AVALON- le 15/06/13 vers 15h10

Une. Deux. Une. Deux. Je suis sur la balançoire, à me balancer tel un gamin et à profiter ainsi du beau temps et du terrain de jeu. Sur cette fameuse balançoire je me sens trop bien. Libéré de toute la pression du jeu et en même temps, j’ai l’impression de voler. Ou presque. Mais je vais assez haut quand même et rapidement. J’ai peur que la balançoire casse mais elle m’a l’air solide. Au pire, j’me retrouverai le cul par terre. Quoi que, ça peut être violent mine de rien si je tombe de haut. J’peux peut-être me casser quelque chose ? Bon, j’pense pas. J’suis pas si gros que ça. Oh et puis, j’me mets à chanter. « Armstrong je ne suis pas noiiiir, je suis blanc de peauuuuu. Quand on veut chanter l’espoiiir, quel manque de peauuuu ! Oui, j’ai beau voir le ciel ! L’oiseau ! Rien, rien, rien ne luit.. » Oh, merde ! J’suis pas tout seul. « Là-haut. » Pourvu qu’elle soit sourde. Bouddha, par pitié, fais qu’elle ait des problèmes auditifs, je t’en conjure. C’est tout simplement la honte intersidérale. Le pire, c’est que j’ai déjà parlé à Avalon et elle ne semble pas avoir le moindre problème vis-à-vis de ses oreilles. A la limite, elle est peut-être un peu dans la lune donc si ça se trouve, elle aura rien capté du tout. J’espère. Mais je crois que je suis grillé vu sa tête amusée. Bon, je chante pas si mal que ça, après tout. Mais avec l’entrain de la balançoire et l’altitude, c’est pas sûr que je chantais juste pour autant. « Salut. » Je ralentis le mouvement jusqu’à en stopper la balançoire. J’veux dire quelque chose d’autre mais rien ne me vient. J’me fais tout petit en fait. J’ai honte.

J'aime bien me promener ici, c'est agréable. Il fait tout le temps beau, je peux profiter du soleil, de la nature. Je ne prends jamais le temps pour ça quand je suis chez moi. Ici j'aime bien me balader sans autre but, je le fais régulièrement. Et puis ça m'empêche de tourner en rond aussi, marcher m'apaise. Souvent je marche seule, parfois il m'arrive de rencontrer d'autres personnes sur mon chemin. Là je passe devant l'aire de jeux, quand j'entends une voix. Je tourne la tête et je remarque que quelqu'un est en train de faire de la balançoire. Ce qui me fait légèrement sourire, et lorsque je me rends compte qu'il est en réalité en train de chanter un sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Je m'avance un peu pour l'écouter, d'où je suis je n'entends pas grand chose. Je ne connais pas la musique qu'il chante, mais je ne peux pas enlever ce sourire de mon visage. Il finit par me remarquer, et s'arrête de suite. Il est gêné ça se voit, il me salue comme si de rien n'était. « Salut. » je lui dis en m'approchant de lui. Je ne fais aucun commentaire dans un premier temps, je ne veux pas l'embarrasser. Ce n'est pas mon intention, je crois qu'il aurait préféré que je n'entende rien de tout ça. « Alors c'est ça que tu fais toi pendant ton temps libre, tu viens chanter en faisant de la balançoire ? » Je continue de lui sourire, je ne me moque pas de lui, j'essaie simplement de détendre l'atmosphère. Je me moque bien qu'il ait eu envie de chanter là, il ne chante pas si mal que ça après tout. Je n'ai pas envie qu'il se sente embarrassé après ça. De toute manière je n'ai aucunement l'intention d'aller crier sur tous les toits ni même de me moquer de lui. Qu'il se détende, ce n'était pas si grave que cela.

Parfois, je ferai mieux de réfléchir à deux fois. J’suis dans un jeu de télé-réalité où il y a une bonne vingtaine de candidats et un nombre impressionnant de caméras dissimulées un peu partout, et je me mets à chanter sans retenue tout en faisant de la balançoire. Normal quoi. J’ai dû mal à me dire qu’ici je ne suis pas tout seul, chez moi. Ça doit être mon côté extraverti qui veut ça. Mais pour le coup, j’aimerai m’enterrer au fond d’un trou là. Je crois que j’aurai pas pu plus me taper la honte. Surtout que j’me suis pas retenu pour chanter fort. Heureusement, je connaissais bien les paroles de la chanson. De toute façon, je doute qu’Avalon y ait compris quelque chose puisque c’est du français et qu’elle ne parle pas cette langue. Enfin je crois pas. En attendant, je ralentis la cadence jusqu’à stopper la balançoire et je salue avec pudeur la candidate. J’aimerai dire quelque chose histoire de décoincer la situation mais rien ne me vient. J’vais avoir droit à un commentaire de la brune d’ici quelques secondes, c’est indéniable. Et ça ne manque pas ! « Et.. oui. Tu viens de découvrir mon passe-temps favoris. » Autant en rire et prendre ça à la dérision. C’est plus drôle qu’autre chose au final. « Je plaisante. Je crois que j’ai laissé ma bonne humeur parler. Enfin.. plutôt chanter. » Je souris et laisse échapper un nouveau rictus avant de me lever de la balançoire et de m’approcher de la candidate. « Dis Avalon, tu le prends pas mal si je te dis que tu me fais penser à Pocahontas ? » J’espère que non. C’est même plutôt un compliment. Enfin non, peut-être pas quand même mais c’est plus une bonne chose qu’une mauvaise. « T’as aussi le droit de me dire que je te fais penser à Meeko. » J’espère qu’elle voit de qui je veux parler au final. Le raton-laveur de Pocahontas. On m’a dit plusieurs fois que je lui ressemblais en plus. Pas physiquement mais dans son état d’esprit. J’suis un rigolo malin et morfale qui aime bien enquiquiner son p’tit monde.

Alors que je me promène j'entends quelqu'un fredonner une mélodie, je m'approche et j'entends plus clairement quelqu'un qui chante. Je ne connais pas cette chanson, je ne saurais même pas dire en quelle langue elle est. Tout ce que je sais c'est que je ne comprends pas un traître mot de ce qu'il dit. Mais ça m'amuse de le voir comme ça, sur la balançoire. On dirait un enfant. C'est bon parfois de retourner en enfance. Il n'a pas à voir honte, ça me fait sourire, mais gentiment, je ne moque pas de lui, je ne me permettrais pas. « T'as eu raison, et puis après tout tu ne chantes pas si mal que ça. C'était quoi comme chanson ? » Oui s'il avait eu envie de chanter, il avait eu raison de se lâcher, et puis j'étais assez compréhensive. Je trouvais ça plus amusant qu'autre chose. Puis sans que j m'y attende il me demande si je prendrais mal s'il me disait que je lui faisais penser à Pocahontas. Un léger rire s'échappe de mes lèvres. « Non je ne le prends pas mal, mais je t'avoue que j'ai beaucoup de mal à voir quelles similitudes tu nous trouves. J'imagine que ce n'est pas physique en tout cas. » Physiquement, je n'ai rien de Pocahontas, alors je suis curieuse de savoir pourquoi il pense cela. « Oh non, lui il est beaucoup plus mignon que toi. » Je plaisante bien entendu, je lui souris une nouvelle fois. Et puis il ne me fait pas du tout penser à un raton laveur qu'il se rassure.

Parfois, quand on est joyeux, on a tendance à faire des choses ridicules. Que ce soit une petite danse bidon ou une chanson qu’on chante à tue tête. Il faudrait filmer et remettre tout ces petits instants à Video Gag, ça serait drôle à voir. Mais remarque, en plus de m’être tapé la honte devant Avalon, j’ai été filmé par les caméras du jeu. Merde. Si ça se trouve, mon interprétation d’Armstrong sur la balançoire va finir dans des bêtisiers télé. J’espère pas. Je suis pas de ceux qui veulent faire le buzz. « Merci. C’est Armstrong. De Claude Nougaro. C’est une vieille chanson française. » Evidemment, la jolie brune ne connaît pas la chanson. C’est assez logique vu qu’elle est Irlandaise et que c’est loin d’être une chanson française connue à l’international. En plus, le chanteur n’est pas non plus très connu. Pour les français, si, et encore, j’suis sûr que ça se perd avec les nouvelles générations. « Non, ça n’est pas physique. » Je rigole un petit peu. C’est vrai que physiquement Avalon ne ressemble pas à Pocahontas. Déjà, elle n’est pas typée comme cette dernière et même, les traits de visage sont différents. « Tu me fais un peu penser à elle dans ton comportement. Tu sembles être une femme assez libre, rêveuse, joviale et en même temps, tu as un petit côté sauvage et intriguant. » J’suis sûr qu’Avalon cache un secret assez lourd. Surement bien différent de l’histoire de Pocahontas. Oh et puis, j’lui dis que si elle veut, elle peut me dire que je ressemble à Meeko, le raton-laveur de l’indienne. Mais elle affirme qu’il est beaucoup plus mignon que moi. Non mais je rêve ! Je prends un air offusqué. « Ah bah merci. » Je me doute qu’elle plaisante. Du moins, j’espère. « Je te fais penser à quel personnage de dessin animé alors ? » C’est une question un peu difficile que je lui demande là. Mais j’aime bien comparé les personnes à ceux de dessins animés. J’faisais ça souvent avec un pote quand j’étudiais. « Ah non ! » Dès que j’entends les premières notes de musique qui retentissent de je-ne-sais-où d’ailleurs puisqu’Avalon et moi nous trouvons en pleine nature, je comprends qu’il s’agit de la musique du baiser. En gros, j’dois embrasser Avalon ou plutôt smacker la candidate afin qu’on ne perde pas d’argent. Ça ne me dérange pas plus que ça. Les Russes s’embrassent bien sur la bouche pour se dire bonjour. Ça reste un bisou. Rien de bien sérieux. J’espère que l’Irlandaise le voit de cette manière. « Désolé. » Je m’approche d’elle délicatement puis de ses lèvres. Je dépose de manière vive ma bouche contre la sienne avant de la retirer tout aussi vite. En outre, j’lui laisse pas tellement le choix de refuser. Je viole pas non plus sa bouche pour autant.

Cela me fait plutôt rire de le voir chanter comme ça, sans se soucier que tout le monde puisse le surprendre. On dirait presque que pendant un moment il a oublié la présence des caméras. Je ne connais pas sa chanson, elle n'est même en Anglais. Curieuse, je lui demande quoi il s'agit. « Ah d'accord ça explique pourquoi je ne comprenais pas un seul mot. » je réponds lorsqu'il me dit que c'est une chanson française. Ceci explique cela, c'est une jolie langue pourtant. Puis il me compare à Pocahontas, ce qui m'étonne assez. Enfin j'imagine que cette comparaison n'est pas physique, elle et moi on n'a absolument rien en commun de ce côté là. Il doit parler d'autre chose, je dois avouer que je ne me rappelle plus trop du dessin animé. La description qu'il fait me fait sourire. « Oh c'est gentil alors. » Je souris une nouvelle fois. Oui je prends tout ce qu'il vient de dire comme un compliment, je me reconnais assez dans sa description. Je ne crois pas être rêveuse pour autant, ou enfin j'ai arrêté de l'être. « Tu trouves que j'ai un côté intrigant?. » je lui demande curieuse et amusée à la fois. Je ne sais pas je ne me suis jamais vue de cette manière. En tout cas il ne me fait pas tellement penser à un raton-laveur, et pour tout dire je ne me souviens plus du caractère de ce dernier. Je plaisante en lui disant qu'il est bien plus mignon que lui. Il voudrait que je le compare à un personnage de dessin animé. Oh, c'est difficile comme question. « Je ne sais pas tu me fais un peu penser à Simba. Mais pour tout te dire, je n'ai pas vu énormément de dessins animés, et je ne m'en souviens plus très bien. » Oui je devais avoir douze ans et encore, la dernière fois que j'en ai vu un. La musique retentit alors. Encore cette fichue musique, je la connais par cœur maintenant je crois. Il s'excuse, je hausse les épaules, ce n'est pas trop grave. Nos lèvres se touchent pendant à peine une seconde, le temps de s'embrasser pour faire plaisir à Cupidon. Voilà, c'est fini. « Je ne sais pas si le but de Cupidon est de faire en sorte que nous nous embrassions tous avant la fin du jeu. » On dirait bien en effet.