up in the air
ft. Rowan & Maxence

Je m'ennuyais. Du genre vraiment, du genre je m'ennuyais au point de tourner en rond depuis que j'avais terminé de manger ce midi, sans trouver quoi faire pour m'occuper. Ce n'était même pas qu'il n'y avait rien à faire ici, c'était simplement que rien ne m'inspirait, là tout de suite ... Il faisait trop chaud pour courir, j'attendrais ce soir, j'avais passé la matinée à la plage, je n'avais pas envie d'être à l'intérieur, j'avais terminé un paquet de clopes juste avant de manger et j'essayais de voir combien de temps je pouvais tenir avant d'en entamer un autre ... Je n'avais pas envie de lire, ni d'étudier, bref je n'avais envie de rien à part emmerder le monde. Et là en l'occurrence le seul que ça emmerdait c'était moi. Je trainais, du coup, d'un endroit à l'autre sans vraiment savoir où j'allais et dans quel but ... Je crois que j'attendais qu'une illumination me tombe dessus. Mais comme je me doutais bien que le vieux barbu là-haut avait autre chose à foutre présentement que de me trouver une activité pour ne pas mourir d'ennui, il avait bien fallu que je me prenne par la main. J'étais monté sur la terrasse presque dans l'espoir d'y trouver quelqu'un pour partager mon ennui, mais il n'y avait pas âme qui vive ... Mais un truc avait attiré mon attention pourtant. Abandonné sur un des transats, en plein soleil, j'avais trouvé un pistolet à eau. Qui n'avait pas grand chose à faire là nous sommes d'accord, et qui semblait n'appartenir à personne, ou à quelqu'un qui ne devait pas beaucoup y tenir pour l'avoir laissé là ... En même temps on parlait d'un bout de plastique, c'était pas non plus le truc hyper précieux. Quand j'avais entendu d'autres pas dans l'escalier je n'avais pas réfléchi en tout cas, j'avais attrapé le pistolet et j'étais allé me planquer derrière la cabane en bois en attendant de voir de qui il s'agissait. Un sourire narquois s'était étiré sur mon visage quand j'avais reconnu le profil de Rowan ... A elle je pouvais faire une blague, j'avais du mal à l'imaginer se vexant pour si peu. Attend discrètement qu'elle se rapproche un peu du milieu de la terrasse j'avais finalement saisi l'occasion à un moment où elle me tournait le dos, lançant un « C'est un hold-up, on ne bouge plus ! » avant de lui balancer un jet d'eau à la figure au moment où elle se retournait, et de disparaitre sans demander mon reste dans la cabane en bois, comme un gamin fier de sa connerie. C'était sans doute le soleil, c'était la chaleur qui me faisait perdre vingt ans (voir même plutôt vingt-cinq) d'âge mental et me renvoyait à l'état de gamin blondinet et insolent. La chaleur hein, bien sûr. Mais en parlant de ça d'ailleurs, il faisait vraiment une chaleur à crever dans cet endroit ... Fallait vraiment avoir envie de buzzer pour venir. Ou bien vouloir échapper à la vengeance terrible d'une blonde au visage trempé et au maquillage éventuellement en train de couler.

Il fait beau aujourd’hui, chose loin d’être étonnante à Hawaii. Et comme pratiquement tous les jours depuis que je me suis habituée au climat, je vais certainement traîner dehors, en veillant tout de même à rester un minimum à l’ombre, j’ai pas vraiment le genre de peau pour rester longtemps au soleil, sous peine de griller. Et j’aimerais autant éviter. Du coup je me dirige vers le toit, autant pour profiter de la vue que pour être à l’abri d’un parasol, quelle merveilleuse invention. J’ai un bouquin sous le bras – oui on croirait pas, mais je sais lire – et un cocktail dans une main. Je suis prête pour passer l’après-midi à la cool. Enfin c’est ce que je pensais, parce que j’ai à peine le temps le temps de poser mes affaires sur une table et de juste faire le tour de la terrasse jusqu’à la cabane pour voir s’il y a quelqu’un que je me retrouve menacée d’un hold-up. Un hold-up ? Hein, sur le toit ? « Par… »  Que je commence à dire en me retournant, mais j’ai pas vraiment le temps de finir de parler que je me retrouvée le visage  complètement aspergé d’eau. Je laisse échapper un léger cri de surprise, avant d’essuyer ce que je peux avec la paume de ma main. Je repère une silhouette qui se faufile dans la cabane, et je crois la reconnaître. Je suis furax. Mais réellement furax, du coup je presse le pas en direction de la cabane avant d’ouvrir la porte assez violemment et de m’approcher du malhonnête. « Non mais t’es sérieux là ?! »  Je hausse le ton, je m’énerve, et tant pis si c’est Maxence, un candidat avec lequel je m’entendais bien jusqu’ici. Je me rapproche encore et lui arrache le pistolet à eau des mains. « Non mais j’hallucine. »  Je suis à deux doigts de péter un plomb, voyez-vous. J’hésite quant à son châtiment, si je me contente d’une baffe ou si j’opte pour les insultes. « T’es fier de toi, hein ? Toi tu peux t’amuser et pas moi ? C’est pas très juste. »  Que je lui dis avant de l’asperger avec le restant d’eau, le sourire aux lèvres. Non mais vraiment, il a chopé un coup sur la tête pour se permettre de me surprendre de telle façon et sans même que je puisse me défendre, parce que j’avais pas vu d’autres pistolets à eau en arrivant ici, et je suis pour l’égalité homme-femme. Quoi qu’il en soit, j’espère qu’il s’est bien décomposé en pensant que j’étais sérieuse, ce serait que la vengeance méritée de la fois où il s’est gentiment moqué de moi après ma question lui demandant de parler de lui. Ah bah oui, je l’avais prévenu hein. « Tu sais, si tu voulais faire un concours de t-shirt mouillé, suffisait de demander, pas besoin d’user de stratagème. »  Roh ça va je rigole, surtout qu'il a visé la tête, je détends un peu l’atmosphère après la mauvaise farce que je viens de lui faire, le pauvre. « Alors, dis-moi, entre le chat et le pistolet à eau, t’en a d’autres d’objets insolites que tu as ramené dans ta valise ? »  Je reste persuadée que j’ai jamais vu de pistolet à eau avant aujourd’hui. Je commence sérieusement à me demander s’il a pas eu des privilèges de la part de la production lui, le chanceux.

Parfois je l'avoue, j'avais tendance à oublier mon âge et à redevenir un adolescent farceur, mais enfin parait-il que l'on ne luttait pas contre sa nature. Et puis au fond on pouvait presque dire que ce n'était pas ma faute, c'était plutôt celle du propriétaire du pistolet à eau ... C'est vrai, s'il ne l'avait pas laissé là je n'aurais pas été tenté de le prendre et de m'en servir, et mon entrevue avec Rowan aurait commencé de façon civilisée. Un peu plus banale, certes, mais civilisée. Au lieu de ça je venais de déclarer la guerre mais j'avais ensuite vite fait de me mettre à couvert, tout en croisant presque les doigts pour ne pas avoir douté de l'humour de la jeune femme. Laquelle venait d'ailleurs d'entrer à la volée dans la cabane « Non mais t’es sérieux là ?! » Heu ... Oup's ? D'accord, j'avais peut-être un peu surestimé son humour, de toute évidence. D'ailleurs, sans que je n'ai eu le temps de réagir elle m'avait pratiquement arraché le pistolet des mains, me mettant désormais dans la position de celui qui avait intérêt à ne pas aggraver son cas « Non mais j’hallucine. » J'ouvre la bouche, pris au dépourvu. Je ne pensais sincèrement pas qu'une Jasmine se cachait sous ce visage mais pourtant c'était totalement le genre de réaction que j'aurais envisagé venant de la starlette, plutôt ... « T’es fier de toi, hein ? Toi tu peux t’amuser et pas moi ? C’est pas très juste. » Et biiim, un jet d'eau dans la gueule, ça m'apprendrait. Je ne vais ceci dit pas cacher que j'étais tout à coup soulager de la voir sourire comme une imbécile, preuve ultime qu'elle me faisait marcher depuis qu'elle était entrée dans la pièce. « Tu m'as fait peur, l'espace d'un instant j'ai presque cru que tu t'étais transformée en mégère. Je te raconte pas la déception. » Sourcil arqué et air à mon tour amusé sur le visage, je n'étais pourtant pas en train de raconter un mensonge. Pour de vrai, ma déception aurait été à la mesure des espoirs que je fondais en Rowan de me divertir un peu, et d'égayer ainsi mon après-midi d'ennui profond. « Tu sais, si tu voulais faire un concours de t-shirt mouillé, suffisait de demander, pas besoin d’user de stratagème. » Elle tenait toujours le pistolet à eau à la main, aussi je gardais un oeil sur l'objet et évitait tout mouvement brusque comme s'il s'était véritablement agi d'une arme mortelle. Autant jouer le jeu jusqu'au bout n'est-ce pas, et puis j'attendais le moment propice pour récupérer mon jouet, aussi. En attendant, prenant un air faussement stupéfait j'avais répondu « Sérieux, il suffisait de demander ? Bah merde, moi qui avait monté tout un stratagème pour parvenir à mes fins ... » Aucun respect pour mes efforts et mon sens de l'imagination, vraiment. Bon après elle faisait ce qu'elle voulait hein, elle pouvait même le retirer son tee-shirt si ça lui chantait, mais il ne faudrait pas compter sur moi pour me retourner ou fermer les yeux devant une telle provocation. « Alors, dis-moi, entre le chat et le pistolet à eau, t’en a d’autres d’objets insolites que tu as ramené dans ta valise ? » J'espérais bien qu'il s'agissait d'une expression, parce que si j'avais réellement fait voyager le chat dans ma valise il est certain qu'il aurait mieux valut me retirer l'animal ... Mais je n'étais pas un tortionnaire d'animaux, tout de même. Où en étions-nous déjà ? Ah oui, le pistolet. « Je plaide totalement non coupable, il est pas à moi ce pistolet. Mais bon, celui à qui il appartient n'avait qu'à pas le laisser trainer sur le toit ... » Bon et puis ça va je ne l'aurais pas embarqué le jouet, j'avais même prévu de le remettre sagement à sa place une fois mon méfait accompli. Pour ça ceci-dit il faudrait déjà que je le récupère ... « Fais un peu attention à ce que tu fais avec ça, Cupidon nous regarde. » ironisais-je alors tout en faisant un pas en avant, mes yeux naviguant entre Rowan et le pistolet qu'elle tenait toujours dans les mains.

Non mais là, il a dépassé les limites, qu’on soit bien d’accord. Autant Maxence fait partie des candidats que j’apprécie beaucoup – voir même occupe la première marche de mon podium personnel – autant il exagère sévère là. C’est vrai, ça se fait pas d’attaquer sauvagement quelqu’un par surprise, déjà il a de la chance que je sois pas cardiaque sinon je lui aurais claqué dans les bras et il aurait eu l’air malin, mais en plus c’est carrément injuste d’attaquer quelqu’un sans défense. Et puis là, je suis désolée, mais on parle de pistolet à eau, alias un truc carrément cool auquel je n’ai pas touché depuis des années, parce que bon, je suis censée être une adulte qui ne joue plus à ce genre de connerie depuis longtemps. D’ailleurs je ne sais pas trop ce que j’ai depuis que je suis arrivée dans le nid, mais je m’autorise des choses que je ne me serais jamais autorisées en dehors du nid. Et surtout, j’ai assoupli les règles que je me suis toujours fixées. Je suis un peu moins agressive aussi, même si j’ai jamais été quelqu’un de violent, j’ai tendance à vite me mettre en colère lorsque quelque chose me plait pas. On pourrait presque dire que Fake Lover a un effet bénéfique sur moi, qui l’aurait cru. Quoi qu’il en soit, me voilà redevenir une gamine l’espace d’un instant en faisant gober un pur mensonge à Maxence – chose que je n’aurais jamais faite en dehors du nid, de me jouer ainsi de quelqu’un – qui semble totalement y croire. J’essaie de pas afficher le sourire qui veut se faire un chemin sur mes lèvres, mais c’est bien tentant, il suffit de voir sa petite tête qui se décompose gentiment, comme s’il venait de se faire gronder par sa mère. Je le fais pas marcher trop longtemps, c’est bien plus drôle de l’asperger du restant d’eau. J’hésite pas d’ailleurs, et il se retrouve à son tour mouillé, et je suis satisfaite, l’égalité est rétablie. « Je sais bien que je fais partie des ancêtres ici, mais je n’en suis pas encore au stade de mégère, tu peux te détendre et respirer. » Au cas où il viendrait à penser le contraire au fil des semaines ou que sais-je encore. Je suis pas forcément la personne la plus drôle du monde, mais pour autant, je sais apprécier une connerie quand il le faut. Maintenant que l’égalité entre nous était rétablie, on avait l’air malin avec nos vêtements trempés, faut le dire. Raison pour laquelle je blague sur un potentiel concours de t-shirt mouillé, faut dire que c’est la seule chose qui me passe par la tête quand je vois nos états. Je suis bien heureuse de pas avoir mis de blanc d’ailleurs, même si clairement mon visage est celui qui a morflé le plus et que je n’ai que quelques gouttes sur mes autres vêtements, mais je veux pas trop rentrer dans le cliché. Ceci dit je regrettais presque de ne pas avoir visé uniquement le t-shirt du jeune homme, histoire qu’il se retrouve obligé de l’enlever, après tout je reste une femme, hm. Dans tous les cas, il prend ma remarque avec humour, rien d’étonnant venant de sa part. « Mais oui, que veux-tu, je suis gentille comme fille, si je peux rendre service aux autres je m’exécute. » Enfin pas sur que se retrouver en soutif face à quelqu’un qui le demande soit réellement considéré comme un service. Mais qu’il se rassure, je compte bien garder mon t-shirt, pas que l’idée d’être défiée sur ce point – même s’il s’agissait pas d’un défi dans le cas présent -  me dérange, j’en serais capable, mais bien parce que j’aimerais éviter de tomber malade, faut dire que même en étant à Hawaii, je suis pas sûre que de se retrouver visage trempé et de se balader la poitrine a l’air soit conseillé. Enfin bref, pour le coup, je me montre presque plus intéressée par la façon dont il a obtenu le pistolet que par le fait de trouver quelque chose pour m’essuyer le visage. Faudra qu’il m’explique d’ailleurs comment il a fait pour obtenir tout ça, parce qu’entre le chat – même s’il s’agissait d’un lot si j’ai bien compris – et le pistolet à eau, je commence à être jalouse, moi aussi je veux des trucs cools. « Et bien-sûr, dans ta grande bonté, tu ne pouvais pas le laisser penser qu’il était inutile et tu as préféré victimiser la première venue. » Non, je n’exagère pas du tout. Quant à sa dernière remarque, elle eut juste le don de me faire rire. Il s’approche, comme pour reprendre son dû, mais il peut toujours rêver. Maintenant c’est en ma possession, et autant lui que Cupidon n’y changera rien. « Qu’importe, je ne compte pas le lâcher. L’un de vous deux devra venir me l’arracher s’il le faut, mais je ne céderais pas aux menaces. » Bon, peut-être que Cupidon me ferait céder s’il vient à faire son apparition, mais concernant Maxence, je ne compte pas lui redonner le pistolet. Il m’a prouvé sa fourberie, et là, la confiance est brisée, la faute à qui, on se le demande. « D’ailleurs, tu préfères quoi comme châtiment pour t’être attaqué à la douce et innocente femme que je suis ? Je propose une semaine à mon service, ou alors la garde partagée de Tixy. » J’ai enfin retenu le prénom du chat, notons l’exploit. Et oui, je vais me faire passer pour une victime, si je peux en tirer quelques avantages, ce serait bête de ne pas en profiter.

Spoiler:

Le pire c'est que je n'avais pas simplement marché, à ce stade-là on pouvait carrément dire que j'avais couru, et surtout que je n'avais absolument rien vu venir. Alors que j'étais si sûr de moi au départ, et du fait que Rowan possédait certainement assez d'humour pour ne pas prendre ce qui n'était qu'une blague au premier degré ... Mais j'avais oublié toutes mes certitudes lorsqu'elle s'était mise à crier et à s'offusquer ; Il fallait bien l'avouer, elle se révélait être une excellente comédienne. Et je ne devais pas du tout avoir l'air malin, quant enfin elle se décida à rétablir la vérité, cessant ainsi de me faire flipper ... Sans rire, je ne connaissais pas grand-chose de Rowan mais je pouvais déjà vous dire qu'elle ferait sans conteste une mère ultra-flippante pour ses rejetons. « Je sais bien que je fais partie des ancêtres ici, mais je n’en suis pas encore au stade de mégère, tu peux te détendre et respirer. » Dieu merci me voilà donc rassuré. Quoi que je ne pensais pas qu'il faille être un ancêtre pour être une mégère, c'était surtout une question de mauvais caractère et de taux de frustration à mon avis ... Mais certes, être aigri et frustré en ayant à peine trente ans c'était un peu triste comme perspective. « C'est très fourbe de ta part, ce que tu viens de faire ... J'hésite entre admiration et jugement, c'est très rare de provoquer deux sentiments aussi ambivalents chez moi, je préfère te prévenir. » Sourire narquois, tandis que je passais mon avant-bras sur mon visage pour essuyer l'eau qui en coulait. Parait-il que si j'avais voulu qu'elle retire son haut je n'aurais eu qu'à lui demander gentiment, ce qui m'aurait demandé assurément moins de temps et d'énergie ... Certes, mais c'était moins drôle, et pas très classe. Et surtout je doutais fortement que Rowan soit du genre à retirer son haut simplement si on lui demandait, ou du moins pas dans n'importe quelle circonstance, hm. « Mais oui, que veux-tu, je suis gentille comme fille, si je peux rendre service aux autres je m’exécute. » Bon bon, d'accord, j'allais donc faire comme si j'y croyais. J'étais presque tenté de la mettre au défi, là comme ça ... Parce que si elle se dégonflait j'aurais la satisfaction de trouver cela très amusant, mais si elle s'exécutait ça serait toujours agréable pour mes yeux, c'était un peu gagnant-gagnant pour le coup. « Très bien, alors dans ce cas vas-y je t'en prie. » Oui, désolé mais finalement c'était trop tentant pour que je parvienne à résister. De toute façon je persistais à croire que tout cela était la faute de celui ou celle qui avait oublié son pistolet à eau sur le toit, c'était cette personne qui inconsciemment m'avait soufflé l'idée et sans elle nous n'en serions pas là. « Et bien-sûr, dans ta grande bonté, tu ne pouvais pas le laisser penser qu’il était inutile et tu as préféré victimiser la première venue. » Et bien voilà, nous étions totalement sur la même longueur d'onde, qui l'eût cru. Plus sérieusement il était temps que je récupère ce pistolet avant qu'elle ne se blesse, ne fasse une bêtise ou ne fâche Cupidon, rien que ça oui. J'avais fait un pas en avant, puis deux, bien décidé à récupérer l'objet mais bien sûr elle ne semblait pas totalement du même avis « Qu’importe, je ne compte pas le lâcher. L’un de vous deux devra venir me l’arracher s’il le faut, mais je ne céderais pas aux menaces. » Menaces ? Mais enfin je n'oserais jamais. Je continuais à avancer malgré tout, mais puisqu'elle reculait au fur et à mesure cela ne m'avançait pas à grand chose pour l'instant « D’ailleurs, tu préfères quoi comme châtiment pour t’être attaqué à la douce et innocente femme que je suis ? Je propose une semaine à mon service, ou alors la garde partagée de Tixy. » J'avais laissé échapper un éclat de rire, sans trop savoir si c'était le douce et innocente ou bien ses propositions de compensation qui en étaient la cause. « C'est moche, c'est vraiment moche de se servir du chat comme d'une monnaie d'échange ... Surtout que pour le douce et innocente on repassera, hein. J'ai le souvenir d'une discussion sur le toit où une certaine personne m'a avoué être tout sauf délicate la nuit ... Mais je peux me tromper, hm. » Et si j'avais promis de ne pas ébruiter son petit secret, particulièrement vis à vis de son partenaire, je n'avais jamais promis de ne pas remettre ça sur le tapis quand elle était la seule personne présente. Sourire narquois à nouveau, avant de finalement l'attraper par la taille pour tenter de lui arracher le pistolet, la faisant finalement basculer sur un des deux canapés disposés autour du buzzeur, tandis que le pistolet lui allait glisser sur le sol jusqu'à l'autre bout de la pièce.

Spoiler:

J’ai beau l’avoir fait marcher, rien ne dit que je ne réagirais pas un jour ou l’autre d’une telle façon. Il ne faut jamais dire jamais, hein. Si ça se trouve, un jour où je serais mal réveillée, il y échappera pas cette fois-ci. Je pense que ce serait mieux pour lui et pour tous les autres candidats, même Archie, de ne jamais me voir dans un tel état, sans quoi ils risquent de sérieusement me détester. Et personne ne veut ça, pas vrai ? Dans tous les cas, mon petit numéro a fonctionné, c’est bon à savoir. Je peux le refaire quand je veux tiens, même si je suis pas sûre que ça marche à tous les coups. Quoi qu’il en soit, parait que c’est très fourbe ce que je viens de faire. « Je sais. » Oh que oui, et je dois dire que ça m’a plu. « Et ne te mens pas, tu m’admires, voilà tout. » Que je réponds à sa seconde remarque. Il faut pas qu’il se mente, il y a que de l’admiration derrière tout ça, on le sait tous les deux. « Et bien, ravie de constater que je ne te laisse pas indifférente, donc. » J’ai de quoi me vanter hein, il l’a dit lui-même ‘’c’est très rare’’ du coup je vais pas cracher sur ça, il fallait pas me le dire sinon. Enfin bref, on fait une belle équipe vu nos états, et j’en profite pour plaisanter. Je suis comme ça comme fille, si on me demande d’enlever mon t-shirt je le fais. Plus sérieusement, j’en suis capable, mais uniquement s’il a un défi derrière, parce que j’aime pas l’idée de perdre et de paraître incapable, voyez. Par contre je m’attendais pas à ce qu’il me dise de le faire. Bon. Je vais pas baisser les bras maintenant. « Très bien. » Que je lance, en haussant les épaules. S’il pense que je suis du genre à me dégonfler, il se trompe et je vais le lui prouver. J’affiche un sourire joueur avant d’ôter mon haut et de le jeter dans un coin. Clairement, c’est pas quelque chose que je ferais tous les jours si le premier venu me le demandait. Mais bon, je suis pas non plus totalement à poil, j’ai la chance d’avoir un soutien-gorge quand même, si ça avait pas été le cas, je suis pas sûre que je me serais exécutée. Bon avec ces conneries c’est encore un truc à prendre froid et à tomber malade, merci bien Maxence. Mais je prends le risque, je veux pas qu’il pense avoir gagné à ce petit jeu-là. D’ailleurs la logique voudrait que ce soit à son tour d’ôter son haut, hm. « Tu sais, si l’envie t’en dit, tu peux me soutenir dans ma quête du rhume parfait. » Parce que j’en doute pas, je vais être malade, et qu’importe le climat plutôt chaud d’Hawaii, alors autant que je puisse me rincer l’œil avant, hein. J’espère qu’il est pas pudique et qu’il veut bien s’exécuter, sans quoi je serais vraiment déçue. C’est d’ailleurs bien dommage qu'il n’y ait plus d’eau dans le pistolet, sans quoi je ne me serais pas gênée de l’asperger, soit pour que le port du vêtement devienne inconfortable, soit pour le punir s’il s’exécute pas. Du coup, je n’aurais que mes petites mains pour me défendre, là encore soit pour lui arracher son haut, soit pour le punir à coup de petites tapettes dignes d’une gosse de neuf ans. Bon, en vérité je pourrais certainement lui faire mal, mais j’en ai pas vraiment envie. En attendant, je ne compte pas lui rendre son jouet tout de suite, il fallait pas m’attaquer. Même si le réservoir est vide et que je ne risque plus rien, j’aime bien cette position de force où il me supplie presque. Oui, bon, j’exagère un chouia mais l’idée est là. Donc ni lui, ni Cupidon arrivera à me l’arracher, sauf en usant la force, mais aucun des deux ne voudraient blesser une si charmante demoiselle. Je propose un compromis à Maxence, pour se faire pardonner de m’avoir attaqué, mais j’ai le droit à un éclat de rire. Je sais pas trop comment je dois le prendre. « Ne t’en fais pas pour Tixy, je prendrais bien soin d’elle, promis. » Je vais pas en faire des bottes ou un steak, comme certaines personnes ici le voudraient. Quant à sa seconde remarque, s’il commence à ressortir les vieux dossiers, c’est pas très sympa, hein. « Ce qui se passe sur le toit, reste sur le toit. » Bon d’accord, je ne suis pas particulièrement douce et innocente, mais bon, il n’a pas à le savoir, mis à part pour le sujet des coups de pieds durant la nuit. « Et j’en connais plein qui sont ravis que je ne sois pas délicate durant la nuit. » Si tu vois ce que je veux dire, ahem. Oui bon, je suis à moitié à poil face à un gars que je connais à peine, je peux pas plus aggraver mon cas je crois, du coup je fais plus attention à ce que je dis. J’ai pas le temps de rajouter quoi que ce soit que je me retrouve prise au piège, attrapée par Maxence avant d’être basculée sur un canapé. J’ai beau essayé de retenir le pistolet, c’est sans succès et il voltige dans la pièce. Je suis bien tentée d’aller le récupérer d’ailleurs, mais c’est sans compter sur Maxence qui me bloque le passage. Là ça commence à faire beaucoup, je suis à moitié à poil, et en plus j’ai plus le pistolet, ça va pas se passer comme ça. Ceci dit, je me doute bien qu’il ne va certainement pas me laisser passer ainsi si je tente de m’échapper, faut que je trouve un stratagème. La première idée qui me vient à l’esprit serait de le frapper et de le mettre à terre, mais je suis pas sûre qu’il apprécie. Du coup je repense à notre première rencontre aux escaliers de secours, là ou Cupidon avait balancé sa petite musique qui nous incitait à nous embrasser. Ce que j’avais fait et ce qui n’avait pas été désagréable, mais là n’est pas la question. Je pose délicatement ma main sur sa nuque et j’approche légèrement mon visage. « Tu sais… depuis qu’on s’est embrassé … je ne pense qu’à une seule chose…  » Je le tire un peu contre moi, assez pour que nos visages se frôlent, et surtout assez pour le déstabiliser… avant de le pousser sur le côté. Pas de quoi l’envoyer sur les roses, mais assez pour pouvoir me lever et m’échapper de son piège et de me retourner vers lui, sourire moqueur aux lèvres. Il le sait maintenant, je suis bonne comédienne… ou pas.

Spoiler: