Etre dans une émission de télé-réalité, c’était plutôt cool. Etre dans une émission de télé-réalité et prendre dix kilos parce qu’on mange comme des gros porcs à l’intérieur, ça c’était tout de suite un petit peu moins cool. Enfin, Jaileen n’avait pas pris un seul gramme, mais elle préférait prendre les devants et raffermir encore un petit peu plus son corps de déesse plutôt que de ressortir en ayant des blancs de poulets sous les bras ou encore au niveau des cuisses. Hors de question qu’elle perde tout son charme pour une histoire d’un gâteau au chocolat en trop d’avaler. La demoiselle enfilait un petit short en éponge, une brassière exprès pour le sport et s’attachait les cheveux en une queue de cheval haute. Enfin prête, la jeune femme partait en footing jusqu’à la salle de sport. Bon ce n’était pas bien loin, mais tout de même c’était toujours ça de gagner. Elle entrait dans la pièce et avant même qu’elle n’ait le temps de regarder qui se trouvait dans la pièce, une voix féminin s’élevait. "Tu crois que je peux te frapper ?" Frapper ? L’anglaise se tournait pour apercevoir la silhouette de la nana qu’elle avait reconnue. Zola. La demoiselle arquait un sourcil tout en faisant quelques pas vers son interlocutrice.  « Tu peux toujours essayer. » Sourire amusé sur les lèvres, elle montait sur le ring et attrapait une paire de gant.  « Mais je risque de ne pas me laisser bien longtemps. » Et elle avait tout un tas de moyen pour se venger.

Un petit combat de boxe ? Voilà un bon moyen pour se dépenser, se défouler tout en extériorisant sa colère ou bien son mal être passager. L’anglaise acceptait de relever le défi. Ce n’était pas Zola qui allait lui faire peur. Elle se doutait bien de ce qui devait se tramer dans la tête de l’autre petite blonde. Certainement sa nomination lors du tout premier prime. De toute façon, elle n’allait pas rester bien longtemps sans réponse malgré les quelques petits coups de poing tout gentil qui fusaient. "Je pensais pas t'en vouloir, mais c'est plus fort que moi. Peut-être qu'en avouant une bonne fois pour toute ce que je pense, toutes ces tensions finiront par partir." Jaileen haussait les épaules tout en gardant la garde devant elle, sautillant comme une véritable boxeuse. Elle en avait même carrément l’allure avec son petit short, sa brassière et sa queue de cheval. Pourquoi tout le monde s’en prenait à elle ? Elle n’était pas la seule à être désigné traître tout de même. Elle ne répondait pas tout de suite. "Pourquoi ? Pourquoi moi ?" Très bonne question. Elle haussait les épaules à nouveau.  « On te connaissait pas, on ne savait pas à quoi tu ressemblais, c’était un choix par défaut. On a juste fait ce que la production nous a demandé, désigner deux personnes. » répondait-elle sur un ton étrangement calme et sincère. Elle l’aimait bien à la petite Zola. C’était dommage. Sans le vouloir vraiment, elle venait ponctuer sa phrase d’une tentative de coup.

 

"Je veux bien te croire mais ça fait toujours de la peine de voir que quelqu'un que tu aimes bien a voulu ta sortie." Zola allait faire comme tous les autres. Parce que blâmer une petite blonde c’était bien mieux pour sa peau que s’en prendre à un Cosmas ou à un Sandro. Forcément c’était des hommes eux. Ils faisaient plus peur eux. Jaileen était parfaitement en mesure de comprendre ce que pouvait ressentir Zola, mais comme elle lui avait dit un petit peu plus tôt, elle ne la connaissait pas lors de cette décision. Elle ne savait pas à quoi elle pouvait ressembler et encore moins deviner si elle allait s’entendre ou non avec cette personne une fois à l’intérieur du nid. L’anglaise venait parer un coup de son interlocutrice, répondant gentiment, mais tout de même un petit peu sèchement, histoire de lui faire comprendre qu’elle ne devait pas la frapper un petit peu trop fort à cause de cette histoire de rôle parce que sinon ça risquait de mal se passer. Elle n’était pas non plus commode la petite Jaileen. Elle avait son petit caractère. "Et puis, là tu les connais, oui, tu les connais tous. Ça te fait rien de les nominer d'office chaque semaine, hein ?" Toujours la même rengaine. Elle commençait à connaître cette question par cœur. La demoiselle haussait brièvement les épaules, ne quittant pas les poings de sa camarade des yeux.  « Bien évidemment que cela me fait quelque chose, mais je n’ai pas le choix. On nous demande de faire un choix et nous sommes obligés de le faire. On s’occupe de ça en fonction de ce qui semble le mieux pour nous. C’est un cadeau empoisonné et comme tous les cadeaux il faut l’accepter avec ses bons comme ses mauvais côtés. » Le moment où les traîtres nominaient l’un des candidats n’était jamais une partie de plaisir. Finalement, Zola s’arrêtait de bouger et immobile, voilà qu’elle venait prendre la parole. "J'suis désolée, désolée de t'en vouloir." C’était comme un poignard qui venait transpercer le cœur de la petite anglaise. Elle fronçait très légèrement les sourcils, avant de baisser les yeux et de dire :  « Et moi, j’suis désolé pour t’avoir mise en danger et … pour toutes les choses qu’ils est susceptibles de t’arriver par la suite à cause des traîtres. » Jaileen était sincère. Elle appréciait la jeune femme. Vraiment.

"Allez, excuses acceptées !" Beh ouai, que voulez-vous, deux blondes ça ne peut pas rester fâcher bien longtemps. Zola s’approchait de sa camarade pour lui faire un bisou sur la joue. Jaileen en profitait pour la prendre dans ses bras et lui faire un câlin. L’anglaise l’aimait bien à la petite française, c’était peut-être le début d’une jolie petite amitié. Elle n’en savait rien, mais en tout cas elle l’aimait bien. Souriante, Emile se remettait à sautiller dans tous les sens histoire de montrer que le combat n’était pas encore terminé pour autant. "Bon, c'est bien gentil mais le combat n'est pas fini pour autant !" Le sourire jusqu’aux oreilles, la grande blonde se remettait en position de combat. Les deux jeunes femmes semblaient prêtes à tout pour remporter ce petit duel. L’une comme l’autre voulait s’imposer comme LA blonde du nid d’amour. Jaileen était persuadé que c’était elle et puis voilà. Et puis là, Zola se ramassait comme jamais. "Aiiiie !!" L’anglaise accompagnait sa camarade dans un fou rire mémorable. Elle était pliée en deux. Elle en avait mal au ventre. Finalement, elle s’approchait de sa camarade pour lui tendre sa main et à ce moment-là, la petite musique du baiser faisait son apparition. Jaileen regardait sa camarade avec un air plutôt embarrassé. « Désolé. » Et sans se faire prier, voilà que la londonienne venait déposer ses lèvres brièvement sur celles de sa camarade. Ce qu’elle ne ferait pas pour Cupidon.