i don't share bed with strangers ... often
ft. Mickael & Maxence

J'étais littéralement crevé. Je sais bien qu'il n'était "que" minuit, à peine mais j'avais onze heures de décalage horaire dans la gueule et je ne les avait pas encore compensés, si vous voyez ce que je veux dire. Je crois que j'avais à cet instant précis envie d'un lit encore plus que j'avais envie d'un steak bien saignant ... Et cela faisait des jours entiers que je rêvais d'un steak saignant, alors. Du coup je n'avais pas trainé pour chercher les chambres, et surtout la mienne, en me disant que mon inspection du reste des lieux pouvait bien attendre demain matin ... J'étais là pour une semaine au moins après tout, j'avais le temps de voir venir. Je l'avais enfin trouvée en tout cas, ma chambre, et celle de sept autres de mes petits camarades accessoirement. Et si j'avais un instant eu peur d'y retrouver une décoration aussi assommante que dans la salle de réception j'avais été agréablement surpris par la sensation d'apaisement et de plénitude qui se dégageait de la pièce ... C'était les étoiles au plafond, assurément. Puisque l'adage disait premier arrivé premier servi en tout cas, j'avais pris le temps de choisir le lit qui m'inspirait le plus, même si au fond je m'en foutais pas mal et que si Mickael préférait en prendre un autre je n'en ferais pas une maladie. Et d'ailleurs en parlant de lui, j'avais à peine retiré ma veste pour la balancer dans un coin (j'étais fatigué encore une fois, ranger pouvait bien attendre demain) avant de me laisser tomber tout habillé sur le matelas qu'il avait débarqué dans la pièce à son tour « Tu as approximativement dix secondes pour me dire si ce lit te va ou si on en prend un autre, avant que ma fatigue ne devienne trop insurmontable pour que j'envisage de bouger à nouveau ne serait-ce qu'un orteil. » J'exagérais à peine. D'ailleurs, comme pour me donner raison voilà Tixy qui miaulait avec approbation - je parlais le chat couramment attention - avant de se rouler en boule au pied du lit. Brave fille. « Tu préfères dormir de quel côté d'ailleurs ? Parce que personnellement je m'en fou, du moment que tu ne dors pas au milieu en mode étoile de mer. » Sinon je n'allais pas me gêner pour le pousser ceci dit, mais il serait quand même bête d'en arriver là alors que la situation pouvait se régler à l'amiable, pour peu que chacun y mette un peu du sien. Si vous vous attendiez à me voir m'offusquer de partager mon matelas avec un autre bonhomme en tout cas, vous aviez frappé à la mauvaise porte ... J'avais déjà dormi dans toute sorte d'endroits bien moins cosy que celui-ci, et parfois tellement entassés que c'était à peine si nous ne dormions pas les uns sur les autres, alors autant dire que j'étais paré à toutes les situations.

W/ MAXENCE (ET SON CHAT)

Avant de commencer mon expédition dans la maison, je voulais trouver la chambre où j'avais été affecté avec mon compagnon de lit. J'avais d'ailleurs perdu de vue ce très cher Maxence, qui pour me faire plaisir, n'était pas lourdingue. A voir les prochains jours. En effet, je n'étais pas d'humeur à me coucher encore, bien trop impatient de visiter. Mon lit, attendra patiemment ma venue dans ses draps. Ce ne sera que meilleur ! Au bout de plusieurs minutes, je trouvais enfin ma chambre. La numéro une. Quand j'ouvris la porte, je me sentais alors transporté dans un autre monde. A l'intérieur, se dégageait une toute autre ambiance. J'allais certainement très bien dormir. A peine quelques secondes après mon intrusion, une voix s'élevait dans un coin un peu noir. Je fronçais légèrement les sourcils pour essayer de mieux voir, distinguer plus précisément une forme propre à un corps humain. S'élevait aussi, un miaulement significatif qui me rassurait alors sur l'identité du caché. Un fin sourire se dessinait sur mes lèvres. Je m'avançais vers le lit et découvrit la chatte couchée au pied, tandis que son maître, telle une loque était couché encore tout habillé. Je riais doucement. Dix secondes s'était bien court mais je n'allais pas le déranger. Lui demander de bouger allait sans doute lui demander beaucoup trop d'effort vu la fatigue qui se lisait sur ses traits. En réalité, je m'en fichais même pas mal du lit que nous occuperons. Je faisais confiance à la production pour nous avoir procurer une literie digne de ce nom, promesse de bonnes nuits réparatrices. « Gardons ce lit, tu l'as déjà adopté, ce serait un crime de te faire bouger. Et la petite chatte a l'air satisfaite aussi. » Je m'installais sur le rebord du lit, sans m'allonger. Je déboutonnais alors ma chemise, pour commencer à me mettre à l'aise. J'étais précédemment allé dans le dressing où nos valises étaient déjà exposées près d'un rangement individuel à notre nom. « Pour le côté, je m'en fiche un peu aussi. Du moment que je dors. Et sinon... » Une pause. Je le regardais taquin. Amusé. « Je veux bien éviter de faire l'étoile de mer mais à condition que tu ne ronfles pas. » J'envoyais ma chemise sur une chaise posée là, sur mon côté. J'enfilais un tee-shirt sans manche avant de me lever et de remplacer alors, le pantalon noir que j'avais avec un short de bain. En posant mes yeux sur l'animal je demandais : « Elle a l'habitude de dormir où Tixy ? » Non que je sois au courant si ça lui arrivait parfois de dormir sur notre ventre ou quoi.

C'était qu'une question de jours à mon avis, juste le temps que je digère le décalage horaire, et après j'allais retrouver mon bon vieux rythme de sommeil habituel ... Mais là, je rêvais simplement d'un matelas sur lequel je pourrais comater plus vite qu'il ne fallait de temps pour dire Fake Lover. Bah oui, autant commencer dès maintenant à adapter mon langage à la situation dans laquelle j'avais décidé de me jeter. Je me tâtais toujours quant à savoir si cette idée avait été lumineuse ou non d'ailleurs, mais pour l'heure je me contentais plus ou moins de la satisfaction liée au fait d'avoir été sélectionné et je ne cherchais pas plus loin ... Il était trop tard pour que je réfléchisse de toute façon, et les deux verres de bourbon que j'avais vu dans la salle de réception n'aidaient pas. Boire le ventre vide c'était le mal, et comme en plus je ne buvais que rarement. Voilà en tout cas mon tout nouveau compagnon de fortune qui débarquait à son tour dans la chambre, ne restait plus qu'à espérer que ce lit lui irait ... De toute façon c'était tous les mêmes, non ? « Gardons ce lit, tu l'as déjà adopté, ce serait un crime de te faire bouger. Et la petite chatte a l'air satisfaite aussi. » Pour sûr, après tout ce bruit et toute cette agitation dans la salle en bas elle devait être plus que soulagée de retrouver le calme. Quant à moi, j'appréciais la façon de penser Mickael « Ma fatigue et moi te remercions grandement. » avais-je alors répondu sur le ton de la plaisanterie, avant qu'un bâillement ne vienne m'interrompre. Restait plus que le souci du côté à régler ; Ceux habitués à ne pas dormir seuls étaient particulièrement attachés à ce détail généralement. « Pour le côté, je m'en fiche un peu aussi. Du moment que je dors. Et sinon ... Je veux bien éviter de faire l'étoile de mer mais à condition que tu ne ronfles pas. » De deux choses l'une, soit il dormait plus souvent seul que le contraire, soit il n'était pas chiant pour deux ronds. Et si la deuxième option me rassurait grandement, la première ne me regardait en définitive pas ... Et puis, je n'allais pas l'assaillir de questions que je n'avais pas envie qu'on me pose, le pauvre, surtout dès le premier soir. Souriant toujours légèrement, cachant à peine ma fatigue, j'avais de nouveau répondu « Je ne ronfle pas. Et la légende selon laquelle tous les barbus ronflent est totalement exagérée si tu veux mon avis. » Non mais oui, c'était n'importe quoi cette rumeur, c'était pas parce que j'avais déjà eu le droit à l'espiègle "mais tu piques !" en recevant un bisou que je ronflais forcément comme une locomotive. Me décalant en tout cas entièrement sur le côté droit du lit - ma droite à moi du moins - j'avais repris « Alors je te laisse ce côté-là. » tout en calant un de mes bras derrière ma nuque. Tandis que Mickael prenait le temps de se changer je me disais que je devrais peut-être en faire de même, mais très honnêtement l'idée de me lever pour retourner jusqu'au dressing et fouiller au fond de mon sac me donnait à peu près autant envie que de me faire arracher une molaire à l'heure actuelle. J'allais sans doute dormir avec mon jean et mon tee-shirt, ça nous plus ce ne serait pas la première fois. Maintenant que j'y réfléchissais j'avais vraiment des manières de paumé, parfois. « Elle a l'habitude de dormir où Tixy ? » qu'il avait fini par me demander une fois entièrement changé. Faisant une moue dubitative j'avais haussé les épaules « J'en sais pas plus que toi, je l'ai rencontrée en même temps que toi dans l'ascenseur ... J'espère juste qu'elle n'est pas du genre à faire ses griffes sur les pieds qui dépassent des couvertures. » Parce que bon, j'adorais les chats on ne va pas se le cacher, je n'en aurais pas déjà deux à la maison si ce n'était pas le cas, mais j'avais totalement conscience de le potentiel à se montrer fourbe si l'envie leur en prenait.