sully
Il se faisait tard. Enfin tard ou non, il avait envie de se poser tranquille devant un film. Il ne faisait rien de mal en cela, il voulait juste passer un peu de temps. Il n’avait encore aucune idée du film en question, mais il trouvera. Il observa longuement les DVDs alignés, trouvant vainement son bonheur. Oh. Avec un peu de chance, il trouvera sur un film qu’il avait déjà visionné… enfin, Valeri n’était pas un grand amateur de films. Ces références filmographiques – français, tout du moins – s’arrêtaient aux Dîners de Cons, Bienvenue chez les Ch’tis (ou un connerie du genre, pour le coup, il n’était pas certain), la Soupe aux Choux, etc. Enfin, vous voyez le genre. Il se gratta le haut du front, fronçant de temps en temps à la lecture incompréhensible de certains films. Enfin, il lisait les mots, mais ne les comprenait pas vraiment. C’était un problème qu’il avait appris à faire face avec le temps. Finalement, il se redressa. Poussant un las soupir. Il se retourna vers l’entrée où il remarqua l’entrée discrète de Sully. « Hé mec, on se fait un porno ? » lança-t-il, un brin enjoué. Oh allez, il ne va pas dire non à ça quand même. Un léger ricana fusa entre les lèvres de Valeri. Qu’il se rassure, Valeri n’était pas très sérieux avec sa proposition… quoique. Il devait bien y avoir quelques films interdits au moins de dix-huit ans cachés dans un petit coin. Qui sait, il y en avait peut-être déjà qui les avait déjà visionnés. « Promis, je saurais rester sage et à ma place pendant le visionnage. » reprit-il. Son regard se posa sur sa bière, qu’il avait abandonnée quelques minutes plus tôt pour s’adonner à cette quête vaine. Son poignet vint rapidement trouver le chemin jusqu’à la bouteille et en but une gorgée. « Oh viens, on va se mater Emmanuelle. Tu connais comme film ? J’suis sûr qu’ils l’ont en DVD, là. » proposa-t-il.

Il est évident que Valeri n’aurait certainement pas fait cette proposition à n’importe quel candidat. Disons que là, c’était… Sully. Oh allez, il pouvait bien rire un peu quand même. Il est clair qu’il ne voyait pas l’américain être un fervent adepte de ce type de filmographie. Bien au contraire. Son truc à lui, ça devait être les comédies bien niaises ? Vous savez ces films soporifiques qui nous berçaient en une fraction de minutes. Il en était presque sûr, il pourrait en mettre sa main à couper… mais il ne le ferait pas – sûrement parce qu’il tenait un peu trop à sa main, par exemple. Les paroles articulées par le jeune homme ne le surpris guère. Ce n’était donc pas son genre de film. Tiens, donc. Parce que c’était le genre de film dont Valeri était friand, par hasard ? Bah voyons. Mais qu’il se rassure, Valeri saura se tenir et rester à sa place. Oui, oui, il sera (très) sage pendant le visionnage du film. Certes, il lui fera part de quelques-uns de ses commentaires dont il ne saurait mettre sous silence, mais ce ne sera rien de bien offensant. Ce fut d’ailleurs ce qu’il ne manqua pas de lui faire remarquer. Après quoi, il lui proposa de regarder Emmanuelle. Un classique de la filmographie érotique française. L’un des seuls dont Valeri en avait connaissance. D’ailleurs, Sully le connaissait et… il l’avait même déjà visionné. Le jeune biélorusse ne put contenir son rire à l’écoute de cette brève réplique. Il crut un instant à une ‘blague’ de la part de son camarade, un énoncé à mettre sous le joug de l’ironie… mais… ce n’était apparemment pas le cas. « Ouh, le coquinou ! » laissa-t-il s’échapper de sa bouche, ajoutant un petit air pervers. Le tout accompagné d’un bref clin d’œil. C’est décidé ce sera donc Emmanuelle. Il n’avait jamais eu l’occasion de le visionner… ou juste quelques brefs passages. Mais apparemment, Sully n’était pas désireux de le regarder une nouvelle fois. Il est chiant, ce garçon. Mais trop chiant, même. Valeri laissa s’échapper un soupir. Il ajouta quelques mots en plus. Valeri n’était pas très certain de tout comprendre. Enfin si. Un peu. Il évoquait un évanouissement, ou un truc du genre. Le jeune garçon fronça doucement les sourcils. « Tu me feras du bouche à bouche, ce n’est pas grave ça. » répliqua-t-il. Evidemment Valeri plaisantait, comme vous avez pu le remarquer (ou non). « Puis, on pourra se rincer l’œil comme ça ! Allez ! » reprit-il, avant de marquer un bref silence et de lui lancer un bref regard le suppliant à moitié. « Tu serais capable de vouloir regarder Barbie Casse-Noisette… » lança-t-il dans un soupir. Emmanuelle, ça fait quand même beaucoup plus rêver que Barbie, il n’y avait pas à redire. Personne ne pourrait avoir un nom aussi sensuel et suintant la pornographie classe qu’Emmanuelle. C’est dommage qu’il n’y en ait pas une au sein du jeu. Une « Emmanuelle ». Enfin une nana aussi ‘classe’ qu’Emmanuelle.