Si Cosmas n'avait pas insisté ou tout du moins ne m'avait pas rassuré sur le fait que tout avait été vérifié et que je ne risquait théoriquement aucun danger, je ne pense pas que j'aurais été aussi fâché pour ce qui venait de se passer. Quelques mètres plus haut et il n'aurait certainement pas pu me rattraper. Je me serais alors écrasée au sol, comme une jolie crêpe et je ne suis pas sûre que mon corps s'en serait sorti dans son état d'origine sans parler du sien si j'avais du lui tomber dessus. J'ai eu peur, oui, même à cette hauteur complètement dérisoire qui n'aurait pu me causer, dans le pire des cas, qu'une foulure et quelques bleus. Alors qu'il m'ait rattrapé, c'est déjà un bon point pour lui, il se rattraper légèrement dirons-nous même si je suis légèrement furax, ce que, d’ailleurs, je ne me prive pas de lui dire. Néanmoins, je dois bien avouer que je suis loin d'être imposante. Je ne sais pas tellement me mettre en colère ou tout du moins, je ne suis jamais prise au sérieux. On s'amuse, de me voir en boule, rouge de colère mais jamais on n'y croit vraiment. Tant pis, c'est l'intention qui compte et là, je pense que Cosmas l'a compris même si je suis coupée dans mon élan par... Cupidon. C'est vrai que cette semaine, on ne l'avait pas encore entendu celui-là et si ça ne me manquait pas à proprement parlé, là, tout de suite, je ne suis absolument pas réfractaire à cette demande. Cosmas se lance cependant, en premier et si je m'attendais aux échanges standards que j'ai déjà pu connaître dans telle situation, je suis agréablement surprise de voir que ce n'est pas le cas. On en est plus aux simples contacts labiales mais à tout autre chose, de plus réel, de plus savoureux, aussi. Il se détache finalement et je m'amuse de sa réplique comme de sa réponse d'ailleurs, qui me fait sourire mais à laquelle je ne réponds pas, préférant l'embrasser à mon tour. La musique est toujours en route, hein, alors il faut bien, je me prête au jeu que voulez-vous. Et pendant que je l'embrasse avec envie, je retrouve la terre ferme, sentant les mains de Cosmas m'encercler alors qu'il me fait reculer et que bientôt, mon dos rencontre le mur d'escalade. Notre échange dure alors encore quelques secondes et finalement, nos lèvres retrouvent la liberté, les miennes arborant alors un sourire. « Un sport à la fois, j'ai déjà eu bien assez d'émotions pour aujourd'hui, tu comprends... » Et surtout, s'il croit qu'on va lancer cette leçon tout de suite, ici, il se met le doigt dans l'oeil. « Et puis si tu voulais me récupérer dans tes bras, tu aurais pu choisir un stratagème légèrement moins dangereux, hein... » dis-je en lui tapotant l'épaule. Non parce que j'ai vraiment eu peur moi...

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