Rassasier sa curiosité personnelle. Un peu comme moi. J'acquiesce, sans rien dire, et m'installe plus confortablement sur mon brancard. Valeri fait de même mais à quelques mètres de moi. Je le vois pas, mais j'arrive à localiser le bruit. Puis voilà que je mets à raconter mon histoire. J'attends pas de réponse sa part. C'est juste que j'avais cette histoire en tête. Je raconte souvent aux gens ce à quoi je pense. Sans explication, sans qu'ils me le demandent. C'est une habitude que j'ai depuis toujours. C'est que ça me soulage la tête une fois que c'est sorti. « Qui sait, je suis peut-être le fils d’Hannibal… » Je rigole doucement. Visiblement, il croit pas un mot de cette histoire. Encore heureux, ça aurait été lé comble qu'il se mette à paniquer. « C'et pas pareil. Toi, je te crois à 100% si tu me dis que t'es le fils d'Hannibal. C'est vrai. Déjà, Valeri ça fait pas mal vampire. » dis-je en le taquinant. Je le pense quand même, qu'il a un prénom de vampire. Le Nosferatu nouvelle génération. Puis, je trouve que ça va carrément avec le personnage. Je m'appuie contre le mur, croisant mes jambes en tailleur. « Tu sais ce qu’il faudrait qu’on fasse une nuit ? Une séance de spiritisme, tu sais ces conneries qu’on voit dans les films. Ça pourrait être marrant à faire… on invite quelques personnes à venir avec nous, et le tour est joué. » Il est tout aussi tordu que moi, j'aime bien. C'est une bonne idée. On pourrait essayer de dégoter une table ouija, s'en servir pour rendre les autres complètement fous. « Je suis pour. D'ailleurs, si on vient à te parler d'un véritable fantôme ici, tu sauras que ça vient de moi. » Je souris, parce que c'est sûr et certain que cette information va tourner. Je sais pas, j'ai toujours pris un malin plaisir à faire peur aux gens. « T'as déjà essayé, ces séances de spiritisme où les grands esprits se rencontrent ? » Je suis bien intéressé de savoir s'il en a déjà fait l'expérience, surtout que je crois pas une seule seconde à ces histoires.

Entre temps, Sigvard lui avait rencontré une histoire… un peu tordue, à laquelle Valeri n’y croyait pas vraiment. Certains y croiront, des âmes crédules et faibles. D’autres non. Le biélorusse préférait s’en amuser de cette anecdote. Il laissa alors sous-entendre qu’il était le fils d’Hannibal. Evidemment, cela était faux. Valeri était le fils de personnes. Ou plutôt d’un couple banal de biélorusses. Valeri ne mangeait encore moins de la viande d’humain. Enfin, c’était peut-être bon, aussi goûteux qu’un bon steak de bœuf… pour pouvoir faire une comparaison, fallait-il y avoir goûté. Selon Sig, ce n’était pas pareil. Valeri arqua un léger sourcil. Il le croirait à cent pour cent s’il lui disait qu’il était vraiment le fils d’Hannibal… Il… le… croirait ? Le jeune garçon fronça les sourcils dans l’obscurité, il ne savait pas vraiment comment il devait interpréter cette phrase. Valeri, ça fait pas mal vampire, parait-il. Il pouffa doucement de rire. « Tu devrais faire attention pendant ton sommeil, au cas où j’aurais envie de me nourrir de ton sang… L’alcool te monte à la tête, dis-moi. » lui fit-il remarquer. Vraiment, il ne devait pas avoir toute sa tête pour oser affirmer tout cela. Le jeune garçon lui proposa alors son idée de séance de spiritisme. Dans ceci, rien de bien sérieux. Il voulait juste s’amuser de la crédulité et de la naïveté des uns. En soi, il ne faisait rien de mal. Il n’allait tuer personne, juste vouloir s’amuser à leur faire peur. Vous le trouvez peut-être un peu fourbe… de vos pensées, il s’en fiche. Sig était pour. Tant mieux ! C’est alors qu’il lui parla d’une histoire d’un véritable fantôme, que si on venait lui conter une histoire de fantôme, l’initiateur de cette légende serait lui, Sigvard. Un petit sourire amusé se peignit sur sa bouche. « J’espère que tu es assez persuasif pour qu’ils gobent ton trip de fantôme ! ». Enfin, il devait bien il y avoir quelques personnes crédules, bien trop crédules, des esprits faibles et manipulables. Oui, il devait bien il y avoir des personnes comme ça, ici aussi. Il y en avait partout des gens comme cela. Alors peut-être que certains y croiront… mais à ce sujet, Valeri ne préférait pas s’avancer. Son compagnon de fortune revint sur la séance de spiritisme, certainement parce qu’il lui en avait parlé quelques minutes auparavant. « Non ! Mais ça ne doit pas être difficile à faire, tu sais… et toi ? ». Il ne faisait que de lui retourner la question. Peut-être que lui en avait fait par son passé.