brune
Il y a une chose à laquelle on ne se trompait pas au sujet de Valeri. Il n’était sportif, il n’avait pas de muscles, ou tout du moins très peu. Il n’avait pas ce physique si athlétique qu’on pourrait lui envier. Il était grand, mais n’était pas très musclé. Il n’était pas très emplumé comme garçon, comme le disait si bien sa vieille grand-mère. Il était pourtant grand, il mesurait un mètre quatre-vingt-huit et il chaussait du quarante-six. Mais il ne fallait pas s’imaginer Valeri comme l’un de ces pachas qui ne faisait aucun sport. Ou plutôt l’un de ces types dont le sport ressemblait plus à un plateau-télé devant un bon match du Paris Saint-Germain, une bière à la main, avec la sueur qui dégoulinait sur le front tellement il meuglait après leur écran. Non. Valeri n’était pas l’un de ces garçons. Puis ce n’était pas parce qu’il habitait Paris, qu’il était supporter de ce club qui faisait tant parler de lui. Le football, ça ne l’intéressait pas tant que cela. Lui, c’était le sport de combat. La lutte. Il en faisait quand il était enfant, et adolescent. Il en faisait avant qu’on lui interdise de pratiquer tout sport, c’était bien trop dangereux pour lui. Il s’était donc résigné à l’âge de quatorze ans de ne plus pratiquer aucun sport. Et pourtant, ce n’était pas ici qu’il allait ménager son petit cœur. Il entra alors dans ce qui semblait être une salle de sport. Il n’avait pas spécialement mis la tenue adéquate pour, quoique… un short et un tee-shirt, ça faisait très bien l’affaire. S’il n’avait pas eu la tordue idée d’offrir son jogging à Opaline, il aurait très pu l’enfiler aujourd’hui. Trop tard, maintenant, puisqu’il lui avait donné. « Hey Choub… Brune ! » souffla-t-il. Oui, elle s’appelait Brune, et pas Choubaka. « Baisse la garde ! Je n’ai pas de biscotte, ni de ketchup ou de la mayonnaise dans les mains, cette fois-ci ! » lui fit-il remarquer, tout en levant les bras en l’air. Il ne savait pas, au cas où qu’elle s’attendait qu’il vienne à l’offensive une nouvelle fois. Non, ce n’était pas le genre de Valeri, pas du tout. « Je suis venu… en ami. ». Oui, voilà. Il était venu en ami, en pacifiste. Pas en ennemi ou en fourbe guerrier.

Pour tout vous dire, il y avait clairement bien plus sportive que moi. Oui, j'n'étais pas vraiment faite pour les grands marathons ou les courses de vélos de plus de deux heures. A vrai dire, je crois que trente minutes suffisaient à me terasser, ce qui en soi, est légèrement pathétique, je vous l'accorde. Pas que je n'aimais pas ça ou que j'étais particulièrement feignante, juste que je n'étais absolument pas douée. J'arrivais très rarement à obtenir un dix sur vingt en sport lors de mes années de lycée. Alors imaginais maintenant que je n'en faisais plus du tout. Pas chance, mon métabolisme faisait que je n'étais pas de celles qui prenaient facilement du poids, oui, je pouvais bien manger ce qu'il me plaisait, les kilos n'étaient jamais vraiment un problème. Et pourtant Dieu sait que j'étais gourmande, hm. Certainement un de mes plus vilains défauts. J'étais ce que l'on appelle l'amie du chocolat. Pourtant j'avais décidé de m'y mettre, oui, j'allais faire du sport. Arrêtez de me regarder comme ça, j'ai bien compris que c'est une surprise pour tout le monde, et certainement pour moi avant tout hm. Enfin bref j'étais prête, jogging gris et débardeur bleu pale enfilés, franchissant le pallier de la salle de sport lorsque mon regard s'arrêta sur une silhouette un peu trop familière. Oh non. Un frisson parcouru mon échine. Oui, bon, d'accord, peut être pas à ce point. « Hey Choub… Brune ! » je plisse les yeux un instant, prête à le mettre à terre. On ne dirait pas comme ça, mais je suis une vraie sauvage. « Baisse la garde ! Je n’ai pas de biscotte, ni de ketchup ou de la mayonnaise dans les mains, cette fois-ci ! » dit-il en levant les bras en l'air avant de préciser. « Je suis venu… en ami. » un léger blanc s'impose le temps de quelques secondes avant que je décide de lui répondre « ... Qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu es malade ? Schizophrène ? ... Oh non, je sais, tu as quelque chose à me demander ! Vas y je t'écoute. » oui voilà, ça ne pouvait être que ça.

Il y avait cette lubie amère dans leur bouche. Il n’avait pas besoin de la remarque des uns ou des autres pour cela. Il le savait déjà tout cela. Il avait poussé la porte de la salle de sport sans prétention. Sûrement par curiosité. Certes, il n’y aurait pas cette atmosphère stricte du dojo où il s’était entrainé, cette odeur suintant le martyr et la douleur. Il y était venu plus par curiosité. Oui, voilà. Curieux, il était. En entrant dans la grande salle, son regard s’était stoppé sur une jeune femme qui ne lui était pas inconnu. Choubaka, comme il l’avait si sympathiquement renommé. A vrai dire, elle ne s’appelait pas comme cela, mais Brune. Il avait découvert son identité la semaine passée, lors du conseil. Il l’avait brièvement salué, comme il l’aurait fait avec n’importe qui. Oui, voilà. Il aurait dit ça à tout le monde et à n’importe qui à la fois. A en voir son air de méfiance, elle serait sûrement prête à passer à l’offensive s’il avançait trop près d’elle. Qu’elle se rassure, il n’était pas venu armé. Il lui fit donc remarque qu’il n’avait ni mayonnaise, ni ketchup, ni biscotte beurrée entre ses mains. Après tout, ce n’était pas comme s’il s’attendait à la croiser, ici. Rien de cela n’était prévu, juste le fruit du hasard, ou du destin. C’était un tour de l’un ou de l’autre, de toute façon. Il était venu en ami, lui dit-il alors. Un petit sourire en coin se dessinait alors sur ses lèvres. Il n’était pas que ce fourbe garnement, sans éducation. Un léger flottement pris place après que Valeri eut pris la parole. A croire qu’il avait dit une énormité. Elle lui demanda alors ce qu’il lui arrivait. Elle souffla des hypothèses : malade, schizophrène… Finalement, il aurait quelque-chose à lui demander. Elle semblait si convaincue de ces quelques dires. Un fin sourire, un brin amusé, se dessina sur ses lèvres. « Non, pas vraiment… souffla-t-il d’un air évasif. Mais si tu veux, tu me laisses quelques secondes, le temps de trouver une requête à te faire. ». Il n’était pas très sérieux dans ses propos. A vrai dire, il n’avait rien à lui demandé. Il avait beau réfléchir, il ne trouva pas ce qu’il aurait bien pu lui demander. « A vrai dire, je m’étais dit que l’on pourrait essayer de communiquer autrement qu’en se jetant de la nourriture… ». Oui, ça serait sûrement plus simple ainsi. Essayer d’avoir des échanges autrement qu’avec de la nourriture et des mots teintés de moqueries. Il lança un bref regard à travers la pièce, marquant alors une petite pause. « Tu fais du sport ? C’est marrant parce que je ne t’imaginais pas du tout sportive… » lui fit-il remarquer, en reportant son regard sur elle.