Joanès & Tifenn
17 mars à 01H03

C’est quand on commence tout juste à s’habituer à quelque chose qu’il vient à disparaître. Tifenn avait accepté le fait de partager son lit avec un inconnu depuis peu, alors que l’aventure avait commencé depuis quinze jours, que déjà son partenaire s’en allait. C’est dommage. Elle l’aimait bien. Il était peut-être discret, mais il était cool. Il ne l’avait pas jugé lorsqu’elle lui avait fait part de ses peurs. Il n’avait pas non plus tenté de la réconforter, mais au moins il n’avait pas fait de remarque désobligeante. D’accord elle avait un nouveau partenaire, Benjamin le papa, mais ce n’était pas pareil. Ce n’était pas la personne avec qui elle avait fait ses premiers pas dans l’aventure. C’était diffèrent. Il n’y avait pas cette complicité du début. Bien que l’allemande n’ai jamais été très proche de Hayden. Elle l’appréciait et personne ne pouvait le nier en tout cas. C’était donc avec un petit pincement au cœur que la jeune femme allait se coucher ce soir. Elle serait toute seule dans son lit bien trop grand, bien trop froid. Tant pis. C’est le jeu. Seul point positif, si cela en est un, Tifenn pouvait dormir dans la tenue qu’elle voulait sans craindre le regard de la personne partageant son lit, sans craindre de gêner son camarade. Elle ne dormait pas toute nue, mais disons qu’elle n’était plus obligé d’être couverte de la tête aux pieds. C’était dans le noir, et dans une chambre entièrement vide, qu’elle venait ôter sa petite robe blanche pour se retrouver en sous-vêtement. Elle étouffait un bâillement et venait donc sans plus attendre se glisser sous sa couette. Elle se tourne sur un côté, donnant le dos à l’intérieur du lit, puis ferme les yeux. Plusieurs minutes passent. Elle n’a pas si sommeil que ça. Elle se tourne à nouveau et ouvre les yeux. Surprise. Tifenn manque de faire une crise cardiaque lorsqu’elle tombe nez à nez avec Joanès. Elle ne s’attendait pas à le voir là. Il l’observe. Elle lui balance un sourire. « J’ai pas envie de dormir toute seule ce soir. » Après tout, elle venait tout juste de s’habituer à la présence de quelqu’un dans son lit. Ce serait bête de la frustrer en lui retirant cette présence soudainement.

Joanès. Un petit sourire tout timide vient s’installer sur le visage de la petite brune lorsqu’elle se tourne et qu’elle aperçoit les traits du visage de son camarade. Si la belle ne sait pas vraiment ce qu’elle veut ce soir, elle sait parfaitement ce qu’elle ne veut pas. Elle ne veut pas passer la nuit toute seule. En peu de temps elle s’est habituée à la présence de son partenaire le soir et le fait qu’il ne soit plus là perturbe un petit peu. Ce n’est pas la même carrure, ni le même genre d’homme que Tifenn aura ce soir à ses côtés, mais elle s’en moque. « J’en étais sur » En même temps quelle nana serait assez folle pour ne pas avoir envie de passer la nuit tout près d’un garçon comme lui. Il ne se fait pas prier pour rejoindre l’allemande dans son lit. On dirait un gamin. Ca là fait plutôt sourire à la brunette. Elle ne le quitte pas des yeux un seul instant. En tout cas vu le bruit qu’il fait toute la chambre doit être au courant que la demoiselle n’est plus toute seule. « c’est pour ça que je suis là » Le garçon se tourne vers la belle et machinalement elle attrape la couette pour la relever légèrement. C’est son moment à elle. C’est leur moment à eux. « Pas trop déçue pour ton partenaire ? » Hayden. La jeune femme ne peut s’empêcher de grimacer lorsqu’il parle de son ancien partenaire. Elle hausse les épaules. Pourtant elle n’a pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il parle à nouveau. « En tout cas, je ferais le nécessaire pour combler et rendre son absence moins dure pour toi, au moins cette nuit » Autant en profiter alors. « J’étais habitué à ce qu’il me prenne dans ses bras pour me bercer un tout petit peu juste avant que je m’endorme. » Bon d’accord elle en rajoute des masses là avec sa petite bouille d’ange et son sourire un brin gêné, mais il n’est pas censé le savoir ça. C’est bête quand même parce qu’elle aurait pu juste lui demander la permission de venir se blottir dans ses bras, mais elle préfère le faire de façon détourné. Tifenn bouge à peine un peu. Elle vient poser l’une de ses mains sous sa tête pour se relever à peine un peu. « J’suis contente que tu sois encore là. » C’est la petite confidence du soir, juste chuchoté sur l’oreiller pour plus de sincérité.

Elle est peut-être en train de lui mentir un tout petit peu la demoiselle, mais c’est pour la bonne cause. Il est là, juste à côté d’elle, dans le même lit qu’elle alors ce n’est pas de sa faute si elle n’a qu’une seule envie, se blottir dans ses bras. Elle n’ose pas le lui demander directement, c’est pour ça qu’elle vient lui pondre un petit mensonge concernant sa relation avec son ancien partenaire. C’est mal de mentir et Tifenn en est consciente. Pourtant elle n’a presque aucun scrupule à le faire là. De toute façon ce n’est pas un gros mensonge et Joanès risque de le lui pardonner bien vite. S’il croit à son petit manège bien entendu. En tout cas il ne se fait pas prier pour la laisser se blottir contre lui. Il enroule ses bras autour de sa taille pour l’attirer vers lui. Ses mains remontent dans le dos de la jeune femme qui ne le quitte pas des yeux un instant. Il l’enlace et vient poser son menton sur l’une de ses épaules. Ce qu’elle est bien là. Les yeux clos l’allemande profite de ce moment comme s’il s’agissait du tout dernier. Les deux amants terminent enfin par se détacher légèrement l’un de l’autre. « Satisfaite ? » Les pupilles plongent dans celles de son camarade. En guise de réponse elle se contente de hocher brièvement la tête et de lui adresser un petit sourire timide. Elle vient lui avouer être contente qu’il soit encore là. Après tout, elle est un petit peu attachée à lui et cela même si ça ne plait pas vraiment à certaines personnes. Elle est même énormément attachée à lui. Il est hors de question qu’elle imagine un instant son aventure sans la présence du jeune homme à ses côtés. En plus, s’il avait quitté l’aventure ce soir, ils n’auraient même pas pu passer une nuit rien que tous les deux. « Moi aussi » Le sourire qu’elle porte sur son visage ne veux pas s’enfuir. Il laisse ses doigts caresser le dos de la demoiselle qui frisonne légèrement à ce contact. C’est un petit peu comme si elle avait froid, mais en bien mieux. « Bon, par contre, j’espère que tu n’es pas du genre à ronfler et tout, sinon je repars dormir avec Jouko » Repartir dormir avec Jouko ? Tifenn se redresse à peine pour surplomber son camarade de quelques centimètres. « Tu vas essayer de repartir dormir avec Jouko, ce n’est pas la même chose. » Elle est soudainement menaçante et provocante à la fois. C’est bizarre venant de sa part à elle. Parce que oui, il ne peut plus partir dormir si jamais la demoiselle se montre assez convaincante pour qu’il reste à ses côtés toute la nuit. Elle lui sort sa plus belle bouille d’aguicheuse des temps modernes avant de grimacer puis de laisser un tout petit rictus amusé s’échapper dans les airs. « Je crois bien que jouer les tigresses ce n’est pas fait pour moi. » C’est souriante qu’elle vient se poser à nouveau à ses côtés, sur le dos cette fois. « En tout cas désolé de te décevoir, mais je ne ronfle pas. » Elle laisse l’une de ses mains venir se poser sur le torse du garçon. Sa tête pivote. Elle cherche son regard. Ses doigts remontent tout doucement vers le visage du garçon. Elle effleure sa joue, sa mâchoire, ses lèvres. Un regard. Il lui suffit d’un regard pour qu’il arrive à la rendre toute chose.

Comment pourrait-elle avoir envie qu’il s’en aille alors qu’elle est tellement bien lorsqu’il se trouve à ses côtés ? Elle n’est plus cette petite boule de nerfs qu’elle a l’habitude d’être. Elle est encore plus docile que d’ordinaire. Plus docile, mais toujours aussi douce. Ses mains viennent s’aventurer sur le torse du garçon pour remonter jusqu’à ses lèvres tout en passant par sa mâchoire. Ses gestes sont un petit peu moins timides qu’au tout début. Elle commence à le connaître. Elle n’a plus peur de lui. Elle n’a jamais eu peur de lui de toute façon. La demoiselle a eu confiance en lui dès le premier jour. Elle n’arrive pas à détacher son regard de celui du garçon. Elle n’a vraiment plus envie de passer une seule seconde loin de lui. Pourtant c’est un petit peu compliqué ici avec tout le monde qu’il y a dans cette baraque. Elle ne peut pas avoir autant de moment d’intimité qu’elle le voudrait avec le garçon, alors elle profite à fond à fond de chaque instant qu’elle peut passer avec lui. Elle se lâche un peu la petite brune et en vient même à laisser un rictus amusé s’échapper dans les airs. Elle est loin d’être une tigresse et ce n’est un secret pour personne. Pourtant le jeune homme ne semble pas vraiment du même avis. « Tu dis ça, mais au fond, je suis sûre qu’il y a une tigresse qui sommeil en toi » Peut-être bien. Elle ne peut s’empêcher de sourire la petite brune. C’est un sourire un brin aguicheur qui s’installe sur ses lèvres. Elle se cambre très légèrement et laisse ses doigts parcourir sur le corps de son amant. « Peut-être que tu peux m’aider à essayer de la réveiller. » C’est une proposition comme une autre. Une proposition qui vise à garder un jeu de séduction entre eux. Tifenn devient toute chose au contact de la main de son camarade sur son petit corps tout frêle. Il descend sur ses côtes avant de se relever très légèrement pour surplomber la belle. Il intercepte son regard et l’hypnotise en deux secondes. « Alors comme ça, la tigresse ne veut plus me laisser partir ? » Il en est strictement hors de question qu’elle le laisse partir. D’ailleurs, elle laisse ses mains venir s’agripper autour de son cou. Elle secoue timidement sa tête de gauche à droite. « « Tu es donc officiellement folle de moi, si je comprends bien. » Il y a de grandes chances pour que ce soit la vérité. Sans rien dire, Tifenn vient lui adresser un sourire un brin enfantin. « Tu as l’air bien sûr de toi. » Elle vient le taquiner. Finalement elle aussi elle sait rigoler la petite. « Qui te dis que je suis officiellement et définitivement folle de toi ? » qu’elle demande en murmurant tout faisant glisser ses mains le long de ses omoplates pour les poser sur son torse et le pousser très légèrement en arrière. « Non parce que ce n’est absolument pas le cas. » Histoire de jouer un petit peu avec le garçon, la belle se tourne dans l’autre sens et lui tourne le dos. C’est amusant. Elle n’arrive pas à enlever son petit sourire espiègle de son doux visage.

Comment faire pour lui résister ? Elle essaye de jouer les p’tites aguicheuses de service avec son regard de braise et ses sourires provocants, mais elle sait très bien qu’elle ne pourra pas jouer bien longtemps avant de tomber dans ses bras. D’autant plus qu’il se montre tactile. Bizarrement elle ne rougit pas et ne le noie pas sous des rictus timides et idiots. Tifenn parait bien plus femme soudainement. C’est dingue qu’il soit capable de la changer comme ça, en un claquement de doigt. La demoiselle est définitivement raide dingue de lui, mais il est hors de question qu’elle le dise haut et fort. De toute façon il doit déjà être au courant. Il veut juste l’entendre de la bouche de la belle pour sa fierté personnelle. Elle ne lui fera pas ce cadeau. C’est bien plus amusant de s’amuser de la situation et de profiter de cette proximité pour le rendre fou. Elle a envie qu’il doit à ses pieds. Uniquement les siens. Aucune nana n’a le droit de s’approcher du garçon, elle vient de le décider et elle va s’assurer que cela soit respecté. Celui-là, Tifenn ne doit pas le laisser filer. Elle en serait bien trop malheureuse. La p’tite brune lui tourne le dos et le taquine de quelques mots. Non, elle n’est pas folle de lui. Un petit sourire amusé se faufile sur le visage de la jeune femme. La réaction de Joanès ne tarde pas. Il l’attrape par l’épaule pour la faire tomber sur le lit, sur le dos. Elle ne s’oppose pas à ça et se laisse faire. Sans lui laisser une seconde de répit, le garçon vient se positionner au-dessus d’elle, à califourchon. Il la domine. Ce petit sourire espiègle persiste sur le visage de la demoiselle. Il vient capturer ses mains des siennes pour les plaquer sur le matelas. Là encore elle se laisse faire. « Vraiment ? » Prisonnière, Tifenn n’a pas d’autre choix que d’avouer son coup de cœur. Mais elle ne le fait pas. Son doux visage se balance très légèrement de haut en bas. Vraiment, elle n’est absolument pas folle de lui. Enfin, c’est ce qu’elle dit tout haut bien évidemment. Un long échange de regards prend place. Le sourire de Tifenn s’envole peu à peu. Elle l’observe sans ne penser à rien d’autre qu’à lui. Il approche son visage du sien, ses lèvres des siennes. Son cœur s’emballe. Pour rien au monde elle n’échangerait sa place avec une autre fille de la maison. « Tu n’es même pas un tout petit peu folle de moi ? » Comment faire pour lui résister ? Ses pupilles azures glissent jusqu’à ses lèvres. Elle en a envie, mais ne bouge pas d’un pouce. On dirait qu’il comprend le message puisqu’il laisse ses lèvres s’aventurer dans le cou de la brunette pour y laisser quelques baisers. Tifenn en profite pour mêler ses doigts à ceux de son amant. Un geste de plus pour lui montrer qu’elle n’a pas envie qu’il s’en aille. « Je tiens juste à préciser que tu n’es pas en mesure de me dire non » Comment pourrait-elle lui dire non après ça ? Son regard glisse dans celui du jeune homme. Un mince sourire vient s’emparer de ses lèvres. « Bien plus qu’un tout petit peu » Ce qu’elle dit est presque impossible à entendre tellement elle parle tout doucement. Elle le bouffe du regard et ne se rends même pas compte que ses dents viennent très légèrement mordre le coin de sa lèvre inférieure. « Et toi, t’es pas un tout petit peu fou de moi ? » Après tout, il n’y a pas que lui qui a besoin de sentir son égo gonfler un petit peu. Tifenn aussi a envie de se sentir désirer. Bien qu’elle soit déjà au paradis quand elle se trouve en compagnie du garçon. Elle le dévisage à nouveau. Les autres peuvent bien dire ce qu’ils veulent, Joanès a bien plus de charme que n’importe qui dans cette baraque. « Embrasse-moi. » qu’elle murmure avant de lâcher un petit sourire espiègle qui change bien de sa timidité habituelle. Il n’y a que lui et elle, alors pas de raison d’être timide.