AVALON & JAILEEN
23.07 à 14h48


Les sensations fortes, ce n’était franchement pas son truc à la grande blonde. Elle aimait bien s’amusait, mais pas lorsque cela allait trop vite ou bien était trop haut. Elle se sentait tout de suite en danger lorsqu’elle se trouvait en hauteur ou dans quelque chose qui semblait avoir un petit peu trop de vitesse. Elle angoissait pour un rien. Il lui arrivait même de faire des malaises. La demoiselle n’avait aucune idée d’où pouvait bien venir ces peurs, mais en tout cas elle restait paralysée lorsqu’elle avait l’occasion de se retrouver dans un engin à très grande vitesse ou un petit peu trop haut à son gout. Le psychologue qui la suivait lorsqu’elle était plus jeune, juste après la mort de sa mère, disait que la blondinette avait peur de la vitesse par rapport au tragique accident de voiture, un engin pouvant prendre facilement de la vitesse, de sa génitrice. La hauteur, en revanche, il n’y avait pas d’explication. Pourtant c’était ce qui la rendait le plus mal à l’aise. La hauteur. Le vide. L’impression de tomber. Alors pourquoi ce matin elle était là, debout, devant le décor penché, à observer le sommet ? La demoiselle en avait la tête qui tournait, mais elle restait tout de même immobile, continuant d’observer la bête. Elle fermait les yeux de temps en temps comme pour se rassurer, comme pour oublier ce qu’elle avait en face d’elle. L’endroit était silencieux et l’anglaise n’avait pas de mal à entendre des bruits s’approchant d’elle. C’était très certainement une jeune femme à en juger par les bruits légers. D’habitude, elle était plutôt curieuse la petite Jaileen, mais là, quelque chose semblait la préoccuper. « Tu veux bien m’aider à grimper là-haut s’il te plait ? » demandait-elle alors timidement sans même regarder s’il s’agissait d’une personne de confiance ou non. Elle allait peut-être tomber sur Sandro qui ne se gênerait pas une seule seconde pour la précipiter dans le vide et se débarrasser d’elle. Ce n’était qu’au bout de quelques secondes de silence, que la blondinette tournait la tête. Avalon. Rien à craindre. Avalon ne lui voulait pas de mal. Enfin c’était ce qu’elle espérait. « Il faut commencer par enfiler ça là-bas non ? » demandait-elle tout en pointant du doigt des équipements qui trainaient dans un coin. Elle tremblait comme une feuille. Elle était tétanisée par la peur, mais elle n’avait plus envie de passer pour la petite trouillarde de service. Pire, pour la petite écervelée du groupe.

J'ai l'impression qu'ici il me manque quelque chose. Je pense que c'est l'adrénaline que je ressens lorsque je conduis ma voiture, ça me manque vraiment. J'aimais passer mes dimanches sur un circuit, à pousser ma voiture jusqu'à ses limites. Ici, je n'en ai plus l'occasion. La seule chose qui me donne la dose d'adrénaline dont j'ai besoin c'est le décor penché. Et encore ce n'est pas grand chose. C'est déjà mieux que rien. C'est ce que j'essaie de me dire. Je ne trouve rien à faire aujourd'hui, je décide de m'y rendre. Il fait sans doute un peu chaud, je ne sais pas, je verrai une fois que j'y serai. Je m'avance doucement sans me presser vers le mur d'escalade. Je remarque une silhouette élancée et une chevelure blonde au loin. Je n'ai pas de mal à reconnaître Jaileen de dos, c'est la seule blonde ici. Je m'approche d'elle, elle me demande timidement si je peux l'aider à monter. Je ne l'ai jamais entendu prendre cette voix. Je crois qu'elle a peur, j'arrive à le lire dans ses yeux, je le sens dans sa voix. « Oui bien sûr. » Je serais ravie de l'aider à monter, et puis je pense qu'elle a besoin que quelqu'un soit là avec elle. Elle me demande s'il faut commencer par enfiler le harnais, je vois qu'elle tremble. « Oui ce serait mieux si veux éviter de tomber. Tu veux que je t'aide à le mettre ? » C'est plutôt rapide quand on sait faire. « Tu es sûre de vouloir le faire ? Tu n'as pas l'air très rassurée. Il ne faut pas que tu te bloques. » Parce que j'ai peur qu'après elle ne veuille plus descendre, ou quelque chose comme ça. Vraiment il faut qu'elle le fasse que si elle en a vraiment envie.

Elle avait bien envie de grimper tout en haut du décor penché la petite Jaileen, mais elle avait tout de même la trouille. Depuis toute petite elle était complètement paralysée par la peur du vide ainsi que par la vitesse. Soit disant des peurs dues à un traumatisme qu’elle avait eu l’occasion de vivre dans son enfance. Elle n’en savait rien. Pour elle, elle avait toujours eu ces phobies. Pourtant aujourd’hui, elle avait envie de se dépasser et de prouver à tout le monde qu’elle n’était pas la petite blonde sans cervelle et trouillarde. Non elle n’était pas l’actrice idéale pour un film d’horreur stupide. Quelqu’un s’approchait. Quelqu’un qui pourrait l’aider. Très certainement. Avalon était une personne de confiance. Jaileen n’avait pas à avoir peur. « Oui bien sûr. » Un petit sourire, pas franchement rassuré, vient se dessiner sur les lèvres de la demoiselle. Elle ne savait pas vraiment comment s’y prendre. C’était pour ça qu’elle posait des questions stupides. S’il fallait un harnais de sécurité ? « Oui ce serait mieux si veux éviter de tomber. Tu veux que je t'aide à le mettre ? » Tout en écoutant sa camarade parler, l’anglaise s’approchait des équipements. Elle en attrapait un au hasard et l’observait. « Beh ça s’enfile comme un pantalon non ? » demandait-elle en joignant le geste à la parole et en glissant ses jambes dans les trous. C’était étrange. Elle ne devait pas être très sexy avec ça. « On le serre pas ? » demandait-elle en retenant le harnais qui glissait avec ses mains. Elle regardait le sommet. Elle se mettait à trembler encore plus. « Tu es sûre de vouloir le faire ? Tu n'as pas l'air très rassurée. Il ne faut pas que tu te bloques. » Elle faisait un signe affirmatif de la tête. « Il faut un début à tout. » répondait-elle tout en adressant un petit sourire, presque forcé, à sa colocataire comme si elle voulait la rassurer.

Je ne suis pas une grande adepte de l'escalade honnêtement. Avant de venir ici j'ai dû en faire deux ou trois fois tout au plus. Ça ne me passionne pas plus que ça. Ici c'est la seule source d'adrénaline qu'il me reste, je fais avec les moyens du bord. Ça ne me déplaît pas non plus, je me sens bien en haut du mur d'escalade. Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. Je ne juge pas, chacun a ses propres peurs. Je croise Jaileen devant le décor penché. Elle voudrait que je l'aide à monter. Je me ferais un plaisir de l'aider à monter jusque là-haut, surtout qu'elle ne m'a pas l'air très à l'aise. Il faut tout d'abord qu'elle enfile le harnais. Je lui propose mon aide pour cette étape, on ne sait jamais qu'elle ne sache pas comment faire. Elle me demande si ça s'enfile comme un pantalon. Je hoche doucement la tête. Elle me demande si on doit le serrer, je lui souris tout en m'approchant d'elle. Je serre doucement son harnais pour qu'il ne tombe pas. Elle ne m'a pas demandé de le faire, mais je ne voudrais pas qu'elle monte s'il est mal attaché. Surtout qu'elle n'a pas l'air très rassurée, il ne faudrait pas qu'elle se bloque ou qu'il lui arrive quelque chose. Elle semble décidée, elle veut le faire. « Tu veux que je monte avec toi ? Ou tu préfères que je reste en bas pour vérifier qu'il ne t'arrive rien ? » Dans tous les cas, je serai là pour l'aider, il ne faut pas qu'elle ait peur. « Tu as le vertige ? » je lui demande finalement.

Donc un harnais s’enfilait comme un pantalon et devait être serré. Cool. Mais comment on faisait pour serrer ce truc ? Avalon devait se rendre compte que la blondinette était un petit peu perdue, qu’elle ne savait pas comment faire puisqu’elle venait elle-même serrer le harnais de l’anglaise tout en lui adressant un petit sourire. La brunette semblait jouer les mamans poules avec la demoiselle. C’était plaisant. Rassurant. Surtout en ce moment. Elle savait donc qu’elle avait quelqu’un à qui parler, à qui se confier si jamais ça n’allait pas. Avalon était une jeune femme de confiance. Du moins c’était ce qu’elle en pensait. Encore une fois, la grande blonde levait la tête vers le sommet du décor penché. « Tu veux que je monte avec toi ? Ou tu préfères que je reste en bas pour vérifier qu'il ne t'arrive rien ? » Une question qui semblait confuse dans l’esprit de Jaileen. Elle regardait son interlocutrice avec un petit sourire timide, tout en haussant les épaules. « Je ne sais pas. C’est quoi le mieux ? Enfin, le plus sécurisant pour toi comme pour moi. Je n’ai pas envie de tomber et de te faire mal si tu restes en bas. » Tout comme elle pouvait glisser du mur, s’approchait à elle pour ne pas tomber et donc l’entraîner dans sa chute. Jaileen faisait un pas, puis deux en direction du mur. « Tu as le vertige ? » Elle faisait un petit signe de la tête pour dire que oui avant de répondre sur un ton presque convaincu : « Il faut soigner le mal par le mal. » Un peu radical comme solution.

Jaileen ne semblait vraiment pas à son aise devant ce mur d'escalade. Je voulais l'aider du mieux que je pouvais pour qu'elle puisse monter sans crainte et sans aucun incident. J'espérais qu'elle ne se serait pas risqué à y aller toute seule si jamais je n'étais pas arrivée à ce moment-là. Elle avait désormais enfilé le harnais, il ne restait plus qu'à le serrer. Visiblement, elle n'avait aucune idée de comment il fallait s'y prendre. J'étais là pour l'aider, comme je le lui avais dit. Alors dans un sourire je m'approchais d'elle pour serrer le harnais comme il fallait et pour qu'elle soit en parfaite sécurité. Elle ne risquait plus rien désormais, même si quoi que l'on puisse en penser c'est une activité sans risque lorsque l'on a le bon matériel. Il fallait simplement qu'elle se libère de toutes ses peurs pour parvenir à monter, sinon elle allait se bloquer et elle aurait beaucoup de mal à monter et surtout à redescendre. La question était maintenant de savoir si elle préférait que je monte avec elle ou que je reste en bas. Elle ne voulait pas m'écraser, si jamais elle tombait qu'elle me disait, ce qui m'arracha un léger rire. « Tu sais il n'y a aucun risque que tu tombes brusquement. Si jamais tu lâches prise, au pire tu seras suspendue dans les airs, et je t'aiderai à redescendre avec la corde. » Oui absolument aucune chance qu'elle ne m'écrase c'est certain. « Je vais rester en bas, comme ça ce sera plus facile pour toi de redescendre après, et si jamais tu as besoin d'aide, je viendrai te rejoindre. » Oui il ne fallait pas longtemps pour s'équiper, je pourrai la rejoindre en un rien de temps si elle le voulait. Je lui demande alors si elle a le vertige. Elle me répond par l'affirmative. Je m'en étais doutée. « Bon alors vas-y doucement d'accord ? Si jamais tu as trop peur, tu redescends, tu me demandes et je te fais redescendre. »

Jaileen n’était franchement pas très rassurée à l’idée de grimper au sommet de ce mur d’escalade. Elle n’avait pas peur. Elle se contentait juste d’imaginer toutes les situations possibles et inimaginables. Elle pensait à tout ce qui pouvait lui arriver une fois dans les airs. Allait-elle tomber sur Avalon et donc la mettre en danger ? « Tu sais il n'y a aucun risque que tu tombes brusquement. Si jamais tu lâches prise, au pire tu seras suspendue dans les airs, et je t'aiderai à redescendre avec la corde. » Suspendue dans les airs ? La blondinette ouvrait de grands yeux ronds tout en observant sa camarade. Hors de question qu’elle soit en train de se balancer dans les airs. Non. Non et non. Elle secouait la tête de gauche à droite. « Mais je peux me cogner quelque part si je suis dans les airs en train de jouer les oiseaux. Non ? » Elle s’inquiétait. Clairement. Ce n’était pas la peur de se faire un bleu qui l’inquiétait. C’était le vide qui la rendait comme ça. Aussi chochotte. « Je vais rester en bas, comme ça ce sera plus facile pour toi de redescendre après, et si jamais tu as besoin d'aide, je viendrai te rejoindre. » Pourquoi pas. Après tout elle devait le savoir bien mieux que l’anglaise. Enfin c’était ce que pensait Jaileen. Elle lui faisait confiance. « Mais tu me lâches pas hein. Ne pars pas en me laissant là. » Cela commençait à devenir agaçant, mais la peur la rongeait. Elle faisait quelques pas pour s’approcher du mur. Elle regardait le sommet. Encore une fois. L’anglaise avouait avoir le vertige. « Bon alors vas-y doucement d'accord ? Si jamais tu as trop peur, tu redescends, tu me demandes et je te fais redescendre. » Pas de soucis. Elle acquiesçait d’un signe de la tête tout en posant l’une de ses mains dans un creux. Son pied venait se nicher dans un creux. Forçant légèrement, la demoiselle commençait à grimper. Elle répétait deux ou trois fois le geste avant de regarder vers le bas. Elle devait être à un mètre du sol. Au secours. Elle tremblait comme une feuille.

Je peux comprendre que Jaileen soit légèrement paniquée, qu'elle angoisse l'idée de grimper ce mur d'escalade. Après tout il était légitime d'avoir peur du vide, de tomber. Elle ne risquait rien cela dit, et elle ne risquait pas non plus de me tomber dessus. Je tente de le lui expliquer, sauf que je m'y prends mal. Elle a peur d'être suspendue dans les airs et de se cogner partout. J'essaie de rectifier le tir. « Techniquement, tu ne seras pas vraiment suspendue en l'air. Simplement si tu perds tes prises, tu seras peut-être en l'air l'espace de quelques secondes, le temps que tu attrapes une autre prise. Mais enfin c'est sans danger, tu ne te cogneras pas. » Elle ne va pas non plus valser dans les airs, ses pieds ne toucheront simplement plus les prises pendant quelques secondes, son harnais la retient. C'est vraiment sans danger. Je lui propose en tout cas de rester en bas, je pense que ça peut être sécurisant, je suis là pour la faire descendre si jamais elle ne veut plus monter. Je tiens la corde à laquelle elle est attachée, il n'y a aucun risque. « Oui je te promets, je reste là, je ferai en sorte qu'il ne t'arrive rien. » Il ne pouvait pas vraiment lui arriver grand chose, mais c'était sans doute plus rassurant pour elle. La seule chose qui pouvait arriver c'est que sa peur finisse par la tétaniser. Elle semblait prête, elle avançait lentement, mais elle avait déjà monté d'environ un mètre. Je vois ses membres qui tremblent. « Détends toi ça va bien se passer, et surtout si tu veux descendre tu me le dis. Ça va jusque là ? » Si ça se trouve elle n'est tout simplement pas faite pour ça, elle peut tout aussi bien abandonner maintenant.

Pourquoi Jaileen avait peur du vide ? C’était une très bonne question. La jeune femme avait peur de ça depuis sa plus tendre enfance. Le seul endroit où elle se sentait en sécurité était dans sa cabane tout en haut d’un autre. Là, étrangement, elle n’avait pas le vertige pour y grimper. C’était peut-être l’envie de se dépasser qui lui donnait envie de grimper tout en haut de ce mur d’escalade. En tout cas, la grande blonde n’était franchement pas rassurée. Heureusement qu’Avalon était là. « Techniquement, tu ne seras pas vraiment suspendue en l'air. Simplement si tu perds tes prises, tu seras peut-être en l'air l'espace de quelques secondes, le temps que tu attrapes une autre prise. Mais enfin c'est sans danger, tu ne te cogneras pas. » Ce n’était franchement pas rassurant pour la blondinette de savoir qu’elle pouvait ne plus toucher le mur durant quelques secondes à peine. « Si ce n’est pas dangereux alors … je pense que je peux essayer de faire un petit effort. » Oui, elle le pouvait. D’ailleurs elle s’approchait du mur pour commencer à monter, mais avant elle lui faisait promettre de ne pas partir. « Oui je te promets, je reste là, je ferai en sorte qu'il ne t'arrive rien. » Bon c’était déjà un petit peu plus rassurant. Avalon était une jeune femme de confiance. Prenant une inspiration, elle commençait son ascension. Au bout de quelques minutes, elle regardait tout autour d’elle, puis en bas. « Détends toi ça va bien se passer, et surtout si tu veux descendre tu me le dis. Ça va jusque là ? » Elle fermait les yeux brièvement avant de grimper de quelques centimètres de plus. « Je … Oui. Je crois bien que ça va. » Elle regardait une toute nouvelle fois en bas, vers son interlocutrice. « J’ai pas l’air trop ridicule ? » demandait-elle.