Zoran & Danaé
retrouvailles.

Ils me manquent tous énormément mes petits camarades de Fake Lover, mais je dois bien avouer que j’ai cru que mon cœur allait bondir hors de ma poitrine lorsque je me suis retrouvé en face de Zoran hier après-midi. Je me suis mise à rougir et à bafouiller comme une pauvre idiote. J’étais pourtant certaine qu’une fois à l’extérieur cette attirance que j’avais pour lui allait s’en aller et me laisser bien sagement continuer ma petite vie de jeune maman et de journaliste mode, mais il faut croire que non. Nous n’avons pas tellement eu le temps de discuter. Peut-être bien qu’il n’avait pas envie de perdre son temps en ma compagnie maintenant qu’il n’a qu’à claquer des doigts pour avoir presque tous ce qu’il veut. Je doute un petit peu de lui et pourtant je ne peux pas m’empêcher de lui forcer la main pour qu’on passe un moment tous les deux durant son séjour parisien. Après un échange de numéro, voilà qu’on échange quelques textos et qu’on décide de se retrouver le lendemain, chez moi. Disons que je ne peux pas trop sortir vu que je dois m’occuper d’Erick alors on n’a pas vraiment eu le choix concernant le lieu de notre tête à tête. Je passe une journée normale. Enfin, j’essaye. Je dois bien avouer que je me pose tout un tas de questions, mais je ne veux pas me donner de faux espoirs ou quoi que ce soit. Je prends la chose comme si j’avais un rendez-vous avec Akela ou Celse et que j’allais passer ma soirée à raconter toutes les bonnes choses qui me sont arrivées depuis que j’ai quitté l’aventure Fake Lover. J’ai à peine le temps de me préparer et de coucher mon petit bout de chou qu’on sonne à la porte. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais mon cœur se met alors à cogner contre ma poitrine comme s’il voulait en sortir. Je pousse un soupir, comme pour me donner du courage ou un truc dans le genre, avant de me diriger vers la porte. Un dernier coup d’œil à mon loft parisien avant que ma main n’attrape la poignée pour la tourner et laisser place à un Zoran bien plus classe que ce que j’ai pu connaître dans l’aventure. Un petit sourire timide s’empare de mes lèvres avant que je ne me décale de devant l’ouverture pour le laisser entrer. Je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Je me contente de fermer la porte et de lui désigner le salon d’un signe de la main. « T’as pas eu trop de mal à trouver ? » Paris, c’est grand. Le seizième aussi d’ailleurs. Je le laisse prendre place sur le divan pendant que je m’attarde près d’un meuble pour sortir quelque chose à boire. « Whisky ? Vodka ? Rhum ? » En fait, je ne sais pas vraiment ce qu’il aime, à part les plaisirs de la chair, donc je le laisse choisir. Une bouteille attire mon attention. Je l’attrape et me tourne vers lui tout en lui présentant la fameuse bouteille. « Champagne ? » D’accord on n’est pas en train de fêter quelque chose, mais moi j’ai bien envie d’une petite coupe. Les alcools forts ce n’est pas ma tasse de thé en fait. J’attrape deux coupes que je pose sur la table basse se trouvant devant nous, lui tends la bouteille avant de prendre place à ses côtés, croisant mes jambes l’une par-dessus l’autre. « Alors comme ça monsieur est de passage à Paris sans rien me dire ? » Je le taquine un petit peu, rien de bien méchant, même si je dois avouer que ce n’est pas très plaisant de se dire que si nous ne nous étions pas croisé il n’aurait même pas chercher à me voir. C’est même un petit peu blessant. Je préfère ne pas trop y penser et me dire que son travail de mannequin lui prend trop de temps et que c’est pour ça qu’il n’a pas cherché à me contacter de lui-même. C’est fou comme je peux me sentir bête en face de lui.

« J'ai un bon sens de l'orientation, tu sais. » Zoran est là, devant moi alors que je ne l’ai pas vu depuis des semaines. J’ai juste envie de le prendre dans mes bras, de le toucher, de le frapper pour être certaine que je ne suis pas en train de rêver. Non pas que je rêve du garçon toutes les nuits, mais disons qu’il est resté durant un petit moment la chose que j’ai convoité. Il claque un bisou sur l’une de mes joues et me tends une boîte de chocolat. J’ai le sentiment d’être une gamine à ce moment-là. Le genre de celles qui rougissent dès qu’un garçon balance un sourire dans leur direction. « C’est toi ou le mec du taxi qui a un bon sens de l’orientation ? » que je lui demande sur un ton taquin, tout en lui adressant le regard taquin qui va avec, avant de l’inviter à s’asseoir sur le divan et posant la boîte de chocolat sur la table basse. « Vod- » Je lui propose tout un tas de choses à boire, mais finalement je prends les devant et sort une bouteille de champagne que je lui tends afin qu’il se charge de la déboucher parce que c’est un truc de mec ça et que moi avec ma force de mouche je ne sais pas faire. « Va pour le champagne, alors. » Je me dépêche de ramener deux coupes qu’il remplit avec précision et beaucoup d’élégance. L’élégance, un point que je ne lui connaissais pas et que j’apprécie énormément. Il a ce petit côté bad-boy chic qui en général me fait bien craquer, mais bien évidemment je ne vais pas le crier haut et fort. On n’est pas là pour ça ce soir. Je le questionne indirectement sur son séjour parisien. Bien évidemment que je suis un petit peu déçu de l’avoir appris en le croisant dans les couloirs d’un défilé, mais l’essentiel c’est que j’arrive tout de même à le voir et à passer du temps avec lui. Le premier depuis la fin de l’aventure d’ailleurs. « Tu m'as jamais dis que t'étais de Paris. » Ma coupe de champagne entre les doigts, je détourne quelques instants mon regard de lui pour réfléchir. Je crois qu’il a raison. Je hausse les épaules et bois une gorgée de champagne. « Il faut dire qu’on a rarement cherché à se connaître vraiment. » Et là c’est la vérité. La plupart du temps toutes nos discussions, même les plus banales, se sont terminées en partie de jambes en l’air ou en fricotage peu catholique. En fait, je ne le connais pas tant que ça à Zoran. Je sais le principal sur sa petite personne et apparemment cela m’a suffi pour le temps de l’émission. Je me sens assez gêné qu’il me fasse remarquer que je ne lui ai jamais dit que j’étais de la capitale. C’est étrange, mais j’ai soudainement l’impression d’être devant un inconnu. Enfin, tout est relatif bien évidemment. « Enfin, maintenant tu le sais. » que je reprends en lui adressant mon plus beau sourire histoire de lui faire comprendre que la prochaine fois il n’aura aucune excuse pour ne pas me prévenir. « C’est comment la vie d’un mannequin ? » Je demande ça pour changer de sujet et puis aussi parce que je me fais tout un tas de films sur ces personnes-là et que j’ai envie d’en savoir un petit peu plus. « Ta vie se résume à voyager, faire des shooting, rencontrer tout un tas de personnes différentes chaque jours non ? » Je sais qu’il débute, mais pour qu’il soit déjà sur la fashion week parisienne c’est que monsieur a du potentiel. Je me décale légèrement lorsque j’entends un petit bruit plus loin dans l’appartement. L’une de mes mains vient se plaquer sur la bouche du garçon. Je tends l’oreille et écoute quelques instants. Non. Mon fils ne pleure pas. Tout va bien donc. Un brin gêné, je décolle ma main de ses lèvres. « Désolé. »