MONROE & JAILEEN
01.08 à 11h06


Depuis quelques jours déjà Jaileen avait l’impression d’être le vilain petit canard de l’aventure. Certainement en raison de son baiser avec Cosmas. Elle n’en savait rien. En tout cas la jeune femme était encore plus solitaire qu’auparavant. Elle passait la plus grande partie de son temps dans sa chambre, sur son lit. Elle lisait. Elle écoutait de la musique. Elle faisait passer les heures comme elle le pouvait avant d’aller se coucher. Ce matin, par exemple, la demoiselle se réveillait tout doucement et sans un mot, ni même un regard pour personne, voilà qu’elle prenait la direction de la salle de bain. Elle avait envie de de prendre un bonne douche. Les bains, ce n’était plus pour elle. Il se passait bien trop de choses étranges lorsqu’elle prenait un bain. La blondinette étouffait un bâillement à l’aide de l’une de ses mains avant de pousser la porte, d’entrer et de se trouver nez à nez avec Monroe, la nouvelle danseuse de la boîte de striptease de la production. Cette dernière était en train de se faire les ongles où un truc dans le genre. En tout cas elle était en train de se trifouiller les mains. S’approchant sans un bruit de sa nouvelle partenaire, Jaileen passait derrière elle pour venir se réfugier dans la cabine de douche. Elle se débarrassait de ses fringues pour se retrouver en bikini avant d’allumer l’eau et de … pointer le pommeau de douche vers sa camarade. « Oh regarde, il pleut. » soufflait-elle d’une toute petite voix. L’air de rien, l’anglaise levait les yeux vers le plafond. « C’est étrange tout de même. Il ne pleut pas normalement à l’intérieur. » La vengeance de Monroe risquait d’être terrible.

Je me suis levée tôt ce matin parce que j'ai pris l'habitude ces dernières semaines, c'est sûre que dormir avec Sandro ça m'a pas mal perturbé. Les insomnies tout ça, et bien voilà maintenant vers neuf, dix heures j'suis debout, ce qui est assez ... surprenant quand on sait qu'en début d'aventure je n'ouvrais jamais l'oeil treize heures grand minimum. Mais ce n'est pas forcément plus mal parce qu'au moins je peux profiter plus longtemps du soleil, de la journée et tout. En tout cas j'crois que j'aurais préféré dormir plus longtemps parce que du coup je m'emmerde plus rapidement. Je me suis douchée, j'ai pris mon petit déjeuner et maintenant ? J'fais quoi maintenant ? Il est même pas onze heures. Quelle merde. Non mais vraiment, c'est chiant quoi. Du coup j'sais pas trop quoi faire. Une manucure tiens, j'sais pas ce qu'il s'est passé j'ai niqué la précédente, elle n'est pas bien vieille pourtant. Peu importe, j'ai que ça à faire. Du vernis à revendre et le stock de dissolvant n'a pas été encore épuisé. Bon et bien direction la salle de bain. J'sors tout mon matériel et j'commence à retirer les couches de vernis alors que j'suis assise sur le rebord de la baignoire, tranquillou. Jaileen rentre, je lui adresse un sourire mais je ne parle pas, elle n'a pas l'air très, envie comme d'habitude. Peut être qu'il ne faut pas la déranger avant la douche, d'accord pas de soucis. J'suis pas contrariante comme nana. Elle s'active dans la douche mais bon je ne la mâte pas, je continue de m'occuper de mes ongles. Et là. C'est le drame. De l'eau. Sur moi. Je pousse un cri. « Oh regarde, il pleut. » Je me retourne et la fusille du regard. Je m'étais lissée les cheveux et tout, je ressemblais à quelque chose. Elle abuse. « C’est étrange tout de même. Il ne pleut pas normalement à l’intérieur. » Je ne réponds toujours pas. Non non, je reste calme. Enfin en apparence, parce que je me lève et je vais directement vers les lavabos. Là. J'attrape les premiers trucs qui me tombent sous la main. Une bombe de mousse à raser et du dentifrice. Cool. Je retire les bouchons et je me retourne. « Oh tiens il neige, c'est bizarre on est en été.  » Que je lance, le regard vil alors que je l'asperge de mousse à raser. Elle veut la guerre ? Elle va l'avoir.

De l’eau partout. La grande blonde était en train de créer une mare aux canards en plein cœur du nid d’amour de Cupidon. Elle gardait le pommeau de douche en direction de sa nouvelle partenaire et … elle trouvait ça plutôt drôle. D’ailleurs un petit sourire amusé venait se dessiner sur ses lèvres alors qu’elle jouait les idiotes faisant mine de ne pas comprendre ce qui était en train de se passer. Monroe lui jetait un regard noir comme si elle aurait pu la tuer sur le champ rien qu’avec ses yeux. Elle ne faisait pas peur. Elle n’avait peur de rien Jaileen. Enfin si du vide, mais là il n’y avait aucune raison qu’elle se retrouve dans le vide puisqu’elle avait les deux pieds sur la terre ferme. Glisser ne la dérangeait pas. Au pire elle aurait un tout petit bleu sur les jambes ou sur les bras. Rien de bien grave en gros. La vengeance ne tardait pas à se faire attendre. La californienne attrapait des bombes de mousse à raser pour les vider sur l’anglaise. « Oh tiens il neige, c'est bizarre on est en été. » Alors là c’était stupide. Dans les pays nordiques il y avait bien de la neige tous les jours de l’année, à n’importe quelle saison. Enfin c’était bien ce qui semblait à la jeune femme. Elle n’en savait rien. Elle n’était pas une spécialiste. Levant les bras pour protéger ses jolis yeux bleus de la mousse, elle poussait un petit cri. « Oh tu vas voir de quel bois je me chauffe toi. » En un instant Jaileen attrapait un gel douche qui trainait par là pour en asperger la belle brune. « Attaque tas d’gluant. » Oui, oui Jaileen se prenait pour un Pokémon. Après tout pourquoi pas. Chacun était libre de faire ce qu’il voulait. En tout cas c’était bien la première fois que l’anglaise était aussi active un matin alors qu’elle sortait tout juste de son lit. « Et histoire de faire un petit peu de mousse, hop de l’eau. » A nouveau elle aspergeait sa camarade de liquide transparent.

Bon alors, j'suis entrain de prendre une nouvelle douche, moins de deux heures après celle que j'ai prise. Et en plus j'suis habillée, coiffée, maquillée, toute belle quoi. Certes j'ai déjà prouvé par le passé qu'une douche habillée j'en étais capable mais ce n'était pas dans les mêmes conditions, déjà parce que je l'avais décidé. Ici c'était un peu, différent, j'étais venue me faire les ongles tranquillement et je me fais attaquer sournoisement par ma nouvelle partenaire. Et dire que c'était le précédent qui était craint de tous. Regardez moi là, la petite blondinette. Non mais je vous jure. Bon je la fusille du regard mais c'est parce que j'suis surprise, pas pour lui faire peur même si j'ai été à bonne école quand même, bref. Elle m'arrose, comme ça l'air de rien. Tranquille comme si c'était normal t'sais. Non mais en plus il ne pleut presque jamais à Los Angeles, enfin si mais rarement à cette période de l'année, comme la neige quoi même si là en hiver c'est pareil. Y'a pas de neige, on est en Californie quand même. « Oh tu vas voir de quel bois je me chauffe toi. » Et là je ris, une petite provocation. De quel bois elle se chauffe ? Sérieusement ? « Des petites princesses dans ton genre je leur bottais déjà le cul, quand j'avais douze ans...   » Ouais autant dire que j'peux l'étaler en moins de deux, je suis hargneuse. Une petite pichenette et elle est parterre, vous avez vu son gabarit, vous avez vu le mien ? J'suis déjà entrain de regarder dans les placard pour trouver de quoi lui envoyer dans la face quand je me fais attaquer par un truc gluant. « Attaque tas d’gluant. » Elle a trop regardé Pokémon quand elle était petite, c'était pas ma came moi. Bref. Je crie. Un cri de surprise. « Et histoire de faire un petit peu de mousse, hop de l’eau. » Mais quelle garce, je vous jure, quelle garce. Quelle, garce. Je choppe le premier truc, de la laque. Mouais, j'sais pas si c'est une bonne idée, m'enfin. « Ferme les yeux blondie, il est temps de t'offrir un tour chez le coiffeur.    » Sourire machiavélique, j'attends qu'elle est les yeux fermés évidemment, je n'ai pas envie de la rendre aveugle hein, on s'amuse n'est-ce pas ? Et bam, je l'asperge, d'ailleurs, c'est surtout son maillot de bain qui a droit à une nouvelle coiffure mais on fait ce qu'on peut aussi.

Monroe n’avait qu’à trembler devant l’extrême grandeur de la blondinette de l’aventure. La poupée Barbie n’avait peur de rien ni même de personne. Elle rigolait devant les plus gros bandits de la côte ouest et mangeait des chips et des popcorns lorsque quelqu’un s’énervait contre elle. Enfin pas trop non plus parce qu’elle faisait attention à sa ligne. Il était hors de question qu’elle vienne à prendre rien qu’un seul petit gramme pour les paroles un petit peu trop douces d’un psychopathe en puissance. Une véritable dure à cuire la pseudo princesse. Ce n’était pas en la voyant aux premiers abords qu’elle donnait l’impression d’être un véritable gangster, mais elle cachait bien son jeu. Ou pas. En réalité c’était une trouillarde. Enfin pas dans ce genre de situation. Là, c’était du pipi de chat. Même un enfant de trois ans n’aurait pas peur. « Des petites princesses dans ton genre je leur bottais déjà le cul, quand j'avais douze ans... » Mais quelle Histoire amusante. Afin de s’amuser encore un petit peu plus, Jaileen venait faire exprès de rire comme une pintade. « Mais viens ma toute douce, je n’attends que ça. » soufflait-elle d’une petite voix suave et mielleuse avant de continuer à attaquer sa nouvelle partenaire. Au programme, gel douche et beaucoup d’eau. Genre le truc qui faisait pas mal de mousse. Le petit cri de Monroe la faisait sourire. Elle s’amusait. C’était le principal. La vengeance ne tardait pas à faire son apparition et voilà que la jolie brune s’emparait d’une bombe de laque. Ah non. Là, c’était de la triche. La laque ça colle et en plus ça pique les yeux. « Ferme les yeux blondie, il est temps de t'offrir un tour chez le coiffeur. » Sourire de démon sur le visage, elle s’approchait. Au secours. Jaileen prenait alors un air grave et reculait pour se réfugier au fond de la cabine de douche. Se protégeant le visage comme elle le pouvait, l’anglaise fermait les yeux tout en battant des ailes comme si elle essayait de prendre son envol. Oh ce n’était pas ses cheveux qui en prenait le plus, mais son maillot de bain et notamment sa poitrine. « Arrêeeeetes, je vais avoir le bikini collé au téton après. » Beaucoup de classe et de délicatesse comme toujours. C’était amusant. Jaileen ne pouvait s’empêcher de rire comme une petite folle, mais elle n’en perdait pas de vue son objectif vengeance. Elle attrapait une savonnette pour tendre ses mains vers l’avant et savonner la figure de sa camarade. Elle ne voyait pas ce qu’elle faisait. « Faut que tu te laves la bouche pour arrêter de dire des bêtises. » lançait-elle sur un ton ironique.

J'suis pas une violente. Enfin sauf quand on me cherche, là ça va rapidement faire mal. J'suis une vraie peste moi quand il s'agit de faire sa fête à une petite blonde trop grande et trop belle. J'suis pas jalouse mais je détestais ce genre de fille au lycée. Trop prétentieuse, trop casse couille, trop intrusive aussi. Trop critique. J'étais une ado avec des soucis d'alcool, avec un père célèbre et j'avais un look assez, hum bizarre alors évidemment que j'en faisais qu'une bouchée. Je me suis retrouvée collé de nombreuses fois parce que je me suis vengée tout ça. Bref. Là franchement c'est rien, c'est plutôt de la franche rigolade au fond, enfin même en surface mais c'est important de faire croire à l'ennemi qu'on est plus fort, qu'on va ne faire qu'une bouchée de lui. Et c'est bien ce que je compte faire. « Mais viens ma toute douce, je n’attends que ça. » Oh non je ne crois pas. Je ris, un rire un peu bizarre, un de ces rires de psychopathes en fait, comme on en entendant dans les films de série B. « Oh si je te botte le cul même ton oncle n'arrivera pas à te reconnaître ma chérie... » Et ce serait dommage, même si peut être que ça l'arrangerait au fond. En tout cas je prends une bombe de laque, je sais que c'est un peu trop mais bon j'fais ce que je peux, en plus j'suis gentille je lui dis de se cacher les yeux. Elle pourrait me remercier au lieu de continuer à m'asperger. J'sais pas ce qu'elle fait mais j'peux pas m'empêcher de rire en la voyant battre des bras. Je vise le bas de son corps. Pour éviter les yeux et tout. « Arrêeeeetes, je vais avoir le bikini collé au téton après. » N'importe quoi. Bon à force de l'asperger j'commence à tousser. C'est un peu horrible tout ça. Bref. J'arrête je ne veux pas mourir. « C'est pas grave, je te prêterais ma pince à épiler pour retirer le tissus.   » Et puis ça ne sert à rien des tétons. Bon, en tout cas moi je baisse les armes et je n'aurais pas dû elle se pointe avec une savonnette vers mon visage. « Faut que tu te laves la bouche pour arrêter de dire des bêtises. » Mais qu'est-ce qu'elle fait ? Elle est folle, je me débats et tout et avec toute la flotte et bien on se casse la tronche. Toutes les deux parce que je l'emporte dans ma chute. J'suis sympa dans mon genre. Outch. Mes fesses.Je me mets à rire comme une grosse conne on est plus ou moins toutes les deux allongées sur le sol trempé hein. « C'est ta façon de me dire que t'es contente qu'on soit partenaires ?  » Non parce qu'elle a grimpé sur Valeri, moi elle m'attaque à coup de jet d'eau.

Et voilà que Monroe se mettait à rire. Elle fait presque peur. Presque seulement. Son rire ressemblait à celui du méchant d’une mauvaise série. Mais Jaileen n’en avait pas peur pour autant. Elle n’était pas ce genre de nana à partir en courant dès que quelqu’un la secouait un petit peu. Ce n’était pas parce qu’elle était blonde que tout de suite il fallait la prendre pour une idiote. « Oh si je te botte le cul même ton oncle n'arrivera pas à te reconnaître ma chérie... » Alors là n’importe quoi. L’anglaise croisait les bras sous sa poitrine et prenait un petit air supérieur, juste pour s’amuser, juste pour rigoler. « Mon oncle il m’aime tellement qu’il me reconnaîtrait même si un camion me roulait sur la tête d’abord. » C’était stupide. Complètement stupide. Mais tant pis. Ce n’était que pour s’amuser de toute façon qu’elle disait cela, même si elle faisait penser à une gamine avec certaines de ses répliques. Et puis, alors que la blondinette s’y attendait le moins, la californienne se jetait sur elle pour l’asperger d’un produit collant et qui ne sentait pas très bon, la laque. Jaileen y allait de son petit commentaire stupide. Monroe ne répondait pas. Pas tout de suite. Tout d’abord elle s’arrêtait d’intoxiquer la grande blonde qui se débattait comme elle le pouvait. « C'est pas grave, je te prêterais ma pince à épiler pour retirer le tissus. » Très drôle. Hilarant. Prise d’une petite quinte de toux, elle avait bien du mal à parler d’une traite. « Tu parles … tu vas plutôt me … payer … une chirurgie répa… ratrice parce qu’à caus… de toi j’aurais plus de seins et … je perdrais tout … mon charme. » Euh. Oui pourquoi pas. Non sérieusement, lorsqu’elle était en compagnie de sa nouvelle partenaire, Jaileen disait des choses plutôt stupides tout le temps. C’était comme si une vague de bêtises l’envahissait. Et puis, alors qu’elle n’avait pas le temps de rajouter quoi que ce soit, voilà qu’elle se retrouvait les quatre fers en l’air. La brune se mettait à rire. La blonde faisait de même. « C'est ta façon de me dire que t'es contente qu'on soit partenaires ? » Très bonne question. Un petit sourire espiègle venait se dessiner sur ses lèvres. « Possible. » soufflait-elle en haussant les épaules avant de reprendre d’une petite voix douce et mielleuse : « Fais gaffe, j’ai tendance à tomber sous le charme de mes partenaires. »