W/ JAREK

Si je voulais rester en forme, il fallait bien que je compense le fait de ne pas pouvoir faire du skate comme je le voulais. S'il y avait une salle de musique pour combler ma créativité artistique, je n'avais pas du tout la possibilité de m'entraîner un peu plus tous les jours sur ma planche à roulettes... Il ne fallait pas trop en demander non plus, dire qu'on manquait de choses serait clairement : une grosse blague, une façon de se foutre ouvertement de la gueule de la production. Alors, je compensais depuis mon arrivée avec quelques séances dans la salle de sport. Quand je ne décidais pas d'aller courir par exemple dans la forêt. Cette fois-ci et pour aujourd'hui je me retrouvais en train de soulever des altères, le torse déjà bien humide de sueur. La musique à fond dans les oreilles, j'étais un peu dans ma bulle, profitant d'abord de cette rare solitude en ces lieux pour me retrouver avec moi-même.

☽Comme à mon habitude, le matin signifiait 'entraînement' et 'séance de sport'. Vêtu d'un short et d'un débardeur comme à l'accoutumée, je m'avançais vers la salle de sport pour faire quelques exercices de musculation. Il fallait bien entretenir ce corps qui faisait parler au sein même du nid, sinon je perdrais mon plus grand atout apparemment. Et je ne voulais pas que cela arrive, les autres candidats ne pourraient plus s'extasier et me définir comme étant le monsieur muscle de la saison. Ça serait dommage franchement... J'arrivais donc dans la salle de sport et constatais la présence d'un autre candidat. Il faisait parti de mon équipe. La team Skyler. Nous devions donc nous serrer les coudes. Je le saluais de la main. Il ne me remarquait pas. Je ne baissais pas les bras et lançais un « Salut ! » mais il ne réagissait toujours pas. Je soupirais et terminais par me mettre dans son champ de vision pour qu'il m'aperçoive enfin. Je m'installais alors à ses côtés et attrapais également deux altères pour les soulever en même temps. J'avais probablement l'air d'un idiot mais les résultats étaient là. Alors je continuais sans honte ni gêne. « Ça fait longtemps que t'es là ? »