C'était donc ça, le fameux hangar à accessoires. Allez savoir pourquoi il ne s'y était pas rendu plus tôt, d'ailleurs. Sans doute parce que Sully avait été suffisamment occupé à tenter de se repérer dans les différents lieux du nid pour s'être octroyé le droit de passer un peu de temps dans ce lieu qui, il n'en doutait pas, ne manquerait pas de le divertir. Il faut dire que pour être plus qu'un passionné de Cinéma, il allait se sentir comme chez lui au milieu de tous ces objets cultes et appartenant à des films qu'il avait certainement vu et revu. A moins, bien sûr, qu'il n'y ait ici que les accessoires de films un peu trop récents pour être à son goût, tels que des blockbusters qu'il s'était bien passé de voir. Mais non, il ne pouvait pas concevoir qu'il n'y ait pas ici quelques références aux plus grands classiques du Cinéma. Bon, il ne risquait évidemment pas de tomber sur l'Aston Martin que conduisait Sean Connery dans le troisième film des James Bond - quoi que - mais il est vrai qu'il espérait ne pas être déçu. Ce serait un comble d'être au sein d'un ancien studio de Cinéma sans pouvoir compter sur de fiables collectors. Le jeune homme entra donc dans le hangar et ne tarda pas à être impressionné par la taille pour le moins impressionnante de celui-ci. Il y avait des accessoires partout autour de lui, et déjà, il avait le sentiment qu'il se plairait dans cet endroit. Alors bien sûr, il lui faudrait un certain temps pour faire le tour des lieux, et surtout examiner le contenu de ceux-ci, mais ça n'était pas non plus comme s'il avait autre chose à faire de son après-midi, hein. Ainsi, il avança à travers l'immense pièce, et tandis qu'il tourna au bout d'une allée, voilà qu'il tomba sur Odessa, probablement entrain de faire ce qu'il était lui même venu faire ici. Pour autant, il ne savait pas si elle trouvait un réel intérêt à cet endroit, car elle se fichait peut être un peu de savoir de quel film pouvait être tiré tel accessoire. Ce serait son droit, en tout cas. Toujours est-il que Sully s'approcha doucement de sa camarade, et s'assura qu'elle avait bien noté sa présence avant de prendre la parole, histoire de ne pas lui faire peur. « Mademoiselle, ne bougez plus et montrez moi ce que vous tenez entre vos mains » fit-il alors, bien évidemment sans grand sérieux, après avoir remarqué qu'elle tripotait un accessoire. Il se plaça alors face à sa camarade et ne manqua pas de noter que l'accessoire en question ne lui était pas inconnu. « La casquette de Marty McFly, rien que ça » qu'il énonça alors, tant elle était reconnaissable. « Tu as vu les Retour vers le futur, ou bien tu as simplement trouvé cette casquette intrigante ? » Il est vrai qu'elle pouvait facilement attirer l’œil et que ça n'était pas une casquette que l'on risquait de confondre avec une autre. Pour autant, les non-adeptes de la saga pouvaient ne pas en connaitre l'origine. Sully finit par s'éloigner légèrement, observant autour de lui, avant de reporter son regard sur sa camarade. « En tout cas, j'espère pour toi qu'ils n'ont pas les costumes de Grease. » Naturellement, il disait ça pour rire, car il n'allait évidemment pas se grimer en Travolta à la première occasion, hein. Même si bon, l'on ne pouvait sans doute pas lui en vouloir d'imaginer Odessa dans un pantalon en simili cuir. Il était un homme, après tout.

Il fait beau, chaud mais j'ai décidé de m'enfermer dans ce hangar cette après-midi. Oui, cherchez l'erreur, ça ne prendra pas beaucoup de temps mais je me dois de vous exposer avant, mes raisons. D'une, je fuis un peu le soleil, en règle générale, ne faisant pas exception à la règle des rousses. Peau blanche, sensible au soleil, sujette aux coups de soleil, la totale pour ressembler à une écrevisse grandeur nature, le total combo cheveux/peau. De deux, j'ai beau avoir une culture proche de zéro au niveau cinématographique, je ne suis pas pour autant insensible aux belles choses et qui dit cinéma dit belles choses. Tenues d'époques, bijoux somptueux, décors majestueux, j'aime ça, tout ça, en avoir plein les yeux, rêver un peu, à une autre vie, en quelque sorte. Alors c'est l'occasion où jamais, l'occasion de découvrir toucher, de le toucher du doigt, de me croire dans un film, un film d'époque avec de jolies robes, des coiffures meringuées et une Marie-Antoinette dans un coin. J'adore Marie-Antoinette, le film tout comme la femme. J'avais même commencé à lire sa biographie mais bon, je l'avoue, je ne l'ai jamais terminée. Ça vous surprend ? Moi pas vraiment. Seule donc, je me suis glissée dans le hangar, telle une petite souris, déambulant dans les allées, laissant mes yeux vagabonder ici et là sans vraiment oser toucher les tentures, les objets, les coffres. Et puis, je tombe sur cette casquette, à défaut de tenues d'époque ou de princesses et elle m'attire, je ne sais pas pourquoi. La prenant dans mes mains, je la détaille donc alors que Sully arrive à ma rencontre. Je souris à sa remarque mais n'y réponds pas, il saura de toute façon certainement beaucoup mieux cerner cet objet que moi ce qui ne manque pas. « Les deux en fait. J'ai vu ces films, avec un copain une fois, il voulait qu'on se fasse un marathon ciné tu sais. Et cette casquette a aussi attiré mon œil mais je n'avais pas fait le lien, heureusement que tu es là ! » Et qu'il a plus de mémoire que moi parce que bon... on y serait encore sinon. Reposant mon regard sur la casquette, je finis par la remettre à sa place et Sully, lui, se questionne sur un point qui m'intrigue. Heureusement pou lui, encore, j'ai vu ce film mais je ne fais pas vraiment le lien, pour le moment... « Pourquoi ? Tu n'aimes pas ce film ? C'est vrai que c'est un peu cul-cul, au final mais bon, c'est culte. Enfin... je crois. » Mais je suis nulle alors, je me trompe peut-être. « Tu as vu des costumes d'époque dans le coin ? Tu crois qu'on aurait le droit de les porter pour voir ? » J'imagine que non mais si je le fais, seulement cinq minutes, ils vont me virer du jeu ? Je n'espère pas.

Très honnêtement, Sully ne s'était pas tellement attendu à croiser quelqu'un dans ce hangar, par cette belle après-midi. Sans doute était-il parti du principe que ses camarades préféreraient rester dehors à profiter du soleil, chose qu'il aurait pu faire lui aussi, bien qu'il préfère largement passer un moment ici, au beau milieu de ces collectors tout à fait fascinants, et qui ne manqueraient sans doute pas - pour la plupart en tout cas - de faire écho à des films qu'il avait pu voir et qu'il apprécierait de revoir, en quelques sortes, à travers les objets disposés ici et là. Car il ne fallait pas sous-estimer le symbolisme de ce genre de choses, et Sully ne risquait pas de le faire, lui. Toujours est-il qu'il marcha alors le long des allées et qu'il finit par tomber sur la charmante Odessa, apparemment occupée à admirer l'un des nombreux accessoires disposés au sein du hangar. Mais que tenait-elle précisément dans ses mains ? C'était peut être idiot, mais Sully avait tendance à partir du principe que savoir ce qui avait eu tendance à attirer l'attention de la jolie rousse lui en apprendrait un peu plus sur elle, sur la manière dont elle raisonnait, sur ce qui lui plaisait de prime abord, et pourquoi. Il se posait sans doute beaucoup trop de questions, cherchait peut être une logique là où il n'y en avait pas nécessairement, mais le fait est qu'il avait désormais bien envie d'être fixé. Ainsi, il s'adressa à elle et chercha bien vite à pouvoir "mettre un film sur un accessoire" en posant son regard sur l'objet tenu par sa camarade. Et là, il reconnut une casquette multicolore et non sans lui rappeler une célèbre saga des années quatre-vingt et quatre-vingt dix. Ces films étaient cultes, même pour ceux qui n'étaient pas nés lors de leur sortie initiale au Cinéma. Ainsi donc, il envisagea que sa camarade ait pu les voir également, même si elle ne lui avait pas semblé particulièrement fan de films qui ne dataient pas d'hier. Alors peut être s'était-elle simplement intéressée au visuel de la casquette. L'un ou l'autre. Et il ne tarda pas à obtenir une réponse. « Un "marathon ciné" ? Tu veux dire que vous avez visionné la trilogie en une fois ? » Il avait sans doute un problème avec les expressions d'aujourd'hui, mais si c'est ce qu'elle avait voulu dire, il trouvait l'idée intéressante. « Oh, tu sais, je n'ai aucun mérite. J'ai du voir cette saga une dizaine de fois, au point d'en connaitre la plupart des répliques, donc bon. Mais c'est vrai que cette casquette est épatante. Et elle sera théoriquement très à la mode en 2015. » Suivant la trame du deuxième film de la saga. « Même si bon, ils disent aussi que les voitures voleront, que les poubelles seront dotées d'une intelligence artificielle et que nos chaussures se laceront automatiquement. Et à tout ça, j'y crois déjà moins. » Surtout que bon, 2015, c'était dans deux ans, donc bon, il était relativement peu probable que toutes ces choses voient le jour d'ici là. Sully ne tarda en tout cas pas à enchainer sur un tout autre genre de film. Tout aussi culte, mais un peu moins réfléchi sans doute. « Oh si, je l'aime beaucoup. C'est un film mémorable, bien que sa suite soit absolument médiocre. Non, je disais simplement qu'on aurait l'air fins, quand même, si on tentait un remake de la scène du parc d'attractions. » Même s'ils auraient au moins la garantie que le ridicule ne tue pas, hm. « A vrai dire, je viens d'arriver, et je n'ai pas regardé partout. Mais je suppose qu'il y en a, oui. Quant à savoir si l'on aurait le droit de les essayer, hm, sans doute. Pourquoi ? Tu te rêves en princesse ? » Il lui adressa un sourire attendri, parce qu'il trouvait ça assez touchant et qu'elle serait assurément très jolie dans une robe du genre.

Pour un fana de cinéma, j'étais assez étonnée de me rendre compte que Sully ne comprenait pas quand je lui parlais de marathon ciné. Après tout, à ce jours, nous avions eu droit à assez de trilogies et autres sagas cinématographiques pour remplir notre calendrier annuel, si tant est qu'on ne fasse que ça de sa vie ce qui n'était absolument pas mon genre. Star Wars, Le Seigneur des Anneaux, Harry Potter... La liste était longue et Retour vers le futur en faisait partie, tout du moins pour l'un de mes amis les plus proches qui m'avait, on peut le dire, traîner de force dans ce cinéma qui faisait la totale en une soirée. Une nuit entière donc. Heureusement, j'avais apprécié, assez même ce qui m'avait aidé à supporter la soirée car en général, je ne reste pas plus de deux heures dans les salles obscures. Du coup, si Sully connaissait le film, c'est qu'il ne devait pas être trop habitué à ce type de visionnage ce qui pouvait se comprendre vu le genre de films qu'il semblait apprécier. Un seul suffisant alors largement. Je m'étonne donc et mes yeux doivent certainement transcrire ce sentiment alors que je repose la casquette sur le meuble où je l'avais trouvée. « Oui, c'est exactement ça. C'était une soirée spéciale dans le cinéma de notre ville et un ami m'avait demandé de l'accompagner. C'était long mais j'avais aimé. » dis-je avec un sourire, pour lui faire donc comprendre que je suis capable d'aimer des films, quand même, ça m'arrive. Puis il me parle du film et je me souviens alors à quel point c'est agréable de le voir animer par sa passion. La date me fait cependant réagir. Wow, c'est que le film ne doit pas être récent alors... « 2015 ? En effet, il n'y a plus trop longtemps à attendre ! Même si comme tu le dis, je ne pense pas qu'en deux ans, les voitures se mettent à voler. C'est fou ça, cette vision du futur. Un peu comme dans le film avec la fille aux cheveux roux là, celui avec Bruce Willis. Je crois qu'on y arrive bientôt à cette date et quand je vois les décors... » Là encore, les voitures volent et surtout, on a droit aux extra-terrestres ce qui ne me rend pas tellement impatientes vous voyez. On a bien assez à faire avec les hommes de cette planète. Sully parle ensuite de Grease et j'ai du mal à saisir pourquoi, avant qu'il ne m'éclaire. « Hum, oui, surtout que je suis très mauvaise danseuse. Et chanteuse. En gros, je pourrais porter la tenue et... c'est tout. » Ce qui est déjà bien, non ? Même si au fond, je préférerais porter une tenue d'époque et à cette idée, je mets Sully à contribution, sait-on jamais. Malheureusement, il ne m'aide pas tellement, préférant me questionner là-dessus. « Pas nécessairement en princesse mais j'ai toujours adoré les films d'époque, plus pour les costumes que l'histoire ou le film en lui-même et j'aimerais bien savoir ce que ça fait de porter ça, juste une fois... C'est un truc de fille je pense, n'essaie pas de comprendre ! » Je ris légèrement, pour sûr il ne doit rien comprendre et je ne lui en voudrais pas.

Cette casquette, il n'avait pu qu'immédiatement la reconnaitre. Car ça n'était pas n'importe quelle casquette, et qu'elle était facilement reconnaissable de par la particularité qu'elle avait d'être multicolore. En cela, Sully n'avait pas mis dix secondes à l'associer au héros d'une célèbre trilogie dont il était d'ailleurs relativement fan. L'on pourrait croire que parce qu'il ne portait pas Hollywood dans son cœur, il était passé à coté des plus grands classiques cinématographiques de ces dernières décennies, mais c'était totalement faux. Comme tout le monde, il avait connu les James Bond, les Rocky, les Ghostbusters, et donc, tout naturellement, les Retour vers le futur. Pour autant, il y eut effectivement un détail qui lui échappa quelques peu dans les propos de sa camarade. Celle-ci avait parlé de "marathon ciné" et il est vrai qu'il ne fut pas certain de comprendre ce qu'elle voulut dire par là. Parce que oui, Sully ne maitrisait absolument pas les expressions que pouvaient couramment utiliser les jeunes de sa propre génération. Parfois, il avait véritablement l'impression de venir d'une autre époque, hm. Sa camarade prit alors le temps de lui confirmer qu'il s'agissait effectivement d'enchainer les différents épisodes d'une saga cinématographique en une seule fois, chose probablement courante mais qu'il n'avait quant à lui jamais fait, étrangement. Il pouvait en tout cas comprendre que sa camarade ait trouvé ça long, car en une fois ça devait bien l'être, mais le principal était qu'elle ait aimé. « Personnellement, j'ai vu les films en plusieurs fois. Le premier est d'ailleurs sorti l'année de ma naissance. Je ne connaissais pas précisément ce système de "marathon ciné", car contrairement à ce qu'on pourrait penser, je ne suis absolument pas à la page en ce qui concerne ce genre de choses. » Il se mit à rire légèrement, parce que bon, il s'était fait depuis quelques temps déjà à l'idée d'être un ringard. Il le vivait même plutôt bien. Quant au degré de réalisme du deuxième volet de la saga, il est vrai qu'il n'était pas bien élevé, étant donné qu'ils avaient quand même prédit de sacrées choses pour 2015, alors que bon, c'était quand même tout proche et qu'on était encore loin de voir ne serait-ce qu'une voiture léviter, hein. « Tu parles sans doute du Cinquième élément. C'est vrai que la vision du futur y est extravagante. En règle générale, l'homme a toujours tenté d'anticiper son avenir, et l'an 2000 a souvent été imaginé comme une ère fantasmagorique et plus folklorique qu'autre chose. L'homme a vu très grand, et n'a pas tenu compte du fait que le futur soit indéterminé et conjugable uniquement au conditionnel. Du coup, les films futuristes des précédentes décennies ont sans doute imaginé un futur un peu trop prétentieux. » Et il s'arrêta là car le but n'était tout de même pas de l'endormir, hein. Il cherchait simplement à aller dans son sens et à confirmer que la vision que les générations précédentes avaient eu du futur étaient pour le moins improbables. Bien sûr, certains faits s'étaient plus ou moins vérifiés, mais bien peu. « Je te rassure, la danse et le chant ne sont pas non plus mes spécialités. Mais tu aurais certainement été très jolie dans le costume de Sandy. » Il ne disait pas ça parce qu'il aurait pu admirer la vue, hein, pas du tout. Simplement, il est vrai qu'il aurait très certainement apprécié le ... rendu, hm. Odessa disait en tout cas qu'elle aimerait trouver des costumes d'époque, et pourquoi pas en essayer, à condition que ce soit autorisé. Mais ça l'était très probablement, du moins d'après Sully. « Oh, je vois. C'est vrai que vous, les filles, vous êtes souvent très portées sur l'esthétique. Du coup, je te propose de faire un tour pour voir si on ne peut pas te trouver une robe à essayer. Ça te dit ? » Il demandait, mais au fond, il avait déjà commencé à avancer. Il n'y avait pas de raison qu'elle refuse après lui avoir fait comprendre que tout ça importait à ses yeux, hein.

C'est intéressant de parler cinéma avec Sully, surtout pour moi qui suis clairement une néophyte et qui n'y connaît pas grand chose. Mais le truc, avec lui, c'est qu'il semble comme dans une autre époque avec des titres dans des langues étranges et des références un peu plus datées que la moyenne. Du coup, peut-être aurais-je du me douter qu'il ne serait pas trop du genre à se faire des marathons cinéma. Sully, ça devait plus être le genre à s'enfermer dans de vieux cinéma au charme certain à regarder de vieilles bandes un peu imparfaites et surtout pas de numérique, encore moins de 3D. Sa réponse ne me surprend pas tellement non plus, je l'imaginais bien de ce genre. « En fait, ça ne m'étonne pas tellement de ta part, je crois que je commence à cerner tes goûts en terme de cinéma. Et donc tu connais même les dates de sortie des films ? Je suis impressionnée. Ça fait quelle année d'ailleurs ? » Si en plus je peux obtenir cette information, pourquoi s'en priver, hein. Reposant la casquette, Sully me donne de nouvelles informations sur cette dernière et je suis assez étonnée de me rendre compte à quel point le temps passe vite. Je savais que ce film était vieux, enfin... qu'il datait mais pas tant que ça et leur vision de 2015 me fait assez sourire. Comme ce film là, hum, dont je ne me souviens pas du titre. Mais pour ça, j'ai Sully, c'est pratique quand même. Il faudra que je l'ai dans mon équipe à la prochaine partie de Trivial Pursuit. « Oui, c'est ça ! Ce film était un peu étrange mais j'ai bien aimé. Très prétentieux en effet car à mon avis, les voitures volantes, ce n'est pas pour toute de suite... Même s'il faut bien avouer qu'en terme d'informatique, ça va assez vite au final ! » Mais pour ce que j'en sais, hum... Sully me parle ensuite de Grease et je lui demande des précisions, pas sûre d'avoir tout compris. Heureusement, il me dit être aussi mauvais que moi en chant et en danse, ouf. « Et toi avec un perfecto en cuir ! » Je lui fais un petit clin d'oeil au passage tout en était également pas franchement sûre de ressembler à quelque chose dans le costume de Sandy... C'est un peu... moulant quand même. Pas que je sois potelée mais bon, ce genre de tenues demande une silhouette parfaite et longiligne hein. Quant à la suite, il n'essaie en effet pas de comprendre et c'est mieux, oui. « Si tu veux, oui, pourquoi pas ! » Je lui réponds en souriant. « Et toi, il y a un costume ou un type de personnage que tu aimerais incarner pour quelques minutes ? » C'est intéressant comme question, n'est-ce pas ?

Non, Sully n'avait jamais eu l'occasion d'expérimenter ce qu'Odessa nommait "marathon ciné". Il en avait plus ou moins compris le concept, c'est certain, mais n'avait jamais ressenti le besoin de s'adonner à ce genre de choses. En soit, c'était très probablement ce que les jeunes d'aujourd'hui avaient tendance à faire fréquemment, et ça ne faisait alors que confirmer ce qu'il savait déjà depuis un certain temps, à savoir qu'il était quand même quelques peu à la ramasse à ce niveau-là. Parce qu'on pourrait croire que parce qu'il était cinéaste, Sully était très au courant de ce genre de pratiques, mais non, absolument pas. Il ne se tenait pas à jour, et c'était une chose qu'il avait tendance à regretter. Le problème, c'est qu'il fréquentait davantage des cinéastes à la retraite et désireux de lui communiquer un peu de leur expérience du métier que de jeunes réalisateurs sans doute beaucoup plus informés au sujet de choses très popularisées à leur époque. Le pire étant qu'il n'avait que vingt-huit ans mais qu'il avait tendance à se couper un tantinet de toute évolution, de toute modernité. Si ça ne tenait qu'à lui, tout le monde retournerait dans les années 1950, hein, qu'on se le dise. Il était en tout cas reconnaissant à sa camarade de faire preuve de patience avec lui, parce qu'il avait bien conscience de passer pour un gros ringard, quand même. « Oh, vraiment ? Je suppose que c'est une bonne chose, alors. Je ne peux évidemment pas prétendre connaitre la date de sortie de chaque film que j'ai pu voir, mais il y a effectivement des dates que j'ai retenu, notamment celle de Retour vers le futur, donc. » Quant à savoir en quelle année le film était sorti, et bien ... « Il a du sortir durant l'été 1985, ici du moins. J'étais donc né depuis quelques mois. » Et c'était en soit assez plaisant de faire le lien, car être né la même année qu'un film que l'on apprécie beaucoup - celui-ci étant en plus le meilleur de la trilogie - ça n'était quand même pas rien. Quant au futur, il est certain qu'il n'a pas toujours été dépeint avec grand réalisme dans certains films, ne serait-ce que dans le second volet de la fameuse saga, donc. Tout comme dans le film de Luc Besson, celui dont Odessa venait de parler. « C'est vrai qu'il est particulier, mais c'est un classique du genre. Quant aux voitures volantes, oui, je pense qu'on n'est pas près d'en voir. Quoi qu'on entend dire qu'ils en essaient des prototypes, mais je doute que ce soit véritablement utilisable. Concernant l'informatique, je suis d'accord avec toi, c'est une science en constante évolution. » Une science qu'on n'arrêterait probablement jamais, tant on entendait parler de nouveautés, d'améliorations ... Sully se permit en tout cas une petite référence à Grease, et apprit ainsi que la danse et la chance n'étaient pas le fort de sa camarade, ce qui tombait plutôt bien, car il était lui même bien loin d'exceller dans ces deux domaines. Il laissa en tout cas entendre qu'Odessa aurait été très jolie dans le costume de la mythique Sandy, celle-ci répliquant aussitôt qu'il aurait été pas mal non plus dans un perfecto en cuir, ce qui le fit sourire. « J'en portais souvent quand j'étais plus jeune, tu sais » qu'il confia, simplement de façon anecdotique, en s'amusant du clin d’œil qu'elle lui adressa. Et puis il fut question de costumes, vu qu'Odessa aurait visiblement envie d'essayer une robe d'époque, alors Sully lui proposa de faire un tour pour voir s'ils en trouvaient une. Elle accepta et ils se mirent officiellement en route. Et tandis qu'ils observèrent les différents accessoires rangés tout autour d'eux, voilà que la jolie rouquine lui posa une question qui l'incita à réfléchir un court instant. « Tu vas croire que je fais une fixette sur John Travolta, mais j'ai toujours été très fan de son personnage dans Pulp Fiction. Je le trouvais particulièrement classe dans son costume-cravate, et j'ai toujours eu très envie d'avoir sa dégaine. » Ce n'était pas qu'un costume, c'était ce qui avait contribué à faire du personnage ce pourquoi il était connu aujourd'hui. Marchant toujours dans l'espoir de trouver une tenue d'époque à Odessa, Sully finit par s'arrêter devant ce qui pourrait correspondre à ses attentes. « Cette robe-ci est très belle, non ? C'est l'une de celles que portait Glenn Close dans Les liaisons dangereuses, il me semble. Pour être un costume d'époque, c'est un costume d'époque ... » Il se mit à rire légèrement, parce que bon, la robe était tout de même assez impressionnante. Odessa serait par ailleurs absolument ravissante là-dedans.

En fait, je n'aurais jamais imaginé que Sully était capable de me donner autant d'informations à partir d'une simple casquette. J'imagine qu'elle devait bien me dire quelque chose pour que je décide de la prendre dans mes mains et de l'observer méticuleusement mais ma mémoire me fait défaut, comme bien souvent d'ailleurs. Ça doit être l'age, ça arrive à grand pas... La vieillesse, les rides, brrr, autant ne pas y penser. Alors donc que cette casquette ne me rappelait qu'un vague souvenir lointain très flou, Sully, lui, a directement parlé de ce film, ces films même que j'ai vu, qui plus est, même si nos visionnages à Sully et moi-même semblent avoir été assez différents. Oh ce n'est pas un mal, au contraire, j'aime bien la différence, enfin ce genre là quoi, après, il y a des limites. Il me parle alors de la date et j’acquiesce à sa réponse. Bon, je serais incapable de citer quelque chose s'étant passé l'année de ma naissance mais j'arrive à comprendre que ce film l'est plus marqué qu'un autre grâce à ce point commun qu'ils ont, en quelque sorte. J'obtiens ensuite son année de naissance et je souris réellement. « Oh donc ton anniversaire, c'était il n'y a pas très longtemps ! Avant je leu j'imagine, non ? » Parce que ce serait bête qu'il nous ait caché son anniversaire, non ? La conversation dérive ensuite sur les mondes futuristes qui sont toujours aussi étranges les uns des autres. A croire que dans les années 80, les années 2000 semblaient être un eldorado technologique. La preuve en est que... pas tellement. Quoique, on a droit à la suprématie d'Apple et de ses I, ce n'est donc peut-être pas pour dans trop longtemps. « Et bien je ne monterais pas dans un de ces prototypes alors... Pas tout de suite. » Je tiens à ma vie, quand même. Tout comme je tiens à ne pas trop être ridicule ici alors si Sully pouvait ne pas avoir une subite envie de rejouer Grease, ça m'arrangerait. Au pire, je veux bien porte le costume, pour faire joli mais le reste... Hum. Sully lui aussi d'ailleurs ne serait pas mal en perfecto et alors que je lui dis, j'ai droit à une petite confession. Petite oui mais intéressante et qui ne me surprend pas tellement à dire vrai. « Je te visualise très bien avec en plus... Mais la question est, pourquoi avoir arrêté d'en porter ? Je suis sûre que ça t'irais encore très bien ! » A mon tour également, je lui confie quelques envies que je peux avoir et lui demande du coup si lui aussi, aimerait bien une fois se glisser dans un personnage. Sa réponse me fait alors sourire. Je n'ai pas vu le film mais je visualise, quand même. C'est un classique. « Intéressant, je vois... J'imagine du coup qu'un costume cravate ne sera pas trop difficile à trouver! » Pas comme une robe d'époque en tout cas même si finalement, après avoir déambulé ici et là, Sully m'en trouve une, et y associe même le film. « Elle est très belle, oui, en effet ! Tu crois qu'on aura droit à une soirée de ce genre ? » Etant donné que vraisemblablement, les soirées seront toutes basées sur un film. En tout cas, moi, j'aimerais bien.

Oui, c'était décidément plaisant d'être né la même année que la date de sortie d'un film que l'on appréciait. Pour Sully, en tout cas, c'était une chose agréable et une anecdote qui le faisait sourire chaque fois qu'il y repensait. C'était d'ailleurs son père qui le lui avait fait découvrir et qui, justement, le lui avait vendu en insistant bien sur le fait qu'il était sorti l'année où il avait vu le jour. De là, il s'était passionné pour la trilogie, mais il est vrai qu'il aimait d'autant plus le premier des trois films, et pas uniquement à cause de la date qu'ils avaient en commun, puisqu'évidemment, il ne pouvait pas nier que c'était un long-métrage très réussi. De quoi le rendre d'autant plus fier, en soit. « Pas très longtemps, en effet. J'ai eu vingt-huit ans au début du mois. Avant le jeu, donc, oui » qu'il souffla alors, en un fin sourire, ne voyant pas nécessairement l'intérêt de lui donner le jour précis. Sully aurait alors pu demander l'âge de sa camarade, mais il savait que c'était le genre de choses qu'il valait mieux ne pas demander à une femme. Et bien qu'il se doute qu'Odessa soit un peu trop jeune pour se formaliser, il préférait rester respectueux. Par principe. Ils en vinrent alors à parler de futur, de la représentation qui fut donnée de celui-ci dans les films des dernières décennies, à savoir une représentation pas particulièrement réaliste. D'où le fait qu'il soit quand même peu plausible que les voitures se mettent à voler pour le moment, quoi qu'il est vrai que des prototypes étaient apparemment essayés, aux quatre coins du monde. La répartie d'Odessa amusa alors clairement le jeune homme. « Qu'ils ne comptent pas sur moi non plus ! Si on veut que nos petits enfants aient une chance d'en utiliser lorsque ce sera au point, il vaudrait mieux qu'on évite de mourir avant d'avoir assurer notre descendance, je pense. » Du moins, ça lui paraissait être préférable, quand même. Bien qu'encore une fois, il ne soit pas certain que tout ça se fasse avant un bon bout de temps. Vint alors cette histoire de costumes de Grease, et il était certain qu'Odessa et Sully ne se risqueraient pas à reproduire le moindre numéro musical, étant donné que le chant et la danse n'étaient ni le fort de l'un, ni celui de l'autre. En tout cas, oui, Sully avait porté beaucoup de perfectos à une époque. Et visiblement, ça intéressait assez sa camarade. « Oh et bien, je suppose que mon style vestimentaire a évolué avec l'âge. C'est gentil, mais je ne peux décemment plus porter ce que je portais au lycée. J'ai renoncé aux perfectos en même temps qu'aux t-shirt customisés et aux pantalons à chaines. Aujourd'hui, tous ces trucs ne m'iraient plus. » Il en était quasiment certain, oui. Son style était devenu bien plus classique, et pour cause, il avait aujourd'hui vingt-huit ans, se rapprochait de la trentaine et ne pouvait donc plus se vêtir comme lorsqu'il avait dix-sept ans. Il cita en tout cas le personnage de John Travolta du film Pulp Fiction car il est vrai qu'il lui avait toujours trouvé beaucoup de classe. « C'est certain. Par contre, il faut impérativement qu'ils aient une perruque pour aller avec, parce que je n'ai pas les cheveux aussi longs que Vincent, or c'est ce qui fait tout le charme du personnage ... » En réalité, il était plus ironique qu'autre chose lorsqu'il disait ça. Car non, il n'avait jamais tellement été fan de la coiffure de Travolta dans le film, justement. Il était même mieux coiffé dans Grease, c'est dire. Finalement, Sully trouva une robe qui pourrait correspondre aux attentes de sa camarade. Une robe assez imposante, mais vraiment très jolie. Une robe qui semblait lui plaire, d'ailleurs. « Je suppose, oui. Même si je t'avoue que je ne suis pas particulièrement impatient à l'idée d'enfiler une chemise à jabot. » Il se mit à rire légèrement, parce que bon, il ne s'imaginait pas avec ça sur le dos. Sans compter qu'il devait y avoir pire, mais qu'il ne connaissait heureusement pas suffisamment les costumes du 17ème siècle pour se faire peur. « Tu vas peut être trouver ma question idiote, mais tu portes une attention particulière aux fringues, non ? » Disons qu'elle semblait très coquette, ce qui n'était pas un mal, évidemment.