C'est un peu facile de se dire que je serais mieux avec quelqu'un d'autre, d'autant que ce n'est pas du tout sûr. J'ai déjà eu des tas de petits amis, et le résultat est là, ce sont des ex à l'heure actuelle. Ils étaient assez différents de Sandro. Certains d'entre eux étaient même des filles. C'était rare mais bon, c'est arrivé. Quoi qu'il en soit, je n'y peux rien, c'est comme ça. C'est pour lui que je ressens tout ça, c'est avec lui que je me sens bien à l'heure actuelle. Je ne suis pas malheureuse, parce que j'ai beau être bizarre je ne suis pas stupide si j'étais malheureuse j'arrêterais toute suite. Enfin peut être pas toute suite mais je ne voudrais en aucun cas poursuivre notre relation. En tout cas je lui dis qu'il perd son temps que je suis amoureuse de lui et pas d'un autre. Je ne lâche pas ses yeux, comme pour y déceler un truc, et puis parce que j'aime me plonger dans son regard aussi. Il soupire, bon. « Je t’avais pourtant dit de ne pas tomber amoureuse. Ça serait bien si tu m’écoutais parfois. » Ce serait bien que je l'écoute parfois. Oui, peut être, mais bon ce n'est pas comme s'il m'écoutait lui non plus. Il pourrait m'écouter quand je lui dis que je suis heureuse avec lui, le bonheur ça ne dépend pas forcément de beaucoup de choses. Je n'ai pas le temps de répondre puisqu'il m'embrasse à nouveau, avec douceur et c'est assez éloquent pour le souligner, j'y réponds. Parce que c'est paradoxal de me dire ce genre de chose et de m'embrasser de cette manière. Quoi qu'il en soit je prolonge le baiser jusqu'à ce qu'on doive se détacher. « J'ai essayé de t'écouter à ce sujet, mais tu sais très bien qu'on ne peut pas contrôler ce genre de choses...   » Parce que j'imagine que si ça pouvait se contrôler on en sera pas là, et il s'agirait pas comme ça, parce que j'pense que ça l'ennuie plus que moi. J'ai l'habitude d'être attachée, et j'pense qu'il s'en passerait bien à ce moment là. Peut être que si on était pas enfermé, ça n'aurait pas été le cas, mais bon, en tout cas c'est comme ça et quoi qu'il en dise ça ne changera rien. En tout cas il n'a pas envie de brûler ma robe, tant mieux, elle coûte un peu cher, ça me ferait mal au cœur. « J’vais m’en passer. Je me contenterai de te l’enlever dès que je la vois sur toi. » Oh tiens donc. Je souris assez malicieusement. C'est plutôt bon à savoir. « Je crois que ça va devenir ma nouvelle robe favorite.  » Parce que j'adore qu'il me déshabille, ça va de soit. Pas parce que j'aime cette robe, au fond je m'en fous c'est qu'une robe, et puis c'est juste comme ça, sans importance. Beaucoup moins important que le reste de la conversation. J'sais pas pourquoi il insiste, je sais bien qu'il ne m'a rien demandé, que je prends toute seule mes décisions, même si bon c'est mieux quand il est d'accord. Je veux dire que si je n'avais pas pris la décision de venir, j'suis pas sûre qu'on ce soit vu encore, il ne m'aurait pas demandé même s'il en avait envie. Quoi qu'il en soit. J'assume et j'en prends l'entière responsabilité, je ne vais pas l'en blâmer si je me suis plantée, j'suis une grande fille. Une grande fille qui ne reporte pas la faute sur les autres. Je frisonne légèrement lorsque je sens ses mains sur mes hanches. Je parle de tout quitter pour lui. Et j'crois que ça ne lui plait pas des masses. « T’as pas intérêt à tout abandonner pour moi de toute manière. » C'est une menace ça ? J'arque un sourcil. Sinon quoi ? Non mais qu'est-ce que je peux faire d'autre ? « Je n'ai jamais cru aux relations longues distances. Si je reste à Los Angeles on va se voir quoi ? Trois fois par an ? Autant arrêter toute suite. Quand je dis tout plaquer c'est un bien grand mot. J'ai pas de boulot en ce moment, je n'ai pas d'obligations particulière c'est l'occasion idéale. Mes parents je les verrais toujours, y'a internet en France j'imagine. Je ne vais pas me couper du monde...  » Non, je n'en ai pas envie, il y aura lui d'abord, et le reste, ma famille, mes amis ensuite. Mes parents sont assez ouverts pour comprendre. Et puis ma mère a tout quitté pour mon père. Bon par contre même si j'dis que je devrais supporter qu'il puisse faire quelque chose pour les femmes, j'aimerais mieux qu'il le fasse réellement. Ça va me rendre malade si je sais ou pire encore si je vois quelque chose. Enfin en tout cas je ne préfère pas penser à ça, parce qu'on est là et qu'il n'y a pas d'autres femmes ici, enfin pas d'autres femmes susceptibles de susciter son intérêt. Je préfère l'embrasser, l'échange est particulièrement tendre. J'aime ce genre d'échange, j'aime être contre lui, le sentir de cette façon, le fait qu'il colle son front contre le mien. J'ouvre les yeux pour l'observer. Je n'ai pas envie que tout ceci disparaisse. Notre proximité, notre complicité. Tout ça. « C’est vraiment pas une bonne idée… » Je ressens un petit pincement. Si. Si c'est une bonne idée. Evidemment que c'est une bonne idée. « Je sais que c'est difficile mais laisse nous une chance Sandro. » Je murmure à mon tour, je vois bien que c'est difficile pour lui, que je le chamboule pas mal, je sais, j'en suis consciente, mais il a l'air tellement bien là que j'ai envie que ça dure.