oliver
Alors que tous les candidats vaquaient à leur activité nocturne, certainement dormir pour la majorité d'entre eux, Valeri se rendit dans la cuisine. Afin de se préparer de quoi s'abreuver juste avant de s'endormir. La potion de Valeri comme il dit. Il en profita alors pour appuyer sur l'interrupteur, afin d'éclairer cette grande pièce. Alors qu'il s'approcha de l'établis, il put constater avec aberration le capharnaüm crée par ses camarades. Entre la vaisselle qui s'était accumulé dans l'évier, et les poubelles débordantes... il avait cru qu'une tornade était passée par là. Il leva les yeux en l'air. Qu'il ne compte pas sur lui pour nettoyer une nouvelle fois ce foutoir. Il avait déjà dû s'affairer au nettoyage des toilettes, la semaine passée. Il lâcha un soupir, avant d'ouvrir le placard pour y prendre une tasse. Il n'allait pas s'empêcher de s'offrir un petit plaisir avant de s'endormir, sa petite potion. Apparemment, ça marchait vraiment puisque dés qu'il la prenait, ses problèmes de sommeil s'envolèrent. Oh, c'était peut-être psychologique -ou psychique- cette histoire de sommeil retrouvé. Enfin soit. Tant dit qu'il mit de l'eau à bouillir dans une casserole, il chercha dans un autre placard la fameuse tisane de valeriane. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'il ouvrit le placard et... Il fronça durement les sourcils, avant de s'exclamer. « Eh ! Mais ! » réussit-il alors de s'exclamer. Il était presque sûr qu'elle se trouvait dans ce placard-ci, cette tisane. Il se mit alors chercher dans un autre placard, puis un autre... jusqu'à entendre des pas venir en direction de la porte d'entrée. Trop concentré dans sa recherche, il ne prit pas la peine de se retourner... enfin si, après quelques minutes de vaine recherche, il se tourna vers ce nouveau venu. Oliver. Il connaissait son prénom, mais... en fait, il ne connaissait que ça de lui. « Salut ! ». Enfin bonsoir. C'est la même chose, salut, bonsoir. « Hé dit, tu n'sais pas où elles sont passées, les tisanes, par hasard ? Elles étaient là... mais elles ont disparu. » lui demanda-t-il alors, en pointant du bout du doigt le fameux placard qui devait contenir les boîtes. Peut-être que ce garçon le savait lui. Ou peut-être pas. Il ne savait pas, il ne savait rien de toute façon. Il ne savait ni où les tisanes étaient passées, ni qui était à l'origine de ce bordel monumental dans la cuisine.  

Il est rare que ça m’arrive, mais ici, je vous dirais que plus rien ne me surprend. Mon corps subit des changements d’habitudes et sa réponse n’est pas toujours très positive. J’ai parfois des crises de fatigue, et à d’autres moment, un trou sans fond qui se créer dans mon estomac et qui me donne une fin de loup, peu importe l’heure ou l’endroit où je me trouve. C’est précisément dans le deuxième cas que je me retrouve présentement, en plein cœur de la nuit. Mon ventre fait entendre son cri. Heureusement que je suis seul dans mon lit, sinon, je suis persuadé que Thelma se serait posé des questions. Ça l’aurait peut-être même effrayée, qui sait. Avec cette chambre, on s’attend à tout, de toute façon. Découragé, je décide de sortir du lit pour aller rejoindre le réfectoire, vêtu de mon unique pyjama et de sandales de plage – en mode relax, quoi. Dès que j’y pénètre, je remarque le capharnaüm qui y règne : incroyable! On dirait qu’une tornade à fait son bout de chemin dans la pièce. Je soupire, ce qui alerte de ma présence le candidat présent sur place.  « Salut ! » Tiens, je ne l’avais pas vu, lui. «  Hey! » que je lui réponds en retour. Il semble désemparé. Il ne me faut que quelque secondes pour en connaître la raison. « Hé dit, tu n’sais pas où elles sont passés, les tisanes, par hasard ? Elles étaient là… mais elles ont disparu. » Mon regard suit sa main le placard qu’il m’indique. Aucune trace de ces tisanes. « C’est quand même pas toi qui est responsable de ce bordel, j’espère? » fis-je tout de même comme remarque à mon camarade. Était-il si désespéré qu’il lui avait fallu tourner la pièce à l’envers pour retrouver ces précieuses? J’en doutais, mais tout de même. « Je ne sais pas où elles sont, mais peut-être qu’en fouillant un peu, tu les retrouveras. Cette mauvaise habitude, aussi, de ne pas remettre les choses à leur place… » Ça me compliquait sérieusement la vie quand venait le temps de cuisiner, je ne vous dis pas. « Je t’aide ? » Je risquais, par la même occasion, de mettre un peu d’ordre dans ce chaos. Impossible de me faire en un encas dans ces conditions.

Oliver, c'était son prénom. A vrai dire, il n'en était pas certain. Valeri n'était pas le genre de garçon à avoir une grand mémoire, surtout lorsqu'il s'agissait de retenir des prénoms. Son quotidien était bercé par des inconnus, dont leur prénom était 'homme' ou 'femme', ou tout simplement 'inconnu'. Il côtoyait des inconnus, dont il ne savait pas le prénom. Un détail qui ne le souciait guère. Il l'avait un peu voulu, en désirant être artiste de rue. Certaines personnes avaient retenu son attention, alors forcément, il avait retenu leur prénom. D'autres étaient encore des inconnus. Il profita alors de lui demander s'il ne savait pas par hasard où les tisanes avaient été déplacées. Valeri en mettrait sa main à couper sur la place originelle des boîtes. Elles étaient là, et pas ailleurs. Quelqu'un avait certainement dû les déplacer, trouvant ça malin. Il y avait bien une chose que Valeri détestait lorsqu'il se trouvait en cuisine, c'était bien de ne pas retrouver les éléments à leur place. Chaque chose avait sa place dans la cuisine et ne pas être changé. Ce garçon lui demanda alors si c'était lui qui était responsable de ce bordel. Valeri remua doucement la tête. « C'était ma seconde question, ça. J'allais te demander si tu ne savais pas, par hasard, qui était l'auteur de ce capharnaüm dantesque ! » lança-t-il alors, un brin blasé à l'idée de voir l'état de cette cuisine. En attendant, lui non plus ne savait pas où elles étaient. En fouillant, il les retrouvera certainement... oh oui, peut-être. Il l'espérait tout du moins. Valeri hocha alors la tête. Son interlocuteur ajouta un petit commentaire qui ne manqua pas de le faire sourire légèrement. Enfin... il espérait que ce ne soit pas lui qu'il pointait du doigt avec ces dires-ci. Ah non. Valeri remettait toujours les choses à leur place, surtout en cuisine. Ailleurs aussi -sauf quand l'envie lui prenait de faire une petite farce à ses pairs (rassurez-vous ce n'est pas ici que ça arrivera.).  Une chose était certaine, celle (ou celui) qui était à l'origine de tout ceci entendrait parler du biélorusse. Oh ça oui ! Il lui proposa alors son aide. C'était gentil. « Pour le coup, ce ne serait pas de refus... » avoua-t-il alors. Il n'était pas du genre à accepter l'aide de n'importe quel quidam, mais là, il était quelque peu forcé. Au moins à deux, ils retrouveront peut-être ses tisanes disparues. Il avait espoir et foi de les retrouver, malgré ce bordel monstre.

C’est bien la dernière des choses sur laquelle j’avais envie de tomber en ce moment : une cuisine en désordre. Mon calvaire personnel. Au bistro, j’étais impitoyable à ce sujet : mes assistants devaient TOUJOURS garder leur espace de travail propre, sous peine d’être réprimander. Je ne tolérais pas le désordre, et ils l’apprenaient bien vite à leur dépend. Ici, et même chez moi, c’était différent, mais tout de même, il y avait certaines limites à ne pas dépasser. Ce dont nos camarades n’avaient pas conscience, visiblement. L’état du réfectoire me laissait las et découragé. C’était donc ça, vivre en communauté. Et bien, ça ne me plaisait pas tant, finalement. Chez moi, j’assumais le bordel que je créais car c’était ma faute, et seulement la mienne. Je n’imposais jamais ça aux autres de cette façon. Visiblement, Valeri était de mon avis sur la question. « C’était ma seconde question, ça. J’allais te demander si tu ne savais pas, par hasard, qui était l’auteur de ce capharnaüm danteste ! » Ce n’était pas lui, je m’en étais douté avec raison. Maintenant, ça ne nous aidait pas d’avantage. Le chaos régnait toujours dans la pièce, et ces tisanes étaient toujours portées disparues. Je fis un commentaire sur les mauvaises habitudes des autres candidats – ou sur les gens, en général – qui ne visait pas tant mon voisin. Non, je réfléchissais seulement à voix haute. Seulement, ayant découvert la pièce dans cet état spectaculaire, il m’était désormais impossible de partir d’ici sans ranger. Je risquais d’avoir ça sur la conscience. Et puis, qui serait assez généreux de son temps pour accepter de tout nettoyer derrière les autres, hein, sinon moi. Du coup, je proposais mon aide à Valeri. «  Pour le coup, ce ne serait pas de refus… »  D’un signe de tête, je conclus cette entente, et me rendis derrière le comptoir afin de remettre à sa place ce qui trainait ici et là sur le plan de travail. Ça serait déjà ça de fait. « Aussi bien joindre l’utile à l’agréable… » laissais-je savoir à l’attention du candidat, alors que je m’affairais à la tâche, le tout avec une petite pointe d’ironie. Je pense qu’il pouvait comprendre mon dégoût de cette faucheuse situation.

Ce garçon avait peut-être connaissance de l'initiateur de ce bordel monstre. Ou peut-être pas, à vrai dire. Qu'importe, l'espoir faisait vivre. Une chose était certaine ce n'était ni Oliver, ni lui. Il pouvait toujours spéculateur au sujet de l'auteur de ce crime. Ca pouvait être Sandro, tout comme Seth ou encore Monroe. Monroe et Sandro, ensemble. Ou encore Zola. Ou Charles-Emmanuel, ou peut-être Sega. Il ne voyait pas ses autres camarades être aussi désordonnés et sans propreté que ça. Personne ne saura qui était à l'origine de ça. Il est évident que si Valeri n'avait pas eu envie de se faire une tisane, jamais il n'aurait découvert ce désastre, cette hécatombe. Ainsi Oliver lui proposa son aide. Le jeune biélorusse ne refusa pas ce coup de main qui pouvait lui être précieux dans sa quête.Son interlocuteur ne perdit pas d'ailleurs de temps pour tenter de remettre un brin d'ordre dans cette cuisine. Autant joindre l'utile à l'agréable, lança-t-il alors. Un léger sourire tenta de se dessiner sur ses lèvres. Il aurait pu s'en abstenir de ça. Après le nettoyage des toilettes, c'était à présent la cuisine dont il devait ajouter à liste des tâches. A croire qu'il était devenu bien trop généreux pour consacrer de son temps au ménage. C'était sûrement ça la vie en communauté. Cette vie-là, il ne l'avait jamais vécu... et jamais, il ne sera en collocation après cette expérience-là. Lui n'était pas vraiment fait pour ça. Il était un loup solitaire, une âme vagabonde. Malgré ça, il tentait de faire des efforts pour faire parler de lui le moins possible.. enfin, on parlait certainement de lui, mais ce n'était sûrement pas pour dire qu'il n'était pas propre, désordonné, etc. Il avait son bordel à lui, certes, dans son dressing... mais il n'allait pas coloniser d'autres pièces avec son désordre. Valeri tenta, quant à lui, de remettre un peu d'ordre dans les placards. Remettant à leur place initiale chaque élément. Peut-être qu'en procédant de la sorte, il retrouvera ces tisanes. Ou peut-être pas, il ne savait pas vraiment. Alors qu'Oliver s'affairait toujours au rangement, Valeri vint lui prêter main forte en déployant un sac poubelle. La poubelle était remplie à raz-bord, un nouveau sac serait plus judicieux. « Je me croirais dans une porcherie. Et encore, même les cochons sont plus propres que ça. » ne put-il s'empêcher de commenter. Il en ria doucement, mais pas méchamment... enfin un petit peu. Enfin, il vivait plutôt ces camarades qui avait été à l'origine de ce capharnaüm plutôt que son interlocuteur.