Bon, il est ... en fait on s'en fout de l'heure qu'il est. Je vais aux toilettes pas à un rendez-vous secret avec je ne sais pas qui. J'ai juste rendez-vous avec ma vessie finalement. Et d'ailleurs c'est fou mais c'est plutôt sympa de savoir que personne ne va vous entendre pisser, c'est super gênant quand on y pense. Le pauvre, ouais mais ça je ne le dirais jamais même sous la torture. Oh bah finalement j'crois que quelqu'un va m'entendre parce qu'il me semble qu'il y ait quelqu'un mais bon ce n'est pas si grave c'est pas la première fois et Dieu merci, je ne viens pas faire la grosse commission. Je crois que je ne pourrais pas, je ne peux pas c'est bien simple. Il me faut de l'intimité pour ça. Une grande concentration aussi. Enfin là heureusement je viens juste faire la petite commission parce que oui, même les gens de télé réalité chient, c'est bizarre mais nous ne sommes pas des petits poneys alors ouais voilà il faut y aller. N'empêche encore heureux qu'il n'y ait pas de caméras ou de micros, ce serait quand même pas super glamour tout ça et pas super intéressant même si je suis certaine que beaucoup de grandes choses se sont sûrement décidé ici, dans ces toilettes. Enfin pas celles-ci précisément mais dans des toilettes de télé réalité. Peut être que de grandes décisions ont été prises, des grandes stratégies mises en place. Après tout ils ne trouvent pas ça étrange de faire dormir, manger, vivre une personne là dedans alors pourquoi pas les plus grand plans. Peut être même que des victoires se sont joués dans les toilettes. C'est assez fascinants comme endroit enfin de compte. Et puis il y a les toilettes de la mort, celles qui avalent des candidats, un peu comme comme dans la Coline à des yeux mais en mois dégueulasse. Par contre je ne suis jamais sûre de quelle toilette il s'agit alors je pose toujours mes fesses avec précaution, un peu comme maintenant en fait.

Bon, moi j'chante dans ma tête, je ne prête pas aux bruits extérieurs, je me dis que quelqu'un a dû vouloir faire sa petite affaire sans qu'on le dérange tout ça, j'préfère pas écouter et tout. Donc voilà, je me fais mes petites affaires, je soulage ma vessie et tout. Et j'entends tambouriner à la porte. Pas la mienne, je suis entrain de me demander ce qu'il fout le con à côté. Jusqu'à ce que le con en question il se mette à parler. « AU SECOUUUUUUURS !!!? EST-CE QU'IL Y A QUELQU'UN ? Aidez-moi je vous en prie, je suis coincé, je… Je me sens faiblir… Je crois que je me meurs… Mes réserves d'oxygène s'épuisent et… » Gné ? Seth. Oui. Quoi ? Je me redresse un peu surprise, mais d'un côté je crois que je suis à la fois triste et déçue. Comment il a pu être aussi peu malin. Je ferme la cuvette des toilettes et grimpe dessus.   « Seth. Mais, Seth, mon Seth. Mais.... Comment t'as... Qu'est-ce que tu fous avec le cul à l'air mon lapin ?  » Je suis obligée de sourire.  « Je t'avais bien de ne pas aller dans cette foutue cabine interdite, c'est comme la roulette, ça mais t'en fait qu'à ta tête. J'arrive, attends moi. Enfin d'un côté tu vas pas te barrer mais bon...  » C'est bien ça le problème finalement. Bon, je tire la chausse d'eau quand même, un peu d'hygiène n'a jamais fait de mal à personne.  « Reste le plus loin possible de la cuvette surtout. Et puis, attends moi je vais aller chercher une hache.... Quoi que non, si j'sors elle va t'avaler cette connasse. Merde. Hum. J'vais pas te laisser, s'il le faut je passerais la nuit là, j'vais pas t'abandonner on est plus fort que ça nous deux....    » Je donne un coup de poing, un peu comme s'il ne restait plus aucun espoir alors qu'au fond je n'ai rien essayé. Je ne baisse pas les bras pourtant je vous assure, j'vais être malheureuse moi si mon m'avale encore mon partenaire, j'vais pas pouvoir survivre sans lui, c'est impossible.   « Tu crois que tu pourrais escalader sinon ? J'suis sûr que tu faisais le mur toi quand t'étais jeune... » Bah oui après tout.

Mais qu'est-ce qu'il fait ? Pourquoi il me regarde comme ça ? Oh non il ne pense pas qu'il est mort quand même. Quoi que j'suis sûre que si Dieu organisait un petit casting pour recruter ses anges bah je serais prise c'est sûr. Y'a aucune personne sur cette Terre qui voudrait mourir si j'étais son ange. Comme Seth. Oui, voilà. « Tu ressembles à Monroe… » Je ris. Non mais il est complément déphasé lui. Il est drôle. Et puis je crois qu'il comprends, en plus je l'engueule, il n'y a que moi qui puisse l'engueuler. Surtout pour lui dire ça, ce que je lui ai dit le soir où j'ai appris la disparition de mon défunt partenaire le jour où j'ai appris que ce serait mon nouveau partenaire du coup. « Je te jure que j'ai pas fait exprès, je savais pas, j'ai pas voulu que, enfin, c'est, c'était juste une mégarde. » Je comprends. C'est vrai que je n'étais pas tellement certaine encore de la porte aussi. Moi même j'ai eu peur de me tromper et me faire avaler.  « Oui je te crois, je te crois. Maintenant l'important c'est de te sortir de là. Je vais trouver un moyen, je vais vraiment trouver un moyen.   » Je dis ça l'air grave, un peu comme dans les films vous savez ou les séries que je regarde quand quelqu'un est en danger et que l'héroïne badass et sexy met tout en oeuvre pour sauver son super pote sexy qu'elle se tapera sans doute à la fin puisqu'ils seront les deux seuls survivants, la mort ça rapproche. « Monroe, j'ai peur, je crains pour ma vie, j'sais pas quoi faire... » Et là j'ai l'image du chiotte maudit dans Allo maman ici bébé, ou allo maman c'est encore moi, enfin quand Mikey doit aller sur le pot. Bon j'imagine que c'est le deux du coup, il a peur que le méchant chiotte lui bouffe le cul.  « Ne lui montre pas que t'as peur, il reste de te prendre par surprise, soit fort mon cœur, soit fort. » Je vous ai dit que la mort ça rapprochait. La preuve. Bon du coup quand même je lui dit d'escalader parce que je me vois mal défoncer la porte. « Hum, en fait, je faisais pas trop le mur. Enfin, je l'ai fait quelques années, puis j'ai réalisé que je pouvais passer par la porte, mes parents s'en foutaient en fait. » Ah merde. Je hausse les épaules.  « On avait les mêmes parents apparemment. » Bah ouais moi j'étais du genre à sortir à mes parents que je rentrais le lendemain, à quatorze ans. « Mais euh ouais à l'armée j'escaladais des trucs et j'étais pas franchement le meilleur, d'ailleurs Brad se fouttait tout le temps de ma gueule, mais, hum, je peux peut-être essayer, je... Mais tu crois que... Que je peux monter sur la cuvette ou... » Ah merde. J'ai le seul militaire sexy en partenaire qui n'est pas super sportif.  « Sérieusement ? Je pensais que c'était un peu un test d'entrée moi. Genre si tu sautes pas ce putain de mur tu dégages petit ! enfin tu vois. Hum ouais tu peux, je crois, sinon tu peux toujours essayer de passer entre les deux parois mais si tu restes coincé on est vraiment dans la merde.   » Par terre y'a un petit écart, j'ai jamais compris pourquoi d'ailleurs, on s'en fout de savoir de quelle couleur sont les pompes de la personne assise sur le trône à côté de vous. Il a l'air tellement apeuré le pauvre. « Donne moi ça, ça va être complexe pour traverser. » Je désigne ses revues, sans vraiment de savoir de quoi il pourrait s'agir. Mais vu sa façon de les protéger elles doivent être précieuses pour lui.

« J'ai confiance en toi Monroe. Je sais que tu feras ce qu'il faut. » Oh il est mignon, je croise mes mains les unes contre les autres totalement en admiration devant ce compliment tellement touchant que je presque en oublier ma mission principale, à savoir le sortir de ce merdier dans lequel il s'est fourré en allant s'enfermer dans les chiottes maudites. « Oh c'est touchant ce que tu me dis, que tu as confiance en moi c'est quand même ta vie qui se joue et... j'suis super émue. » Oui parce que bon quand même ce n'est pas rien, c'est sa vie hein et savoir qu'il la met comme ça entre mes mains c'est whaou. J'en perdrais presque mes mots. Presque. Bon allez, la séance émotion passée je dois me ressaisir, lui dire qu'il ne va pas périr, je suis un peu son moteur, son seul espoir, il ne faut pas que je perde pieds moi non plus parce que sinon il va mourir ici et je m'en voudrais toute ma vie. « Je suis fière de toi Seth, montre leur à tous que t'es un bonhomme, un vrai, merde tu pisses debout c'est pas rien ! » J'sais pas où est le rapport avec le fait qu'il pisse debout, sans doute parce qu'on est dans les toilettes et que ça compte quand même. C'est un truc de mec, les mecs sont forts enfin ça cogite pas mal dans mon cerveau quand même. Bon alors ensuite j'essaye de le motiver de trouver quelque chose, il doit faire le mur, comme quand il était jeune tout ça sauf qu'on a eu les mêmes parents, assez laxistes donc ça complique les choses, mais bon il a fait l'armée et tout. Et Bon par contre j'crois qu'il beug un peu quand je lui dis qu'on a eu les mêmes parents, mais bon j'comprends c'est l'émotion tout ça. Même si pour le coup j'aurais adoré avoir un frère comme lui. Mais j'en ai pas. Du coup on se fait une pause, remercions nos parents pour les enfants parfaits et équilibrés qu'on est devenu. C'est important. « Mais c'est ça, je ... c'est important d'être reconnaissant et aujourd'hui sans leur ouverture totale d'esprit on aurait pas la chance d'être à ce point ouvert sur le monde, c'est grâce à eux tout ça. » Je n'aurais pas une aussi forte tolérance à l'alcool sans eux je pense. « Hum bah j'y arrivais en fait, c'est juste que je... Ouais je manquais un peu de grâce quoi. Ça se voyait que c'était plus facile pour les autres gars. Mais bon je pense qu'ils m'ont surtout pris pour mon côté intellectuel. » Je comprends très bien si bien que je le regarde totalement sérieuse. Concernée et tout, ça n'a pas dû être facile tous les jours. « Oh mais c'est certain. Mais tu sais c'est rien si tu n'es pas gracieux, on est entre nous. Jamais je ne pourrais me moquer de toi alors que tu tentes d'échapper à la mort, surtout pas parce que tu tentes d'échapper à la mort.   » Mais bon par mesure de sécurité et parce que je pense à son orgueil d'homme je lui propose de ramper sous la cloison, il n'est pas super épais, ça peut aussi le faire. « Je suis un bon contorsionniste, je crois que ça peut le faire... » Super, je lève le poing pour l'encourager. Bon. Alors. Cela dit, il ne va pas pouvoir ramper avec ces magazines. C'est certain, alors moi toute gentillesse, pleine de compassion et de considération pour ces précieuses choses qu'il tient fermement contre sa poitrine je lui conseille de me les filer. Sauf qu'il n'a pas l'air super partant au départ. Mais oh ! C'est moi, il peut me faire confiance. « Hum, c'est d'accord, mais tu... Tu en prends bien soin, hein ? Et les... Euh, les regarde pas. C'est, hum... Je t'expliquerai quand tu seras plus grande, ok ? » D'accord, je hoche la tête et les récupère, sauf que bon il a attiser un peu ma curiosité. « Oui tu as ma pa...     » Et là je remarque la nana à la paire de nichons aussi grosse que l'état du Texas. Juggs, j'suis pas une experte en magazine pour homme mais j'suis quand même suffisamment cultivé pour savoir que c'est le spécialiste des nichons taille XXL. « ENORME, énorme. Énorme. Sympa, oh, très, très sympa.   » Il rampe là mais pour le coup je m'en fous un peu j'suis sur ma cuvette entrain de commenter. « Tu m'avais caché ta passion pour les ...   » Ma conscience, mon cœur de partenaire meurtrie se réveille. « Tu veux que je t'aide mon lapin ? » Non parce que bon j'veux bien qu'il sorte mais pas qu'il reste coincé, mais d'un côté il m'a donné ses magazines précieux à garder, que je garde fermement contre ma poitrine ce qui est assez drôle soit dit en passant. Du coup je ne sais plus quoi faire.