Benjamin & Tifenn
10 mars à 14h48

Il est rare pour Tifenn de se sentir aussi apprécié. Deuxième de la côte de popularité. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte mais une véritable victoire pour la brunette aux yeux clairs. Elle n’a pas l’habitude de se retrouver avec autant de projecteurs sur son doux visage. En général elle reste plutôt dans l’ombre. Malgré tout elle ne va pas crier sa joie sur tous les toits. Elle reste discrète quoi qu’il arrive. En plus elle n’a pas envie de faire râler les autres. Ce n’est pas son but. C’est méchant et elle n’est pas méchante. C’est même loin d’être une teigne la petite allemande. En plus de tout ça, elle avait été sauvée par le public et continuait donc le jeu. Profitant d’une nouvelle semaine au sein de l’aventure, et du soleil par la même occasion, Tifenn continuait d’explorer les moindres recoins du nid d’amour. Aujourd’hui c’était au tour du toit et plus précisément des terrasses. En arrivant au sommet de la maison, quelques rayons de soleils viennent lui souhaiter la bienvenue. Un petit sourire vient s’installer sur ses lèvres. Elle regarde tout autour d’elle. La vue est exceptionnelle. Elle sautille dans tous les sens. Elle ressemble à une gamine qui veut tout tester dans un magasin de jouet. Un coup elle s’approche du bord, bravant ainsi sa peur du vide, pour voir l’horizon de plus près. La minute d’après elle essaye tous les transats les uns après les autres avant de s’allonger sur un banc quelques instants. Il y a de l’espace. Là, elle s’amuse à tourner encore et encore. Les bras et les cheveux dans le vent, Tifenn rigole comme une petite fille. Elle ne remarque même pas que quelqu’un est là, en train de l’observer. Elle semble si heureuse. Sa tête commence à tourner. Tout bouge autour d’elle. Elle ralentit et freine son jeu en venant s’installer sur une chaise qui traîne là. Chaise qu’elle rate. Patatra. Voilà la belle les quatre fers en l’air sur le sol. Elle pourrait très bien pleurer, mais non. Elle rigole de plus belle. C’est rare autant d’innocence chez une personne.

La terrasse égale cigarette pour moi. En fait, tout lieux extérieurs égale cigarette. C’est automatique, aussitôt que j’ai l’opportunité de me mettre une clope dans le coin de la bouche, je le fais. Je crois que le seul endroit à l’extérieur et où je ne fume se nomme la mer, l’océan. Puisque bon, c’est un peu difficile de fumer dans l’eau. C’est plutôt logique, oui. Je me rend donc sur la terrasse pour me rendre compte qu’encore une fois, je ne suis pas seul. C’est tellement rare ici que je ne me pose plus de question, je sais qu’automatiquement, peu importe où je vais, je vais avoir de la compagnie. Et ça aurait pu être pire, j’aurais pu me retrouver face à face avec Amy. Mais non. J’ai droit à une brune dont le prénom m’échappe qui se la joue Mélodie du Bonheur sur l’acide et qui cours partout. Je reste planté là, à la regardé, admirant presque à quel point elle a l’air heureuse. Non mais tant mieux pour elle. Mais voilà qu’elle se pète la gueule comme une championne. Mon premier réflexe est de m’approcher pour voir si elle s’est fait mal, mais voilà qu’elle rit. Euh... ok. « Ecstasy ? LSD ? » Je demande, comme ça. On ne sait jamais. Même si je doute qu’elle ait accès à des drogues aussi fortes ici. Ça serait un peu irresponsable de la part de la production. « Ou bien t’es hyperactive. » Ça ferait du sens, vu comment elle n’arrêtait pas de bouger. « Ou t’es tout simplement folle. » La dernière option me semble la meilleure. Sans aucun doute.

Et elle tourne. Encore et encore. Sans s’arrêter. La brunette rigole à s’en déchirer le bide. Elle a mal aux côtes et au ventre. Tellement mal qu’elle décide de s’asseoir. Sauf qu’elle rate la chaise et s’éclate les fesses par terre. Pas de chance. Elle pourrait très bien pleurer comme une madeleine. Sauf que c’est tout le contraire. Elle rigole de plus belle. Ses joues sont toutes rouges, mais pas le même rouge que d’habitude. Elle n’est pas timide là. Elle est tout simplement heureuse. Tellement heureuse qu’elle ne se rend même pas compte que quelqu’un se trouve juste derrière elle à l’observer. Elle se trouve par terre depuis quelques secondes à peine lorsqu’un garçon, plus blond que brun, s’approche d’elle. Très vite la belle retrouve son côté timide. Elle s’arrête de rire et l’observe de la tête aux pieds. « Ecstasy ? LSD ? » Pourquoi il lui demande ça ? Elle fronce les sourcils et ramène ses jambes vers elle pour les encercler de ses bras. « Ou bien t’es hyperactive. » Pas du tout. D’ailleurs Tifenn remue sa tête de gauche à droite pour lui indiquer que non. « Ou t’es tout simplement folle. » Comment doit-elle prendre la chose ? Elle ouvre de grands yeux ronds et l’observe un petit instant avant de détourner le regard et de rougir. « J-j’avais … juste envie de m’amuser en fait. » qu’elle dit de sa petite voix de gamine pour se justifier. Elle a un petit peu honte que son interlocuteur la prenne pour une droguée. Encore pire, pour une folle. Elle ne sait pas comment rattraper la chose. Prenant appui sur ses mains, elle ne tarde pas à se relever. Son coude la picote un peu. Elle regarde et observe une égratignure pas franchement très jolie. Elle grimace et serre les dents. Hors de question qu’elle passe pour une chochotte. Elle passe déjà pour une folle. C’est suffisant. Tournant la tête, Tifenn lui adresse un sourire timide. « Tu aurais une cigarette s’il te plait ? » Parce que ça ne passerait pas trop mal là. « J’ai oublié les miennes en bas. » qu’elle dit pour se justifier.

Je viens de tomber sur une belle folle. C’est la seule explication possible. En fait, j’ai envisagé d’autres options, que je n’ai pas hésité à exposer à la demoiselle qui a le cul bien par terre, mais le fait qu’elle soit folle me parait la plus plausible. En même temps, plus de la moitié des femmes sont folles sur cette terre. « J-j’avais … juste envie de m’amuser en fait. » Bon, elle ne va pas se mettre à pleurer quand même. J’ai été si méchant que ça ? Non mais parfois je ne me rend même pas compte que la sensibilité de certain n’est pas du même niveau que moi. Je viens pour tendre la main, pour essayer de me rattraper mais la demoiselle se relève seule. « Tu vis dangereusement. » J’ajoute, un peu sarcastique, faisant référence à sa belle plonge de championne. J’espère tout de même qu’elle ne s’est pas fait mal, ça serait con. « Tu aurais une cigarette s’il te plait ? J’ai oublié les miennes en bas. » Bon, elle fait un peu pitié comme ça, je peux bien faire ça pour elle. Je coince ma cigarette qui se consume déjà entre mes lèvres, et porte ma main vers la poche arrière de mon jeans pour sortir mon paquet. « Si tu me promets que tu ne vas pas te brûler avec. » On sait jamais, elle me semble maladroite la petite. Je pourrais lui faire un commentaire du genre t’es beaucoup trop jeune pour fumer, mais je serais mal placé pour parler, vu que je le fais depuis quinze ans. Je lui tend une cigarette, puis du feu. « Et donc, à la place de t’appeler la folle, tu pourrais me dire ton prénom. » Même si je risque tout de même de continuer de l’appeler la folle, dans ma tête.

Malgré toutes les choses qu’on lui reproche, Tifenn garde son joli sourire sur son doux visage. Elle reste enfantine. Heureuse. Alors quand elle voit du soleil et un espace aussi grand que le toit, elle ne peut s’empêcher de faire exploser sa joie en faisant la gamine. Elle tourne jusqu’à en avoir mal au ventre et la tête qui tourne. Elle tombe même. Elle rigole. Elle s’amuse. C’est d’ailleurs l’explication qu’elle vient donner à son camarade. Celui qui vient de la surprendre dans son moment de folie. Elle n’en reste pas moins timide pour autant. Ses joues deviennent roses et sa voix hésitante. « Tu vis dangereusement. » Pas tant que ça. En réalité, c’est tout le contraire. Elle ne fait que les choses qu’elle sait hors de danger. Elle n’a pas envie de se retrouver avec un bras dans le plâtre ou une balafre sur la joue. Elle est déjà assez maladroite comme ça. La brunette ne répond rien et se contente de hausser les épaules tout en demandant une cigarette. Elle a oublié les siennes en bas. Il accepte. « Si tu me promets que tu ne vas pas te brûler avec. » Tout de même, elle n’est pas aussi tête en l’air que ça. Enfin, un petit peu. Elle lève les mains en l’air, comme pour montrer qu’elle ne va rien faire de brusque avec une clope allumée dans la main. « Oui papa. » Sa voix est basse. Quelque peu hésitante. Pourtant tellement plus assurée que lors de ses premiers pas dans le nid d’amour. Mine de rien, en seulement une semaine, la belle a gagné en assurance. Ce n’est peut-être que du pipi de chat pour certains, mais c’est un pas de géant pour Tifenn. Rien que le fait de participer à une telle aventure c’est un pas de géant. Ce n’est pas son style. Ce n’est pas non le genre de candidate que l’on s’attend à voir dans une émission comme celle-là. Elle attrape avec douceur la cigarette et le briquet qu’il lui tend. Clope en bouche, elle tire une latte. Puis deux. « Et donc, à la place de t’appeler la folle, tu pourrais me dire ton prénom. » Très bonne initiative. « Tifenn. » qu’elle répond en lui rendant son feu. « J’aime pas les surnoms. » qu’elle vient lui avouer à voix basse comme si elle avait peur que quelqu’un l’entende. En plus la folle ce n’est pas vraiment un super surnom. « Et toi ? Ton prénom ? » C’est toujours mieux pour discuter.

Non mais c’est important que si j’offre une cigarette à la folle, qu’elle me promette de ne pas se brûler avec ou un truc du genre. Je ne voudrais pas lui causer plus de mal. Et cette fille me semble plutôt maladroite de ce que j’ai pu observer. Je ne veux que m’assurer de son bien être, je suis tellement comme ça moi, comme mec. « Oui papa. » Je me retiens de ne pas soupirer devant cette remarque, bien qu’elle a un peu raison, ça sonnait le grand sermon de père trop chiant. Je ferai plus attention la prochaine fois. Je lui donne donc cette cigarette et du feu, lui demandant son prénom, pour ne pas continuer de l’appeler la folle, du moins, devant elle. Tifenn donc. Tu parles d’un prénom étrange. Mais je me garde de tout commentaire, préférant ne pas la vexer encore plus que j’ai pu le faire jusqu’à maintenant. Enfin, elle a pas l’air si vexée que ça, donc ça devrait aller. « J’aime pas les surnoms. » C’est dommage. Elle est la deuxième à me dire ça. Bon, ma partenaire m’avait simplement informé qu’il n’y avait pas de surnom pour Jane, mais je reste persuadé qu’elle a dit ça simplement parce qu’elle n’aime pas ça. « Moi j’adore. » C’est drôle de donner des surnoms débiles aux gens. Oui, sur les autres, pas sur moi. Elle me retourne la question, dans l’ordre des choses. « Ben. » Benjamin, c’est trop long. Ben est suffisant. Je tire sur ma cigarette, tournant la tête pour regarder l’endroit avant de remettre mon focus sur la brunette à mes côtés. « Tu t’es fait mal, en tombant ? » Parce que je suis certain d’avoir vu une égratignure sur son coude. « Je ne veux pas jouer au père encore une fois, mais tu serais mieux de nettoyer ta plaie, si tu ne veux pas que ça infecte. » C’est la base quoi. « Pas que je m’en préoccupe réellement. » J’ajoute, un ton désinvolte, comme si effectivement, j’en avais rien à foutre. Elle est peut-être folle, mais elle ne mérite pas de souffrir pour une chute débile.

Qu’elle se brûle avec une cigarette ? Tout de même, elle n’est pas aussi dingue que ça. Certes elle est un petit peu maladroite la petite brune, mais pas complètement empotée. D’ailleurs elle le lui fait comprendre avec une petite réplique digne d’une gamine de deux ans et demie. Papa. Après tout, il est plus vieux qu’elle. Donc plus mature. En plus il a l’âge d’être père et il est plus vieux qu’elle. Elle a donc le droit de le surnommer ainsi. De toute façon s’il n’est pas content, c’est pareil. La bourde est faite, elle ne va pas y revenir dessus. C’est en tirant sur sa clope que la belle vient se présenter. Elle vient lui confier qu’elle n’aime pas vraiment les surnoms. « Moi j’adore. » Cool. Alors Tifenn va s’amuser à donner un surnom au garçon. Un surnom un petit peu bête pour rigoler un petit peu. Enfin, non. Non elle ne va pas lui donner de surnom. Son père lui a toujours répété de ne pas faire aux autres ce qu’on ne voulait pas qu’on nous fasse. Alors elle ne le fera pas. « Ben. » Elle sursaute un petit peu la nana en entendant sa voix. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui réponde aussi vite. Ben. C’est un surnom ça. Elle fronce les sourcils et l’observe un instant. « Benjamin ? » Oui c’est une question. Une question pour savoir si Ben est le surnom de Benjamin. Enfin, c’est plus un diminutif. « Tu t’es fait mal, en tombant ? » Sa fameuse chute d’il y a quelques minutes. Instinctivement la demoiselle regarde son coude. C’est rouge et ça saigne encore un tout petit peu. Ça pique aussi. « Pas plus que ça. » Sa voix est basse. Elle hausse les épaules et un sourire vient se dessiner sur ses lèvres. « Je ne veux pas jouer au père encore une fois, mais tu serais mieux de nettoyer ta plaie, si tu ne veux pas que ça infecte. » Il est gentil. « Pas que je m’en préoccupe réellement. » Il est même très gentil. Même s’il est en train de jouer au mec qui s’en moque royalement des autres. « Tu crois que ça peut s’infecter ? » Elle demande tout en continuant de regarder sa plaie. Ce n’est pas très joli, mais il n’y a pas de raison que cela s’infecter. Elle est vaccinée et tout le tralala alors tout devrait bien se passer non ?