Je me suis levé tôt pour tout préparer. J'espère que j'aurai fini à temps pour ce soir. Je vérifie si je n'ai rien oublié. A tous les cas, c'est possible. Je ré-vérifie pour être bien sûr. Gâteau d'anniversaire, prêt. Cadeau, prêt. Lieu de rendez-vous trouvé. Je regarde ma montre. Non, j'ai encore le temps. Je me suis préparé un peu trop tôt pour le coup. Je gribouille sur un papier, un message pour Avalon qui dit que je lui donne rendez-vous sur le pont japonais, au jardin botanique vers minuit. Je le signe de mon nom avant de le déposer sur la table de chevet. A minuit, ce sera l'anniversaire de Avalon. Pour l'occasion, j'ai demandé à Monroe de me faire un gâteau de son cru. Quelque chose de simple, à l'image de l'irlandaise. Comme un gâteau au chocolat, par exemple. J'espère qu'elle aime le chocolat. J'essaie de ne pas trop de questions concernant le déroulement de la soirée. Je ne dois pas en faire trop non plus, au risque de tout gâcher. Restons simples, comme promis. Je fais avec les moyens du bord. En attendant, je m'occupe comme je peux. Je dîne en compagnie de quelques candidats en patientant tranquillement dans le réfectoire. Je suis un peu nerveux, mais ça va me passer. Je veux que cela soit parfait, peut-être un peu trop. A trop en vouloir faire, je prends le risque de tout faire capoter. Je fête rarement les anniversaires. Je ne sais pas si je suis dans la bonne voie. Je cesse de me poser des questions. Je verrai bien. Pour l'heure, je dois me préparer. J'espère qu'elle aura lu mon mot. En attendant, je termine les dernières préparations dans le salon de thé en mettant quelques ballons à droite et à gauche. J'ai mis du champagne au frais. Je crois que c'est bon. Je sors le gâteau que Monroe m'a gentiment préparé. J'y dépose des bougies que j'allume à l'aide d'un briquet. Je jette un coup d’œil à ma montre de nouveau. C'est l'heure. Je prends le gâteau doucement dans mes mains. Je marche lentement vers le pont. Elle est là. Comme prévue. Je souffle, soulagé. Il me reste plus que quelques mètres avant de la rejoindre. J'arrive face à elle et lui souris avec tendresse : - Joyeux anniversaire, Avalon. Je lui montre son gâteau, en espérant que cela lui plaise. Je dis en plaisantant : - Tu préfère que je te le chante, peut-être ? Vaut mieux pas que je chante. Je ne suis pas très doué. Je risque d'être ridicule, en plus de ça. Je risque légèrement et j'ajoute : - Mais ça sera à tes risques et périls. Je ne préfère pas tenter en fait. Je lui souris de nouveau. Les bougies vont bientôt s'éteindre. Elle doit les souffler tout de suite. Je lève les yeux vers elle et lui demande : - Souffle tes bougies. Je prie pour que les bougies ne s'éteignent pas avant, car je serai obligé de les rallumer. Le briquet se trouve dans le salon de thé.

Ce matin Enoch était déjà levé quand je me suis réveillé, en réalité je ne l'ai pas vu de la journée. J'ai simplement trouvé un mot sur la table de chevet. Il me demandait de le rejoindre à minuit sur le pont japonais. A minuit ? Oh, d'accord. Demain c'est mon anniversaire, c'est vrai. J'imagine que c'est pour ça. Je ne voudrais pas trop m'avancer non plus. Je continue ma journée normalement. J'ai hâte d'être ce soir tout de même, pas spécialement parce que ce sera mon anniversaire mais parce que j'ai hâte de retrouver Enoch. J'ai l'impression que la journée est plus longue comme les autres, je m'occupe comme je peux. Je me surprends même à lire un livre, ce n'est pas que je n'aime pas ça, mais je n'ai plus eu le temps pour ça ces dernières années. En réalité je ne l'ai pas terminé, je n'ai pas suffisamment de patience pour lire un livre en une seule fois. Le reste du temps je me suis baladé, j'ai mangé, discuté avec d'autres candidats. J'ai même fait la sieste après le dîner, j'avais peur de ne pas tenir le coup sinon. Je me connais après minuit je me fatigue facilement. Je me suis réveillée à l'heure, un peu avant même. J'ai attrapé une veste, et j'ai pris la direction du jardin botanique. J'étais peut-être un peu en avance, ou peut-être pas je ne sais pas, je ne porte pas de montre. J'attends simplement quelques minutes avant de voir quelques lumières s'approcher de moi, je distingue les traits d'Enoch. Il est adorable comme ça, avec son gâteau dans les mains. Il s'approche de moi, je lui souris avec tendresse. Il me souhaite un joyeux anniversaire. « Merci. » je souffle, touchée par cette intention. Il plaisante, me demandant si je veux qu'il le chante, je ris légèrement. « Non ça ira, je n'ai jamais beaucoup aimé cette chanson de toute manière. » Oh elle n'a rien de particulier, mais je ne trouve pas cela nécessaire. Je n'en ai pas besoin, je suis heureuse comme ça. Il me demande de souffler les bougies. « Il y en a le compte exact j'espère. » Non je m'en fiche, je plaisante. J'expire pour avoir plus de souffle, je fais un vœu aussi, c'est la tradition même si je n'y crois pas trop, et je souffle sur les bougies. Je dois m'y prendre à deux fois pour toutes les éteindre, mais ce n'est pas grave elles sont éteintes maintenant. « Je préférais quand elles étaient allumées, je ne te vois presque plus maintenant. » je souffle dans un léger rire. Je lui caresse la joue tendrement, je me grandis légèrement pour pouvoir l'embrasser sans faire tomber le gâteau. « Merci Enoch, je sais déjà qu'il sera plus heureux que l'année dernière. » Mon anniversaire, je parle. Je continue de lui sourire avec tendresse, j'apprécie tout ça, vraiment.

C'est le premier anniversaire que nous fêtons ensemble, en tant que couple. Cela a l'air niais dis comme ça, mais je n'ai jamais pu partager ce genre de moment avec qui que ce soit depuis des années déjà. C'est l'anniversaire de Avakib. Je veux que tout se déroule bien. Au moins, je n'ai pas fait tomber le gâteau. Je dois dire que Monroe m'a donné un sérieux coup de main. C'est elle qui a fait le gâteau. Sans même y goûter, je sais que ça sera un régal. J'arrive sur les lieux. Elle n'est pas encore là. Super. Il me reste quelques finitions, puis c'est tout. J'admire le résultat. Pas trop mauvais. J'aurai pu faire mieux si j'avais plus de matériels, mais bon. Je regarde ma montre. C'est l'heure. Je sors le gâteau délicatement de sa boîte. Je disperse les trente-quatre bougies sur la surface chocolatée. Je quitte le salon de thé en prenant mon temps. Je préfère être légèrement en retard que de tout faire tomber. J'aperçois sa silhouette au loin. Elle est venue. Je viens vers elle, en ne la quittant pas le gâteau des yeux. J'arrive à sa hauteur. Je lui souris avec beaucoup de tendresse. Joyeux anniversaire, lui dis-je. Peut-être qu'elle aurait préféré que je le lui chante. Je le lui propose en plaisantant sur mon incapacité à chanter. Je suis nul pour cela, donc je préfère m'abstenir. Cela n'a pas l'air de la gêner, en plus. Bien. Je n'ai pas à me rendre ridicule,  comme ça. - Moi non plus. Ce n'est pas mon préféré., répondis-je. Je ris légèrement de plus bel. Elle doit souffler ses bougies maintenant, avant que la cire fonde et que la lumière ne s'éteigne. Elle espère que le compte un bon. Je hoche la tête. - Bien sûre. Je sais combien tu es susceptible à propos de ton âge. Je la taquine un peu. Je ne me suis pas trompé sur son âge. Enfin, je pense. Elle souffle une première fois, puis une deuxième. Les bougies s'éteignent. Elle ne voit presque plus mon visage, dit-elle. Je n'ai pas le temps de répliquer que ses lèvres viennent toucher les miennes. Je frissonne. Je tente de rester bien droit, sinon le gâteau risque de me tomber des mains. Elle me remercie. Je n'arrête pas de lui sourire. Je vois qu'elle est heureuse. J'en ai le cœur qui bat à la chamade. C'est son sourire qui me fait toujours cet effet. Je murmure : - Je t'en prie. Je la prends par la main, tenant fermement le gâteau dans l'eau. Je lui annonce : - Ce n'est pas terminé. On se dirige vers le salon de thé. J'allume la lumière, dévoilant une pièce décorée de ballons en haut et parterre. Au centre, trône une bouteille de champagne et les coupes qui l'accompagnent. Je dépose le gâteau sur la table, je commence à le couper en part. Je prends une assiette que je lui tends. Je prends ma part également. On vient s'asseoir côte à côte. Je l'embrasse sur sa tempe, puis je viens goûter ses lèvres encore une fois que je prolonge, cette fois-ci. -  Alors, tu ne te sens pas trop vieille là ? Un léger rire s'échappe de mes lèvres.

C'est vrai que toute la journée j'ai eu hâte de retrouver Enoch. Les heures m'ont semblé plus longues. J'imagine que s'il m'a demandé de le rejoindre, c'est pour mon anniversaire. Si ce n'est pas le cas, je m'en moque, je veux simplement passer la soirée avec lui, peu importe le reste. L'heure est enfin arrivée, je peux aller le rejoindre. J'arrive sur le pont, j'attends à peine quelques minutes puis je le vois s'avancer vers moi. Il tient un gâteau dans ses mains. Un gâteau éclairé par les bougies qui trônent dessus, elles me permettent aussi de distinguer son visage dans la pénombre. Mon cœur bat plus vite. Je suis contente de le voir, et je suis aussi touchée par cette attention. Je suis heureuse, je souris, je ne peux pas m'en empêcher, je vois que lui aussi, tant mieux. Il me souhaite un joyeux anniversaire, me demandant si je ne veux pas qu'il me chante la chanson. Je n'y tiens pas particulièrement non, ce n'est pas sa chanson préféré me répond-il. Je ris légèrement à sa remarque. Il est maintenant l'heure pour moi de souffler mes bougies. Pour le taquiner je lui demande si le compte est bon. Il me dit que oui, il ajoute même que je suis susceptible à propos de mon âge. Je sais bien qu'il plaisante. « Et pourquoi est-ce que tu n'as pas enlevé quelques bougies pour me faire comprendre que je fais bien plus jeune que mon âge alors ? » je lui demande, sur le même ton. Je le taquine moi aussi, parce qu'après tout si je suis susceptible il aurait dû mettre moins de bougies. Trente-quatre, je commence à me faire vieille, mais très honnêtement je m'en fiche. Je souffle mes bougies, je dois m'y reprendre à deux fois pour parvenir à toutes les éteindre. Maintenant je ne le vois plus distinctement, ce n'est pas grave, j'en aurai tout le loisir après. Je l'embrasse légèrement, le remerciant une nouvelle fois. Sa main vient se glisser dans la sienne, il me dit que ce n'est pas terminé. On avance doucement jusqu'au salon de thé, il ne faudrait pas que le gâteau tombe. Il allume la lumière, et je vois des ballons, beaucoup de ballons. Mon sourire s'agrandit un peu plus. « C'est superbe. » je murmure. Au fond il n'a pas changé grand chose à la décoration, mais il a tout préparé pour moi, il a dû y passer du temps. Et je trouve que tout rend magnifiquement bien avec tous ces ballons, on devrait les y laisser tout le temps. Je suis d'autant plus touchée par tout ça. Je pense que je vais aimer mon anniversaire cette année. Au centre, une bouteille de champagne est disposée sur la table, avec deux coupes. On vient s'asseoir autour de la table, l'un à côté de l'autre. Il découpe le gâteau, me tendant une part. Ses lèvres se déposent sur ma tempe, puis sur mes lèvres, pour un baiser plus long. Je ferme les yeux un court instant, je tâche d'en profiter. Il me demande si je me sens vieille. Je ris. « Non, je me sens toujours incroyablement jeune. » Je suis d'humeur taquine, il me met de bonne humeur. Je ne me sens pas particulièrement jeune, ni vieille d'ailleurs. « Merci d'avoir préparé tout ça, ça me touche beaucoup. » que je lui dis en baissant les yeux. Rien que le fait d'y avoir pensé me fait plaisir. J'ai passé un anniversaire horrible l'année passée, je l'oublie peu à peu, grâce à lui. « Je te remercie beaucoup, tu peux le dire si tu en as marre. » Je continue de plaisanter légèrement, c'est vrai qu'en cinq minutes je lui ai déjà dit merci trois fois. Je le regarde avec tendresse, je me penche légèrement, mes lèvres venant goûter aux siennes une nouvelle fois. Les battements de mon cœur s'accélèrent, je suis tellement bien là.