Cette histoire d’équipe, de dilemmes et compagnie suintait mauvais pour le jeune biélorusse, au début du jeu. Sully avait été privé d’une rencontre avec Lena par l’équipe adverse. Quant à Valeri, il espérait bien sur la générosité de ses compagnons d’équipe d’une matinée pour lui permettre cette même rencontre. Certains semblaient sceptiques. Question d’argent, et compagnie. Valeri s’en contrefichait de l’argent pour le coup. Il était question de Lena, pas de Pierre, Paul ou de je ne sais qui. Alors pour Lena, il avait été même prêt à liquider toute sa cagnotte pour la revoir. Il avait légitimement proposé à ce qu’ils puisent une grande partie de l’argent à récolter dans son argent. Ils pouvaient prendre tout, s’ils le voulaient. Tant qu’ils lui permettaient d’obtenir cette rencontre.  Cette rencontre avec Lena. Voilà maintenant plus de deux semaines qu’elle l’avait quitté, qu’elle avait quitté le nid. Le jeu. Voilà maintenant deux semaines qu’il devait vivre avec cette absence. Valeri avait finalement remercié ses camarades. Il pouvait bien faire ça. De les remercier pour ça. Après tout, ils auraient pu s’opposer et accepter l’argent que Cupidon leur avait proposé – il avait bien compris que l’argent comptait énormément pour de nombreux d’entre eux. Il en faisait partis, certes.  Mais là, il était question de Lena. Alors il s’en foutait de son argent, de sa cagnotte. Finalement, il avait obtenu cette rencontre. Il n’en revenait toujours pas. Alors, il attendait avec une certaine hâte cette rencontre. A la fin du prime, lorsqu’on l’interpella pour rejoindre le SAS, il fut un premier temps surpris. Avant finalement comprendre qu’il était question de sa rencontre avec  Lena. Elle allait avoir lieu, maintenant. Tout de suite. Il s’en frottait les mains. Vous savez l’un de ces gestes qui pouvait trahir une trop forte impatience. Oh oui. Impatient, il l’était. Impatient de la retrouver. De la revoir. De pouvoir lui reparler. Il entra finalement dans la petite pièce cosy.

Son regard n’eut guère mis de temps pour trouver la jeune femme. Sa voix retentit dans toute la pièce, et un large sourire s’épris des lèvres de Valeri. Il ne savait pas s’il était, tout simplement, heureux de la revoir, de l’avoir sous ses propres yeux en chair ou en os, ou heureux de la savoir tout aussi enthousiaste que lui à l’idée de cette rencontre. Il y avait un peu des deux, certainement. Beaucoup des deux, même. Il la serra un long moment dans ses bras. Ce contact, ce toucher. Il lui avait manqué. Terriblement. Elle lui demanda alors s’il allait bien. Il hocha instinctivement la tête. Elle lui fit alors une remarque qu’il ne manqua pas de le faire sourire – ou rire un peu. Parait-il qu’il avait perdu du poids. Oh ? Il faut dire qu’il n’était pas du genre à surveiller sa balance. Alors si Lena disait qu’il avait perdu un peu de poids, c’était qu’il devait y avoir une part de vérité dedans. « Je vais bien, oui. Je vais même mieux maintenant que je te vois. » ne manqua-t-il pas de lui faire mieux. Oui. Il allait mieux maintenant qu’il avait eu la chance de la revoir. Il comptait bien profiter de ce moment. « Et toi ? J’espère que tu vas bien aussi. ». Elle lui demanda alors des nouvelles de Sully, ce qui était légitime puisqu’il était son beau-frère et de Sun-Hi. Comment allaient-ils ? « Ils vont bien, enfin à ce que j’en sais ! ». Oui, parce qu’il n’était pas du genre fourré h vingt-quatre avec eux. Non. Alors de ce qu’il avait pu voir de ces camarades, ils allaient bien. Très bien, certainement. « Je n’y manquerai. Si tu veux que je passe un petit mot à Sully, je peux être le messager, si tu veux. Je sais que tu aurais voulu le revoir, lui aussi. Peut-être même plus que moi, ce qui est légitime en soi. ». Il ne faudra pas qu’il oublie à la sortie du SAS d’embrasser Sun-Hi et…. Sully. Même s’il avait du mal s’imaginer entrain d’embrasser l’homme. Pour le rester, il lui paraissait normal qu’elle ait plus voulu revoir Sully que Valeri. Par exemple, ils auraient pu parler de Dean, et compagnie. Enfin parler de choses qu’elle ne pouvait pas faire avec Valeri, certainement. Il fallait qu’il remercie Ismène aussi. Il est vrai qu’elle avait été ‘gentille’ – peut-être même trop gentille – sur le coup, à vouloir liquider presque toute sa cagnotte pour ça. Au fond, Valeri s’y était opposé même s’il s’était fait silencieux. Autant laisser le chef qui s’était entiché de cette nana gérer la situation. Il hocha alors vaguement la tête. Il tâcherait s’en souvenir. Il aurait dû apporter un bout de papier avec lui, pour noter tout ce qu’il devait faire à la fin de cette rencontre. Mais promis, il tâcherait faire des efforts…
Elle lui demanda alors ce qu’il avait de beau à lui raconter. Oulah. « Si tu veux savoir ce qu’il se passe exactement au sein du nid, entre X ou Y, je crois que je suis la mauvaise personne pour te colporter toutes cette anecdotes exclusives… » énonca-t-il, en tentant d’en rire vainement. Il était certainement que si elle voulait ce qu’il se passait entre les différents candidats, Valeri n’était pas la personne la mieux placée. Tout simplement parce que depuis un certain temps, il semblait être un peu en retrait des autres. Sûrement parce que le départ de Lena lui avait été trop douloureux. « …Enfin, on tente d’enterrer la hache de guerre une bonne fois pour toute avec Sully. » lui confia-t-il, finalement. Et ça, ça devrait certainement faire plaisir à la jeune femme puisqu’après tout, cela faisait partis de ces volontés. Oui. Elle avait été désireuse que les deux jeunes hommes deviennent (bons) amis. « Et tu me manques. Tu me manques terriblement. » reprit-il, en déposant ses lèvres sur la joue de la jeune femme. Il ne pouvait pas lui cacher ce fait. Le fait qu’elle lui manquait terriblement. Elle avait été son repère au sein de ce nid, au cœur de cette aventure. Et du jour au lendemain, son repère s’était envolé. En miettes. La jeune femme se disait être contente. Tellement contente. Contente qu’ils l’aient laissé le voir. « Moi aussi… ». Il ne pensait même pas que la production lui aurait permis de revoir la danoise. « …Enfin, ça nous a coûté de l’argent cette histoire. ». Enfin, elle avait dû assister à la scène, tout comme lui. Enfin elle en spectateur, lui en acteur de cette scène. « Enfin, je m’en fiche de cette argent, tant qu’ils me laissaient te voir. ». Et là-dessus, il ne pouvait pas nier la générosité de ses partenaires.

Il semblerait que Lena allait bien. Très bien, même. C’était tout du moins ce que l’enthousiasme dans sa voix et ses quelques mots usités pouvaient laisser entendre. Elle allait bien. Valeri était quelque peu soulagé de savoir qu’elle allait bien. Il en était rassuré. Très rassuré. Après tout, depuis son départ, il ne pouvait plus se soucier d’elle, ni de personne d’autres. Oui. Il la rassura sur l’état de Sully et de Sun-Hi – même si pour cette dernière, il fallait mettre ses propos avec un point d’interrogation. Pour la suite, Valeri était prêt à jouer le messager. Il n’était pas certain de réussir à cent pour cent cette mission, mais il y tâcherait de s’y appliquer du mieux qu’il pouvait. Il faudrait qu’il réussisse à orthographier les mots mentalement et à s’en souvenir. Oui. Il fera du mieux qu’il pouvait. Ainsi, il devait lui dire qu’il lui manquait, que Dean était fier de lui, et il y avait un truc en rapport avec Ismène et lui. Il n’était pas certain d’avoir très bien compris tous les mots articulés, mais il tâcherait s’en souvenir. Il hocha alors la tête. « Je tâcherai lui dire tout ça… ». Oui. Il tâchera lui dire tout ça. Ça faisait beaucoup de mots à se remémorer. Il ferait de son mieux, malgré tout. Evidemment, ça lui vaudra certainement une remarque de la part de l’américain, mais tant pis. Il n’était plus à une remarque prête, à présent. Pour la suite, Valeri ne savait pas trop quoi lui raconter. Après tout, il n’était pas le mieux placer pour lui colporter des ragots, des affinités et toutes ces choses-là. Il faut dire que ces derniers temps, Valeri était à l’écart de tout ça, des autres, etc. Oui. Il n’était pas rare de le retrouver seul, dans un coin, assis à cogiter. Et là-dedans, ça cogite, ça cogite, ça cogite. Peut-être un peu trop même. Ah. Mais non. Non, ce n’était pas ce qu’elle voulait lui dire. Elle parlait de son côté. Il haussa légèrement les épaules, dans un premier temps. Il faut dire qu’il n’y avait pas grand-chose à raconter à son sujet… il n’y avait même rien d’intéressant à raconter. Oui. Enfin, c’était ainsi qu’il concevait les choses. « Ah… oh bah, tu sais il ne passe pas grand-chose de mon côté, hein… je prends les choses comme elles viennent. » souffla-t-il Puis il lui fit part de ses ‘efforts’ avec Sully. En effet, ils avaient comme projet d’enterrer la hache de guerre. Ce sera certainement long et laborieux. Arf. En attendant, cette nouvelle semblait satisfaire la danoise. Après tout, elle lui avait confié de vive voix, espérer qu’ils deviendraient (bons) amis. C’était super, selon elle. Super, ce n’était peut-être pas le mot approprié, mais si c’était ainsi que la jeune femme concevait la chose… Elle ajouta qu’ils étaient géniaux. Elle avait toujours su qu’ils allaient bien s’entendre, c’était ce qu’elle venait de lui dire. Là, il n’avait rien inventé. Un léger rictus se dessina alors sur ses lèvres. « Ce n’est pas dit que notre bon entente perdure… » reprit-il, en en riant légèrement. Mieux vaut en rire que d’en pleurer, comme dirait l’autre. Oui. Certainement. Il se doutait bien que cette bon entente avec Sully ne durera pas des jours, ni des semaines, d’ailleurs. Sûrement parce qu’une discorde viendra semer la pagaille entre eux, une nouvelle fois. Valeri en vint à lui avouer qu’elle lui manquait. Qu’elle lui manquait terriblement. Oh ça oui. Il ne pouvait pas le nier, ni refouler ce manque quotidien. Lena disait qu’il lui manquait aussi. Il lui manquait beaucoup. Beaucoup beaucoup, même. Oh, ça en faisait des beaucoup. Un petit sourire un brin gêné se peignit alors sur les lèvres du jeune biélorusse. Elle ajouta alors qu’il était ‘tout beau’. Il était tout beau comme d’habitude. Oh ? Un léger frisson parcourut son échine lorsqu’il sentit le doigt de la jeune femme se poser sur son visage. Un mince sourire étira ses lèvres. Il passait même très bien à la télé, selon Lena. « Oh, vraiment ? » souffla-t-il. Il pouvait donc se rassurer, il n’était pas moins télégénique qu’un autre. Un petit air grave colora le visage de la jeune femme. Ce petit air qu’il appréhendait un peu. Il devait lui promettre de ne pas se laisser avoir. Il cligna des yeux sans un mot. Il ne comprenait pas vraiment ce qu’elle voulait lui dire par-là. Ne pas se laisser avoir ? Comme si quelqu’un lui voulait du mal, au sein de ce nid. Il entrouvrit légèrement la bouche. « Je te promets, je ferai attention. Mais… il n’y a pas de raison qu’il m’arrive quoique ce soit, ici… non ? » réussit-il alors à articuler. Il vint alors caresser la joue de la jeune femme. Un bref geste qui se voulait rassurant. « Mais, je te le promets. » reprit-il.

Il n’y avait pas grand-chose à raconter au sujet de Valeri, au sein de cette aventure. Tout du moins, c’était ce qu’il pensait. Il voyait les choses ainsi. Que pouvait-il bien lui raconter ? Comment se passer son aventure ? Si ce n’est qu’il se morfondait un peu plus chaque jour dans sa solitude, tout allait bien. Oui. Ah si. Il pouvait bien lui faire part de son évolution avec Sully, par exemple. Après tout, ça la concernait un peu ça. En effet, elle les voyait bien amis, par exemple. Certes, ils avaient encore beaucoup à travailler pour y parvenir. Ils y arriveront… ou peut-être pas. Ils avaient notamment pris la résolution de ne plus évoquer la jeune femme dans leur conversation. Tout simplement parce qu’elle était source de discorde et de mauvaises ententes. Ce n’était pas tant la jeune femme, le problème, mais leur point de vue sur la relation que Valeri pouvait en entretenir avec elle. Ou plutôt ce qu’il pouvait ressentir à son égard. Sully s’était entêté de penser que son raisonnement était le plus correct. D’ailleurs, le jeune biélorusse ne manqua pas de lui confier que cette bonne entente ne durera peut-être pas. Ce n’était qu’un pressentiment, à vrai dire. Peut-être se trompait-il. Il ne devait d’ailleurs pas dire ça. Ah ? Il hocha alors vaguement la tête. Il est vrai qu’en y mettant, tous les deux, du sien, ils parviendront à cet objectif commun. Celui d’être ‘amis’, ou tout du moins d’être un semblant d’amis. Ils parviendront peut-être, avec le temps. Avec beaucoup de temps. Par la suite, Valeri lui avoua qu’elle lui manquait. Qu’elle lui manquait terriblement. Et en cela, il n’exagérait rien. Non. Oh ça non. Quant à Lena, elle lui confia qu’il était tout beau, et surtout qu’il passait très bien à la télé. Cette remarque ne manqua pas de le faire sourire. Un sourire à demi-teinte. Mi-gêné, mi-amusé. Parait-il qu’il devait en être fier. Être fier de bien passer à la télé. Ce n’était pas donné à tout le monde, dit-elle. « Je n’en doute pas ! » renchérit-il. Même s’il avait quelques doutes, malgré tout. Après tout, certains ne devaient pas être du même avis que la jeune femme. Allez savoir. On ne savait jamais vraiment l’avis des personnes. Par la suite, Lena lui demanda de faire attention. Ou il serait plus correcte de dire qu’elle lui demandait qu’il lui promette de faire attention. Il lui promit, oui. De faire attention, même s’il doutait qu’il y avait un ‘danger’ présent pour lui au sein du nid. Il devait faire attention. Elle lui avait dit de faire attention de ne pas se laisser avoir. Se laisser avoir par quoi ? Ou plutôt par qui. Il se doutait bien qu’il était question d’une personne, ou peut-être d’un groupe de personnes, qui pourrait lui vouloir du mal. Oh, mais qui lui voudrait du mal ? Enfin… malgré toutes ces interrogations, il tenta de la rassurer. D’un geste, puis de quelques mots. Oui. Il fera attention. Il lui promettait. Maintenant, il sera sur ses gardes vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il resta alors silencieux, l’écoutant sagement, lorsqu’elle reprit la parole. Elle parlait du retour à la vie normale. Que ce retour permettait d’ouvrir les yeux sur certaines choses… C’était de cette façon que l’on commençait à prendre conscience de ce que l’on ignorait. Il voulait bien la croire. Après tout, elle était passée par-là… Alors si elle lui disait de se méfier, de faire attention, si elle évoquait « Je veux bien te croire… » souffla-t-il. « … Mais tu as vu quelque-chose qui t’as laissé penser que je devais faire attention ? » lui demanda-t-il, toujours un brin intrigué par cette mise en garde. Lena n’allait peut-être pas lui en dire plus, il ne lui en voudrait pas. Mais il se doutait bien que la jeune femme n’était pas du genre à imaginer le pire, n’importe où et n’importe quand. Il devait bien y avoir une raison. « Ta sortie n’a pas été trop dur, j’espère… ça me fait peur moi, l’idée, de sortir d’ici à un moment donné » lui confia-t-il.

Lena semblait l’avoir mis en garde. En garde de quoi ? De qui ? Il ne savait pas. Elle lui avait fait promettre de faire attention. Attention à lui. Attention de ne pas se faire avoir. En soi, il ne voyait pas vraiment pourquoi elle le mettait en garde. Si elle disait ça, c’était certainement qu’elle avait dû remarquer quelque-chose, voir ou entendre quelque-chose, une conversation entre des personnes, ou bien les actes d’une personne. Il ne savait pas vraiment. A ce point-là, il ne faisait que de spéculer. Oui, voilà. Il spéculait, il imaginait… voilà tout. Elle hocha alors la tête. Une curiosité avide se peignit sur le visage du jeune biélorusse. Evidemment. Evidemment, il voulait en savoir plus au sujet de cette mise en garde, au sujet des craintes de la jeune femme. Sa curiosité était légitime puisqu’il était question de lui. Elle se contenta alors d’un hochement de tête. Un hochement de tête, et c’est tout. Elle disait préférait se tromper. Oui. Peut-être se trompait-elle après tout. Puisque, lui, il ne voyait aucun danger environnant au sein de ce son nid. Il se contenta d’un mince sourire. Il hocha vaguement la tête. Il l’espérait tout autant qu’elle. Oui. Il l’espérait. Il espérait qu’elle se soit trompée, à ce sujet. Elle avait, d’ailleurs, très vaguement mentionné sa sortie. Comme quoi, elle avait pu prendre conscience de certaines choses. Il ne savait pas vraiment de quoi il s’agissait, mais il ne préférait pas l’interroger plus longtemps à ce sujet. Il lui demanda, alors, si sa sortie s’était bien passée ou non. Si elle avait été dure ou non, cette sortie. Il ne savait pas. Ca l’intriguait. Il espérait malgré tout que sa sortie se soit bien passée. Elle disait que c’était déconcertant, dehors. Oh ? Il faut dire qu’il était encore, ici, lui, et n’avait aucune idée de l’impact médiatique que cette saison pouvait avoir au sein du PAF. Elle se disait avoir été plébiscitée par les médias. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Valeri. Elle disait qu’à présent ça s’était calmé. Tant mieux. Enfin, c’était peut-être mieux ainsi, plus reposant certainement. « Le plus important est que ça s’est bien passé, puis tu as pu revoir Dean… » souffla-t-il. Lui, Valeri ne se voyait pas devoir gérer tout ça. Les médias, les interviews, et compagnie. Arf, qui sait. Personne ne s’occupera de lui à sa sortie, certainement. Après tout, depuis un certain temps, il s’était fait assez discret au sein du nid. Il ne faisait pas parler de lui. Il n’avait jamais fait parler de lui, à vrai dire. Il n’allait pas s’en plaindre de cette absence de médiation, lorsqu’il sortira d’ici dans quelques semaines. Ces quelques mots articulés par Valeri ne manquèrent pas de faire réagir vivement Lena. Elle semblait être désireuse de savoir. De savoir ce qui lui faisait peur. Et bien… Il expira un peu trop fortement. De quoi avait-il peur ? « Je m’inquiète peut-être pour rien… » souffla-t-il. Pourtant, Valeri n’était pas le genre de garçon à s’inquiéter pour quelque-chose. Pour rien, tout du moins. Non, ce n’était pas son genre. « …On se reverra, n’est-ce pas ? » lui demanda-t-il alors. Peut-être était-ce ça l’une de ses craintes. De ne pas revoir la jeune femme, après sa sortie. Il y avait de grande chance que ça arrive, mais il ne préférait ne pas imaginer. Oh non. Il ne voulait pas imaginer.

Evidemment, Valeri était curieux. Curieux et désireux de savoir comment la sortie de la jeune femme s’était déroulée. Il n’espérait qu’elle ne soit pas trop dure, trop difficile, trop pesante. Ainsi, elle n’avait juste été (un peu trop) plébiscitée par les médias. Sûrement comme chaque candidat qui était amené à être évincé du jeu, il ne savait pas, il imaginait. Oui, ça se passait peut-être comme ça pour tout le monde. Peut-être. Peut-être pas. Il ne savait pas. Pour le savoir, il devrait se retrouver dans cette situation… qui ne lui arrivera pas si rapidement, il l’espérait. Enfin, ça, ce n’était pas lui qui le déciderait, mais bien le public. Arf. Dans le cas, de Lena, cette sortie lui avait permis de revoir son fiancé, un certain Dean. Alors, c’était un mal pour un bien en soi. Elle disait alors que sans lui, elle aurait encore plus mal vécu son élimination. Chose que Valeri pouvait assez bien imaginer. Il avait trouvé son élimination injuste, surtout dont la façon qu’elle avait eue lieu. Lena n’avait pas mérité cette place et ce nouveau statut. Ce statut d’éliminé. Oh ça non. D’autres auraient certainement dû à sa place. Mais c’était ainsi. C’était le jeu. Quant à Valeri, sa sortie… il ne l’imaginait pas. Ou très mal. Très-très mal. Oui. Elle lui faisait même peur, à vrai dire. Il y avait plusieurs vecteurs qui laissaient naître chez lui une certaine inquiétude, même s’il voulait laisser paraître le contraire. Peut-être s’inquiétait-il pour rien. Oui, ce fut d’ailleurs ce qu’il venait de dire à la jeune femme. Il s’inquiétait pour rien. Ca sonnait comme une fabulation, mais Lena ne le remarquera très certainement pas. Après tout, il savait très bien jouer avec ses traits de caractère afin de se dessiner des personnages quelconques. C’était ça être mime, en fait. Ou presque. Il pourrait d’ailleurs parler longuement de son activité artistique, son activité de mime. C’était un peu la seule chose qui l’aidait à ne pas perdre pied dans son quotidien. Son seul échappatoire. Il vint alors lui demander s’ils allaient se revoir. Revoir ici ou ailleurs. Ici ou là. Là ou là-bas. Il l’espérait fortement et secrètement – même si c’en n’était plus un de secret, à présent. Ils allaient se revoir, n’est-ce pas. Mais oui… Non. En fait, non. C’était bien plus compliqué que ça. Evidemment. Il baissa alors la tête, comme pour ne pas cacher son semblant de peine. Il aurait aimé que tout soit plus simple. Oui. Que ce ne soit pas si difficile pour eux de se revoir à l’extérieur. « Je sais… » murmura-t-il. Restant finalement silencieux à la suite de cette brève réplique. Lena vint alors reprendre la parole. Disons alors qu’ils ne savaient pas de quoi l’avenir serait fait. Certes. Elle n’avait pas tort, mais il fallait être bien optimiste pour croire que l’avenir leur sera favorable. Lui, il n’y croyait pas vraiment. Il releva alors la tête, tentant vainement d’hocher la tête. « Si je suis encore dans le jeu, je peux toujours espérer… enfin… lorsque les anciens auront l’occasion de revenir… tu reviendras au moins, hein ? » reprit-il. Oui. Oui, elle reviendrait. Elle avait intérêt en tout cas. Oui, grand intérêt même. Il s’avançait peut-être un trop vite, en évoquant les semaines à venir, mais il avait envie de la savoir à ses côtés prochainement. Cette présente qui lui manquait tant à présent, au sein de ce nid. Cette absence dont il ne s’était toujours pas habitué. Il était devenu orphelin. Orphelin de ce nouveau repère qu’il avait réussi à se trouver.