Je dormais surement trop. Ceci devait expliquer entre autre que je ne parvienne parfois pas à trouver le sommeil. Peut-être aussi que je pensais beaucoup trop, à ses choix que j'avais fais ces derniers jours, avec Sydney notamment, mais aussi à ma place dans la maison. A travers ces personnalités toutes plus fortes les unes que les autres, il était aisé de finalement se demander ce que l'on fabriquait encore ici, nous? Après tout, j'étais loin d'avoir le charisme ou la répartie mordante de beaucoup d'autres, c'était à se demander ce qui intéresse réellement le public à par mon physique avantageux sur bien des domaines. Frustré par ces pensées peut-être injustifiées, résultat d'une nuit blanche où la solitude écrase la raison, je quittais le lit pour me rendre à la cuisine boire un verre, j'avais étrangement chaud. Enfilant néanmoins un short en jean pour ne pas me retrouver nu face aux caméras de la maison, je parcourais les couloir de la maison silencieusement avant de finalement, après une descente sans la moindre discrétion des escaliers, rejoindre la cuisine de la maison. J'y aperçus alors Charlie plongée dans la pénombre, assise sur le comptoir. Sans un mot, je m'approchais de la jeune femme avec qui j'avais eu un échange très agréable il y a peu. Je lui fis un rapide baiser sur la joue, la fixant sans un mot avant de sourire, la saluant dans un murmure presque inaudible. Elle avait les moustaches en chocolat, c'était drôle.

Toi non plus tu n'arrives pas à dormir ?

La question paraissait évidente, mais je me doutais que Charlie par ce biais tentait surement d'engager une conversation et de me tirer les vers du nez sur la raison de ma présence ici. Je n'étais d'habitude pas enclin à la confidence, mais avec la candidate, il m'arrivait plus aisément de laisser tomber les barrières pour m'ouvrir à elle. Pas trop non plus, mais assez pour me soulager parfois. Peut-être était-ce cette bienveillance naturelle qui émanait d'elle qui faisait que n'importe qui se sentait en confiance en sa présence. J'haussai les épaules, m'appuyant sur ma main au comptoir où elle se trouvait, ne m'éloignant pas d'elle pour autant. Mon autre main sur ma hanche, je jetais un regard circulaire à la pièce avant de me reporter sur la jeune femme.

Pas vraiment, je pense que je dors trop la journée, du coup je me sens en pleine forme à des heures comme celles-ci et ne trouve rien à faire de mieux que d'errer dans la maison. A Dublin, je me couche à des heures bien avancées de la nuit, alors je rencontre très rarement ce genre de problèmes. Ici, la situation est tout autre disons.

Je secouais la tête, me rendant compte de ce léger égarement dans ma réponse, avant de lui sourire légèrement, honteux. Soupirant alors que sa tasse quittait ses lèvres, je saisissais un torchon avant d'emprisonner le menton de la Française entre mes doigts, la forçant à se tourner vers moi.

T'es une cochonne Charlie, il t'en reste plein aux coins des lèvres bravo! Je ris tout en essuyant le chocolat de sa bouche délicatement.

J'avais fini de rendre au visage de Charlie sa splendeur d'entente et pourtant, mon regard ne quitta pas le sien, me demandant ce qu'elle détaillait ainsi avec tant d'attention. Lorsque ses iris vinrent croiser les miennes, je lui fis un léger sourire tout en libérant son menton, accueillant avec ravissement un agréable baiser sur ma joue fraiche.

Tu aimes le chocolat ?

Je m'installais sur le comptoir à ses côtés sans cesser de rire doucement pour ne pas réveiller toute la maison, nos épaules se touchant dû à la proximité entre nous deux. Je pinçais ainsi un pli de peau de mon ventre nu en soupirant, reportant mon regard sur la candidate.

Si ça tenait qu'à moi je ne me nourrirais que de chocolat, mais... si j'agissais ainsi, je serai surement obèse, déjà que j'ai un peu de kilos à perdre alors là...ahah!

Autant dire que j'étais même plutôt mince pour un homme, ce qui ne plaisait pas forcément à toutes les femmes d'ailleurs. Je détaillais la jeune femme en silence après avoir répondu, constatant que la jeune femme si elle mangeait beaucoup de chocolat, devait faire des heures de sport ou être une sacrée chanceuse pour être aussi mince. Je vins ainsi pincer la peau des hanches de la Française entre mes doigts vivement, grognant, appréciateur.

Dis donc, tu devrais peut-être freiner sur la plaquette toi d'ailleurs!

Apparemment, ma petite boutade sur la silhouette de Charlie qui se révèlait sans aucun défaut ne lui fit pas plaisir, étant donné qu'elle descendait aussitôt de son perchoir pour venir me faire la leçon sur ce que préfère les hommes. Je ne fis que rire durant tout son discours, franchement amusé. Il est vrai que les hommes ont tendance à préférer une poitrine bien faite et des fesses rondelettes qu'une planche à pain, mais il y avait tout de même un juste milieu à tout. Ne dit-on pas que c'est la beauté intérieure qui compte de toute manière? Quoique je n'étais pas le genre de personne à me soucier de ce détail, à vrai dire la beauté intérieure on s'en fiche pas mal lorsqu'il s'agit un coup d'un soir.

Les hommes aiment particulièrement les formes oui, mais ils aiment aussi l'harmonie tu sais. Je lui tirais la langue. Je plaisante tu sais, tu n'as vraiment rien à reprocher à ton corps, je le trouve très attirant.

Pas de quoi en rougir, j'étais sincère, il n'y avait aucune approche teintée d'arrières-pensées perverses. Elle me proposa alors de manger du nutella, ce que j'acceptais aussitôt, préférant y tremper mon doigt au lieu d'utiliser la cuillère qu'elle me tendait. Esquissant un sourire aux dents chocolatées, je fis glisser mes doigts sur ses joues, marquant celles-ci comme un militaire.

C'est toi maintenant le soldat!