Nous sommes installés depuis quelque temps maintenant, on a réussi à trouver notre bonheur assez rapidement, on s'est vite mis d'accord et il semblerait que cet appartement a contenté tout le monde. Je pense que chacun s'est fait à cette nouvelle vie. Parfois Ethan a du mal à comprendre certaines choses à propos de Myles. Pourquoi on est pas toujours ensemble quand on sort, pourquoi on fait encore des choses à deux et pas à quatre, mais il va s'y faire. Ou alors peut être que c'est parce que finalement cette situation ne me convient pas tant que ça. Peut être qu'il le perçoit. Il parait que les enfants peuvent ressentir certaines choses. D'ailleurs j'ai passé une très mauvaise nuit, je n'ai pour ainsi dire pas fermé l’œil. Myles n'est pas rentré hier soir et quand il n'est pas là je ne dors pas. Je ne sais pas du tout ce qu'il peut être entrain de faire. Enfin si j'imagine et je crois que ça m'énerve bien plus que ce que j'aurais pu penser. J'ai de plus en plus de mal à supporter de devoir le partager. Il est plus de huit heures, j'espère qu'il va bientôt rentrer, et je préférerais qu'il me trouve tranquillement entrain de dormir plutôt que de tourner en rond dans l'appartement en l'attendant. Mais bon d'un côté s'il ne rentre pas je ne vais pas passer la journée au lit alors je me lève je passe par la chambre d'Ethan en me souvenant qu'il n'est pas là. Et j'ai à peine le temps de dire bonjour à Mason qui part travailler. Et me voilà seule. Je porte l'une de ses chemises comme d'habitude et je suis entrain de me servir une tasse de café lorsque la porte s'ouvre, c'est lui.  « Bonjour... » Un bonjour ordinaire, je ne dis rien de plus, je le regarde, j'agis comme d'habitude, je fais comme si de rien était alors qu'au fond ça m'énerve tout ça.  « Café ?  » Je lui demande alors que je sors déjà une tasse du placard. Il a l'air aussi en forme que moi c'est bien, enfin non ce n'est pas bien parce que moi je n'ai pas dormi. Je le regarde un moment, j'essaye de déceler des choses, dans sa tenue, son visage, tout ça. Rien. Bon.  « T'as passé une bonne soirée ? » Au fond je préfère ne pas savoir mais bon j'imagine qu'avec mon air détaché tout ça et bien il ne se doutera pas trop que ça me fait chier tout ça. Enfin j'imagine. C'est vrai que j'étais d'accord sauf que moi je n'ai jamais couché avec qui que ce soit d'autre que lui. Il me suffit largement pour ne pas éprouver le besoin de me taper d'autres mecs.

La veille, c’était l’anniv d’un pote. Ses 30 ans. Ce n’est pas rien, donc forcément on a bien fêté ça, une grosse soirée. Ce n’est pas tous les jours qu’on a 30 piges. C’est un peu un cap. L’alcool a coulé à flot, beaucoup, beaucoup d’alcool. Et de filles. Avec qui je me suis contenté de danser. Peut être de manière un peu chaude, mais ça c’est arrêté là. Ce n’est pourtant pas les avances qui ont manqué. Et malgré tout je les ai éconduites. Même bourré. Ce n’est pas normal. Depuis ma sortie de Fake Lover, le plus loin que j’ai dû aller avec une fille, c’est seulement le baiser. Enfin hormis avec Everleigh bien évidemment. Je suis censé être dans une relation libre, c’est même moi qui l’ai demandé, et pourtant, je n’en profite pas comme je devrais… Non mais c’est de la faute à Everleigh aussi, elle m’énerve. Je l’ai trop dans la peau je crois. Elle a dû me jeter un sort, ce n’est pas possible. Voilà que les autres filles ne m’intéressent plus. Depuis quand je ne me satisfais que d’une seule personne ? Je crois que je n’ai plus ressenti l’envie d’être fidèle depuis…une éternité. Dans une autre vie, avant le décès de mes parents. Quand j’étais amoureux. Naïf, insouciant. Je pensais que je ne serais plus capable de ressentir quoi que ce soit envers une fille…Et voilà où j’en suis aujourd’hui. Evidemment je n’ai jamais fait part de tous mes états d’âmes à Everleigh. Officiellement, je suis le mec qui profite de la vie, et des filles. Elle pense que je couche à droite et à gauche, chose que je lui fais croire…C’est con, je sais. Je dois quand même être un des rares qui ment à sa « copine » pour faire croire qu’il va voir ailleurs…Généralement, on ment sur ses aventures, faisant croire qu’on est le mec parfait et fidèle, mais jamais l’inverse. On ne s’en invente pas. Je ne suis pas comme tout le monde que voulez vous. Enfin bref, cette nuit, j’ai dormi chez mon pote. Enfin dormi c’est un bien grand mot, 2 ou 3h tout au plus. Je ne voulais surtout pas rentrer complètement déchiré, alors j’ai préféré décuvé ici. Everleigh va d’ailleurs surement penser que j’étais avec une fille. Et comme d’habitude probablement, je ne dirais pas le contraire. Je prends une douche rapide, et aux alentours de 8h du matin je crois, je rentre finalement chez nous. J’ai toujours les mêmes vêtements que la veille du coup, je n’ai pas pu me changer. Evy est déjà debout, dans l’une de mes chemises. J’aime quand elle porte mes vêtements. Ça lui va carrément mieux à elle qu’à moi. Par contre je constate les cernes sous ses yeux. Elle a une sale tête. Je comprends que moi je l’ai, mais elle ? Elle ne devait pas sortir il me semble. « Bonjour. » Je referme la porte derrière moi. « Je veux bien. » A propos du café. J’en aurais bien besoin. En plus je me tape un de ces mal de crâne. Je fais le tour du comptoir, et l’embrasse. « Très bonne soirée oui. Mais je crois que j’ai un peu trop abusé sur l’alcool… » Je m’assois sur le tabouret, à ses côtés. « Et toi ? T'as une tête de déterrée. Tu n’as pas dormi ? » Je regarde aux alentours.  « Mason est déjà parti? »

J'ai hâte que Myles rentre mais d'un côté je sais qu'il va voir que je n'ai pas dormi et ça risque d'être délicat, j'pourrais lui raconter des cracks mais j'vois pas l'intérêt de lui mentir. Mais je me vois mal lui dire, écoute Myles j'en ai marre que tu te tapes d'autres filles. Même si ce serait sans doute mieux, je ne sais pas trop. Je me dis que je vais sans doute faire comme si de rien était, et avec un peu de chance il sera tellement fatigué qu'il ne remarquera pas mes cernes apparentes. C'est beau de rêver. En plus Ethan n'est pas lui, je ne pourrais pas prendre l'excuse de mon fils. Tant pis. J'entends la porte s'ouvrir alors que je suis entrain de boire du café que je viens juste de me servir. J'allais faire des œufs justement. « Bonjour. » Il veut bien du café alors je sors une tasse pour lui et en verse dans une tasse, je mets du sucre sans lui demander je commence à connaître ses habitudes, encore heureux. Il s'approche et vient m'embrasser. Sympa l'haleine, normal me direz-vous il est sorti. Il sent bon, sinon, enfin sa peau, pas ses fringues, ça sent la clope froide, sympa bis. « Très bonne soirée oui. Mais je crois que j’ai un peu trop abusé sur l’alcool… » Il s'assoit alors que je dépose sa tasse devant lui sur le comptoir. Je souris. « Oui, j'ai remarqué. Tu as eu raison de ne pas reprendre le volant. » Même si ça aurait voulu dire qu'il était rentré directement et qu'il n'aurait pas passé la nuit je ne sais où, mais ça, je le garde pour moi d'autant que c'est trop stupide. « Et toi ? T'as une tête de déterrée. Tu n’as pas dormi ? » Et bien c'est loupé pour qu'il ne remarque pas. Tant pis. Tant que je suis encore debout je sors un verre, de l'eau et de l'aspirine du placard, au cas où. Et je prends appuie sur le comptoir jusqu'à côté de lui. « Merci. Non, tu sais que c'est toujours difficile de trouver le sommeil quand t'es pas là. » C'est pour ça que j'avais proposé qu'on vive ensemble quand on était dans le nid. Je le regarde, ce n'est pas un mensonge, c'est la vérité, mais ce n'est évidemment pas la seule raison. Il regarde tout autour comme s'il venait de remarquer un truc. « Mason est déjà parti? » En effet. Il chercher quelqu'un. « Oui, il y a à peu près dix minutes maintenant. Il commençait plus tôt je crois. » Je ne sais pas, je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. J'ai à peine eu le temps de lui faire un bisou qu'il partait déjà. Je n'ai même pas eu droit à mon câlin du matin, c'est assez terrible. Bon, et sinon, j'suis peut être un peu trop détachée là non ? « Myles... » Je fronce légèrement les sourcils, est-ce que c'est le bon moment, j'en sais rien, mais ça me tracasse alors. Oui c'est super sérieux, et ça doit surprendre, on a plus l'habitude d'être léger, de ne pas se prendre la tête, de plaisanter de tout, c'est un peu notre marque de fabrique. « Tu te souviens de notre conversation dans le nid ? Quand je te disais que j'supporterais sans problèmes que tu te tapes d'autres filles tant que ce n'est pas ici ? Et bien, je crois que je me suis un peu avancée... » Et là je fais la grimace parce que je m'attends à ce qu'il me dise qu'il savait bien que je ne supporterais pas, parce que j'suis qu'une fille, que je suis faible et tout ça. « Tu t'en fous toi ? Quand je te dis que j'sors, quand je ne rentre pas, quand je te dis que j'ai passé une bonne soirée entourée d'autres types ? » Je n'ai jamais rien fait avec qui que ce soit, mais il n'en sait rien, parce que je n'ai jamais tenté de lui faire croire le contraire, enfin si lui le fait, pourquoi pas moi, sauf que je ne le fais pas.

 « Oui, j'ai remarqué. Tu as eu raison de ne pas reprendre le volant. » Cela se voit tant que ça sur ma tronche ? Probablement. De toute façon je n’étais pas en état de prendre le volant. J’aurais pu prendre un taxi aussi, mais j’avais préféré rentrer les esprits clairs plutôt que déchiré. « Que veux tu, je suis un homme responsable. » En attendant, pourquoi elle a une sale tête ? « Merci. » Bah quoi ? Je ne vais pas dire qu’elle a une super mine, quand ce n’est pas le cas. Non, tu sais que c'est toujours difficile de trouver le sommeil quand t'es pas là. » Vraiment ? Enfin bon elle me l’a déjà dit, mais c’est limite inquiétant. Genre si je me barre plus d’une semaine, elle va vivre tel un zombi, n’arrivant pas à dormir la nuit ? Mais bon je comprends, j’arrive toujours à mieux dormir lorsqu’elle est dans mon lit. Je blâme FL pour ça, on nous a conditionné durant des semaines…et maintenant voilà le résultat. Comme si c’était la seule raison. « Tu n’as qu’à dormir avec ma photo, c’est presque pareil » N’importe quoi. Je cherche Mason du regard, à cette heure ci, ne devrait-il pas être là ? Evy m’informe qu’il est parti y a dix minutes, commençant plus tôt. Ok. Je bois tranquillement une gorgée de café, lorsqu’elle prononce mon prénom. Oh oh. A l’intonation… Une petite sonnette d’alarme retentit dans ma tête. Ce n’est pas bon. Du tout. Je le sens mal cette histoire. Elle va parler de choses sérieuses, je n’aime pas ça. Je pose mon regard sur elle, et attend que le couperet tombe. Allez vas y balance, c’est quoi le problème ? « Tu te souviens de notre conversation dans le nid ? Quand je te disais que j'supporterais sans problèmes que tu te tapes d'autres filles tant que ce n'est pas ici ? Et bien, je crois que je me suis un peu avancée... » Et voilà. C’est donc ça. Le sujet du jour : l’exclusivité. De si bon matin dites donc…Elle s’y prend tôt. Je ne suis pas con, je me doutais bien que ça arriverait un jour ou l’autre. C’était trop beau pour être vrai. Evidemment que ça allait l’emmerder au bout du compte. Surtout que ce n’est pas elle qui a proposé d’aller voir ailleurs, c’est moi. Elle s’est simplement contentée de dire que ça lui allait. Pas tant que ça au final, n’est ce pas. « Quoi, tu veux dire que je peux le faire, même ici ? » Non je ne joue pas au con, du tout. « Tu t'en fous toi ? Quand je te dis que j'sors, quand je ne rentre pas, quand je te dis que j'ai passé une bonne soirée entourée d'autres types ? » Je soupire. Je lui en pose des questions moi ? Je n’aurais peut être pas du rentrer ce matin finalement. Je n’étais pas préparé a avoir une telle conversation. Je suis obligé de répondre ? Je ne peux pas utiliser un joker ? « Et bien, je suis content pour toi que tu te sois amusée. » Pinnochio ton nez s’allonge. Je veux le jouer le mec détaché qui s’en fou, mais peut être que je lui dois la vérité. « J’essaie de ne pas y penser, c’est tout. » C’est plus simple. Parce que si je commence à me l’imaginer dans les bras d’autres types… « Je préfère me dire qu’il ne se passe rien. » Le déni c’est mieux.

« Que veux tu, je suis un homme responsable. » Ce n'est pas forcément la première chose que j'aurais dit à son sujet en le caractérisant mais oui. Sur ce point il n'a pas forcément tord. Mais bon j'vais pas m'éterniser là dessus parce que ça ne sert strictement à rien. Et parce que j'ai d'autres choses en tête bien trop compliqué, bien dérangeante qui m'empêchent de plaisanter. D'être comme d'habitude. Il n'y a qu'à voir mon impossibilité à dormir, la tête de zombie que je me paie, il le remarque évidemment. J'vais pas dire que j'suis toujours pimpante au réveil mais là j'dois vraiment faire peur je crois. Je lui dis que je n'arrive pas à trouver le sommeil quand il n'est pas là. Oui c'est vrai, et même si je me suis habituée à dormir avec lui et sans lui c'est plus compliqué parce que j'aime bien me caler contre lui mais je dors quand même. Heureusement d'ailleurs parce qu'il nous arrive quand même de temps en temps de ne pas dormir ensemble ou pas toute la nuit. « Tu n’as qu’à dormir avec ma photo, c’est presque pareil » N'importe quoi. Je lève les yeux au ciel, mais qu'il est con c'est pas possible. Rhalala. « Non en fait l'idéal c'est que j'achète l'une de ces poupées gonflables grandeur nature avec des abdos et chauffante. Qu'elle te ressemble ou pas après tout c'est pas ce qui importe.  » Mais bien sûr. J'suis entrain de dire que j'pourrais dormir avec n'importe quel mec. J'ai juste besoin d'un oreiller, quelqu'un contre qui m'endormir. Bah au pire j'aurais pu aller dormir avec Mason sinon qui aurait été ravi de me faire un câlin. Sauf que ce n'est pas ça. C'est lui c'est tout, c'est pas comme si j'pouvais l'expliquer de toute façon. Bon j'peux plus garder mon inquiétude encore longtemps, il faut que je lui parle. Que je lui parle maintenant. Les discussions sérieuses ce n'est pas son truc, ce n'est pas plus le mien mais il est peut être temps qu'on agisse comme de vrais adultes non ? J'suis sûr qu'il me dirait non si je lui posais la question en fait, alors je lui fais part de mon soucis. Evidemment il fait une remarque débile. « Myles sois sérieux deux minutes... s'il te plait.  » Je fais la moue, genre allez tu ne peux pas me dire non avec ce regard. Bon je continue et il soupire, super je ne suis pas du tout nerveuse en plus ça n'arrange rien du tout. Oui je sais bien que ça le saoule, je le connais un peu maintenant, mais bon j'peux pas garder ça pour moi. « Et bien, je suis content pour toi que tu te sois amusée. » Il est content que je me sois amusée ? Non mais vraiment ? J'y crois pas. Je soupire à mon tour, je suis certaine que non. Moi aussi j'sais jouer à la nana qui en a rien à foutre hein. Enfin pas ce matin mais. « J’essaie de ne pas y penser, c’est tout. » Il essaye de ne pas y penser ? Vraiment ? « Je préfère me dire qu’il ne se passe rien. » Là je suis obligée de rire en fait. Pas parce que c'est drôle, mais enfin si peut être, mais c'est surtout nerveux en fait. Je vous jure. « Ça t'aide à mieux dormir la nuit ?  » J'sais pas, peut être, moi aussi je me disais ça au début, et puis maintenant il peut constater que ça ne fonctionne plus. « Tu préférerais que ça n'arrive pas donc ?» C'est bien ce que ça sous-entend non ? S'il se persuade que rien n'arrive. « Et bien j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Il ne s'est jamais rien passé. Jamais. Je ne me suis jamais tapé d'autres mecs et je n'en ai jamais eu envie. Tu sais pourquoi ? Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est parce que tu me suffis largement, j'serais carrément stupide d'aller chercher ce que tu m'offres déjà.  » Mais carrément, non mais en plus vous l'avez vu ? Il me comble sur tous les domaines pourquoi j'irais voir ailleurs juste parce que c'est autorisé ? En tout cas j'reste prostré là sur place j'essaye de déceler un truc, j'aimerais bien qu'il réagisse parce que c'est carrément angoissant comme situation.

Je parle de la poupée comme si j'étais experte sur le sujet alors que non. Enfin, j'suppose que ça doit exister pour fille aussi, ou pour gay j'en sais rien je ne me suis jamais renseigné et je ne suis pas prête de le faire à vrai dire. Je préfère la version réelle qui dort avec moi presque tous les soirs, ouais presque. « Bah voilà, problème réglé. Par contre, je ne suis pas sur qu’elle sache satisfaire tes désirs aussi bien que moi. » Je secoue la tête, non évidemment, mais d'un côté c'est pas comme s'il s'agissait de combler un quelconque manque de ce côté là. « Certes mais il était question de dormir pas d’assouvir mes pulsions. Je n'ai pas à me plaindre de toi de ce côté là. De toute façon ça ne me tente pas vraiment d'embrasser du latex.   » Ça doit avoir un goût particulier et pas le goût de ses lèvres. Je préfère encore son haleine pas super agréable que d'embrasser une poupée, mais bien sûr. Quitter à embrasser quelqu'un d'autres autant changer de mec. Ce ne serait pas pire je trouve. Bon fini le sujet light on passe aux choses sérieuses. Oh oui je sais bien qu'il est tôt mais peu importe l'heure il n'aime pas, il n'aime pas. Il faut bien que l'un de nous deux décide d'être sérieux de temps en temps. Moi aussi je préfère la légèreté et les sous-entendu mais non, non évidemment j'peux pas garder ça pour moi. Apparemment ne pas m'imaginer avec des autres mecs ça l'aide à mieux dormir. Tant mieux pour lui. « Je dors comme un petit bébé ouais. » Ah ouais rien que ça. « Et bien tant mieux pour toi, moi je n'y arrive pas.» J'ai essayé, vraiment, mon ego il aime pas non plus que j'échoue. Parce que j'ai accepté et il a raison, ça ne m'enchante pas plus. Vraiment pas. Mais bon il faut se rendre à l'évidence parfois. On j'en arrive à la conclusion qu'il préférerait que je lui reste fidèle. Evidemment. « Moi aussi mais il semblerait qu'on ait pas toujours ce qu'on veut.  » Mais je lui explique que lui, il a de la chance parce que ça n'arrive pas. Franchement, j'suis trop bonne comme fille. Il devrait s'estimer heureux, j'sais pas ce qu'il a pu me faire, j'voulais pas qu'on en arrive là. C'est plus simple de se laisser des libertés, mais il semblerait que mes sentiments aient en quelque sorte évolués. « Qu’est ce que tu essayes de me dire ? Tu veux me faire culpabiliser parce que toi, tu n’es jamais allé voir ailleurs ? Et alors quoi ? Tu veux qu’on soit exclusifs, c’est ça que tu es en train de me demander ? » Je soupire. Il est lourd là ou c'est moi ? Il fait exprès c'est pas possible. Oui j'crois qu'il a envie de jouer aux chieurs ce matin. « Non pas culpabiliser, j'en ai simplement marre de te faire croire des choses qui n'arrivent pas sous prétexte que toi tu le fais.  » Et ça me coûte, pourquoi il m'oblige à le dire encore. Il n'a donc pas compris ? Il sait bien que même si j'suis plus ouverte aux relations ça me coûte, c'est pas naturel non plus pour moi. « Oui, oui c'est exactement ce que je suis entrain de te demander. C'est ce que je préférerais. J'suis pas entrain de te mettre un couteau sous la gorge et j'vais pas te quitter si tu me disais non, mais oui, je préférais t'avoir rien que pour moi et arrêter de me demander ce que tu peux faire. » J'aimerais bien le voir sortir l'esprit tranquille. Parce que j'suis pas non plus entrain de lui dire qu'il va être obligé de ne sortir qu'avec moi et adopter mon fils non non le reste ça ne change pas, enfin on peut faire plus de trucs ensemble mais j'suis pas entrain de le priver de liberté, pas du tout.

Je sais qu'il est tôt, qu'il doit avoir la gueule de bois et qu'il préférerait sans doute prendre un café tranquillement, une douche ou je ne sais quoi et que j'évite les conversations sérieuses. Mais soyons honnête ce n'est pas son truc les conversations sérieuses. Qu'il soit 8h ou 14h en soit ça ne change rien et je me connais je ne pourrais pas garder ça pour moi plus longtemps parce que je n'ai pas dormi et qu'il rentre de je ne sais où. Il pourrait potentiellement s'être tapé une fille. Et ça me rend dingue. J'peux faire semblant, j'peux faire comme si j'supportais je l'ai déjà fait mais c'est bête de faire semblant, je pense que je peux lui en parler. Il n'a pas l'air d'être trop ravis du fait que je découche non plus. S'il fait comme si rien ne se passait c'est quand même qu'il y a un problème selon moi. Enfin de mon côté il n'a pas trop de soucis à se faire et du coup je le lui dis. C'est plus simple de faire comme si d'habitude mais si je veux qu'il soit un minimum sérieux autant l'être également. « Tu dis ça maintenant, mais tu finiras par me quitter tôt ou tard, si. On peut être le plus patient du monde, on a tous nos limites. » J'arrête de sourire, il n'a pas tord, enfin je pense. J'en sais rien. Je ne sais pas trop ce que je pourrais faire je n'y ai pas songé encore. Mais tout ce que j'en conclus c'est que c'est mal barré. « Je t’ai dis que je tiens à ma liberté. » Oui bon, ça va. Là c'est bon pas la peine de faire durer le suspense. Je crois que je me décompose à mesure qu'il parle. Je ne réponds rien je ne veux pas l'interrompre. Je le fixe un peu trop je crois. « Que je ne veux pas d’une relation conventionnelle. Et pourtant tu es là, à me demander d’être la seule à partir de maintenant… » Oui bon je sais tout ça pourquoi il me raconte tout ça au juste ? Oh il n'a pas fini, non parce que ça va là. J'en peux plus. « Alors que…En réalité, tu n’a pas besoin de demander. Il n’y a jamais eu personne d’autre que toi depuis notre sortie du jeu. Cela me fait chier de l’admettre, mais je n’ai pas envie d’aller voir ailleurs. Tu me suffis aussi, faut croire. » QUOI ? Il a raconté tout ça pour ça ? J'crois que je reste immobile et boudeuse trop longtemps. Je suis tellement persuadée qu'il va me dire que non, il n'en a pas envie que je me suis résignée. Du coup je dois paraître un peu étrange au premier abord. Je souris au bout de plusieurs longues minutes... « Tu es donc entrain de dire qu'on est tous les deux très cons ?  » Oui au moins parce qu'on préfère mentir sur une prétendu tromperie qui n'a jamais existé plutôt que d'admettre qu'on a juste besoin l'un de l'autre. C'est quand même pas mal stupide non ? Je m'approche de lui en mode séductrice et je pose ma tasse de café sur le plan de travail. « Tu sais qu'il a peu de chance que je te supplie de m'épouser, les enfants j'en ai assez, notre relation ne change pas des masses.  » Hormis le sexe et le sommeil plus tranquille. « On est toujours des colocataires qui ont une relation exclusive. Tu sors toujours avec tes copains et j'sors toujours avec mes amies, on peut sortir ensemble c'est sûr, mais ça ne signifie pas forcément que tu dois te coltiner les balades au zoo avec mes enfants tous les dimanches après midi. Enfin si t'as envie tu peux, mais pas me transformer en connasse castratrices.  » Pas mon genre, pas du tout. J'ai un petit garçon, lui un petit frère. On vit tous ensemble et je ne crois pas que ce soit ce qu'on puisse appeler une relation conventionnelle. Enfin j'crois pas. « Par contre j'exige te voir nu au moins deux fois par jour maintenant, c'est un minimum...  » Oui maintenant qu'on est exclusif tout ça c'est normal non ?

A mesure que je parle, je vois bien que son visage se décompose. C’est salaud je sais, je fais durer le truc, lui faisant croire à priori que je suis contre toute cette idée d’exclusivité. Il faut savoir ménager ses effets non ? La chute n’en est que meilleure. Il n’y a qu’à voir sa réaction suite à mes propos. Ah elle ne s’attendait certainement pas à une telle chose. Que je lui annonce, que bah, tout ce qu’elle ressent, c’est réciproque. Et que pour couronner le tout, moi non plus je ne suis jamais allé voir ailleurs. Pourtant pas les occasions qui ont manquées. Limite si elle n’a pas la bouche ouverte et qu’elle pourrait gober les mouches. Elle ne dit rien. Elle doit digérer l’info peut être. Mais le moment est long. Bon elle accouche ? Y a quelqu’un, Everleigh est toujours dans ce corps ? Finalement elle esquisse un sourire, et prends la parole. Il était temps. « Tu es donc en train de dire, qu’on est tous les deux très cons ? » Ah bah ça pour être cons, on l’est, c’est certain. On a atteint un niveau dans la connerie, pfffffiou. Ma connerie a engendré celle d’Everleigh. Halala. On aurait pu bien s’éviter des tracas si je n’étais pas autant réfractaire au concept, j’ai besoin de quelqu’un d’autre. « C’est un bon résumé, oui. » Je ne peux guère la contredire là-dessus. Elle se rapproche finalement de moi. « Tu sais qu'il a peu de chance que je te supplie de m'épouser, les enfants j'en ai assez, notre relation ne change pas des masses.  »  Peu de chance ? Pourquoi, c’est quand même une possibilité envisageable ? « On est toujours des colocataires qui ont une relation exclusive. Tu sors toujours avec tes copains et j'sors toujours avec mes amies, on peut sortir ensemble c'est sûr, mais ça ne signifie pas forcément que tu dois te coltiner les balades au zoo avec mes enfants tous les dimanches après midi. Enfin si t'as envie tu peux, mais pas me transformer en connasse castratrices.  » J’espère bien. Sinon en peu de temps pour le dire, j’aurais pris mes jambes à mon cou. Je ne sais pas comment les mecs font pour rester avec des femmes autoritaires, qui les mènent à la baguette, et les empêche de faire la moitié de ce qu’ils voudraient. « Oui dans le fond cela ne change pas grand-chose. Mis à part que maintenant les gens sauront que tu es exclusivement à moi. » Que je dis en la rapprochant de moi, passant mes bras autours de sa taille. « Et je dois te présenter comme étant qui quant on me le demande ? Ma colocataire exclusive ? » Je ne crois pas, c’est un peu bizarre comme titre non ? Bonjour, je vous présente Everleigh, ma coloc exclusive. Limite ça voudrait plus dire qu’on a pas le droit d’avoir d’autres colocataires. « Je suppose que je pourrais dire que tu es ma copine… » Oui c’est moi qui vient de dire ça.   « Concernant la nudité, autant que tu veux. » Ce n’est pas moi qui vais protester sur ce point. J’en profite d’ailleurs pour l’embrasser.