Il avait passé le casting sans grande conviction, alors il ne s'était pas inquiété outre-mesure de devoir passer l'anniversaire de son fils loin de lui. Là aujourd'hui ça lui revenait en pleine figure, et il se disait qu'il aurait mieux fait de rester chez lui. Il se demandait bien quel père il faisait en laissant son fils à ses parents pendant plus d'un mois, manquant son anniversaire. Sur le coup il n'était vraiment pas fier de lui, il a envie de tout plaquer pour aller souhaiter un joyeux anniversaire à son fils, et revenir ici parce que même s'il lui manque terriblement il déteste abandonner. Alors ce matin il est resté au lit un peu plus longtemps, avec la peluche de son fils dans les bras. Il se trouvait particulièrement pathétique mais, il s'en moquait. Personne n'était de toute manière en mesure de le juger. Il voulait que cette journée se déroule presque comme les autres, comme s'il était chez lui dans son minuscule appartement. Vers les coups de seize heure il s'affaira dans la cuisine. S'il était incapable de se faire une omelette digne de ce nom, en revanche il savait parfaitement comment faire un gâteau au chocolat, il faut dire qu'un enfant de six ans ça en demande beaucoup. Une fois qu'il eut tout terminé, et que le gâteau eut fini de cuire il le sortir du four, et disposa sept bougies dessus. Il les alluma et resta quelques secondes à les regarder se consumer quand il entendit un bruit derrière lui. Il remarque Orson qu'il salue d'un léger sourire et d'un signe de la tête. « Tu veux un bout de gâteau ? Par contre il faut que quelqu'un souffle les bougies. » Il sourit légèrement, oh non lui n'allait pas souffler les bougies de ce gâteau, ça ne se faisait pas.

J'ouvris les yeux, l'heure de la sieste venant de se terminer. Je m'extirpai des draps. Assis sur le bord du lit, je m'étirai et craquai quelques vertèbres. Je soupirai, passant ma main derrière la nuque. Mon regard s'attarda sur le réveil. Il était dix-sept heures passées. Je me levai, refis le lit et sortis de la chambre, à moitié dans le coaltar. Je baillai en pénétrant dans la cuisine d'un pas nonchalant. J'émergeais en douceur, pour ainsi dire. J'ouvris un des placards et j'y trouvai la cafetière à piston. Je fermai le placard d'un coup sec. Je me retournai et croisai le regard de Amery. Je le saluai à mon tour d'un geste vague de la main. Ma main ramena machinalement mes cheveux en arrière tandis que je m'avançai vers mon camarade. Je fus interloqué par le gâteau de chocolat en face de lui et dessus, étaient alignées sept bougies. Il m'en proposa un morceau. Il fallait quelqu'un pour souffler les bouger, dit-il. Je haussai un sourcil interrogateur. J'acquiesçai, un fin sourire aux lèvres. - Avec plaisir., fis-je en prenant place à sa gauche, à califourchon sur la chaise. J'opposai mes bras sur le dos de cette dernière et déposai mon menton par-dessus. - Ce gâteau ne m'était pas destiné, je suppose. Je laissai un léger rire s'échapper de ma bouche alors que j'observai les bougies se consumer minute après minute. Peut-être était-ce le sien. J'avais comme le pressentiment que ce n'était pas le cas. - Ce n'est pas ton anniversaire, si ? Je pouvais me tromper, mais j'en doutais fortement. Ce n'était pas son anniversaire non plus. En tout cas, le gâteau avait l'air appétissant.

Oui bien sûr qu'il s'en voulait de rater l'anniversaire de son fils, il n'en avait pas manqué un en sept ans, ce qui est normal quand on est parent. Mais là clairement aujourd'hui il s'en voulait d'être là, d'être dans cette émission pendant que son fils passait son anniversaire avec ses grands-parents, sans son père et encore moins sans sa mère, mais ça il en avait l'habitude. C'est d'autant plus à cause de l'absence de sa mère qu'il s'en voulait, cela faisait un mois que son fils n'avait vu aucun de ses deux parents et il avait peut-être espéré pouvoir au moins voir son père pour son anniversaire. Ou peut-être était-il content qu'Amery le laisse vivre un peu. Ca il n'en savait rien et pour tout dire il évitait d'y penser le plus possible. Mais aujourd'hui tout ça était inévitable, parce qu'il y a sept ans, son petit garçon voyait le jour, plus si petit que ça, puisqu'il avait sept ans désormais. Alors pour ne rien changé, il avait fait un gâteau au chocolat, il s'était appliqué à le préparer, il avait même placé sept bougies dessus, qu'il avait soigneusement allumé. C'est à ce moment-là qu'il vit Orson dans la cuisine, il lui proposa un bout de ce gâteau qui n'allait pas se manger toute seule, et les bougies n'allaient pas non plus s'éteindre toutes seules. Lui ne comptait pas les souffler, il n'en avait pas envie et pas le courage quelque part non plus. Il accepta et ajouta que ce gâteau ne devait sûrement pas lui être destiné, ce qui le fit rire pendant quelques secondes. « Non effectivement je suis désolé. » Un léger sourire se dessine sur son visage tandis qu'Orson lui demande si c'est son anniversaire. « Non comme tu peux le voir, j'ai dépassé les sept ans depuis bien longtemps. » Un nouveau sourire s'esquisse sur ses lèvres. « Je suis désolé de devoir te donner un ordre, mais si tu veux y goûter tu vas devoir souffler ces bougies. Tu peux même faire un vœu. » Il n'y croit pas trop, mais c'est ce qu'il est coutume de faire, quand c'est son anniversaire oui normalement, mais il souffle les bougies à la place de son fils alors il a bien le droit à quelque chose non ?