⊹ dance for you.+21H53

Je suis là dans ce château, loin de chez moi... Enfin non pas vraiment vu que c'est pas loin de Paris j'imagine que trois ou quatre voir peut être cinq stations de métros me sépare de mon quartier non ?  Peut être un peu plus mais ça reste toujours plus abordable qu'un océan entier. J'ai pas trop pris le temps de découvrir hier soir, fatigué par l'excitation je crois. Ou peut être que c'est l'excitation de certains qui m'a fatigué. Quoi qu'il en soit je fut une des premières à aller rejoindre la chambre bucolique et à tomber dans un sommeil champêtre. J'ai rêvé de mouton, de bergers et tout ça au milieu de souvenirs de la petite maison dans la prairie. Je me suis pris un fou rire en réveillant. C'est con quand même... On a les repas décalé nous. On doit attendre 15 heure pour aller dans la cuisine et toutes les autres pièces du château. Je crois que je vais me faire un petit stock sous mon lit parce que j'ai vraiment eu faim. Depuis que j'ai droit d'y entrer j'ai l'impression d'y passer ma vie. Des bonbons sous le bras direction ma planque sous l'oreiller, des fruits, des barres de chocolat, du jus de fruit. Un vrais garde manger je suis pas certaine que ce soit... discret. Mais faites donc, c'est en libre service. Cette fois c'est un véritable repas que je me prépare. Derrière le plan de travaille depuis quelques minutes, je m’attelle à découper en fine lamelles, poivrons rouges, verts et jaune. Sur un rythme endiablé. J'ai trouvé un de ces trucs pour écouter de la musique avec un écran tactile. J'ai l'air d'une vieille à dire ça, mais chez moi j'écoute la musique sur CD et mieux encore sur tourne disque. C'est petits engins barbares j'y comprend rien si bien que je suis coincé sur la même musique depuis presque une heure. Je vais finir par m'en lasser hein. En attendant je bouge ne rythme, lacère le poivron rouge sur le rythme de la musique, hoche la tête, marmonne et fait un tour complet. Et on prend les mêmes et on recommence. Je décide de lever les yeux pile au moment où il entre. Merde j'ai eu la trouille. Tellement que j'ai eu le réflexe de me cacher derrière le plan de travaille, accroupie avec pour seule compagnie ma stupidité et beyoncé. « Oh bah t'étais là le poivrons jaune. » Je dis sans aucun naturelle, me trahissant toute seule avec le rire qui suit. Je me relève sans poivron dans la main ce qui n'aide pas, le bidule pour la musique ôté de mes oreilles. « J'ai eu peur, je regarde trop de série policière. La c'était le moment où le tueur entre dans la cuisine, se saisit du couteau et éventre la cuisinière. » Tout à fait crédible je vous dis. Oui, oui. Sauf que je vois pas comment un plan de travaille aurait pu m'aider à survivre. « C'est stupide, l'habitude de la solitude. » j’enchaîne coupant le poivron vert, un léger rire sur les lèvres.

Premier jour au sein du nid d'amour. Il ne ressentait ni mélancolie ni tristesse de ne plus être dans son Angleterre natal puisqu'il voyageait souvent et n'éprouvait (presque) jamais le mal du pays. A force de voyager, il s'adaptait facilement et ce, n'importe où. La France ne lui étant pas étranger, il se sentait chez lui malgré tout parce qu'il avait fait ses études au sein même de Paris donc il connaissait bien la capitale pour y avoir vécu assez longtemps pour le considérer comme son second chez-soi. Il avait d'ailleurs un loft à Montmartre, en plus de celui à Londres. Comme la plupart de ses commandes s'effectuaient entre ces deux grandes villes, il n'avait pas eu d'autre choix que de s'établir dans les deux pays, la France devenant ainsi sa patrie d'adoption. Bien que la vie de châtelain était parfois agréable, son principal soucis était les horaires qui rythmaient leurs allées et venues dans la main. Pour manger, c'était tout un casse-tête puisque leur groupe ne pouvait manger qu'après quinze heures. C'était pareil pour les sorties à l'extérieur. Cela ne se déroulait que le matin et ainsi de suite. Des horaires auxquels il s'accoutuma rapidement. Ce qui le força à organiser ses journées pour ne tomber pas dans l'ennui ou pour ne pas mourir de faim. Dès quinze heures, il s'était approvisionné en nourriture pour le lendemain et les jours à venir. Il pouvait tirer un trait sur son petit-déjeuner et son café matinal. Toutefois, il se rattrapait l'après-midi. Ne pouvant sortir, il devait se trouvait de nouvelles occupations. A commencer par de la lecture. Ces derniers temps, il n'avait pas assez le temps de s'y consacrer pleinement. C'est ainsi qu'il passa son après-midi à lire du Hemingway au fond de son lit, les rideaux fermés pour avoir un peu d'intimité. Il ne vit pas le temps et se rendit compte qu'il n'avait pas encore mangé. Il s'habilla d'une simple chemise blanche et d'un pantalon de costume. Il se chaussa et retroussa ses manches avant de quitter le dressing. Il pénétra dans la cuisine et aperçut une candidate en train de se cacher derrière le plan de travail. Il arqua un sourcil interrogateur et s'avança vers elle, un sourire amusé en coin. Il comprit très vite qu'elle avait eu tout simplement peur. Elle s'expliqua, puis il répliqua : - Qui vous dit que je ne suis pas un meurtrier recherché activement par Scotland Yard ? Il arbora un sourire énigmatique avant de s'accroupir et de ramasser le poivron jaune au sol. - Vous avez oublié celui-là. Il le lui tendit et s'accouda au bord de la table, épiant du coin de l’œil chacun de ses traits. Il l'observa longuement et en silence, avide de connaître la personne qui se cachait derrière ce joli minois. - Moi, c'est Orson., dit-il calmement, en se saisissant d'un poivron vert qu'il balança de main en main.

Je vis seule il faut le préciser. Seule, tout le temps sauf quelques jours dans le mois où il me rejoint. Seule sauf quand je travaille mais je dors la plus part du temps seule, je suis cuisine toujours seule ou pas du tout. Je suis entrain de cuisiner, bien que la mienne de cuisine soit sensiblement différente elle a tout de même une composition semblable. Alors histoire de me trouver une excuse de plus on aurait presque pu croire que j'étais chez moi. Et chez moi aucun type ne surgirait comme ça dans ma cuisine. Sauf que je ne suis pas chez moi, et que j'ai l'air affreusement stupide. C'est rien, je le vis bien. Alors quand il sourit, je ris. Et puis j'arrête de rire, c'est vrai qui sait ? Je ne le connaît pas. Et même s'il n'a pas le physique que je me fait d'un meurtrier... il pourrait l'être ? Non. Non, il n'aurait pas ramasser mon poivron jaune sinon. Logique implacable. Sérieusement je commence à me faire des films et à la regarde de manière suspicieuse. J'imagine Oracio Kane retirer ses petites lunettes fétiches et dire une réplique en regardant mon corps refroidit gisant dans la cuisine. L'arme du crime? Un poivron jaune. « Merci. » Je réponds rieuse. Je suis bête. Orson. Bien. « Judith. » J’enchaîne le regardant jonglé avec e poivron vert. « Orson le tueur de poivron ? » Parce qu'à ce rythme là il va le faire exploser au sol non ? « Je n'ai donc rien à craindre de vous. On partage une omelette aux poivrons ? » Je lui propose devinant que sa venu à quelque chose à voir avec un petit vide dans l'estomac. Je cuisine bien, pas de panique. Enfin j'ai eu mes ratés comme tout le monde. Et je manque de pratique, vu le nombre d’emballage de plat à emporté qui remplisse ma poubelle...Je manque énormément de pratique. Y a qu'à voir mon frigo, certains ont des aimants rigolos... Les miens c'est ceux du sushi du coin avec son numéro, celui de l'indien, du mexicain et domino's... « Cette omelette à sa réputation chez moi, grande réputation. Depuis le jour où faute de dinde on à mangé ça à Thanksgiving. Je vous en dirais bien plus mais il vous faudrait au moins la soirée. Compliqué cette histoire. Tellement drôle. » Je me marre toute seule à cette évocation. Je me souviens encore de la tête de tante Maggie. On a faillit la perdre ce jour là. Dans l'attente d'une réponse, je continue mon découpage, l'idée du meurtrier me trottant encore dans la tête comme une douce mélodie mortuaire. Je suis sûre que ça ferait un bon épisode. Sérieusement, même si ça implique ma mort. Je vois la scène de l’autopsie, Callie à la balistique enfin vu que c'est le poivron qui m'a tué... bref. Je vois le truc quoi !

Il n'avait pas vraiment faim en début de soirée, donc il avait retardé l'heure du dîner, plongé à corps perdu dans un roman fort intéressant d'un certain Hemingway. Il pénétra dans la cuisine et fit la rencontre d'une jeune femme, prénommée Judith qui avait frôler la crise cardiaque en le voyant entrer, pensant qu'il était un meurtrier potentiel. Ce qui il ne démentit pas en s'avançant vers elle. Evidemment, il mentait puisque si il l'était vraiment, elle ne serait plus de ce monde. Orson était loin de l'être. En tout cas, il n'avait jamais ressenti de pulsions meurtrières pour qui que ce soit. A part, certains détracteurs. Mais qui sait. Elle le baptisa Orson le tueur de poivron. Ce qui le fait rire légèrement. - C'est bien ça., dit-il en fronçant les sourcils. Il arrêta de jouer avec son poivron jaune qu'il déposa debout sur le plan de travail parmi les siens. Il se mit alors à les regrouper par couleur. Vert, jaune, rouge. Il les aligna horizontalement devant lui et en tira un léger sourire satisfait. Elle l'interpella de nouveau en lui demandant si il voulait partager une omelette avec elle. Il braqua son regard d'acier sur elle et arqua un sourcil interrogateur : - Qui me dit que vous n'allez pas m'empoisonner ? Il était de nature méfiant, Orson. Qui virait parfois à la paranoïa. Son instinct lui disait qu'il n'avait rien à craindre d'elle. Mais il ne baissait pas sa garde pour autant. Il finit par sourire pour indiquer qu'il plaisantait. Ou presque. Son sourire s'étira quand il lui répondit : - Ce serait avec plaisir. Avez-vous besoin d'un coup de main ? Bien qu'il la laissait faire, il ne restait pas moins pointilleux sur certaines choses. Surtout quand cela concernait la cuisine. Il observa ses gestes avec minutie. Elle devrait rester concentrée sur ce qu'elle faisait au risque de se blesser. Il n'attendit pas son feu vert, sortit un planche en bois et se saisit d'un couteau. Cela irait plus vite s'il l'aidait un peu. Il empoigna un poivron rouge tout en écoutant parler son interlocutrice à propos de Thanksgiving. Avait-elle des origines américaines ? Sans doute. - Racontez-la moi. Ce n'était plus par politesse qu'il le lui demandait. Il était curieux de connaître cette histoire. Il lui sourit de nouveau et se remit à couper le poivron en fines lamelles identiques. La coupe était précise et assurée. Il s'attaqua à un autre poivron en attendant.

Après tout je ne connais personne ici, pas personnellement en tout cas. J'en ai rencontré quelques uns de manière brève. Certains m'ont touchés, mais je ne peux pas affirmer avec certitude que telle ou telle personne n'a jamais tué quelqu'un même par accident. Alors oui, pourquoi pas ? Peut être que le mec devant moi fait partie de cette catégorie de la population. En tout cas si c'est le cas bientôt je serais plus là pou en témoigner. Tout comme le poivron semblerait. Tout naturellement je propose au tueur présumé de partager un bout avec moi. C'est comme ça que ça marche dans les films non ? Et c'est aussi comme ça qu'on se fait tuer. Oula, ce regard me déstabilise. Qu'est-ce que j'ai dis, un truc qui déclenche son instinct de tueur. C'est le mot omelette c'est ça ? L'empoisonné ? Sous son air sérieux je devine la plaisanterie mais avec un petit temps de retard ce qui donne ce petit rire étrange, mi surpris mi hilare. « Maintenant que vous m'en parler, je vais ajouté un soupçon de générosité histoire de vous achever. » J'ajoute sur le ton de la plaisanterie. Quoique ? Ne serait-ce pas la meilleure manière de tuer un tueur ? Oui bon c'est vrai ce n'en est pas un, ou pas officiellement en tout cas. Il me propose de l'aide, pas le temps de dire quelque-chose, de toute manière je suis trop occupé à parler de ma vie pour protester. C'est moi qui l'invite et puis c'est pas une bonne idée de le voir avec un couteau. - Racontez-la moi. Si je m'attendais à ça ? Pas du tout. « Non... si ? » Je ne sais pas en général ça n'intéresse pas. Ou bien c'est juste par pure politesse ? Bon puisqu’il insiste. « Si je vous ennuie c'est pas une raison pour vous servir de votre couteau contre moi hein.. » Je précise, souriante me demandant par où je vais commencer. Cette histoire est un grand n'importe quoi. « Faut savoir déjà que ma famille vie dans l'Oregon depuis des générations. Mais ont est un peut tous dispatché dans l'état. Mon père c'est le chef de famille alors tous les ans c'est à Portland chez nous que ça se passe. Sauf que pour contenté tout le monde il y a un roulement sur quelle famille apportera la dinde le jour j. C'est définit à l'avance, des années à l'avance c'est ça le problème. Et cette année là c'était ma grande tante Deena qui devait ramener la dinde. Le problème c'est qu'elle a des petits problèmes de mémoires, déjà à la base elle devait pas faire partie du truc, elle a 89 ans... mais sa fierté en a prit un coup alors elle allait faire la dinde. » La suite se devine facilement, je marque une pose croque dans un poivron. « On lui a tous fait confiance, enfin... ma mère avait demandé à Tante Maggie de prévoir une dinde au cas où. Sauf que Tante Maggie avait comprit que c'était ma mère qui devait prévoir cette dinde de secours. On s'est retrouvé avec trois tonnes de gelée en pomme de terre, de sauce aux airelles, de tare au potiron. On aurait pût s'en contenter... mais à vrais dire c'est pas ce qu'on préfère. Vu que Maggie fustigeait ma mère, mon père, le grand père, les cousins et qui voulait bien l'entendre c'était de la super ambiance. On a d'ailleurs apprit ce soir là que ma grand-mère avait eu une aventure ! Une aventure, pas un truc de quand elle était jeune. Non, une aventure avec un petit jeune de 40 ans. Sacré histoire ça aussi... Et donc puisque j'adore Thanksgiving j'ai essayé de changé un peu la donne en me mettant derrière les fourneaux. Sauf qu'il n'y avait plus que cinq oeufs et des poivrons... alors omelette aux poivron histoire d'accompagner le reste. Maggie à fait encore la gueule, comme toujours. Deena elle avait oublié qu'on était Thanksgiving et elle a trouvé ça très bon. Et finalement tout est bien qui finit bien, Maggie s'endort dans le canapé devant le match et enfin on s'amuse. Et … ça fait longtemps que je parle ? » Si longtemps qu'il a finit tous les poivrons je crois. Quand on m’incite à parler... bon sang. Ça en est presque embrassant, d'où mon soudain mutisme.