Ismène marche prudemment, levant régulièrement ses pieds pour ne pas chuter contre le matériel médical jonchant le sol. Jusque-là, elle a de la chance, les lampes au plafond grésillent, mais elles sont suffisamment présentes pour pouvoir se déplacer dans ce bâtiment de l'horreur en tout sécurité. Elle aurait voulu garder un appuie contre l'un des murs, mais ceux-ci, couvert de sang – faux elle l'espérait – ne l'enchante guère. Alors elle fait confiance à son instinct et elle avance à tâtons. Elle fait glisser ses pieds contre le sol, pour moins risquer une chute. Elle se croit seule. En entendant aucun bruit autour d'elle, elle se croit automatiquement seule et pourtant une ombre se dessine sur le mur en face d'elle. Un ombre se précisant et se présentant comme une silhouette féminine. Rien d'anormal alors. Doucement, sans faire de bruit, elle s'approche de cette fameuse ombre, pour pencher sa tête au coin du mur. Il lui semble qu'il s'agit de Brune, apparemment elle aussi partie en quête de sensation forte. Elle est au loin, immobile. Un sourire se dessine sur les lèvres d'Ismène, qui, profitant d'un nouveau grésillement de lumière, s'approcha de brune. « AAAAAAH je suis un fantôme ! » Qu'elle crie, en attrapant la taille sa taille pour lui faire en quelques sorte de petites chatouilles. Si Seth ne croyait pas en sa capacité à être un monstre effrayant, alors peut-être qu'elle, elle croira en sa capacité à être un fantôme effrayant. M'ouai, bof, sûrement pas. C'est peut-être aussi pour ça qu'elle se met immédiatement à rire, mais elle s'arrête rapidement, parce que soudainement les lumières s'éteignent. D'accord, ça fait très peur, mais elle ne s'inquiète pas. Elles vont se rallumer rapidement... Sauf que non. Alors elle bondit et attrape le bras de la jeune femme : « Brune ! Brune ! » Elle souffle. « J'ai peur ! » Elle sert son bras, ne se gênant pas pour poser sa tête sur son épaule.

AVEC BRUNE

Je ne savais pas trop ce que j'avais avec cet endroit. Pour tout vous dire, c'est comme tous ces gamins qui croient pouvoir résister à la tentation de regarder un film d'horreur, et qui se retrouvent finalement entrain de pleurer une fois le péché réalisé. J'étais une gosse. J'avais besoin de sensations fortes pour me sentir exister. C'était stupide et pourtant je ne fonctionnais que de cette manière. Et puis de toute façon je n'avais pas trop le choix je crois, puisque sinon, je passais mon temps à faire des choses encore plus débiles. Oui, parfois je m'auto-exaspérais. Hm. Mais bon, ce n'était rien, je me contentais simplement de longer les murs de l'hôpital... enfin de les longer avec uns distance d'un mètre hein, parce qu'il y avait des tâches drôlement suspectes sur les murs. c'étai bizarre. Et vu que j'aimais pas trop les trucs bizarres, et bien on va dire que j'essayais d'en faire abstraction au maximum. Remarquez, si je n'étais pas pour les trucs bizarres, je me demandais bien ce que je fichais dans le coin. En pleine méditation intérieure, je m'étais donc immobilisée un instant alors que la lumière continuait à grésiller. Je ne m'en apercevais même pas. Il faut dire qu'il me semble que je ne m'apercevais plus de grand chose à cet instant T. Même pas de la présence dans mon dos. Ça c'était encore plus grave d'ailleurs, parce que d'un oeil extérieur, ça aurait très bien pu être un violeur. Oui, tout à fait, un violeur. Quand je vous dis qu'Hadatt à une tête louche. Mais non, ce n'est pas Hadatt, mais bel et bien Ismène qui me surprend, me faisant un instant sursauter avant de me faire quelques chatouilles. Paniquée et amusée, je me mets donc à sauter sur place, comme un lapin débile dans les jeux vidéos, ne connaissant rien d'autre que la flèche vers le haut. Vous savez, ces jeux vidéos en 2D absolument affreux, où tous les personnages sont de profils. Eh bien voilà. « AAAAAAH je suis un fantôme ! » et moi je suis un lapin. Bing, bing bing. Bam. Je crois que j'ai un talon qui a sauté. Sauf que voilà, j'en suis pas vraiment sûre puisqu'il n'y a plus de lumière. Mon sang se glace. J'vais mourir, j'en suis presque sûre maintenant. Peut-être devrais-je me servir d'Ismène comme bouclier ? Oui, voilà c'est une bonne idée ça ! En plus je suis sûre que les zombies aiment bien les rousses. « Brune ! Brune ! J'ai peur ! » dit-elle en s'accrochant à mon bras. D'un ton détaché, je prends donc la parole. « Mais y'a pas à avoir peur hein, tu sais, au pire y'aura juste des zombies qui vont venir nous manger, et des chauve-souris pour venir finir les miettes... » léger blanc. « D'accord, maintenant j'ai peur. » bravo Brune, hein.

Elle fait moyennement peur à Brune, ce qui lui fait tout de même plaisir. Bon elle n'adore pas faire peur on gens, ce n'est pas son passe temps favoris évidemment. C'est juste que ça l'amuse de la voir bondir sur place comme si elle avait des ressorts aux pieds. C'est très marrant à voir. Elle en lâcha même un rire, mais pour peu de temps. C'est que la lumière s'éteint rapidement, trop, à en faire peur Ismène. Elle ne joue pas, n'exagère qu'à peine, vraiment, elle a peur. Pas du noir en lui même, qu'elle a peur, mais de tout combiné : le noir et l'ambiance autour d'elle qui restait en sa mémoire. Bah ouai, par exemple grâce au noir elle ne voit plus les murs couverts de faux sang, mais elle les devine. Du coup, elle n'ose pas plus toucher les murs, même si cela lui permettrait de se retenir au cas où elle tomberait. Du coup, elle fait part de sa peur à Brune, qui ne bouge pas. Elle la rassure ou en tout cas ça commençait comme ça. Mais rapidement elle parle de zombies qui mange les humains et des chauves-souris servant d'aspirateur de table. Ismène, elle aime bien ces ambiances-là dans les films, mais elle n'a jamais tenu à vivre une telle expérience. Du coup elle se met à trembler légèrement. Elle colle plus encore sa tête au bras de Brune. Elle est pas bien de raconter ça, parce qu'elle est capable de le croire. Bon d'accord, pas les zombies parce que ça n'existe pas, mais les chauve-souris. Et s'il y en avait vraiment là ? Et si elles venaient à les attaquer ? « D'accord, maintenant j'ai peur. » Qu'elle ajoute, pour faire plus peur encore à la Ismène. « Oh non » Souffle-t-elle, qui pensait être avec quelqu'un qui n'aurait pas peur. Elle souffle. Elle veut sortir de là, c'est vrai, parce qu'elle en a marre du noir. Elle doit sortir de là vraiment. « Si toi t'as peur aussi, comment on va faire ? » Dit-elle, ne lâchant pas une minute le bras de la jeune femme. « Tu sais par où est la sortie ? Je crois que... AAAAAAH ! » Ismène entendu une sorte de bruit pendant qu'elle parle et c'est automatique. Elle lâche un long cri, alors qu'elle ressert ses mains sur Brune, mais surtout, surtout, elle se met à courir. Trop rapidement, parce qu'elle butte dans quelque chose et elle tombe lourdement sur le sol. Par chance pour l'autre demoiselle, elle ne l'entraîne pas dans sa chute. Du coup elle imagine que Brune est encore debout. « Ah beurk ! C'est tout bizarre par terre ! Tout gluant !» Dit-elle avec une grimace tellement moche, bah que heureusement qu'elles sont dans le noir, on ne peut la voir.