Le prime et la soirée ne se sont pas terminés très tôt. Tout le monde a ainsi pu en profiter un minimum. Moi un peu moins vu que ces imbéciles m’ont fait entrés parmi les derniers candidats. J’imagine qu’ils ont gardés le meilleur pour la fin. En revanche, je me serai bien passé de mon partenaire. En soit, j’ai rien contre lui, mais je rêvais de dormir à une côté d’une nana quoi. Un truc assez joli avec un vagin entre les jambes et pas une paire de couilles. J’ai pas l’habitude de dormir avec des mecs moi. Trop poilus, trop encombrants, trop pas mon genre. Mais j’imagine que je ferai avec à moins de trouver un arrangement avec quelqu’un. Ça doit être un gros nounours dans le fond en plus le mec. Ou si ça se trouve un cinglé de la vie. Je lui ai pas trop parlé encore pour savoir. Et là, visiblement, il a pas l’air trop disposé à converser. Il est déjà allongé sur le lit, tourné sur le côté, les yeux fermés. Mais j’crois pas qu’il dorme. Il respire encore un peu fort pour dormir. Fraichement allongé sur le matelas, je m’approche un peu de lui pour lui susurrer à l’oreille quelques mots. « En vrai, mon secret c’est que j’aime bien les blonds barbus aux yeux bleus. En général, j’ai pour habitude de leur sauter dessus en pleine nuit. » Je sais pas pourquoi je dis ça. La fatigue surement ou ma connerie. Peu importe. Je l’ai dit et maintenant le gars doit flipper sa race. Surtout que je sais m’y prendre quand il s’agit d’être sensuel. J’attends alors un peu qu’il réagisse avant de dévoiler le pot au rose. « Ça va, j’déconne. Je toucherai pas à ton paquet. Je suis pas gay, rassures-toi. » J’espère que lui ne l’est pas au moins. Je pense pas. Il est pas du tout efféminé. « Elle te donne la trique la brune qui t’as fait causette sur le prime ? » J’y passe jamais par quatre chemins. Avec moi, tout est dit. Ou presque.

Je sais pas quoi faire, putain. J’avais demandé une nana de Victoria’s Secret en partenaire et je me retrouve avec un couillu barbu. Merde quoi. En plus, je dois pioncer chaque soir dans le même pieu que lui. La blague. Dormir avec un mec, c’est clairement pas mon kiff. Mais bon, je décide dans un instant de folie d’ironiser la chose en prétextant être séduit par le candidat et insinuant lui sauter dessus en pleine nuit. Je ne suis assurément pas crédible, même en y mettant un peu du mien. En plus, je me plante apparemment puisque le candidat n’est pas blond. J’ai dû mal regarder alors. Mais… « T’es roux ? Ah non, je veux pas d’un roux dans mon lit. Ça pue des cheveux les roux. » C’est peut-être un cliché pour certains mais moi j’y crois dur comme fer. Pour avoir fréquenté une rousse il fut un temps, je trouvais que ses tifs dégageaient une odeur un peu trop particulière. Tiens et en parlant de fréquentation, j’évoque Krisjana sur le tapis. J’ai bien remarqué l’attitude de mon partenaire face à elle. On me la fait pas à moi, elle lui fou la trique, c’est indéniable. Quoi qu’en même temps, il faudrait être gay pour ne pas être attirée par cette nana. « J’en étais sûr. » J’use d’ironie moi aussi mais plus dans le sens de la moquerie. Il a une tête de puceau ce type. « Tu ressembles étrangement au mec du film Quarante ans toujours puceau. » Bon, d’accord, il lui ressemble peut-être pas. Je me souviens plus de la gueule du mec. Il faut dire que j’ai vu ce film étant ado, ça date. « On s’en tape du classement. On n’est plus au lycée. Ce qui compte, c’est le résultat. » Faire un classement des nanas les plus baisables et puis quoi encore ?! Je suis peut-être un peu un chaud lapin mais pas à ce point. J’ai pas que ça à faire d’abord. Au lieu d’espérer, autant agir. « Enfin crois pas non plus que mon objectif ici soit de baiser. Si je rends service à la bête, tant mieux mais j’ai d’autres motivations. » Je préfère le préciser au cas où. J’ai légèrement l’impression d’être déjà catalogué comme un queutard ici. J’aime le sexe, ouais, mais ça ne me caractérise pas. « Ah ouais, j’oubliais, si une odeur intempestive vient titiller mes narines pendant la nuit, je te démonte l’anus de telle sorte à ce que tu cries « aie pépito » la prochaine fois que tu chieras. Pigé ? » Autrement dit, pas de gaz. Je supporte vraiment pas l’odeur des pets.

Mince alors, il m’avait semblé que mon partenaire était blond. Fatal error 404. En même temps, je l’ai pas regardé bien longtemps. J’étais trop déçu que ça ne soit pas une fille, faut dire. Et là, j’en déduis donc qu’il est roux. Oh non. C’est moche un roux et ça pue des cheveux. Vu ses dires, j’en déduis qu’il n’est pas roux sinon il aurait réagis autrement s’offusquant que je m’attaque à ses racines. « Tu veux pas que je te sente l’haleine au beau matin non plus ? » Comme si j’allais m’amuser à sentir les cheveux du candidat. N’importe quoi. S’il est roux, au pire, je lui mettrai une crème dépilatoire dans son shampoing ni vu ni connu, voilà. « Ouais, j’avais de la peine pour ce type. » Je vois bien pourquoi Greygoose me fait cette remarque. C’était facile. En même temps, j’avoue que j’ai pas été très tendre avec lui depuis le début. Surement la déception de ne pas dormir avec une belle candidate. Il faut pas qu’il s’en fasse, ça me passera. Ou peut-être que non. Je me sens quand même obligé de dire que je ne suis pas qu’un queutard et que ma principale motivation ici n’est pas de baiser. Je peux le faire en dehors, ça, même si ici il y a des créatures particulièrement belles. Comme je l’ai dit lors de mon casting, j’ai l’impression qu’ils vont les chercher dans des agences de mannequinats leurs candidates. « Pourquoi, t’en doutes ? T’as connaissance de mon secret, non ? » Et j’ose espérer qu’il ne me grillera pas à ce sujet. Mais je ne me fais pas réellement de souci pour ça, j’ai connaissance du sien également donc c’est donnant-donnant. De toute façon, si quelqu’un vient à révéler ou donner des indices sur le secret de son partenaire, il se verra nominer d’office par Cupidon. Enfin je pense. C’est les règles du jeu. Bref, le silence reprend son cours. J’essaye alors de m’endormir mais je pense à quelque chose qui me paraît essentiel : pas de pet durant la nuit. Je le mets en garde d’une manière qui m’est propre. Grayson semble prendre la chose à la rigolade. Ouais, c’est ça. Qu’il s’avise pas de gazer où je mettrai mes menaces à exécution. « Ça dépend, t’as décidé d’être inintéressant et invisible sur une longue durée ou c’était juste le premier soir ? » C’est vrai, je suis sûr que plus de la moitié des candidats n’ont jamais entendu son prénom. Bon, c’est le premier soir aussi faut dire mais je suis sûr qu’une d’ici une semaine ça sera pareil. Greygoose a l’air trop Bisounours.