FT. ZORAN

En fait, on dirait pas comme ça, mais les journées dans le nid, c'est crevant ! Non mais j'vous assure que c'est vrai, c'est harassant de rester toute la journée assise sur un sofa à manger de la glace en culpabilisant parce que tes cuisses vont gonfler. Bref, mes cuisses vont gonfler pendant Fake Lover, je crois que tout le monde l'a bien compris. Et je commence à réavoir faim, ce qui est assez problématique, quand même. Enfin, c'est pas grave. Je me pose sur le lit, lâche un long soupir qui témoigne d'à quel point je suis heureuse d'avoir les fesses posées sur le lit. Je crois que le matelas est mieux que celui que j'ai chez moi, c'est pour dire comme j'aime Fake Lover et quelles nuits je passe ! J'adore, mon dos adore, mes fesses adorent et le tout donne des soupirs comme ça. Comme si j'avais beaucoup forcé aujourd'hui, genre comme si j'avais couru un marathon ou quoi, j'ai presque fait ça ! Presque, j'ai dit. J'ai fait le marathon du nombre de glaces que je suis capable de manger en 12 heures, en gros. C'est beaucoup plus marrant, comme marathon, c'est moi qui vous l'dit. Enfin, là n'est pas le sujet. Je regarde autour de moi, constate qu'il n'y a manifestement personne alors que moi, j'suis à moitié crevée et tout, tout le monde a l'air en pleine forme, ptêtre qu'ils font une fête et qu'ils ont oublié de me prévenir (j'suis tellement discrète aussi). Du coup, je me laisse tomber encore plus sur le lit, écarte les bras et ferme les yeux un instant, jusqu'à les ouvrir lorsque j'entends la porte de la chambre s'ouvrir. « Zoraaaaaan, le magnifique ! » Je trouve le courage de me remettre en position assise et le dévisage, souriante. « Antwon t'es tombé dessus ou pas encore ? Il m'a rien dit, mais j'ai peur pour ta vie, actuellement. » Et puis je fais mine de réfléchir, parce que je réfléchis vraiment en fait. « Bon, ceci dit, s'il t'avais tué, tu serais pas là. Et s'il t'avait frappé, t'aurais ptêtre pas cette tête là. » Bref, faut que j'arrête de dire des trucs cons en sa présence. Mais ça me stresse un peu de savoir que je lui plais, parce que c'est un canon de chez canon quoi.

Je sais pas pourquoi, mais je crois que je me sens obligée de dire de la merde dès qu'il arrive. Non mais c'est vrai, c'est vachement stressant tout ça, j'étais pas préparée à.. ça en arrivant dans Fake Lover... Mais c'est une bonne surprise, je n'ai pas honte de l'avouer. Enfin, j'y ai déjà pensé, j'y penserai sans doute encore parce que c'est quand même unbelievable... Mais faut que je m'en remette. Il me  salue d'un signe de la main, il est pas très bavard, lui. Je crois qu'on fait une bonne balance du coup, parce que moi j'parle tout le temps et lui très peu. Mais je sais pas s'il va se dérider un peu plus tard ou s'il va rester toujours dans ses phrases courtes et... useful. Enfin ceci dit, c'est peut-être parce que je ne lui laisse pas trop l'occasion de s'exprimer. Le pauvre si c'est le cas, mes joues deviennent un peu rouges rien qu'en y pensant. Il sourit, mon regard s'accroche à son visage et je le suis du regard. Oh bah, il vient me rejoindre sur le lit, s'allonge et pose sa tête sur mes cuisses. Ah bah c'est clair que c'était l'endroit où il fallait poser sa tête, c'est tellement confortable. C'est pas du cynisme, c'est vrai ! Mes cuisses sont les choses (ouais, choses) que je trouve les plus horribles chez moi... C'est gras, plein de cellulite... Boh, rien de très cool quoi. Enfin, ça a pas l'air de le gêner, au contraire. « T'as peur de lui ? » demande-t-il. Je reste perplexe un instant... Moi ? Avoir peur de mon frère ? J'suis tellement entrain de penser à sa question que je remarque qu'après qu'il est entrain de me caresser la cuisse et mes joues deviennent rose super rapidement. Je me racle la gorge, et commence à répondre : « Nan, c'est mon frère. Il me ferait jamais de mal... » Je marque une pause, avant de continuer : « Par contre, toi, il risque de  t'en faire. » Mais j'pense pas qu'il fasse grand chose, en fait. Parce que mine de rien, c'est interdit la violence dans Fake Lover, et si Pavel s'est fait rappeler à l'ordre, c'est bien parce qu'il en avait usé. Mes mains viennent se loger dans ses cheveux, presque machinalement. Je sais pas pourquoi, je crois que ses cheveux, je les aime et que mes ongles ont décidé d'adopter son cuir chevelu. Je grattouille un peu, attendant une réaction quelconque. « Tu m'dis si t'aimes pas hein... »

Bon bah disons que je tente d'avoir un contact physique sans que ça ai spécialement de "sens". C'que je veux dire, c'est que je cherche le contact sans que ça puisse être interprété de façon plus... Perverse, disons. Je sais pas, ses cheveux ont appelé mes ongles... Et puis je lui demande s'il aime, il commence à peine à répondre qu'il est coupé par... la musique. Je crois que mes joues deviennent instantanément rosées, comme si la perspective de ce baiser me gênais. En fait, ça me gène pas mais... disons que j'ai pas vraiment l'habitude de tout ça. Mais j'ai pas vraiment le temps d'appréhender quoi que ce soit, de penser aux conséquences que ça pourrait avoir que Zoran a déjà posé ses lèvres sur les miennes et aventure même sa langue au delà de la frontière que représente mes lèvres. Bon, on peut pas dire que c'est désagréable, c'est même vraiment très agréable. Il passe sa main sur ma joue, mes yeux sont clos et j'me laisse faire, savourant le moment parce que je sais qu'il ne va pas durer éternellement. Et quand est-ce qu'un mec aussi beau viendra m'embrasser de nouveau ? Jamais, sans doute. Alors autant profiter de tout ça, surtout qu'il est pas seulement beau, je crois que j'ai un bon feeling avec lui, même s'il parle pas beaucoup. Beaucoup moins que moi, en tous cas. Finalement, le baiser prend fin et j'ai pas vraiment le temps de réfléchir que je passe ma main sur sa nuque et décide de l'embrasser à mon tour. Ouais, c'était trop court. Non, j'ai pas l'habitude de faire ça... Oui, j'aime cette sensation d'être désirée par un mec. Et encore plus par un mec comme lui. Et ça tombe bien, parce que il me plait aussi. Finalement, la chose prend quand même fin et quand j'ouvre les yeux, je ne sais pas vraiment quoi dire. Il est bien le premier qui arrive à me faire taire...

Bon, et maintenant....? Non parce que c'était super tout ça, mais maintenant je sais franchement pas quoi faire. La question étant, est-ce que j'ai envie d'aller plus loin avec Zoran. Et ça, c'est une question presque philosophique qui va accaparer mon esprit pendant les (au moins) dix prochaines minutes. Bon, certains se sont sautés dessus dès la première semaine, on est à la troisième donc peut-être que ce sera pas si grave... enfin j'veux dire, du point de vue de l'avis du public sur ma personne, genre j'vais pas passer pour une grosse pute. Bon ceci dit, j'connais Zoran depuis deux semaines, donc ptêtre que j'vais passer pour une pute. Oh, c'est trop chiant cette question, trop dure pour mon cerveau... Et... wow, ohputain. Je ferme les yeux, les lèvres de Zoran parcourent mon cou, ma bouche s'entre-ouvre parce que putain c'est trop bon. Ma main passe dans ses cheveux et j'apprécie le moment avec la putain d'image d'Antwon en tête. S'il sait ça, j'suis morte et Zoran aussi. Encore plus que moi, sans doute. Non parce que mon frère aime à croire que je suis une gentille fille sans vie sexuelle qui attends le prince charmant. Enfin, l’interprète comme ça parce qu'il fait chier Zoran pour pas qu'il m'approche. Putain, j'déteste Antwon en ce moment. « Je sais pas si c'est une bonne idée... », je murmure, parce que limite, s'il entend pas, on pourra pas dire que j'ai pas essayé. Non mais t'arrête pas Zoran, t'arrête pas...