu. La maladie fait souvent plus mal lorsqu'elle survient par surprise. "Un des symptômes" ... Tu veux dire que ... il y en a d'autres ? Avant même d'avoir la réponse, elle reprend. Je suis désolée. A la fois de sa situation qui ne devait pas être facile à vivre pour elle et peut-être un peu de poser plus de questions aussi. Après tout, elle n'avait peut-être pas envie d'en parler de trop. Ca aurait été compréhensible d'ailleurs. Elle ne pu tout de même s'empêcher de demander à nouveau : Est-ce incurable ? Mais la jeune femme ne se laissa pas abattre, bien au contraire, elle afficha une petite remarque humoristique qui ne manqua pas d'extirper un petit rire presqu'enfantin à notre Kali. Elle cligne alors à son encontre et répond : Ok, Je tâcherais de bien m'en souvenir dans ce cas. Elle garde un joli sourire son visage et s'ose une petite comparaison artistique et quelque peu de circonstance vu la location de leur aventure en plein studios. Une série autour d'un duo qui se voudrait 100% féminin et un peu décalé. Kali pouvait déjà voir l'affiche de présentation et la bande annonce. L'idée l'amusait. Elle semblait également plaire à Sun-Hi. Ou du moins la demoiselle savait se montrer polie. Mais elle prit même la peine de surenchérir quelques peu. On tiens un filon là je pense. Faudra bien faire gaffe de ne pas trop en parler histoire qu'on ne nous pique pas l'idée. Et puis sait-on jamais ... s'il reste un rail et une caméra en ses lieux, on pourrait même commencer à tourner. Elle sourit d'avantage alors que déjà sa partenaire lui explique son aventure au club de strip-tease. Kali hoche la tête, les mots venant confirmer son idée première. C'est souvent ce qui arrive oui ... Moins c'est préparé et plus t'as de chance de tomber là où il ne faudrait jamais mettre les pieds. Et alors qu'elle taquine la jeune brune, cette dernière ne " demande qu'à voir ". Kali est un peu surprise par sa réponse mais clairement agréablement surprise. Pas si gênée que ça finalement Sun-Hi ... c'était tant mieux. Je retiens je retiens ... qui sait l'occasion se présentera peut-être un jour. Après tout il y avait déjà le lieu ... Mais bon, Kali n'était pas vraiment là pour ça. Si cette aventure n'était pas considérée comme un besoin de break par rapport à son métier, elle n'en était pas pour autant un moyen de s'exposer non plus. Elle verrait bien ... peut-être. Pour l'instant la question ne se posait pas vraiment. Et heureusement ... Ils venaient tous à peine d'arriver. Ce serait un peu tôt non ? Une chose en menant une autre, les deux jeunes femmes parlèrent couples et relation. Kali se replonge dans le souvenir de son mariage. Un souvenir à la fois triste, nostalgique mais également plaisant. Car il y avait eu de beaux moments. De très beaux moments même. Divorcer oui. Dit elle simplement sans approfondir et en haussant légèrement les épaules. Sun-Hi lui annonce alors ne pas être certaine de pouvoir accepter ce genre de métier pour son ou sa partenaire. A vrai dire "sa" partenaire ... les choses deviennent plus claires maintenant. Je comprends. Le pire c'est que je ne sais pas moi même si j'accepterais ça de mon partenaire ... je me suis déjà posé la question et je n'ai pas la réponse. Alors ... Elle sourit sachant l'ironie de son point de vue. Elle reprend alors toujours en réponse à Sun-Hi. Non pas vraiment. Enfin je n'ai jamais aimé les étiquettes. Aucune ne m'a jamais vraiment correspondu. Je suis du style à tomber amoureuse d'une personne. Pas d'un sexe. Et effectivement beaucoup avaient tendance à oublier qu'avant son mariage, sa plus longue relation avait été avec une femme. Que la gent féminine se rassure donc ponctua-t-elle avec humour non sans être flattée par le petit compliment de la jeune femme, subtilement placé. Maintenant a-t-elle déjà pensé à arrêter. Bonne question. Si bien sur. A vrai dire j'ai fait une pause d'un an et demi lorsque mon fils est né. Et puis je sais qu'un jour, je ne serais plus capable. Enfin, je me dis toujours que j'arretrais avant de devoir y être obligée mais ... Je ne sais pas. J'ai du mal à concrétiser cette pensée. Après, c'est comme tu dis, on sait jamais ce qui peut arriver dans la vie, ni qui. Les choses choses évoluent parfois rapidement. On verra bien ... La jeune asiatique évoque alors sa vie sentimentale qui visiblement est fluctuante. Elle affirme également son orientation sexuelle. A nouveau Kali écoute. Un bref regard plus insistant lui confirme qu'elle doit probablement encore avoir le temps devant elle. Tu es jeune, je suis certaine que ça viendra et à vrai dire ça m'étonne que ce ne soit pas déjà le cas. Tu es plutot très jolie et tu n'as pas l'air d'une peste. Ou alors tu caches bien ton jeu dit-elle en souriant de manière complice. Mais tu as parfaitement raison, surtout profite en. Laisse toi bercer et prends ce qu'il y a prendre. C'est peut-être ce qu'elle aurait du faire. Ne pas se marier trop tôt. Même si 25 ans n'est pas 15 ans, elle aurait mieux fait de se laisser quelques années de plus. Assez pour se comprendre et savoir où étaient ses propres faiblesses, pour ne pas faire d'erreurs. Ces erreurs qu'elle a faites et qui l'avaient menée au divorce. Tu es toujours étudiante ?

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"Un des symptômes" ... Tu veux dire que ... il y en a d'autres ? Suite à sa question, elle s’empresse de s’excuser. Il n’y a pas de quoi. Puis c’est normal de s’interroger. Si elle m’annonçait un truc dans le genre, moi aussi je voudrais certainement en savoir plus. « Vertiges, acouphènes… Mais c’est par crise. Parfois je peux devenir quasiment sourde durant quelques heures… » Je ne parle pas non plus des signes vagaux lors de ces fameuses crises telles que nausées ou vomissements. « Et c’est incurable oui…Il y a bien quelques médicaments, ou chirurgie, mais c’est simplement pour atténuer les symptômes. Dans quelques mois, ou quelques années, il est fort probable que je n’entende plus rien… Ce n’est qu’une question de temps. » Pourtant dans ma maladie, la surdité totale, c’est assez exceptionnelle. Mais au vu de l’évolution relativement rapide que ça a prit chez moi, je suis mal barrée. Au moins je suis prévenue, et je sais à quoi m’attendre. « Mais bon, y a pire dans la vie. Au moins ce n’est pas mortel » Que je conclus en haussant les épaules. Mes jours ne sont pas en danger. J’essaie toujours de relativiser, même si parfois ce n’est pas évident. « Et puis faut voir le bon côté des choses, maintenant que je sais lire sur les lèvres, je peux espionner les conversations des gens. » Nouvelle touche d’humour. Bon vous me direz, pas besoin de devenir sourde pour apprendre à lire sur les lèvres. Mais trouvons du réconfort ou on peut voulez vous. Non pas que je passe mon temps à espionner les gens non plus hein. Une malentendante et une stripteaseuse ? Oui ça pourrait faire un bon speech de série. On tiens un filon là je pense. Faudra bien faire gaffe de ne pas trop en parler histoire qu'on ne nous pique pas l'idée. Et puis sait-on jamais ... s'il reste un rail et une caméra en ses lieux, on pourrait même commencer à tourner. Mais oui, c’est vrai qu’on est dans des studios…Le lieu parfait. Sauf qu’il ne me semble pas avoir vu de matériel de ce genre. Après il me reste encore plein d’endroits à visiter alors. « Et il faudra qu’on trouve quelqu’un pour écrire le scénario. Oh et évidemment on jouera nos propre rôles. Hors de question d’engager quelqu’un à notre place » Ah ça non. Pour en revenir à mes aventures nocturnes…En effet, quand on décide sur un coup de tête de fréquenter un club de striptease par exemple, on prend le premier venu et y a des chances pour qu’on tombe mal. « Et t’exerces où ? » Comme ça au passage j’en apprendrais plus sur ses origines. Comme ça je dirais qu’elle est américaine, mais je peux me tromper. Je n’ai pas l’oreille infaillible hm. Je retiens je retiens ... qui sait l'occasion se présentera peut-être un jour. Oui peut être. Je ne vais pas non plus attendre ça avec impatience, rassurez vous, je ne suis pas comme ça. Elle évoque un ex mari. Divorcée ou veuve ? Divorcer oui. Bon tant mieux. Non pas qu’un divorce ne soit pas douloureux, mais c’est toujours mieux que la perte d’un être aimé. Je ne pose pas de questions supplémentaires, je suis tentée à cause de ma curiosité, mais je me retiens. Par contre ça me fait sourire de l’entendre dire qu’elle-même ne sait pas si elle saurait accepter que son partenaire se déshabille pour vivre. « Assez paradoxal » dis je amusée. Elle attend à ce qu’on l’accepte, mais de son côté, elle est même pas sur qu’elle le pourrait. Elle m’apprend alors qu’elle n’est pas vraiment hétéro ? Ah ? Intéressant. « Elle est rassurée alors ça va » Oui je me fais le porte parole de la gente féminine. Puis j’apprendre une chose importante, elle a un fils. « T’as un fils ? Haaaaan, il s’appelle comment ? Il a quel âge ? Je veux tout savoir. Il doit être trop mignon » J’imagine déjà un blondinet aux yeux bleus. Je commence déjà à m’exciter, mais bon j’y peux rien, j’adore les enfants. Elle me complimente alors, trouvant étonnant qu’une fille comme moi n’ait pas déjà trouvé. « Et oui, derrière cette façade angélique se cache peut être un petit démon » Qui sait ? Bon moi je le sais. « T’es gentille. Mais bon que veux tu, une future sourde, ce n’est pas ce qu’il y a de plus attrayant… » Ma condition a plutôt tendance à effrayer. La dernière en date ayant prit la poudre d’escampette à cause de ça. Enfin elle ne l’a jamais clairement avoué, mais je sais que ça a énormément joué. « Non, j’ai fini mes études. Je suis comme qui dirait au chômage à l’heure actuelle. J’étais professeur des écoles…enfin remplaçante, mais c’était mieux que rien » Il faut bien débuter par là.

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