Y'avait pas à tergiverser cent sept ans, moi dès que le soleil pointait le bout de son nez je me précipitais dehors, histoire d'avoir ma dose d'UV. Parce que bon j'étais limite en manque là, pas étonnant que les européens aient toujours l'air dépressifs à la télévision, c'était l'effet qu'avait le manque de soleil sur les gens, c'est la science qui le dit. Bref, du coup j'avais à peine fini de manger que j'étais remonté fouiller dans mes affaires à la recherche de ma paire de lunettes de soleil et de mon iPod, et moins de dix minutes plus tard j'étais dehors, à la recherche du meilleur endroit dans le jardin pour profiter des rayons lumineux, jusqu'à ce qu'un imbécile de nuage ne vienne gâcher ma petite fête ; Mais bon, inutile d'être pessimiste. D'ailleurs je pouvais pas être pessimiste avec du Elvis dans les oreilles, l'hawaiien qui écoute du Elvis c'était peut-être super cliché mais ... bon, j'assumais. Finalement j'étais pas allé très loin, j'avais choisi le premier coin d'herbe orienté face au soleil et je m'étais affalé dans la verdure, un bras calé derrière ma tête, pour finalement fermer les yeux. Ouais, je pense que j'aurais pu rester là un moment, c'était un poil trop passif pour mon moi habituel mais pour le coup je me voyais sans aucun souci faire exception. Du moins j'aurai plus, avant qu'une ombre mal placée ne vienne me gâcher mon sommeil et ne me fasse entrouvrir un oeil en grognant là seulement avais-je remarqué la silhouette de Mai-Lan penchée au dessus de moi. Retirant un de mes écouteurs j'avais demandé sans pour autant bouger ou faire le moindre geste pour me redresser « Pardon tu disais quelque chose ? » J'étais un peu perdu dans ma musique là, et je m'attendais pas vraiment à ce qu'on vienne me parler en plus de ça alors j'avais pas vraiment écouté. Je savais même pas si elle m'avait vraiment dit un truc d'ailleurs, seulement elle était là à me regarder, alors elle devait bien attendre quelque chose.

Une simple envie de soleil et de verdure. Voilà, ce qui m'avais poussé dans les jardins, j'avais envie de me calé dans l'herbe et d'écrire face au soleil, le rêve quoi. Vêtu d'un simple paréo sur mon maillot de bain encore humide d'une de mes nombreuses séances dans la piscine intérieur. Je me baladais pied nu dans l'herbe à la recherche du lieu parfait, quand dans dans un coin d'herbe parfaitement orienté j'aperçu une silhouette masculine qui ne m'étais pas inconnu. C'était Akela, l'un des plus sexy bonshommes du château. Oui je sais, en parfaite demoiselle, j'aurais dut contenir pour moi mes pensées déplacées, mais là… Comment dire…. C'était trop fort, mon instinct de femme longtemps refoulé se mettait en alerte, ainsi délicatement je m'approchais de lui et me penchais, juste pour qu'il me remarque au-dessus de lui. Je ne disais rien, j'attendais…. Et comme prévu, cela arriva, il ouvrit un œil puis l'autre puis me demanda si je disais quelque chose, avec un sourire de gamine de cours d'école, je disais d'une voix coquine :

Oh non rien du tous… Juste que les rayons du soleil sur ton corps te rendait encore plus sexy qu'à l'accoutumé.

Il ne savait pas qu'à es yeux, il aurait été le partenaire idéal. L'homme qui me plaisait le plus dans cette maison. Au fond, je l'avoue, j'étais un peu jalouse de Camille mais n'osais l'avoué. Préférant et de très loin profiter du moment, j'envoyais au loin mon paréo et m'installais prêt, très prêt, à ses côtés. Tout était prêt, il ne restait plus qu'à attendre en espérant qu'il ne soit pas non respectif à mes avances.

J'étais le genre qui ne tenait jamais en place, la plupart du temps, du genre monté sur ressorts, piles longues durée ou batterie de vieux Nokia. Mais cela ne m'empêchait pas d'apprécier aussi un bain de soleil de temps en temps, le fait de fermer les yeux et de laisser sa peau chauffer à la chaleur des rayons lumineux, avec le bruit de la mer en fond sonore, ou la voix du King dans le cas présent. Autant dire que je rentabilisais l'accès à la plage qu'offrait la lana'i derrière chez moi. J'aurais donc pu rester là un moment, immobile et perdu dans mon monde intérieur, si la silhouette venant de me bloquer l'accès au soleil ne m'avait pas persuadé d'ouvrir un œil pour voir contre qui ou quoi j'allais devoir grogner. Bon, il s'agissait de Mai-Lan, et comme j'étais pas totalement un sauvage j'avais préféré lui demander si elle voulait quelque chose, ou plutôt si elle m'avait demandé quelque chose. « Oh non rien du tout … Juste que les rayons du soleil sur ton corps te rendait encore plus sexy qu'à l'accoutumée. » Un léger rire s'était échappé de mes lèvres tandis que je réajustais mes lunettes de soleil sur mon nez, la suivant des yeux tandis qu'elle retirait son paréo pour venir s'installer à côté de moi. « Je suppose que je peux pas refuser la compagnie de quelqu'un qui fait ce genre de compliments. » Me calant sur mes coudes j'avais observé les environs un instant, appréciant la grandeur des jardins bien que déplorant quelque peu leur côté trop 'carré' ; J'étais partisan de laisser la végétation et la nature en général se développer comme bon lui semblait, parce que nous n'étions que peu de chose en comparaison. Finalement j'avais tourné de nouveau la tête vers Mai-Lan « T'as carrément sorti le maillot de bain, t'as peur de rien. » lui avais-je alors lancé d'un ton amusé, avant d'ajouter en guise d'explication « J'en suis encore à essayer de me convaincre de ne pas garder ma veste à l'intérieur perso. » Faut dire que par chez moi, les températures ne descendaient jamais en dessous de vingt degrés. Sans rire, vingt degrés, c'était en gros la température que nous avions en plein hiver ; Parfois cela descendait à dix-huit, et là c'était le drame pour nous. Sur le continent à dix-huit ils sortaient sans blouson, chez nous à dix-huit c'était limite si on faisait pas du feu pour se réchauffer, hm. « Te manque juste la planche de surf et tu passerais presque pour une cousine. » que j'avais enfin ajouté sans que mon sourire amusé n'ait quitté mes lèvres. C'était pas forcément faux, la légende selon laquelle les hawaiiens pure souche étaient tous des cousins éloignés ; Fallait voir le nombre de cousins, cousines, oncles, tantes et autres que je pouvais avoir.