Zoran & Danaé

Pourquoi j’ai décidé de rester plutôt que de rentrer chez moi pour retrouver mon fils et mon quotidien ? Tout simplement parce que j’crois bien que j’ai un petit peu peur de l’extérieur. Bien évidemment que je crève d’envie de revoir mon petit ange blond, mais je ne sais pas trop ce qui m’attends à l’extérieur alors je préfère me réfugier dans ce petit cocon qu’est le nid d’amour et m’éloigner de la cohue médiatique pour le moment. Je sais que je vais encore être critiqué pour mon choix, mais je m’en moque royalement. Je suis bien assez grande pour faire ce que j’ai envie. Je n’ai besoin de l’approbation de personne et encore moins que l’on me dicte ce que je dois faire. En plus de tout ça, j’ai envie de rester pour profiter des personnes que j’apprécie et que je ne vais très certainement pas revoir par la suite à cause de l’éloignement géographique. Aliénor, Akela et Celse sont en demi-finale. J’ai envie d’être présente à leurs côtés pour les soutenir et les voir aller en finale tous les trois. Ce sont mes petits chouchous. Il y a aussi le retour de Zoran qui me donne envie de reste un petit peu plus ici. C’est quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas du tout. J’avais bien envie de le revoir après les quelques messages que nous avions eu l’occasion d’échanger dernièrement sur un célèbre réseau social, mais je ne pensais pas que ce moment serait aussi proche dans le temps. Je n’ai pas osé aller le déranger lors du prime. De toute façon je suis un petit peu malade donc j’ai préféré remonter me coucher et apprendre mon élimination de la compétition depuis le fond de mon lit. D’ailleurs j’y suis encore. Enfin, pas actuellement parce que là je suis descendu me chercher un truc à boire. En remontant je croise quelques candidats qui se disent être désolé pour moi. Je ne réponds pas et me contente d’adresser un petit sourire à chacun. La pièce est plongée dans l’obscurité. Il n’y a pas de bruit. Tout le monde doit certainement être en train de fêter la semaine précédant la demi-finale ou un truc dans l’genre. Je pousse la porte derrière moi et aperçois une silhouette masculine un petit peu plus loin, allongée sur un lit. Sur mon lit. Je m’approche en fronçant les sourcils. Plus j’avance et plus j’arrive à distinguer les traits du visage de … Zoran. Un sourire s’empare de mes lèvres et je marche de plus en plus. Je pose mon verre sur une table de chevet en passant et, l’air de rien, prends place à ses côtés, posant mes mains sur mon ventre. Ma tête vacille et mes pupilles se posent sur son visage. Mon sourire s’intensifie légèrement. « T’es pas en train de profiter de ton retour pour raconter tes ébats depuis ta sortie à ton pote Lewis ? » Une question comme une autre.

Je suis assez contente de trouver Zoran dans mon lit lorsque je reviens. Je me dis qu’il n’est pas ici que pour retrouver son pote Lewis et qu’il a peut-être même pensé à moi depuis son abandon. En tout cas, je l’espère. Je m’installe à ses côtés et vient le taquiner d’une petite réplique piquante. C’est une façon pour moi de prêcher le faux pour savoir le vrai. Bien évidemment il n’a pas de compte à me rendre vu que nous sommes loin d’être marié, mais je dois bien avouer que cela aurait pour effet de me refroidir immédiatement si jamais il vient à me dire qu’il a profité de l’extérieur pour sauter sur toutes les nanas qui lui sont passés sous le nez. Il m’attrape par les poignets afin que je me rapproche de lui. Ses mains viennent se balader sur mon corps. « Tu sais bien que tu es ma préférée. » J’ai presque envie d’y croire. Je sais très bien que ce n’est pas le cas. Tout le monde m’a fait la leçon concernant le beau brun. Je dois me méfier. Pourtant là, je n’ai même pas envie de me méfier. J’ai juste envie de me laisser aller et de me blottir dans ses bras. Ses lèvres viennent caresser l’une de mes oreilles. Je reste silencieuse un très court instant avant de laisser un rictus moqueur s’échapper dans les airs. « Je peux savoir à combien de nana tu l’as sorti depuis qu’on ne s’est pas vu ? » C’est une nouvelle petite pique pour prêcher le faux afin de savoir le vrai. Mine de rien, je suis curieuse alors j’ai quand même envie de savoir. Sans vraiment savoir pourquoi mes lèvres viennent se poser brièvement sur les siennes. « Je t’ai manqué ? » que je demande en plongeant mon regard dans le sien. J’ai envie qu’il réponde que oui. Je ne lui demande de me dire qu’il a pensé à moi tous les jours à chaque minute de la journée, mais j’ai juste envie qu’il me dise qu’il a rien qu’une seule fois eu une petite pensée pour moi. Je lui lance mon regard de chaton tout triste en espérant l’attendrir un tout petit peu. Je dois avoir l’air d’une gamine, mais je m’en moque.

Je ne sais pas pourquoi je suis le genre de nana à toujours tomber sous le charme des vilains garçons, mais dès qu’il y en a un dans les parages vous pouvez être sûrs qu’il est pour moi. La preuve, il n’y en avait qu’un seul dans le nid et il a fallu que je me jette dans ses bras. Enfin, que je couche avec lui pour être plus précise. Bien évidemment que Zoran me plait et que j’ai envie d’être bien plus que son plan cul du jour, mais je n’ai pas envie de le voir s’éloigner de moi alors je ferme ma bouche et je me contente de ce que lui il veut. Je suis certaine que tout un tas de personnes doivent penser que je suis soumise ou un truc dans l’genre, mais je m’en moque. Moi tant que je suis avec lui je suis l’une des nanas les plus chanceuses. D’ailleurs j’suis bien contente qu’il fasse son grand retour dans le château. Je ne compte le souler avec mes grands discours à la noix en lui disant qu’il me plait et que j’ai envie de me poser avec lui. Je veux juste profiter de lui et de sa présence avant de devoir le quitter pour, certainement, toujours. Si je pense qu’il va passer sa soirée avec son grand pote Lewis je me mets le doigt dans l’œil et pas qu’un petit peu. Je le trouve sur mon lit, certainement en train de m’attendre. Je l’espère. On ne tarde pas à entrer dans le vif du sujet et voilà que je me retrouve sur lui à l’enquiquiner avec mes phrases chiantes pendant que lui joue au tombeur de service avec des répliques digne d’un expert en séduction. Je lui vole un bref baiser avant de lui demander si ma présence lui a manqué durant notre séparation. Je n’ai pas de réponse tout de suite. Zoran se contente d’attraper mon visage entre ses mains pour m’offrir un nouveau baiser plus passionnel cette fois. Profitant pleinement de ce moment je ferme les yeux jusqu’à ce que monsieur détache ses lèvres des miennes. « Pourquoi je serais là, sinon ? » Je sais bien qu’il ne faut pas que je tombe dans son piège, mais je ne peux pas m’empêcher de sourire comme une pauvre idiote. J’ai envie de croire qu’il est revenu juste pour moi, mais je sais bien que ce n’est pas le cas. Ou du moins pas entièrement. « Premièrement pour voir Lewis. Deuxièmement parce que ta petite notoriété commence à s’essouffler et que de moins en moins de nanas veulent finir leurs nuits dans ton lit. Troisièmement parce que … t’as besoin d’argent ? » Je termine en disant quelque chose complètement au hasard. J’ai quand même réussi à glisser, encore une fois, que je n’étais pas l’exclusivité du jeune homme. D’ailleurs je suis presque sure que le ton sur lequel je l’ai dit montre que je suis un petit peu jalouse de toutes ses filles qui ont dû avoir l’occasion de coucher avec lui depuis qu’il est à l’extérieur. « Je t'ai manqué, moi ? » Zoran a toujours besoin de se sentir désiré. Je suis certaine que c’est pour ça qu’il me pose la question. Aussi parce qu’il sait que je vais lui répondre que oui il m’a énormément manqué. Je l’observe un instant avant de venir poser ma tête contre son torse. « Oui. » Hors de question que j’ajoute que j’ai pleuré comme un gros bébé quand j’ai appris son départ. En plus, il le sait déjà. Ma main trouve la sienne et je glisse mes doigts entre les siens. Par pitié, laissez-moi profiter de cet instant.