Je suis quelqu'un de matinal, à vrai dire je crois que l'heure la plus tardive à laquelle je me sois déjà levé est au environ de, quoi, neuf heures ? Allez, peut-être dix. Maximum. Je ne peux pas me lever tard, j'aurai trop l'impression que ma journée serait déjà gâchée. Et puis, même, avec tous ces entrainements à la piscine, et puis les compétitions dans d'autres pays, tout ça, je me dois de me lever tôt, pour être en forme. Le pire - ou le meilleur, en fait - c'est que je peux me coucher super tard et me lever super tôt. Et ça, c'est cool, parce que je suis rarement fatigué. Enfin presque rarement, mais bon. Alors je suis là, il doit être sept heures et quelques ; je n'avais pas prévu de me lever aussi tôt non plus, mais bon puisque me recoucher ne servirait à rien, je me suis levé directement, quitte à commencer la journée avec un peu de sport dans le jardin, ou ce genre de trucs, vu que la probabilité qu'un autre candidat soit déjà levé est minime. Bien. Je m'étais directement dirigé vers la cuisine, ou j'avais mis en route la cafetière, histoire de me réveiller un bon coup, quoi. Sauf que voilà, pile après avoir remplie une tasse du liquide que j'entends la porte derrière moi s'ouvrir. Une blonde ; inconnue au bataillon. Je l'ai sans doutes déjà croisée, mais impossible de mettre un nom sur ce joli minois. J'ai une bonne mémoire d'habitude, mais faut pas abuser non plus, hm. Elle était entrée sans même dire bonjour, mais bon ça ne me surprend même pas, les gens de nos jours en sont même plus polis. Faut dire que je ne l'ai pas saluée non plus, mais ça évidemment on ne le soulignera pas hm. Bref, passons. Je tourne la tête, mais me ravise lorsque j'entends le fracas de verre sur le sol ; la blondinette venait de faire tomber la tasse qu'elle avait elle aussi préparé sur le sol. Ah, bah merde, alors. Mais étant donné que je suis quelqu'un d'adorable, et même pas rancunier avec ça - bah ouais elle m'a pas dit bonjour, quand même, héhé - je me dirige vers elle et la mare de café qui se propageait sur le sol de la cuisine. « Ah bah, bravo. Bon, bouge pas, j'vais chercher un balais, toi t'essuies le café. » Putain. Chui' quand même quelqu'un de sympa, hm. Je pense que ça, on peut le souligner, par contre. Je lève les yeux ; le balais est là. Quoi ? Quelqu'un s'en est servi ? Donc des gens vivent ici ? Des gens font le ménage ? Première nouvelle. Je me lève pour aller le récupérer et rassemble tous les morceaux dans un coin de la pièce ; on ramassera ça plus tard, hum. « Tu as été troublée par ma beauté ? Tu peux le dire, je t'en voudrai pas. » chui' pas sérieux, je le pense même pas, je lâche même un rire pour le lui prouver. Elle est juste fatiguée. Ou conne. Ou les deux.

Je contemple le désastre qui s'étale sous mes yeux encore alourdis par le sommeil. Le sol est recouvert de débris et de la caféine que je devrai être normalement en train de boire pour commencer la journée de la manière la plus normale possible, si on oublie que des centaines de caméra passent au crible le moindre de mes gestes et en l’occurrence le moindre de mes faux-pas. Des traces du crime salissent le bas de mon pantalon. Merde. C'est pas possible. Pas dès le matin, pas le premier jour !  « Ah bah, bravo. Bon, bouge pas, j'vais chercher un balais, toi t'essuies le café. ». Je manque de sursauter. J'avais presque oublié la présence du blond. Sa réaction m'interpelle, il y aurait donc quelques âmes non pourries jusqu'au trognon dans cette maison ? A la réflexion, j'aurai peut-être pu le saluer. Pour me rattraper, je lui dirai bonjour deux fois la prochaine fois qu'on se croise, voilà. « Merci  ». Je réponds simplement. J'ouvre quelques placards à la recherche de  n'importe quel instrument qui pourrait m'aider à nettoyer le désastre. Un rouleau de papier traîne dans un coin.  J'arrache plusieurs feuilles et m'agenouille pour essuyer le liquide qui s'étale en mare parfaite pendant qu'il – je ne connais même pas son prénom à vrai dire, je n'ai pas le souvenir de lui avoir déjà adressé la parole – rassemble les éclats avec un balai. « Tu as été troublée par ma beauté ? Tu peux le dire, je t'en voudrai pas. ». Je ramasse les papiers complètement détrempés avant de les jeter dans la poubelle. Pour la première fois, je lève réellement les yeux vers lui et laisse mon regard s'attarder sur ses traits. Plutôt plaisant, d'ailleurs. Un joli portrait. Il a quelque chose dans le regard.. Jolies prunelles. On peut remarquer aussi qu'il est grand, sachant qu'il me surplombe d'une dizaine de centimètres alors que je suis loin d'être naine. Son sourire est plutôt mignon, lui aussi. Je regarde dans tous les coins en cherchant une serpillière pour achever le travail, laissant s'installer un petit silence. Je frotte le sol avec du bout du pied. « J'ai vu mieux. » . Je lâche enfin, en esquissant un petit sourire. J'envoie valser la serpillière dans un coin. C'est bon, toutes les preuves ont disparu. Je m'assoit sur un des tabourets près du bar et me frotte les yeux avant de reposer mon regard sur le blondinet. « Ton prénom, c'est ?.. » . Remarquez l'effort pour être aimable alors qu'il est bien trop tôt pour la politesse. Et en plus, j'ai toujours pas bu mon café.

Et donc me voilà dérangé, tandis que je suis tranquillement assis dans la cuisine, m'apprêtant à boire mon café. Et en bruit, en plus. Je n'ai rien contre la présence de la blonde, au contraire même, pourquoi pas après tout, mais bon si elle pouvait éviter de faire tomber des tasses dès le matin, ça m'arrangerait, en fait. Et elle aussi, en plus. Mais bon, elle a pas fait exprès - sans doutes - ou alors voulait-elle peut-être attirer mon attention ? Bon, ok, j'arrête, je raconte n'importe quoi, là, encore, mais bon c'est le matin, hein. Faut me comprendre. Du coup, en âme absolument charitable, je me dirige vers la blonde et je l'aide à ramasser. Je lui indique une mission, je fais la mienne. J'aurais aimé qu'on m'aide si j'étais dans sa situation, et puis même, je suis gentil, c'est tout. Elle me remercie, je lui réponds avec un sourire. Pendant qu'elle essuie la mare de café sur le sol, j'en profite pour faire une petite blague. Oui, petite blague, je suis même pas sérieux, en fait. Je n'ai pas l'habitude me la péter ; ou quand je le fais, c'est sur le ton de l'humour simplement. Il y a beaucoup plus beau que moi dans ce nid, et puis même, je ne suis peut-être même pas beau à proprement parlé, c'est difficile de se juger, n'est-ce pas. Elle réplique qu'elle a déjà vu mieux. Je souris. Ah, ça, j'en doute pas, hein. Elle finit de ramasser le peu qu'il reste sur le sol, et puis elle me demande mon prénom. Ah oui, c'est vrai, j'ai un peu zappé de me présenter. Mais bon je pense qu'elle m'excusera, en fait le devoir m'appelait, donc bon, je pouvais pas tout faire n'est-ce pas. « Jouko. Toi ? » parce que je le connais pas non plus, eh oui. Ah moins que ce soit "blonde qui fout le bordel à sept heures du mat'" je pense que non, son prénom m'est inconnu. Remarquant qu'il n'y avait plus de café dans la cafetière, je lui glissais le mien sur la table, tandis que j'en profite pour m'asseoir au même moment. « Tiens, prends-le, j'ai pas bu dedans et le bruit m'a assez réveillé je pense » et puis de toutes façons j'ai même pas soif. Je plonge mon regard dans le sien. « Je suis étonné de voir quelqu'un levé si tôt. Toi aussi t'es plutôt matinale ou t'arrives plus à te rendormir ? » beh oui, ça aussi, ça arrive, hein.

Je pose mes coudes sur le bar et étouffe un bâillement. Sept heure. C'est pas humain comme horaire, sept heure, pour se réveiller après une première journée placée sous l'objectif des caméras, sous l’œil des téléspectateurs. J'aurai tellement aimé profiter d'une bonne grasse matinée avant d'affronter ma seconde journée au sein du nid. Il faut croire que mon horloge interne en avait décidé autrement.  « Jouko. Toi ? ». Jouko. Original. 'Avais jamais entendu ce prénom auparavant. J'en suis encore là dans ma réflexion avant de comprendre qu'il m'a demandé comment je m'appelai. Je dois sans doute passer pour quelqu'un d'un peu long à la détente. Une demeurée de plus dans le nid. Il faut dire que de toute évidence à ce niveau là on a été bien gâtés.   « Jane. ». Je lâche enfin tout en me frottant les yeux. Je ne sais pas trop quoi ajouter - le matin mon stock idées de sujets de conversation est au plus bas - lorsqu'il fait glisser sa tasse vers moi. Je le fixe un instant sans comprendre.  « Tiens, prends-le, j'ai pas bu dedans et le bruit m'a assez réveillé je pense ». Oh. Je vois. Ce mec est décidément gentil. Est-ce que c'est une stratégie, où bien c'est réellement quelqu'un de sympathique dans la vie de tous les jours ? Je lui adresse un grand sourire. « Tu sauves ma matinée, tu sais. ». J'exagère à peine. Sans prendre la peine de jouer une espèce de comédie hypocrite dans laquelle j'aurai tenu à lui rendre sa tasse, ce dont je n'avais réellement aucune envie, je la porte à mes lèvres et avale une gorgée. Enfin. Depuis le temps que je l'attendais. « Je suis étonné de voir quelqu'un levé si tôt. Toi aussi t'es plutôt matinale ou t'arrives plus à te rendormir ? ». Je repose la tasse et reporte mon regard sur lui. Au risque de paraître totalement clichée, j'aime bien ses yeux. IlS ont quelque chose. Mais peut-être que mon jugement n'est pas complètement objectif, je ne sais pas. C'est un peu le héros de ma journée, après tout. « Non, j'suis pas vraiment matinale. Je ne sais pas trop ce qui m'a réveillée en fait, peut être que mon partenaire m'a donné un coup de pied.. ». C'est peut être mesquin d'accuser Benjamin, mais après tout il dort encore, lui. Tout le monde n'a pas cette chance. « D'ailleurs au niveau partenaire, ça va pour toi ? . La caféïne me délie la langue. Un peu.

La blonde s'appelle donc Jane. C'est court, c'est commun, je pense que je vais pouvoir le retenir, hm. J'espère du moins, mais ça devrait aller, j'ai une bonne mémoire d'habitude. Jane. Jane. Jane. Je répète ce prénom dans ma tête plusieurs fois. Bon, ça va. Bref. J'en profite pour lui glisser ma tasse de café sur le comptoir ; j'ai pas bu dedans de toutes façons et puis, son petit manège en arrivant m'a assez réveillé pour la journée, je crois. Je vais m'en remettre. Et puis, j'aime bien venir en aide aux âmes en peines. Oui, c'est une âme en peine, là, si elle a pas de café le matin, j'en suis quasi-sur. Du coup, je lui donne le mien, je fais une bonne action, non ? J'imagine, elle a l'air contente lorsqu'elle en boit une, de gorgée. « Tu sauves ma matinée, tu sais. » je souris. Oui, je sais. Je suis tellement génial, en même temps, et puis tellement adorable aussi et puis.. bon ok j'arrête. « Tu m'en dois une » clin d'oeil. En vérité, deux. Pour le coup du café donné mais aussi parce que j'ai aidé à ramasser la sienne qui s'était écrasé sur le sol. Mais bon, on va pas pousser non plus, je n'ai pas fait ça pour avoir quelque chose en retour. Non je pense que je suis définitivement adorable. Passons. Il est clair, qu'être levé à cette heure-ci, c'est rare pour des candidats de télé-réalité, non ? La plupart d'entre eux vont se lever vers treize, quatorze heures peut-être ? Si on est chanceux ? Non j'abuse sans doutes, m'enfin, il me semble bien que je suis la première personne levée, suivi de près par Jane. J'en profite pour lui demander les raisons d'un réveil bien matinal. Elle évoque son partenaire et ses possibles coups de pieds. « Ah, les joies de la vie de couple ! » globalement, c'est ça. Je ne sais pas qui est son partenaire mais il ne doit pas dormir avec quelqu'un souvent, ou alors sa compagne a du courage, hum. Pour subir les coups de pieds, la nuit, j'entends. Jane elle n'a pas très l'air emballée sur le coup et ça se comprend. Moi, mon partenaire ? « Il est très sympa, et est très sage durant la nuit. » oui je dis il car jusqu'à preuve du contraire, Joanès est un homme. D'ailleurs, nous sommes le seul couple de mecs, non ? Bien qu'il me semble avoir vu deux hommes rentrer ensemble, donc non, nous ne sommes pas les seuls. « Bon, et sinon, tu fais quoi dans la vie ? Et puis tu viens d'où ? Je crois pas reconnaitre ton accent » je sais que ça fait beaucoup de questions à sept heures du matin mais parait qu'il faut faire connaissance alors..

Spoiler:

« Tu m'en dois une » . Je souris. « Tu me le rappellera alors, parce que je risque d'oublier. » . Faux. Je ne pense pas croiser un autre blond sauveur de matinée en péril au cours de l'aventure. Rencontrer quelqu'un d'aussi sympathique, c'était plutôt ma chance, en réalité, parce que j'avais eu l'occasion d'observer l'attitude de quelques autres candidats et dieu sait qu'ils n'étaient pas tous aussi avenants. Ce réveil matinal, c'était de la bonne malchance, dans le fond. Dans le fond seulement. « Ah, les joies de la vie de couple ! ». Cette phrase sonne bizarrement à mon oreille. Vie de couple. Vie de couple. Il était clair que je ne me considérais pas en couple avec Benjamin. C'était mon allié, mon partenaire momentané tout au plus. De ce que j'avais pu voir c'était quelqu'un d'à peu près aimable, la cohabitation devrait pouvoir se faire sans soucis mais c'est tout. Notre histoire s'arrête là. Cela fait déjà un peu plus d'un an que je n'ai pas été en couple avec quelqu'un. Le temps passe vite, n'est-ce-pas ? Je ne relève pas et l'interroge sur sa partenaire. « Il est très sympa, et est très sage durant la nuit. ». Il ? Je ne suis pas encore tout à fait éveillée mais je suis persuadée qu'il a dit '' il ''.  « Je vois.. Alors tu ne viens pas vraiment ici pour chercher la femme de ta vie ? ». Il aime les hommes. Dommage. Pour les autres femmes du nid, j'entends.  « Bon, et sinon, tu fais quoi dans la vie ? Et puis tu viens d'où ? Je crois pas reconnaitre ton accent ». Ça fait beaucoup de questions d'un coup. Je prends le temps d'avaler une gorgée de café avant de répondre. « Actuellement je fais une pause dans mes études histoire de réfléchir un peu. Et je suis serveuse dans un restaurant histoire de gagner un peu ma vie, en attendant.. ». En attendant quoi ? Une nouvelle chance, une nouvelle envie, une nouvelle vocation ? Je ne sais pas. Je tente un sourire, histoire de montrer que cette situation ne me déplaît pas tant que ça. La vérité, c'est qu'elle me déplaît. Impossible pourtant d'effacer l'amertume dans ma voix . « Et toi ? Tu es pompier volontaire ou quelque chose dans ce goût là ?  ». La vérité c'est que je le vois bien dans le social, à vouloir aider son prochain et faire un monde meilleur. Mais je me trompe peut-être. « Ah, et ce charmant accent, c'est français. Je viens de Nice. ». J'ignore si il connaît cette ville, probablement pas. Pour la plupart des étrangers, la France c'est Paris, et vice-versa. « Et Jouko, c'est de quelle origine comme prénom ? ».

Oui, Jane m'en doit une, du coup. Bah oui. Je lui ai quand même passé mon café alors qu'elle venait de faire tomber le sien. Bon, ok, j'abuse, je pense que je m'en passerais. Elle dit que je dois le lui rappeler, parce qu'elle risque d'oublier. Hum, je n'y manquerai pas, tiens ! j'acquiesce positivement. Ensuite, elle m'explique que son partenaire - qui m'est encore inconnu, enfin à ce stade je ne connais presque personne hm - est violent durant la nuit et donc qu'il la réveillée, sans doutes involontairement, hum. Moi, ça ne m'arrive pas. Joanès est très agréable la nuit ; pas de coup, pas de bruit, et, mieux encore, il reste exactement à sa place. C'est bien, ça, comme ça je n'aurai pas à me battre avec lui, e tant mieux pour lui, parce que je crois bien que je fais le double de son poids - et encore, j'exagère à peine. La jeune femme me pose une question ; je ne compte pas trouver la femme de ma vie ici ? Hm. Je n'irai pas jusque là, mais bon. « Je n'irai pas jusqu'à trouver la femme de ma vie, mais pourquoi pas repartir quelqu'un, ouais » enfin, après tout, je ne suis pas venu ici que pour ça, je suis quand même jeune et même si des fois j'ai envie de me poser, je n'oublie pas que j'ai le droit de m'amuser, aussi. J'en profite pour poser des questions à Jane, histoire d'en savoir un peu plus sur la jeune femme. Je ne compte pas faire l'indiscret, et faire connaissance ça a plutôt tendance à me saouler mais il parait que c'est obligatoire et puis, bon, la compagnie de la jeune femme m'est agréable alors j'imagine que je peux faire un effort, n'est-ce pas ? Et donc elle est serveuse. Elle n'a pas l'air très emballée. « Ah, tu étudies quoi ? Moi j'ai jamais été réellement fait pour l'école. » j'ai été jusqu'au diplome national et puis j'ai arrêté après, histoire d'avoir une base, quoi. Elle me retourne la question. Moi, pompier volontaire ? Je souris. « Je travaille pas du tout avec le feu, bien le contraire en fait. Je suis nageur pro', et j'arrive à en vivre un peu » j'évite de lui parler des trucs du genre "c'est ma passion han ouais j'kiff trop han c'est toute ma vie han c'est trop cool" parce que ce serait parler pour rien dire, et puis je pense qu'elle aura compris n'est-ce pas. La discussion se porte sur son accent, il est vrai qu'il m'est impossible de mettre une langue sur cet accent. Français, apparemment. J'ai déjà été en France plusieurs fois, mais je n'ai jamais entendu parler de Nice. « Je sais pas où c'est mais en tout cas c'est un joli accent » n'y voyez pas là une technique de drague foireuse, il n'en est rien. Elle me retourne ensuite la question. Oh, le mien ? De plus loin encore. « De Finlande. Et j'habite à Helsinki, donc. » la capitale. La plupart des gens ne sauraient même pas mettre la Finlande sur une carte, mais bon en même temps je ne leur en veux pas, hein. « En tout cas, cette émission c'est quand même un putain de moyen de découvrir d'autres cultures, tu trouves pas ? D'ailleurs t'aimes voyager ? » une question comme une autre. Mais, oui, dans Fake Lover, t'as des anglais, des américains, des français, des latinos ou des gens de pays arabes des fois, ou bien d'Europe de l'est, et ça, c'est quand même pas mal, quand même.

« Je n'irai pas jusqu'à trouver la femme de ma vie, mais pourquoi pas repartir quelqu'un, ouais ». J’acquiesce simplement. A vrai dire cela ne m'éclaire pas trop quant à son orientation sexuelle, cependant il n'a pas rejeté le mot '' femme '' donc il est possible que la production l'ait placé avec un autre homme sans se soucier de ses préférences, je ne sais pas. Et je veux bien faire connaissance avec lui, mais je n'irai pas jusqu'à le lui demander, mon indiscrétion a ses limites. « Ah, tu étudies quoi ? Moi j'ai jamais été réellement fait pour l'école. ». Je pique du nez vers ma tasse. J'aimerai bien me noyer dedans à cet instant précis, seulement elle est déjà bien entamée. Dommage. Je déteste parler de mes études. Avouer que j'ai raté le concours me fait mal au tripes. « J'ai étudié la médecine pendant un an avant de passer le concours pour devenir Sage-femme. Que j'ai raté. ». Sans mentir, ces mots m'écorchent presque la gorge. « Donc là j'ai arrêté les études une année histoire de réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir faire de ma vie. ». J'entends encore les cris de mes parents lorsque je leur ai annoncé que c'était fini. Que je ne serai jamais sage-femme, peut être jamais quoi que ce soit d'ailleurs. Machinalement ma main se crispe autour de la tasse. « Je travaille pas du tout avec le feu, bien le contraire en fait. Je suis nageur pro', et j'arrive à en vivre un peu ». Je lui adresse un sourire qui fait écho au sien. J'étais complètement à côté de la plaque avec mes suppositions de pompier volontaire ou de médecin humanitaire. « Ça doit être génial de réussir à vivre de sa passion.. ». Simple constat. Et je sais maintenant d'où est-ce qu'il tient ses épaules carrées. Il me demande ensuite d'où vient mon accent. Nice, en France. Ma ville natale. Je n'ai jamais quitté ma ville-berceau, en quelque sorte. « Je sais pas où c'est mais en tout cas c'est un joli accent ». Je souris. C'était prévisible. Qu'il ne connaisse pas Nice, je veux dire. Je lui retourne la question, pas seulement par politesse mais parce que son prénom m'intrigue. « De Finlande. Et j'habite à Helsinki, donc. ». Helsinki, je connais. Enfin, de nom seulement. C'est la capitale il me semble, j'ai encore quelques restes de mes cours de géographie. « Et c'est joli comme ville ? ». Si je sais à peu près situer son pays sur une carte, je n'ai réellement aucune idée de l'architecture typique Finlandaise. « En tout cas, cette émission c'est quand même un putain de moyen de découvrir d'autres cultures, tu trouves pas ? D'ailleurs t'aimes voyager ? ». J’acquiesce. « C'est vrai qu'il y a pas mal de nationalités différentes.. ». Il y a notamment un espagnol dont je ne connais pas le prénom mais qui ne cesse de crier ses origines sur tous les toits, si bien qu'il serait un peu difficile de ne pas le remarquer. « Et oui, j'adore voyager. J'ai déjà eu l'occasion d'aller en Grèce et en Italie et il ne faut pas oublier que nous sommes actuellement à Hawaï ce qui est assez.. Génial. Et puis dès que j'aurai une situation un peu plus stable, j'essayerai de visiter le maximum de pays oui. ». Je m'interromps.  Je n'ai pas non plus envie de l’assommer avec un trop plein d'informations. Je ne sais même pas si ça l'intéresse. « Tu as déjà eu l'occasion d'aller dans d'autres pays ? Pour des compétitions où juste pour ton plaisir.. ».