Nous avions survécu. Au deuxième prime, à la première semaine ... Et, plus personnellement, au palais du rire qui semblait avoir terrorisé la belle plante qu'était Odessa, la semaine passée. Je m'en étais plutôt bien tiré, je pense, étant donné que j'étais parvenu à garder en place, malgré tout, notre rendez-vous établi pour cette semaine. Comme quoi, quand on veut on peut. N'ayant pas tant envie de torturer la pauvre avec une séance de footing intense dans la salle de sport, il me parut éventuellement censé de l'inviter à me rejoindre à l'espèce de mur d'escalade, là... Le décor penché. Bon, il semblait assez cool, ce mur. Pas trop facile non plus ... Pas une attraction pour mômes de six ans, quoi. Que de bons présages, tout ça. J'avais décidé de la voir dès le premier jour de la semaine, histoire de pouvoir profiter de sa compagnie le plus tôt possible ... Et qui sait, peut être même réitérer le rendez-vous pour la semaine d'après. Je l'aimais bien, cette fille, avec son côté assez spontané et insouciant ... Certes, elle aimait radoter. Mais bon, la perfection ne pouvait exister qu'en de très rares cas, donc je ne lui en tiendrais pas rigueur. J'espérais néanmoins qu'elle n'avait pas eu la mauvaise présence esprit de déjeuner lourd ... Je ne pensais pas qu'une fille serait capable d'une telle erreur, mais, après ce que j'avais pu voir de mon vécu, il ne fallait jamais dire jamais. Pour ma part, cela avait été Sandwich jambon-beurre accompagné de tomates, histoire de ne pas finir en mauvaise santé. Rien de bien conséquent sur l'estomac non plus, ayant un vague souvenir qui remonte au lycée de mon partenaire d'escalade qui s'était trop déchaîné sur la semoule de la cantine, l'heure d'avant. Autant dire que manger trop était bien facile dans ce genre d'activités, et à conséquences désastreuses ... Bon, elle fout quoi la belle, là ? Ça doit faire ... Une minute que je l'attends, déjà. J'espère qu'elle arrivera bientôt.

Je n'oublie jamais une proposition, surtout si elle peut déboucher sur un bon moment, entre amis, ou autre. La preuve, je suis déjà en pleine préparation de notre soirée filles avec Seth et Monroe, celle dont on a parlé, comme ça, pour rire via les blogs mais que Seth semble tellement attendre que je ne pouvais me résigner de ne rien faire pour que ça arrive. Sauf qu'avant, j'ai un autre rendez-vous, en quelque sorte, et pas des moindres. Un rendez-vous avec Cosmas. Suite à notre rencontre au palais du rire – un moment très difficile psychologiquement parlant d'ailleurs – il aurait été possible qu'il ait considéré ce hasard comme notre rendez-vous mais vu sa réaction, il était clair qu'il ne comptait pas louper ce rendez-vous. Tant mieux, moi non plus, car aussi charmeur qu'il puisse être, j'aimais bien Cosmas. Et j'aimais bien qu'on me charme, également, même si je n'étais pas aussi naïve qu'il puisse paraître. Dans la matinée, Cosmas m'avait donc donné rendez-vous au mur d'escalade ce qui ne m'avait pas trop effrayé je dois dire. Après un déjeuner assez léger donc et un café bien mérité, je m'étais mise en chemin vers le mur, en tenue de sport, ou tout du moins, ce qui s'y rapprochait le plus. J'allais donc à la rencontre de Cosmas, un sourire aux lèvres, lâchant un regard sur le mur au passage. « Alors c'est ça que tu me réserves... Avoue, tu vas me faire passer devant pour mieux pouvoir loucher sur mes fesses... » Regard amusé, s'il croyait que j'allais me faire avoir comme une bleue...

Odessa arriva, en pseudo tenue sportive, sa chevelure flamboyante retenue par un quelconque procédé qui empêchaient à ses belles boucles rousses de cascader le long de ses joues. Elle était sublime, ainsi, il n'y avait pas à dire : cet attirail lui ôtait en effet toute beauté superficielle et la rapprochait, à mes yeux, en tous les cas, d'une beauté naturelle dont seules certaines filles avaient le secret. Elle en faisait, évidemment, partie, il n'y avait pas besoin de le dire. Je me permets d'admirer son corps, à son arrivée, car il faudrait franchement être con pour renoncer à une vue pareille ; non, parce que son short était incroyablement moul ... Enfin, il mettait en avant sa belle silhouette, quoi. Elle m'interpella alors, me demandant de façon humoristique si je comptais lui faire effectuer cette activité dans le simple but de reluquer son joli derrière. Ah bah tiens, en voilà une belle, d'idées. Non, parce que je n'aurais jamais pensé que d'ici bas, j'aurais une vue exquise de son impressionnant postérieur. il fallait avouer que cet oubli n'était, cependant, pas tellement dû au fait que j'étais de bonne foi et de bonne éducation, mais plutôt parce que je me permettais déjà de dévorer sa silhouette de mes yeux affamés en temps normal. Riant légèrement, je lui répondis alors par :

- Si c'était le cas, je me garderais bien de te le dire, en tous les cas.

Elle me faisait rire, elle. Elle avait un côté très spontané qui m'excitait fortement, ayant comme l'impression qu'elle ne refuserait jamais aucun défi tant qu'elle n'a pas eu le temps de réfléchir à ses conséquences .... Et quelque chose me disait qu'elle était du genre à agir avant de réfléchir.

- Rassure moi : tu as déjà fait de l'escalade, au moins. lui demandais-je finalement.

J'ai comme l'impression que Cosmas me prend pour un lapin de deux semaines. Pourtant, suite à nos différentes entrevues, physiques ou pas d'ailleurs, j'ose espérer qu'il a compris que je n'étais pas juste cette belle enveloppe corporelle et que mon caractère facétieux ne veux pas nécessairement dire que je suis une écervelée. Certes, je suis naïve, parfois et je m'attache aux détails futiles et matérialistes de ma petite vie mais je connais les hommes. Je sais comment ils sont et surtout, ce qu'ils font. Cosmas ne fait pas exception à la règle, pour sûr et bien évidemment que je m'amuse de son choix, cherchant les différents stratagèmes qu'il pourrait user pour continuer à me charmer. Ce à quoi je ne dis pas non, se sentir désirée étant toujours très agréable, non ? Arrivant à sa hauteur, je le taquine un peu ce qui a l'effet escompté : celui de le faire rire. Je lui souris, innocente et pouffe légèrement à sa réponse. « Ce ne serait en effet pas très intelligent comme technique d'approche, je vois que tu as bien potassé le manuel du charmeur parfait. » Et je n'en attends pas moins de lui. On peut même dire que je suis impatiente de savoir ce qu'il me réserve pour la suite, outre le fait de monter sur ce mur et de lui montrer l'étendue de mes capacités en escalade... Ahem. En parlant de ça d’ailleurs, voilà qu'il se questionne sur mes dites capacités, assez pour que je m'offusque, pas réellement cependant, bien évidemment. « Mais, bien évidemment ! Que crois-tu ? A moins que tu voulais jouer le professeur... » Technique de drague imparable, non ? Et en prime, ça flatte l'ego... « Où sont les harnais alors ? Tu as préparé le matériel ? » Parce qu'on ne va pas parler d'escalade pendant des heures, autant en faire tant qu'on est là, on pourra parler plus tard...

Je n'étais pas du genre à juger les personnes au premier regard, ni à avoir des à priori à leurs sujets ; ainsi, Odessa avait très certainement une charmante personnalité, du peu que j'aie pu en témoigner. Mais je ne mentirais pas en disant que ce qu'elle m'intéressait énormément, rien que sur un plan purement physique. Et si cela semblait cruel, froid ou vulgaire aux yeux de certains, on ne pouvait pas contrôler ses désirs, hein. Et si je me doutais bien qu'il n'y avait pas tant de chances que quoi que ce soit se passe avec qui que ce soit, sur ce plateau - et en quelque sorte, tant mieux, étant donné que je n'étais pas venu ici pour faire des parties de jambes en l'air à tout va, mais pour gagner, et ce serait bien si je ne le perdais pas de vue, ça. Néanmoins, si l'occasion se prêtait à moi, c'est sûr que je n'y refuserais pas ... L'abstinence n'était pas l'un de mes points forts, c'était le cas de le dire. Néanmoins, je traiterais toujours une femme avec respect, je pense ... Enfin, je ne les frappe pas, je ne les insulte pas, etc. Je pense que je m'en sors plutôt pas mal, quoi.

- Le manuel du charmeur parfait ? Tu ne savais pas que j'en étais l'auteur ? lui répondis-je alors, accompagnant mes mots de mon plus beau sourire. Elle semble cependant outrée lorsque j'émis l'hypothèse qu'il était possible qu'elle ne sâche pas escalader ... Bah quoi ? Ce n'était pas une tare, de ne pas savoir escalader ! Mais soit, elle savait escalader, c'était tant mieux, dans ce cas, ça irait plus vite.

- Le professeur ? Je n'ai jamais été très bon pour enseigner. plaisantais-je alors, sortant ensuite un harnais de derrière moi en réponse à sa question et me rapprochant d'elle pour l'aider à se préparer, si nécessaire - voyez comment j'étais sympathique, pour une fois.

- Évidemment que j'ai tout préparé à l'avance ; je t'attends depuis tellement longtemps que je n'ai rien eu d'autre à faire. la raillais-je alors. C'était faux, en plus : elle était arrivée à l'heure, et je n'étais venu qu'une demi-dizaine de minutes avant son arrivée, justement pour préparer le matos.

- T'es prête ? lui demandais-je alors une fois qu'elle semblait avoir mis son harnais.

Il fallait bien l'avouer, Cosmas était un charmeur de première, le regard enjôleur, le petit sourire en coin et surtout, les yeux qui se baladent un peu partout, avides de trouver de quoi satisfaire leur envie de belle vision. Je n'étais pas naïve et j'avais bien compris tout ça mais au fond, c'était aussi ce que j'appréciais. On ne se prenait pas la tête, notre relation et nos sous-entendus étaient innocents et amusants, une petite bouffée d'air frais dans cette bulle un peu toxique parfois malgré que nous n'y soyons que depuis deux semaines. Disons que j'anticipais, pour la suite, quand l'ambiance sera un peu moins rose et j’espérais en tout cas que ma relation avec Cosmas ne prendrait pas ce virage là. Du coup, je m'amuse et je continue à le taquiner en lui parlant d'un pseudo-plan qu'il aurait pu monter pour me mater les fesses alors que je monterais sur ce mur d'escalade. Pour sûr, il n'allait pas me le dire, ce serait une faute grave, une infraction au règlement du manuel du parfait charmeur qu'il a... quoi ? Sa réponse me fait alors rire, pouffer même tellement je ne m'y attendais pas. C'était prévisible pourtant, oh oui. « Malheureusement, nous, femmes, nous n'avons pas le droit d'y jeter un œil alors comment aurais-je pu le savoir ! Mais ça va, tu vas réussir à escalader ce mur et ce même avec tes chevilles enflées ? » Il ne faudrait pas que ça le fasse souffrir, ce pauvre chou. « Pas très bon pour enseigner ? Vraiment ? Dans tous les domaines ? » Pas que j'ai des choses à apprendre, non pas du tout mais je ne suis jamais contre une petite découverte, vous comprenez. Il approche alors avec le harnais que je saisis alors qu'il m'aide à le passer et à le fermer. « Si longtemps que ça ? Hum. J'espère en tout cas que tu as bien vérifié tout ça, j'aimerais autant ne pas avoir à m'écraser au sol, tu vois... » Ce n'est pas mon but premier, non vraiment pas. Il me demande ensuite si je suis prête et j’acquiesce d'un signe de tête avant de m'approcher du mur et commencer mon ascension. Au début, c'est toujours facile vous voyez et c'est après que ça devient compliqué. Genre quand on arrive à plus d'un mètre cinquante ce qui se trouve être à peu près, ma taille. Je fais donc une pause et j'essaie de ne pas regarder sous moi. Oui, car en vrai, j'ai légèrement le vertige. Juste légèrement. « Tu comptes rester là donc ou alors tu montes avec moi ? C'est juste une question pratique, pour savoir si je t'attends ou pas tu comprends... » Bon, en fait, je fais une pause, je gagne du temps mais ça, il n'est pas obligé de le savoir.

J'en avais rarement vu, des filles, comme Odessa. En Grèce, elles avaient son corps, mais pas son visage, et encore moins ses cheveux ... En Irlande, les cheveux étaient au rendez-vous, mais pas le reste. Autant dire qu'il s'agissait là d'un exemplaire unique, ce qui voulait, évidément, dire qu'elle était deux fois plus précieuse que toutes les autres filles présentes sur ce monde ... Au moins, si ce n'était plus. Avec ces histoires de nominations, la pression était forte, et ce, rien que les deux premières semaines. Je n'osais même pas imaginer à quel point elle serait intenable le jour où on me nominerait moi ... Ou que j'aurais à nominer l'un de mes proches par manque d'alternatives à faire passer sur la selette. Elle me dit, en riant, que les femmes n'ont pas le droit de regarder notre manuel des charmeurs. Bah ... Oui, il manquerait plus que cela, hein.

- C'est vous qui nous avez demandé de vous surprendre en premier lieu ... le mot équivoque n'avait pas été choisi dans ce but là ; néanmoins, j'appréciais grandement son double-sens maintenant que je m'en étais servi. Elle me demande alors si je parviendrais à grimper vers le haut malgré l'enflure de mes chevilles fières ; pour la conforter dans ses "inquiétudes", je me sens donc obligé d'ôter mon tee-shirt et de grimper à la paroi, mains nues et sans baudrier. J'adorais l'escalade, et il n'y avait pas meilleur à ce jeu à Luimneach que moi.

- C'est bon ? Tu es convaincue ? lui demandais-je alors en souriant, une fois redescendu vers le bas. Je n'étais pas monté tout en haut, non plus, juste d'un ou deux demi-mètres, histoire de l'impressioner un peu. J'ignore sa remarque sur l'enseignement : elle verrait bien ce dont je suis capable par elle même. J'hôche la tête solennellement lorsqu'elle me demande si j'avais vérifié le tout avec attention ; il fallait savoir que mon meilleur ami s'était tué, en escalade, et que depuis, je n'avais jamais été trop prudent avec les autres ... Moi, je ne me souciais pas tant que cela de ma vie. D'où ma démonstration d'il y a trois secondes. Mais s'il arrivait quelque chose à Odessa par mon manque de vigilance, je ne pense pas que je m'en pardonnerais ... Et puis, ce serait dommage, ça m'empêcherait de faire quoi que ce soit avec elle. Elle commence alors à monter avant de me demander si je comptais la rejoindre.

- Et comment ? Il faut bien quelqu'un soit là pour attraper tes fesses si tu glisses ! Bon, elle n'était pas bien haut non plus. C'est alors que je ressens ... Comme un mauvais pressentiment. Je regarde avec attention la corde, et je la vois se dérouler. Merde, merde, merde. Je ne pense pas qu'elle pouvait se tuer à un mètre cinquante du sol non plus, mais bon. Je me précipite vers le mur, j'étends mes bras, et je l'attrape. Je sens mes membres s'écraser sous son poids et je manque de tomber au sol, moi aussi. Mais mes muscles tiennent bon, mes ligaments et nerfs aussi, et Odessa se trouve donc là ... Dans mes bras.

- Peut être devrais-je revérifier ce noeud. lui fis-je alors en souriant d'un sourire gêné. C'est alors que j'entends les premières notes de cette musique que je commençais à connaître par coeur ... Je la vois battre des cils, et je me demande pourquoi Cupidon a éprouvé le besoin de mettre une musique : ne voyait-il pas que j'étais prêt à embrasser cette bombe malgré tout ? Ou alors, c'était un autre mec qui souhaitait m'aider à la séduire. C'était pas une mauvaise hypothèse, ça, non plus. Je presse alors mes lèvres contre les siennes, plus rouges, plus sucrées, et je manque de la lâcher contre le sol, ayant presque oublié qu'elle se trouvait dans mes bras, du coup. La musique continue, et je sais que je pourrais m'arrêter, parce que je l'ai déjà embrassée, là, et qu'on ne me demande pas de me la jouer mode "James Bond" ... Mais je n'ai pas envie de m'arrêter. Je continue donc un peu avant de couper le contact dans l'éventualité que je l'aurais fâchée.

- Ça, c'est tout de même un sport moins dangereux que l'escalade ... déclarais-je alors silencieusement.

Spoiler:

Il n'en manque jamais une et je crois bien que c'est un peu ça, chez lui, qui m'amuse. Avoir à deviner s'il va surenchérir, comment il va le faire, tout ça me stimule au plus haut point et dans le nid, ce lieu clos, je crois que c'est ce dont j'avais besoin. Oh je ne dis pas que les autres ne m'intéressent pas, pas le moins du monde mais Cosmas, il m'amuse et j'apprécie me retrouver avec lui comme en cet instant pour ce rendez-vous sportif qui, cependant, vire plutôt à la joute verbale. En toute politesse cependant, ce n'est pas tellement mon genre, les engueulades bruyantes et mesquines. Quoique. Hum, bref. M'amusant de son côté charmeur, le candidat ne met alors pas beaucoup de temps avant de répliquer, arguant que ce manuel, celui du parfait charmeur est de lui ce qui ne manque pas de me faire sourire, voir même rire légèrement. Et sa réponse suivante a tout à fait le même effet, si ce n'est que je trouve qu'il ne manque pas d'air. « Avoue que ça serait trop facile sinon, tu ne crois pas ? » Et vu à quel point il semble apprécier ce petit jeu – tout du moins je l'espère – j'imagine qu'il n'aimerait pas la facilité. Ça tombe bien, moi non plus, enfin, pendant un moment, après, trop de compliqué et ça devient... compliqué. Puis parlant de ses chevilles, voilà que Cosmas trouve le besoin de prouver sa valeur, enlevant son tee-shirt – hum, oui, pourquoi pas, au moins, c'est plus sympathique à regarder – et commençant à escalader le mur avant de redescendre tout fier de lui. Je lève les yeux au ciel, un sourire mutin sur les lèvres et souris, haussant les épaules en guise de réponse à sa question. Oui, oui, je suis convaincue et un peu rassurée aussi. Il ignore ensuite ma remarque, me tirant un nouveau sourire, alors qu'il me passe le matériel pour que je m'équipe. Préférant la sécurité, je m'assure qu'il a bien tout vérifié. Ça serait dommage quand même, que je tombe, comme ça. Ca ne serait pas non plus tellement bon pour l'audience mais Cosmas me fait signe que tout est bon alors je lui fais confiance et commence à grimper, en silence. Je m'arrête au bout d'un mètre cinquante, environ, souhaitant faire une petite pause mais masquant tout ça en lui proposant de me rejoindre, ce à quoi il a déjà une réponse toute faite, tout belle. « Je ne vais pas glisser, quand même ! Tu me prends pour une débutante ? Ahlala ! » Je soupire sauf que... oui, je suis une débutante alors, j'espère ne pas glisser sinon, il va me taquiner pendant des jours et je ne suis pas sûre d'avoir envie de jouer à ce jeu-là avec lui. C'est alors qu'étrangement, je sens un peu plus de leste sur la corde, un peu plus et finalement, beaucoup de leste ce qui me fait perdre mon équilibre et entraîne finalement assez irrémédiablement ma chute. Je crois que je pousse un petit cri aigu de surprise, je n'en sais rien, je suis un peu trop paniquée. Bon, je ne vais pas mourir hein mais quand même, c'est effrayant, imaginez que j'ai été en haut de la paroi... Heureusement, Cosmas me rattrape ou plutôt, je m'écrase sur Cosmas qui manque de perdre son équilibre à son tour. Un peu sonnée par la vitesse de l’événement, j'hésite alors entre lui gueuler dessus et me mettre à pleurer. Mais la seconde option étant légèrement pathétique, j'opte pour la première alors qu'il me dit avoir à revérifier le nœud. « Oh bah oui, bonne idée ! Heureusement que tu avais tout vérifié hein ! Tu te rends compte que... » Bon, je ne sais pas me mettre en colère, c'est un fait alors je ne dois pas lui paraître très méchante là tout de suite. Cependant, ce n'est pas le 'choc' qui me fait me taire mais... cette musique. Elle revient souvent je trouve, pas que ça me gène, surtout pas maintenant en plus mais oui... elle revient souvent. Avant que je puisse donc dire quoique ce soit, Cosmas m'embrasse et si j'ai déjà été dans cette situation avec d'autres, ce n'est clairement pas pareil cette fois-ci. Le baiser est plus long, plus 'soigné' aussi, et vraiment plus agréable qu'une simple pression des lèvres. Du coup, je me laisse faire, répondant à son baiser avec la même intensité que lui et le laissant y mettre fin, à regret. Il me parle de sport et je souris, amusée, encore une fois. « Tu appelles ça du sport ? Moi j'appelle ça l'échauffement, avant le sport... » S'il n'a pas compris, je me jette moi-même du haut du mur d'escalade même si au fond, ce n'est pas une invitation, là, tout de suite, maintenant. Plus une... référence à Ses paroles on va dire. Oui, une 'référence'. Et puis comme la musique est encore en route et bien, je décide de l'embrasser moi aussi à mon tour, avec peut-être un peu plus d'enthousiasme qu'il n'a pu le faire avant. Hé, on sait jamais, je ne voudrais pas perdre de l'argent hein...

Spoiler:

J'avais eu un peu honte, là, sur le coup. À force de me moquer d'Odessa, le hasard avait décidé de m'humilier moi et lui montrant que malgré tous mes beaux discours d'homme fier et sûr de lui, j'avais mal réglé mes noeuds ... J'étais vraiment trop con. Elle aurait pu se casser le coccyx, quoi ! Non mais c'était sûr que j'avais sous-estimé le danger ... C'est alors qu'elle sembla énervée. Assez énervée. Pas trop, non plus, sinon elle m'aurait sauté hors des bras et elle m'aurait giflée avec vigueur et sans se retenir. Mais bon. Elle avait raison d'être fâchée, quand même. Quelques mètres de plus haut, et elle aurait pu mourir ... Surtout si je n'avais pas été là pour la rattraper. Je comptais bien la laisser me sermonner là, un petit moment ; moi ça ne me dérangerait pas, après tout, j'avais eu l'habitude, en Irlande. Il suffisait de ne pas faire la vaisselle pour se faire harenguer ... Or, là, Odessa avait été mise en danger, et ce, par ma faute. Autant dire que je voyais davantage de raisons à ce qu'elle puisse être fâchée contre moi que mes exs. Néanmoins, son discours est coupé court par l'intervention de la musique de Cupidon, et je m'étais vu "contraint" (avec plaisir, cependant) de l'embrasser. Cela devait être la troisième nana que Cupidon "m'offrait", après Jaileen et Ismène. J'embrasse donc Odessa, et ce n'est pas faute d'en avoir eu l'envie, ces deux dernières semaines. Autant dire que l'ange aîlé avait effectué sa bonne action du jour, il pouvait se reposer sur ses deux oreilles en ayant l'impression d'être bon, maintenant. Au départ effrayé par l'idée que la rousse puisse me repousser violemment, je fus néanmoins rassuré lorsque je la sentis céder à ce baiser plutôt que d'y résister. Odessa était belle joueuse, autant physiquement que par les règles du jeu. Ça, c'était la nouvelle conclusion que je tirais d'elle. Malgré le fait que Cupidon m'ait déjà demandé d'en embrasser d'autres, auparavant, celui-ci est différent. Là, je me lâche. Là, j'ose, parce que j'en ai réellement envie ... Plus qu'avec les autres. Odessa m'attirait fortemment, il n'y avait pas de doute là dessus. Le somptueux cocktail formé par le caractère qu'elle laissait entrevoir d'elle-même ainsi que par son impeccable apparence était sans doute le plus adapté à mon palet exigeant. Je lui parle alors de sport, et elle me rectifie, me parlant d'échauffement. Je souris, avant de lui dire :

- Ce sport là, je veux bien l'apprendre avec toi quand tu veux.

La musique n'a pas cessé de jouer, et pourtant, j'étais sur le point de reposer la rouquine au sol lorsque j'ai senti ses lèvres se plaquer, à nouveau contre les miennes, et que je n'ai pas eu le coeur de lui refuser ce baiser, en ayant moi même eu envie avec ferveur. Je la tiens donc encore dans mes bras, la laissant continuer ce contact, sans trop savoir quoi y rajouter ... Éventuellement, l'une de ses jambes tombent vers le sol, et je parviens à l'aider à reposer les deux pieds sur terre ; j'avais ainsi libéré mes mains, que je pouvais utiliser à meilleur usage. L'une passée derrière sa taille, l'autre caressant sa joue, je la guidai doucement en direction du mur, où son dos pourrait trouver un support relativement confortable tandis que nous continuions cet enflammé échange de lèvres.

Spoiler: