TIFENN & JOANES
09.03, 4:00

Il était 4h du mat. Le prime était fini depuis un p’tit moment déjà. Tout le monde avait gagné sa chambre, son lit, son partenaire. Moi aussi. Sauf que ce n’est pas pour autant que le sommeil me gagna. Je n’arrivai pas à fermer l’œil. Je n’étais même pas fatigué. J’avais l’impression de tourner en rond, dans mon lit, tandis que la respiration de mon confrère indiquait déjà qu’il était parti dans un monde parallèle terminer  sa nuit. Soit. Tant mieux pour lui. Mais rester, là, couché, sans rien faire, ça commençait à me gaver. Je décide de me lever. Au moins pour faire les cents pas plutôt que de compter les moutons, c’est moins con. Je m’extirpe de mon lit, discrètement. Je fais quelques pas dans les couloirs pour finalement apercevoir de la lumière dans la salle de bain. Ah. Je ne suis donc pas seul à me retrouver comme un gros nase au milieu de la baraque sans avoir la moindre envie de dormir ? Peut-être bien. Je décide de m’y rendre. Je passe à peine le cap de la porte pour apercevoir Tifenn, près du lavabo. Ah… Finalement, j’sais pas si c’était une très bonne idée, parce que non, ce soir, je n’ai pas spécialement envie de lui parler. En plus, j’suis pas dans la tenue adéquate ; se promener en caleçon, de toute manière, ce n’est pas adéquate –enfin, tout dépend des circonstances, évidement. Bref. C’est peut-être pas plus mal que j’tombe sur elle maintenant, finalement. D’autant plus qu’il n’y a personne autour pour faire chier. Soit. J’lui adresse quelques mots en entrant dans la salle de bain. « pas fatiguée ? » J’demande comme ça. Ouais, sinon, pourquoi serait-elle debout à cette heure ci ? J’avance davantage, rejoins le second lavabo. Je fais couler l’eau, passe mes mains en dessous pour ensuite les passer sur mon visage. Putain, ça fait un de ces biens. « bonne soirée, hein ? » je continue. Ironique. Mais je fais comme si ça ne l’était pas, en lui adressant un léger sourire. Malgré cela, mon ton est monotone. Je la regarde à peine. Pourquoi le ferais-je ? Ce n’est pas comme si elle avait une quelconque importance à mes yeux.

Ne pas se faire éliminer lors du premier prime. Voilà une bonne chose de faite pour la brunette aux yeux clairs. Elle est toute contente de pouvoir rester une semaine supplémentaire, au minimum, dans l’aventure. Ce soir, ou plutôt ce matin étant donné l’heure, personne ne va arriver à lui enlever le sourire qu’elle porte sur les lèvres. Tout le monde va se coucher au fur et à mesure que les minutes passent. Elle est toute seule dans la maison à être debout. Peut-être pas. En tout cas elle ne croise personne. La belle en profite pour être un petit peu moins pudique que d’ordinaire. Dans la salle de bain, elle enlève ses vêtements pour se retrouver en dessous. Elle ôte son soutien-gorge et reste uniquement en shorty. Un bref coup d’œil vers la caméra. Ses joues deviennent toutes rouges et elle se précipite dans la cabine de douche. On dirait qu’elle veut se cacher. L’eau coule sur son corps tout frêle. Un bon moment. Un long moment. Lorsqu’elle a terminé, voilà que l’étudiante s’enroule d’une serviette de bain. Muette, Tifenn observe tout autour d’elle. C’est calme. Trop calme. S’approchant de l’un des lavabos, elle attrape sa brosse à dent et s’en donne à cœur joie pour nettoyer ses petites quenottes. La porte s’ouvre. Joanès. Bon sang, il a toujours le don pour arriver au moment celui-là. Enfin, elle ne dit rien parce qu’elle l’aime bien. Elle lui adresse même un petit sourire timide. Il approche et vient se poser à côté d’elle. Si elle avait su elle aurait enfilé quelque chose d’un petit peu plus chaud. « pas fatiguée ? » Elle est extenuée pour dire la vérité. Le seul hic, c’est qu’elle n’arrive pas à trouver le sommeil. Trop de stress d’un coup certainement. Elle hausse les épaules. « Pas vraiment. » Elle n’articule pas super bien avec sa brosse à dent dans la bouche. Il se passe de l’eau sur le visage. Tifenn l’observe par le biais du miroir. « bonne soirée, hein ? » Il ose enfin lui sourire. Sourire qu’elle lui rend. Elle crache puis se rince la bouche. « C’était un petit peu long quand même. » C’était même très longs, mais bon que voulez, il faut bien passer par là quand on est candidat de cette émission. Tifenn n’est pas dupe. Elle remarque qu’il y a un petit quelque chose qui ne tourne pas rond avec Joanès. Il n’est pas comme d’habitude. Elle tourne lève la tête vers le miroir et l’observe un instant. « Tout va bien ? » demande-t-elle timidement.

Autant, je me trouvais plutôt dévêtu, la demoiselle l’était bien plus. Ca ne me gêne pas. Ca fait juste bizarre de voir la sainte vierge en serviette ; comme quoi, elle ne doit pas être aussi sainte, et vierge qu’elle le laisse paraître. Après, j’avoue, je vais loin, elle s’est douchée, c’est tout. Elle répond ne pas avoir vraiment sommeil. Ses petits yeux me laissent penser le contraire. Elle ne doit pas arriver à dormir. Ca se comprend. Elle a eu une soirée chargée ; entre sa nomination, ses p’tites cajoleries avec l’autre con… Ouais, ça se comprend. Ou non. Je l’observe à peine, me regarde dans la glace, tourne parfois l’œil sur la demoiselle, mais revient aussitôt à la case départ. La soirée un peu longue ? Un petit peu longue ? Qu’elle ne se plaigne pas. Moi je n’étais pas dans les bras d’un mouton frisé toute la soirée, hein. Pour moi, la soirée était longue. « hm » répondis-je. Putain, j’fais tellement mal la gueule. On dirait une gonzesse. Pire que ça, même. D’ailleurs, elle le remarque. Tout va bien ? « Oui » Je lui adresse un bref sourire. Hypocrite, mais tout de même un sourire. Finalement, je me tourne vers elle. Je la regarde, fixement. Je lui adresse un nouveau sourire, plus prétentieux et sarcastique que le précédent. « J’veux dire, pourquoi ça n’irait pas ? » dis-je dans un haussement d’épaules. Sérieusement, elle ne se pose donc aucune question ? Sinon elle a une tête, une mémoire, un cerveau ?  Elle me tue. « Toi, ça à l’air d’aller bien en tout cas, c’est cool. » dis-je sur le même ton. J’me veux méprisant. Normal. Elle le méritait. Faut pas s’foutre de ma gueule. Elle l’a fait. Tant pis pour elle.  «… enfin, surtout lors du prime, t’avais l’air bien. » repris-je, doucement, bien qu’un sourire faisait son apparition sur le coin de mes lèvres. J’la ramène un peu sur le sujet, histoire qu’elle comprenne de quoi je cause. J’ai pas envie d’être tendre avec elle, pourtant, je retiens mes mots. En même temps, j’ai pas envie d’me payer l’affiche devant tous les candidats en haussant le ton.

Joanès. Si ce garçon reste un grand mystère pour un bon nombre de candidat de cette saison douze, Tifenn est certaine d’être celle qui a le plus cernée la bête. Il essaye de faire comme s’il n’en avait strictement rien à battre de tout ce qui se passe ici alors qu’il est sensible à plus de choses qu’il ne peut le penser. Ce n’est pas un mauvais garçon. Il est même plutôt gentil. Enfin, peut-être pas ce soir. Il ne semble pas dans son assiette le garçon. Il adresse à la belle tout un tas de sourires plus hypocrites les uns que les autres. Apparemment tout va bien. C’est ce qu’il dit. Tifenn ne peut s’empêcher de penser le contraire. C’est bizarre mais elle a comme l’impression d’avoir fait quelque chose de mal la petite allemande. Il a un regard plutôt dur ce soir. C’est la première fois qu’il la regarde comme ça. « J’veux dire, pourquoi ça n’irait pas ? » Il est prétentieux. Pas comme les fois précédentes. La brunette fronce les sourcils tout en continuant de l’observer par le biais du miroir. Elle hausse les épaules. « Parce que t’es bizarre. » qu’elle murmure sans le quitter des yeux. Enfin, sans le quitter du miroir plutôt. Le jeune homme se tourne d’un coup vers la brunette qui sursaute légèrement. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il vienne lui faire face ainsi. Il est vraiment bizarre ce soir. Tifenn ne comprend plus rien. « Toi, ça à l’air d’aller bien en tout cas, c’est cool. » Disons qu’elle vient de revenir alors qu’elle était nominée donc évidemment elle va plutôt bien. Elle ne sait pas si elle doit sourire ou bien si elle doit s’enfuir et pleurer. Elle ne sait pas comment réagir tellement le regard du garçon se veut menaçant. Alors elle baisse la tête et ne réponds pas. De toute façon, elle n’a rien à dire. «… enfin, surtout lors du prime, t’avais l’air bien. » Lors du prime ? Elle n’a pourtant pas fait grand-chose lors du prime. Elle est restée avec Mickael. Mickael. Ce prénom résonne dans la tête de la demoiselle qui ouvre de grands yeux ronds. Il est en train de parler du rapprochement entre la brunette et le musicien ? Relevant la tête, elle plonge son regard dans le sien. « J-je … pardon ? » Elle bafouille un petit peu. Ses joues sont en feu. Elle tremble même un petit peu. Avant toute chose elle veut quand même être certaine de ce dont il parle. « Tu … veux parler de … » Pas une seule fois elle évoque le prénom du garçon. Elle ne fait que donner une phrase bateau qui peut vouloir dire tout un tas de choses. C’est fou comme elle a peur. C’est dingue comme son cœur cogne contre sa poitrine.

« Ouais, je parle de lui » Bingo. Sans même dire le moindre prénom ils parviennent à se comprendre. Ainsi Joanès reproche à la brunette de s’être rapprochée de Mickael. On dirait qu’il ne pense plus du bien d’elle. En fait c’est comme s’il lui en voulait. Son regard est froid. Nerveux. Il gigote dans tous les sens. Une véritable boule de nerfs. Il fait un petit peu peur en fait. Tellement que Tifenn recule d’un tout petit pas. Après tout elle ne sait pas de quoi il est capable. Elle ne le reconnait pas. Il est peut-être bipolaire. Ou tout simplement jaloux que la belle soit aussi proche d’un autre garçon que lui. Pourtant, il n’y a rien entre le musicien et l’allemande. Certes ils sont proches, mais si Cupidon ne les avait pas forcés à se bécoter, jamais il ne l’aurait fait. Ne sachant trop que dire, que faire, Tifenn reste muette et baisse la tête un instant. Elle ne cherche pas ses mots. Elle cherche seulement une explication aux remontrances que Joanès est en train de lui faire. Le garçon fait quelques pas en avant pour s’approcher de l’étudiante qui lève ses pupilles pour croiser son regard. Pour plonger son regard dans le sien. Il la fixe et ne détourne pas une seule fois la tête. « Tu sais, j’pensais que t’étais une fille… différente. Le genre de fille douce, attentionnée, fragile,… attachante » Pourquoi tant de méchanceté ? Après tout, elle n’a rien fait de mal. Joanès n’est qu’une connaissance, avec qui elle a brièvement flirtée certes. Ils ne sont pas ensembles. Ils ne sont pas mariés. Elle n’a pas de compte à lui rendre. Enfin, d’après ce qu’elle sait bien entendu. La main du jeune homme s’approche du visage de la belle. Il lui caresse la joue, comme il le fait à chaque fois. « Mais en fait, non… » Quelques secondes passent. Quelques secondes durant lesquelles il retourne devant son lavabo à vaquer à ses occupations. « T’es fausse » Il le dit tellement naturelle que Tifenn ne réagit même pas. C’est comme si elle venait de prendre une grosse claque en pleine figure. Ce n’est qu’un instant plus tard qu’elle sent les larmes monter à ses yeux bleus. Elle a du mal à déglutir. Faut dire que la demoiselle est sonnée par ce qu’elle vient d’entendre. « J’ai rien fait d’mal. » qu’elle dit dans un murmure. Tournant très légèrement la tête, elle pose sur un lui un regard plein d’incompréhension. « J’te jure que je n’ai rien fait d’mal. » Sa voix est hésitante. Comment peut-il la traiter ainsi alors qu’elle lui a fait comprendre, plus d’une fois, qu’elle avait plus que du respect pour lui ? Tifenn n’a pas bougé d’un millimètre depuis le début. Elle n’ose pas. Elle a peur de faire quelque chose de mal. « J’ai toujours été sincère avec toi. » Elle se sent complètement stupide à dire des choses aussi banales. Pourtant, elle ne s’arrête pas. « Depuis le premier jour, j’ai … toujours été sincère. » Que voulez-vous qu’elle dise de plus. De toute façon quoi qu’elle dise il va essayer de la contrer en lui disant que c’est faux et que c’est elle la méchante de l’histoire. « J’voulais pas t’offenser. » qu’elle termine par dire en baissant la tête. La brunette a bien envie de s’approcher de lui pour le toucher, le frôler, lui montrer, mais elle n’ose pas. Elle a bien trop peur de sa réaction.

Que voulez-vous que Tifenn réponse à Joanès ? Il était en train de lui faire des reproches sur son rapprochement avec Mickael alors qu’il n’y avait strictement rien entre eux. Elle n’avait aucun engagement envers lui. Pourquoi se mettre dans des états pareils pour si peu ? Si monsieur était attiré par la jeune femme il n’avait qu’à le lui dire dès le départ plutôt que de venir faire une crise de jalousie par la suite. Peut-être même qu’elle aurait été réceptive et que c’est de lui qu’elle se serait rapprochée. Pas de Mickael. En tout cas elle ne sait pas quoi lui répondre. Elle reste silencieuse un instant. Elle l’observe sans comprendre ce qu’il lui veut réellement. Elle tente de se justifier, mais elle n’y arrive pas vraiment. On dirait qu’elle s’enfonce encore plus. La brunette ne voulait pas l’offenser et elle le lui fait savoir. Elle n’a rien à se reprocher et pourtant elle se sent honteuse. Baissant la tête, elle essaye de ne pas verser de larmes. C’est toujours comme ça quand on lui hurle dessus, elle se met à pleurer. « Donc tu ne le fais même pas exprès ? C’est pire encore. » Alors là c’est quand même la cerise sur le gâteau. La voix du garçon est tellement basse et monotone que Tifenn lève la tête pour s’assurer qu’il est bien en train de lui parler. Bien évidemment qu’il est en train de lui parler. Il n’y a que elle et lui dans cette pièce. Il n’y a que elle et lui pour être capable de s’engueuler pour un rien. Il n’y a surtout que lui pour faire de tels reproches à la brunette. Elle veut bien s’excuser et qu’ils repartent sur de bonnes bases, mais elle ne sait pas ce qu’elle a fait de mal alors elle ne le fait pas et elle reste muette. Il se tourne et s’adosse à un mur. « Tu n'imagines même pas à quel point tu m'as pris la tête, ce soir » Elle lui a pris la tête. Pourtant, elle n’a rien fait. Il la regarde de haut en bas alors qu’elle tente en vain de capter son regard. « Je ne comprends pas. » qu’elle vient avouer à voix basse. Tifenn se décide enfin à bouger et fait quelques pas en direction du jeune homme. Elle s’arrête devant lui et d’un geste doux vient attraper ses bras pour les décroiser. Hors de question qu’il reste fermé comme une huitre. « J’suis désolé. » Bien évidemment Joanès n’allait pas se contenter de ceci. « Je ne pensais pas que tu tenais autant à moi. » Elle ne parle pas super fort. Elle parle vraiment doucement même. Un petit sourire vient éclairer le visage de la demoiselle. Un sourire timide. Elle ne le quitte pas des yeux. Elle n’essaye pas de l’attendrir. Elle est juste comme ça la petite Tifenn. Toute douce. Toute gentille. Trop innocente. Sans jamais réfléchir à ce qu’elle dit, à ce qu’elle fait. Elle ne voit pas le mal quand d’autre le sente à plein nez.

Tifenn ne comprend pas vraiment ce qui est en train de lui tomber sur le coin de la figure. Joanès semble très en colère contre elle et tout ce qu’elle lui dit ne semble pas faire pencher la balance. Il garde son regard froid et son ton monotone. Il ne réagit même pas lorsque la demoiselle le regarde avec ses yeux enfantins et son petit sourire désolé. S’excuser est la meilleure chose à faire, même si elle ne sait pas pourquoi elle le fait et qu’elle n’en a pas vraiment envie. Seulement elle écoute sa raison. Elle le sait pertinemment qu’il faut toujours aller dans le sens du garçon. Alors pourquoi elle ne l’a pas fait plus tôt ? Tout simplement parce que la brunette n’a pas eu le temps de dire quoi que ce soit que monsieur était déjà en train de l’accuser du plus gros crime de l’année. Tifenn a fait le premier pas en osant s’approcher de lui. Elle entre en contact avec lui, attrapant son bras pour qu’il ne reste pas fermé et qu’il accepte de discuter avec elle. Elle le force un petit peu, mais c’est pour la bonne cause. Elle lui adresse un sourire et évoque même le fait qu’il puisse tenir à elle. Tenir autant à elle. C’est une bonne surprise pour l’allemande. Le silence est glacial. Ils s’observent. « Tenais, ouais » Il insiste sur le passé et le sourire de la belle s’envole. « aller, dégage » Joanès s’écarte d’elle pour la contourner et sortir de la pièce. La demoiselle est sous le choc. Alors il n’a vraiment pas de cœur. Il ne pardonne aucune erreur. Elle s’est donc trompée à son sujet quand elle est venue lui dire qu’il était gentil. En réalité, il est lunatique et manipulateur. Il n’a fait qu’essayer de l’avoir dans ses filets et est tombé de son podium lorsqu’il l’a vu batifoler avec un autre. Il fait froid tout d’un coup dans cette salle de bain. Tifenn ne dit pas un mot. Elle se tourne à peine pour le voir sortir. Elle en a les larmes aux yeux. Elle s’est trompée et s’est ça qui la chagrine le plus. La brunette pourrait très bien courir après lui, le retenir, mais elle n’en a pas la force. Ni le courage d’ailleurs. Elle n’a pas envie de se prendre un autre revers aussi violent. Elle le voit passer une main dans ses cheveux. Elle le connait assez pour savoir qu’il est nerveux, qu’il doute. Il se tourne, avance vers elle et ne lui laisse pas le temps de réagir. Ses mains emprisonnent la taille de la belle, puis sa nuque. Ses lèvres capturent celles de la jeune femme dont les bras passent autour de la nuque du garçon. Il l’attire vers le mur, sans rompre le contact de leur baiser. L’une des mains du jeune homme remontent dans les cheveux encore mouillés de l’allemande. Il s’écarte à peine pour venir à nouveau lui offrir un baiser. Tifenn peut clairement sentir son cœur cogner contre sa poitrine. Elle frisonne à chaque fois que les doigts de Joanès caresse un millimètre de sa peau. Dès le premier jour elle avait envie d’échanger un baiser comme celui-ci avec lui. Personne ne pouvait le nier il y avait entre eux une attirance depuis le jour où leurs regards se sont croisés. Elle ne peut s’empêcher de sourire la gamine. C’est fou comme il la rend toute chose quand même. Le jeune homme vient mettre fin au baiser. Il la garde proche de lui et pose son front contre le sien. Elle ne le quitte pas des yeux. Il n’y a plus que lui qui compte à cet instant précis. Bon sang ce qu’il peut lui plaire. « tu m’as vraiment pris la tête, ce soir » Elle se pince les lèvres un brin honteuse. « Je te promet de ne plus jamais recommencer. » Elle parle doucement. Personne ne doit entendre. « J’te le promets. » qu’elle répète dans un murmure avant de laisse ses bras légèrement glisser dans le cou de son camarade. Du bout des doigts elle effleure sa nuque, joue avec ses cheveux. Elle a l’impression d’être une gamine flirtant avec son premier amour. Celui qu’elle ne va jamais oublier. Celui qu’elle aura dans la peau jusqu’à la fin de sa vie. Tifenn réduit la distance qu’il y a entre eux, frôle son nez du sien. Elle n’est plus aussi timide qu’au début. C’est Joanès, elle n’a pas à être timide. « Comment tu fais ? » Elle semble sous le charme, complètement hypnotisé. Il sait de quoi elle parle. Il n’est pas dupe. « Comment tu fais pour toutes les rendre folles de toi ? » Elle ne dit pas clairement qu’elle est sous son charme, mais elle le lui fait comprendre en évoquant toutes les filles qui ont dû passer par là avant elle. Il a le physique du mec à nana, c’est comme ça.