J’ai sauté le prime. J’étais pas d’humeur. Est-ce que c’est grave ? Aucune idée, j’imagine que non, je ne vais pas me faire taper sur les doigts. En fait, j’étais pour y aller, puis j’ai finalement changé d’avis à la dernière minute. Je ne crois pas que j’ai manqué un grand évènement. Surtout que j’ai eu le temps de faire une sieste et ça, c’est tout un évènement je dirais ! Réveillé depuis un moment déjà, je reste là à fixer le plafond, rien de plus captivant à faire. Enfin, jusqu’à ce qu’une voix plus que familière me sorte de mes songes. « Bah alors, on se cache ? » Je suis entrain de rêver ou bien… Babou ? Non, ça sonnait comme si elle était dans la chambre avec moi. Genre maintenant. Mais c’est… impossible, non ? Non. Puisque je relève la tête et elle est bien là, devant moi. Toujours aussi belle. « Allez, dans mes bras, tout de suite ! » Alors que je réalise qu’elle est bien présente dans cette pièce, ayant à peine le temps de me lever qu’elle se jette dans mes bras. Le bien être que ça me fait, de la voir, de la serrer contre moi. J’arrive tout simplement pas à le croire. « Mais… Qu’est-ce que tu… T’es là. » Le nez enfouie dans ses cheveux, j’ai tout sauf envie de la relâcher maintenant. Dire que ça ne fait qu’une semaine qu’elle est partie. Et maintenant, ça me paraît si peu, pourtant la semaine dernière j’ai trouvé le temps bien long sans sa compagnie. « Je sais que ça ne fait qu'une semaine que je suis partie, mais ... je peux quand même dire que tu m'as manqué, et pas qu'un peu, hein ! » J’esquisse un sourire en me reculant de quelques centimètres pour pouvoir poser mes yeux sur son doux visage, une de mes mains tenant toujours fermement sa taille. « T’es surprise si je t’avoue que tu m’as énormément manqué aussi… ? » je lui avoue, le sourire presque charmeur, alors que je baisse les yeux, gêné de lui faire cette confession. Surtout qu’elle a du voir les images de ma réaction à son départ. Moi à bout de nerf, qui frappe dans un cadrage de porte à s’en faire saigner les jointures. J’aimerais qu’elle me dise qu’elle n’a pas eu le temps de regarder la télévision, comme ça je n’aurais pas à justifier mon comportement. « Et puis ça m'a fait drôlement mal au cœur de te voir tout déprimé ... d'ailleurs, Jorah et Krisjana ont vraiment été top ! » Ah merde. Elle a tout vu. Je grimace légèrement, presque honteux, regardant ma main encore endommagée le temps de quelques secondes. « J’étais pas content. » que je réponds tel un petit garçon. « Mais oui, heureusement que j’avais Jorah et Krisjana avec moi. » Sinon, qui sait quels auraient été les dommages supplémentaires. « Mais au fait, t'es en demi-finale ! Well done, c'est géniaaal ! » J’ouvre grand les yeux, alors qu’elle m’annonce un peu la nouvelle en directe. Je savais que j’aurais du me présenter sur le prime finalement. Évidemment qu’il allait s’en passer des choses, et pas qu’un peu. « Je… Quoi ? Je suis vraiment en demi-finale ? Je ne savais même pas ! » Je suis un peu sur le cul pour le coup, surtout que je ne m’y attendais même pas. Je me voyais déjà éliminé la semaine prochaine. C’est à ce moment, alors que j’aurais bien envie de célébrer que Babou reprend un air sérieux. « Bon ... je t'avoue aussi que j'ai des choses pas très marrantes à te dire, Benjamin. » Ok… Pourquoi est-ce que j’ai le sentiment que ça ne va pas coller avec le genre de retrouvailles que je m’imaginais ? Ça va rapidement devenir beaucoup trop sérieux pour moi, je le sens déjà. « Euh… » Je ne sais pas quoi lui dire. En même temps, qu’elle se lance, c’est mieux si on en parle toute suite et qu’on n’attende pas. « Maaais d'abord, dis-moi, tu vas bien ? T'es content que je sois revenue quand même ? » Comment elle tente encore une fois de changer de sujet. Je me retiens de ne pas lever les yeux en l’air pour le coup. « Je vais bien… Et qu’est-ce que t’en penses ? Est-ce que tu crois que je suis content que tu sois revenu ? » je demande, un sourire aux lèvres. Elle connaît déjà la réponse. « Et maintenant tu veux bien me dire ce qu’il y a de moins marrant à me raconter ? » Parce que c’est bon, je sais qu’elle veut s’informer de moi, mais elle a clairement un truc qui la travaille, alors j’aimerais qu’elle mette les cartes sur tables.

Je ne peux pas cacher à Babou qu’elle m’a manqué durant la semaine qui vient de s’écrouler. D’abord parce que je n’en vois pas l’intérêt, et surtout parce qu’elle a du elle même s’en rendre compte si elle a osé regarder l’émission. Disons que j’ai librement exprimé mon mécontentement. Je n’ai jamais eu l’habitude de taire ce que je pense ou ressens et cela a encore été le cas la semaine dernière. Elle me confirme donc ce que je pensais. Elle n’est pas surprise. Je fais une petite moue, toujours un peu gêné de la situation, levant la main qui a rencontré la porte ce fameux soir, lui montrant qu’elle se porte plutôt bien. « Ma main est presque guérie. » je l’informe, alors qu’on remarque quelques équimoses qui tentent à disparaitre depuis quelques jours, heureusement. C’est par contre moi qui suis surpris lorsque mon ancienne partenaire m’apprend que je fais maintenant partie des demi-finalistes de l’émission. C’est qu’elle est porteuse de bonne nouvelle. « Han, bah ça alors ! Je pensais pas te l'apprendre ! Et attends, tout aussi génial : Jorah et Krisjana se sont aussi qualifiés ! » Mon sourire s’agrandit un peu plus, si c’est encore possible, alors que finalement, je me dis que j’aurais clairement du participer au prime de ce soir. « Je n’ai pas participé au prime, voilà pourquoi tu m’apprends tout maintenant. Mais c’est définitivement une bonne nouvelle. » J’aurais envie de dire que le tout serait encore plus parfait si elle avait encore été dans la course et qu’elle serait elle aussi en demi-finale, mais je n’ai pas nécessairement envie de retourner le couteau dans la plaie, alors je décide de ne rien ajouter. Par contre, quelque chose me dit que l’ambiance ne restera pas aussi joyeuse lorsque Babou me fait comprendre que nous avons un sujet un peu moins joyeux à aborder. Ça m’intrigue, pourtant je ne suis pas certain de vouloir savoir. Surtout que la brune cherche à changer de sujet comme elle le fait si souvent, en me demandant cette fois-ci si je suis content de la voir. « Oh bah, franchement, je suis déçue ... t'as pas l'air plus content que ça en fait, tiens, je crois que je vais repartir pour la peine. » C’est qu’elle est presque crédible comme ça. « Pfff… Si tu crois que je vais te laisser filer comme ça. Tu ne sors plus de cette chambre… Enfin, pour ce soir, tu ne sors plus de cette chambre. » Oui parce que bon, je ne vais pas la tenir prisonnière dans la chambre pour la semaine non plus. Ma main toujours autour de sa taille, je l’approche un peu plus près de moi, pour confirmer ce que je viens de lui dire. Et puis c’est toujours mieux lorsqu’elle est près de moi. Sauf que maintenant que la distraction est terminée, elle en vienne au sujet principal. C’est bon, je suis à l’écoute. « Benjamin ... mes parents et mon frère t'ont dans leur collimateur. » Ça a le mérite d’être clair. Je ne sais pas si je m’attendais à ce genre de conversation maintenant, mais cela me paraît tellement inévitable que je ne montre même pas une mine surprise. Je la fixe, attendant qu’elle me donne des explications. D’après eux, je la prends pour une idiote. Ça, c’est complètement faux. Par contre, pour ce qui est de la faire souffrir, du genre de type d’homme que je suis… « D’accord. » que je me contente de répondre, pas encore certain de savoir comment prendre cette situation en main. Je le savais que ce sujet serait beaucoup trop sérieux pour moi. Elle reprend la parole et encore une fois je reste silencieux, l’écoutant, me disant que sa famille est pleine de bon sens. Qu’ils sont protecteurs et que se doit être normal. Je ne dis pas que ça ne m’agace pas, puisque je ne suis pas insensible à ce genre de remarque, mais je me dis que d’un regard extérieur, je dirais la même chose. Je finis par soupirer, baissant les yeux, me laissant tomber sur le lit, besoin de m’asseoir et de relativiser le tout. « Euh ... t'aurais préféré que je t'en dise rien, c'est ça ? » Je secoue la tête, bien que j’avoue que j’aurais peut-être préféré être dans l’ignorance encore quelques semaines. Vivre dans cette bulle et voilà. Mais ça ne fonctionne pas comme ça. « Non, non, j’imagine qu’on devait en parler. » Oui, c’est surement la meilleure chose à faire. Je viens saisir la main de Babou, la forçant à venir à mes côtés sur le lit. « Je ne sais pas ce qu’il faut que je te dise. Je voudrais te rassurer, les rassurer, mais dans un sens, je suis exactement le genre d’homme qui t’a un jour brisé le cœur. Je suis le mec qui se pousse sans crier garde, celui qui est allergique aux relations sérieuses et adepte des one night stand. » Je lui adresse une petite moue désolée, bien que je n’ai jamais caché qui je suis, qu’elle sait déjà quel genre d’homme je suis justement. « J’imagine qu’ils pensent cela à cause de mon comportement dans le jeu… Parce que j’ai couché avec Titi… Apo, Medhi... » je plonge mon regard dans le sien, préférant qu’elle le dise clairement si c’est quelque chose qui lui dérange. « Je ne peux pas dire que je regrette, parce que ce n’est pas vraiment le cas, mais si dans tous les cas ça t’a blessé, toi. Et bien alors là, je vais le regretter. Parce que jamais je ne voudrais te faire du mal. » Et c’est peut-être ça le problème. Jamais je ne voudrais lui faire du mal, pourtant, c’est en quelque sorte dans ma nature. « Je ne suis surement pas un bon gars pour toi. Par contre, je ne veux jamais que tu doutes de ce que j’ai pu te dire durant l’aventure. Parce que tout ce que je t’ai dit, je le pensais, sincèrement. » Mes doigts s’invitent sur sa joue caressant délicatement celle-ci avant de se glisser dans ses cheveux. Je ne sais pas si c’est le genre de réponse qu’elle attendait. Moi j’ai l’impression que je viens de foutre un bordel monstre dans notre relation, et je ne sais pas comment nous allons pouvoir nous en sortir.

« Tant mieux ! mais si ça ne va pas, je peux toujours m'improviser infirmière. Surtout que les mains, ça me connait ... » Babou mon infirmière ? Je n’ai aucune objection envers cette idée. Évidemment, je capte bien le sous-entendu qu’elle vient de me glisser, ce qui a le don de me faire sourire. « Finalement je crois que ça ne va pas… Elle me fait encore très mal. » je lui annonce, tout innocent, lui faisant comprendre que son offre est intéressante. Bon, elle comprendra que c’est faux, ma main se porte très bien. C’est juste que toutes les occasions pour passer du temps en sa compagnie seront bonnes maintenant qu’elle est de retour. Justement, je lui fais comprendre qu’elle ne pourra pas sortir de cette chambre se soir, qu’elle reste avec moi et que c’est comme ça. Je la maintiens même tout près de moi, pour venir appuyer ma parole. « Oh ... est-ce que tu envisagerais de me séquestrer ? Mais d'accord ! je veux bien être ta captive, sache que je me laisserai faire. » C’est qu’elle n’est vraiment pas difficile à convaincre. « Tu seras ma prisonnière dans ce cas. » que j’annonce, d’un air sérieux, me disant que l’idée de passer des heures enfermé ici en compagnie de Babou est loin d’être déplaisante. Surtout que là, comme ça, j’aurais bien envie de l’embrasser. Sauf que je comprend bien que ce n’est pas le moment pour ça puisque la demoiselle a un sujet sérieux à aborder avec moi. Et elle ne mentait pas en disant que ce n’était pas très marrant. Comme ça, ses parents ainsi que son frère ne me portent pas dans leur cœur. Ça ne me surprend aucunement. Je ne suis pas le genre de garçon fréquentable et je ne cache aucunement cette facette de ma personnalité, ni a Babou, ni a personne. Le problème, c’est que j’ai l’impression que je finirai par la blesser. C’est ce dont ils ont peur, et j’avoue que c’est aussi ce qui m’effraie. J’espère aussi ne pas lui avoir fait du mal en couchant à gauche et à droite dans le nid, pourtant, en plongeant mon regard dans le sien, j’ai comme le sentiment que c’est déjà fait. « Je mentirais en prétendant que ça ne m'a pas un peu blessée, oui... » J’ai merdé, clairement. Je soupire, m’en voulant de lui faire traverser une telle situation. De savoir que je l’ai blessé alors que j’ai pourtant dit que je ne voudrais que cela arrive. Je l’écoute s’expliquer, face à ce qui est arrivé avec Yityish. Pourtant, je suis loin d’être en accord avec ce qu’elle avance. Que je n’avais pas été sincère lorsque je l’avais embrassé. Que ce moment n’avait pas compté pour moi. Alors qu’au contraire, il avait eu beaucoup d’importance. Mais c’est bien ça mon problème, je peux vivre un moment merveilleux avec une personne, pourtant je vais tout de même trouver un moyen de tout gâcher, comme en m’envoyant en l’air avec une autre quelques jours après. Je peux comprendre qu’à ses yeux, un tel comportement vient remettre en question ma sincérité. Même si de mon côté, je le vois plutôt comme un geste anodin, celui d’avoir couché avec Titi. Cela ne m’empêche pas de m’en vouloir de lui causer du tord. « On est d'accord, Benjamin, que si j'étais restée en jeu dimanche dernier ... je n'aurais jamais su ce qu'il s'est passé entre vous, hm ? » À peine elle a le temps de terminer sa phrase que je secoue déjà vivement la tête de gauche à droite. « Non… Je voulais te le dire. J’aurais été incapable de te le cacher aussi longtemps. » J’avais eu peur de sa réaction, mais maintenant que j’y pense, le lui avoir caché est encore bien pire que de lui avouer le lendemain. Puisque maintenant je vois bien qu’elle se fait de idée et ce n’est pas ce que je voulais qui arrive. « Finalement, il s'est bel et bien passé quelque chose de plus "palpitant" que notre baiser ... » Je fronce les sourcils, me demandant d’abord pourquoi elle me dit ça. Puis je repense à ce que j’avais dit, ce jour là, dans le parc. Merde. « Faux. » Absolument faux même. « Tu ne peux même pas comparer notre baiser à tout ce qui a pu se passer entre les autres filles du nid et moi. » Elle ne devrait même pas en douter. Même si je comprends aujourd’hui que c’est de ma faute si elle se crée des insécurités face à mes agissements. J’ai couru après, clairement. « Ce n’est pas du même niveau… Ça n’égalera jamais ce qui se passe entre toi et moi. » Je lui souffle, sincèrement. Parce que je l’ai toujours été avec elle. Que tout ce que j’ai pu lui dire dans ce jeu n’était qu’un reflet de ce que je pensais, ce que je ressentais pour elle. « Je le sais, je le sais bien ... mais je te demanderai pas de changer pour moi, tu es qui tu es. Après c'est vrai que j'ai déjà pas mal morflé, et je suis pas sûre d'être prête à vivre ça de nouveau, ou en tout cas ... à prendre un tel risque. » Je me pince les lèvres, hochant la tête alors que je commence à saisir ce qu’elle est entrain de m’avouer. Je ne suis pas certain de savoir ce que je dois faire maintenant. Ce qui est bien et ce qui est mal. Parce qu’elle ne me demandera pas de changer, mais si je désir poursuivre cette relation entre elle et moi, je n’aurai pas le choix de changer. Ma main caressant ses cheveux, je m’approche doucement, déposant un long baiser sur son front, silencieux, plongeant finalement mon regard dans le sien, nos visages restant à quelques centimètres l’un de l’autre. « Qu’est-ce que t’attends de notre relation alors… ? Qu’est-ce qu’on fait ? » Parce que moi, là, maintenant, je suis un peu perdu face à tout ça. J’ai peur d’avancer des promesses que je ne serai finalement pas en position de tenir. « Qu’est-ce que je dois faire…? » Qu’elle m’aide à m’éclairer. Parce que dans un sens, j’ai le sentiment que je pourrais changer pour elle. Mais je ne sais pas jusqu’à quel point. Et donc, si je suis un trop grand risque pour elle, il est peut-être préférable qu’elle s’éloigne. Bien que cette idée me cause beaucoup plus de mal que de bien.

J’ai beau plaisanter avec ma main endommagée, avec le fait que je voudrais bien faire de Babou ma prisonnière pour passer le plus de temps possible avec elle maintenant qu’elle est de retour, je me rends rapidement compte que l’heure de la rigolade est terminée. Que Babou a quelque chose de sérieux à aborder avec moi. Et sans grande surprise, il s’agit directement de notre relation. Et à quel point je ne suis pas le bon gars pour elle. Bon, elle ne le dit pas directement, mais c’est ce que je déduis de l’opinion qu’on ses proches de moi. Et je ne vais pas les contredire, je suis vrai envers ce que je suis. Sauf que mon but n’a jamais été de blesser Babou. Pourtant, c’est exactement ce que j’ai fait et maintenant qu’elle m’en fait prendre conscience, qu’elle me dit comment elle s’est sentie face à ce que j’ai fait avec Titi, je comprends à quel point j’ai pu être idiot. Surtout lorsqu’elle me dit que je lui aurais probablement caché l’épisode de il y a deux semaines et qu’elle ne l’aurait jamais su si elle n’avait pas été éliminé. Ce qui est faux. Je me connais, j’aurais été incapable de lui cacher une telle chose durant tout le restant de l’aventure. Même si je l’avoue, j’aurais du me montrer franc avec elle dès le lendemain de mon aventure. C’est surement pourquoi elle ne semble pas me croire sur se détail. Et je ne peux pas lui en vouloir, même si je suis énervé qu’elle me croie capable de lui mentir aussi longtemps. « Je sais pas Benjamin ... j'ai du mal à te suivre. Tu dis que ça a compté pour toi mais ... j'ai bien vu que quand tu pouvais obtenir plus, t'hésitais pas, tu fonçais. Et quand t'étais dans cette même chambre, avec Titi, t'as pas trop eu l'air de te soucier de moi, ou de nous ... » Je ne peux m’empêcher de soupirer. Je n’aurais pas pensé que ça l’embêterait à ce point. Le problème, c’est que pour moi l’acte était totalement anodin avec Titi. Du genre on prend notre pied et c’est fini. D’accord, j’ai eu plus avec elle, mais à mes yeux, ça ne vaut pas réellement quelque chose. Un bon moment passé avec une personne que j’apprécie, point. Tandis que le baiser avec Babou avait été guidé beaucoup plus qu’une simple envie. Et ce que nous avions partagé avait pour moi quelque chose de spéciale. Le genre de chose que j’ai rarement partagé avec quelqu’un durant les dernières années. Tout ce que je peux faire maintenant, c’est de me montrer le plus franc possible avec elle. « C’est vrai, je t’avoue que je ne pensais à rien d’autre. Je suis comme ça. Dans ce genre de moment je ne pense pas. Je suis égoïste… C’est pas nouveau. Le truc c’est que je n’ai jamais eu à me soucier d’une autre personne puisque je n’ai jamais été attaché à une autre, je n’ai pas été en couple depuis plusieurs années maintenant. Mais ce n’est pas parce que j’ai agit comme ça que tu ne comptes pas pour moi. Que tu n’es pas importante à mes yeux. » Je ne sais pas si elle se rend compte que je ne dis jamais ce genre de chose à une fille. Habituellement, lorsqu’on aborde ce genre de conversation, c’est mon signal pour m’avertir de fuir avant que je me sente pris au piège. Et là, je suis face à elle, à lui dire qu’elle est importante pour moi, alors que je sais que je ne suis pas assez bien pour elle. « J’ai merdé, je suis d’accord. » Maintenant qu’elle m’aide un peu à comprendre où nous en sommes et ce qu’elle attend de notre relation et de moi, bien que j’ai conscience que ce n’est pas la question la plus facile à répondre. « Jusqu'ici j'ai toujours évité de me poser des questions et de déterminer précisément ce que je voulais, au cas où je ne l'obtenais pas, au moins je ne partais pas avec trop d'attentes. » Je reste silencieux, mon regard accroché à celui de la belle, me disant que de mon côté, j’ai toujours su ce que je ne voulais pas. Enfin, jusqu’à aujourd’hui. « J'en sais rien. Enfin, ce que je sais, c'est que je ne suis pas venue ici en me disant que j'allais trouver chaussure à mon pied, ça me paraissait tellement improbable, faut dire ... » Et ça me rassure de savoir qu’elle ne fait pas partie de ce genre de candidate, bien qu’il n’y a pas de mal à venir ici pour chercher l’amour ou la personne parfaite ou je ne sais quoi. C’est juste très loin de ce que j’attendais de cette émission aussi. « Si ça peut te rassurer, je ne venais pas pour ça non plus. » Même si elle doit bien s’en douter. Elle me connaît tout de même un peu depuis les dernières semaines. Elle parle ensuite de se laisser tenter. Par une relation avec moi, c’est ce que je crois comprendre. Pourtant, tout le positif est rapidement éclipsé par une série de faits qui démontre à quel point un nous n’est pas particulièrement en notre faveur. Et donc, est-ce que nous sommes compatibles ? Qu’est-ce qu’on répond à ce genre de question… « Je… Tout semble nous indiquer que non… Je ne suis pas fait pour toi… Nous sommes terriblement différents. » Elle comme moi sommes au courant des différences qui nous séparent. « Pourtant… » Je ne décroche pas mon regard du sien, nos visages toujours à quelques centimètres de distance, je ne peux lui dire de se reculer. « Pourtant… J’arrête pas de me demander pourquoi est-ce que tu es revenu ? Pourquoi est-ce que tu es ici alors que toute ta famille n’approuve pas notre relation ? Il doit bien y avoir une raison pourquoi tu as fait toute cette distance pour revenir t’enfermer dans ce jeu… » Parce que je sais bien que moi je n’aurais pas traversé toute cette distance si je n’avais pas cru en quelque chose. Sauf que je suis entrain de me dire que je l’aurais certainement fait pour elle. Ce qui vient confirmer petit à petit plusieurs choses. « Et malgré toute cette incompatibilité… Pourquoi est-ce que j’ai encore envie de t’embrasser ? » que je souffle contre ses lèvres, restant pourtant immobile. Aucun mouvement de ma part cette fois-ci. C’est le genre de phrase que j’aurais du garder pour moi. Puisque je me demande encore ce que je cherche, ce que je désire comme relation. Dans un sens, j’ai l’impression qu’on se précipite à mettre un terme sur ce que nous sommes, alors qu’on se laisse à peine le temps de se découvrir un peu plus. D’un autre côté, j’arrive à comprendre qu’elle ne veut pas développer quelque chose qui finira par lui faire encore plus mal. C’est peut-être donc le moment qu’elle me fuit. Même si je viens de lui dire que j’ai cette indomptable envie de prendre possession de ses lèvres.

Je crois que peu importe ce que je vais pouvoir dire à Babou en ce qui concerne mon comportement ne réussira à réparer l’erreur que j’ai visiblement commis. C’est à dire que j’ai joué avec la confiance de mon ancienne partenaire, et je semble bien l’avoir ébranlé, l’avoir blessé. Et ça me tue de savoir que c’est de ma faute. Que si j’avais réfléchie un peu avant d’agir, nous n’en serions surement pas là. Et j’avoue donc que j’ai merdé, clairement. « C'est pas ce que j'ai voulu dire ... non, tu n'as pas "merdé" ... à moins de regretter ce qu'il s'est passé, on peut dire que tu t'es simplement fait plaisir. » Je me suis fais plaisir, certainement, mais à quel prix. Si c’est pour mettre de la distance entre Babou et moi, et bien je me dis que j’aurais du m’abstenir. Pourtant, j’aurai beau me montrer désolé et le regretter, le mal est fait. Je ne peux pas revenir dans le temps. Tout ce que je peux faire c’est d’assumer mes actes. Et surtout faire comprendre à Babou que je tiens à elle malgré tout. Même si clairement, plus on parle, et plus je me rends compte du faussé qui nous sépare. De l’incompatibilité de notre relation. Pourtant, je ne peux refouler la question qui me brûle les lèvres. Pourquoi est-ce qu’elle est revenue ? Elle avait le choix, et elle a choisit, malgré ce que sa famille a bien voulu lui faire comprendre, de revenir à mes côtés. « J'ai trouvé normal de revenir pour te soutenir, tu me manquais et puis ... j'avais cette sensation d'avoir oublié quelque chose dans le nid, un peu comme si j'y avais laissé une partie de moi-même, en fait. Maintenant que je suis là, cette sensation a disparu. Mais je l'avais encore tout à l'heure, en arrivant sur le plateau ... quand je n'avais qu'une idée en tête : te trouver. » Je reste silencieux un moment, le temps de bien saisir ce qu’elle est entrain de me dire. De comprendre la signification de ce retour comme elle vient de me l’expliquer. Et je n’ai pas de difficulté à imaginer ce qu’elle a ressentie, puisque je l’ai moi-même vécu suite à son départ. Avoir l’impression qu’il me manquait quelque chose. J’avais perdu ce sentiment de bien-être qui m’habite lorsqu’elle est près de moi et que je viens de retrouver depuis qu’elle a franchis la porte. « Je crois que ça signifie beaucoup plus que tu ne veux le croire. » je souffle doucement sans pour autant me détacher de son regard. J’ai à nouveau envie de l’embrasser alors que quelques instants plus tôt, nous en étions à nous dire que nous n’étions pas fait pour être ensemble. Je reste cependant immobile, Babou pronnonçant mon prénom, je m’attends à ce qu’elle me repousse en me disant que se serait mieux de s’abstenir. Sauf que me voilà surpris par la déclaration qu’elle me fait. Pourquoi est-ce que je ne tente rien avec elle ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas aussi entreprenant que je le suis avec les autres filles ? Je n’ai jamais porté attention à ce détail, pourtant, dans un sens, elle a un peu raison. « Je… » Je suis incapable de lui donner une réponse rapidement. « Attention je ne dis pas que j'aimerais que tu te jettes sur moi pour que nous fassions ... ce que tu sais ! Tu n'agis pas avec moi comme avec d'autres, je vais finir par croire que je suis le genre de fille qu'on embrasse, et c'est tout, sans tenter plus finalement. » Bien sur que non, ce n’est pas qu’elle est simplement bonne qu’à embrasser. Elle me demande d’oublier ce qu’elle vient de dire, ce qui est un peu impossible. Je ne peux pas passer à autre chose, même si sur le coup j’ai eu de la difficulté à répondre. « Je ne suis pas le même lorsque je suis près de toi. Je n’ai pas les mêmes réflexes, et il est vrai que je n’agis pas de la même façon. Parce que je ne veux pas me montrer trop entreprenant, je ne veux pas te faire de la pression. Je sais pas… Je crois que je me soucis plus de ton bien être que du mien. Sauf que peut-être qu’en voulant être trop prudent, j’en ai oublié que tu étais une femme qui avait aussi des envies… Et que je n’y ai pas répondu. » Je me rend compte qu’effectivement, je me suis peut-être montré trop prudent envers elle. Je la vois tellement précieuse, que je ne veux pas la brusquer. « Je me disais que si tu te montrais un peu plus… pressante, et bien ça me donnerait le feu vert pour… Et bien… » Pour me dégourdir. Elle aura comprit. « Mais ne va pas croire que c’est parce que tu n’es pas désirable… Parce que crois moi, si j’ai été capable de me contenir en ta présence, ce n’est pas pour autant que tu n’as pas un effet indéniable sur ma personne. » j’ajoute dans un murmure, mes lèvres toujours aussi près des siennes. Je dirais que l’effet est encore plus grand maintenant que j’ai été séparé d’elle et que nous nous sommes retrouvés.