Leone n'avait jamais été un enfant sage. A une époque, moi non plus ne l'était pas mais un accident a tout changé. Je n'étais pas sur de mériter les compliments que me faisait Leone. « Ca peut répondre à ma question.. » Me mordant la lèvre, j'hésitai à confier quelque chose à Leone. Puis d'une voix mal assurée, je finis par lui dire « Tu crois que nos secrets changeront quelque chose à la vision que l'on a l'un pour l'autre ? Est-ce que ton secret est susceptible de changer mon opinion sur toi et.. est-ce que tu sauras être assez ouvert pour comprendre mon secret ?.. » J'avais peur que Leone change d'avis sur moi lorsqu'il apprendra mon secret, j'avais un peu peur de sa réaction. Je ne voulais pas qu'il me voit comme un.. menteur.

Sa réponse ne m'étonna pas. Leone mettait un point d'honneur à dire que personne ne compter pour lui. C'était peut-être vrai mais je sentais que je comptai plus pour lui qu'il ne le laissait paraitre. Enfin bon, ce n'était que des mots, ça ne changeait pas notre relation. « Peur est un bien grand mot.. » dis-je en riant. Non, je n'avais pas peur mais je pensais sincèrement qu'il changerait d'opinion sur moi suite à la révélation de mon secret. « Disons que ça va te faire bizarre je pense.. Moi qui suit le plus normal des candidats ici.. » Enfin, je trouvai que c'était moi le plus normal, après.. Remarquant son petit air, je lui demandai en souriant, cachant admirablement bien mon inquiétude « Tu penses avoir trouvé mon secret ? »

Je n'en attendais pas moins de Leone. Je savais que si je lui mentais un jour, il ne m'en tiendra jamais rigueur. Néanmoins, j'essayai de lui mentir le moins possible ce que j'arrivai à respecter pour l'instant. Mais je ne le cache pas, pour protéger mon secret, j'étais prêt à lui mentir. C'était le jeu, Leone était encore l'un des rares à s'en souvenir. « Spécial ? » répétais-je un brin amusé. Je n'avais pas la même vision que lui. Etre normal n'était pas synonyme d'ennuyeux. Entendant sa supposition sur mon secret, j'arquai un sourcil. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde, à moins que ça ne soit qu'un leurre ? « Je.. Je n'ai pas envie de jouer avec ce sujet alors je vais juste te répondre que tu as tord, je ne suis pas malade et je ne vais pas devenir aveugle. Rassuré ? » demandais-je en souriant. J'avais déjà côtoyer le milieu des aveugles et leur mode de vie n'était pas toujours facile. Si j'aurai joué avec ce secret, je n'aurai pas pu me regarder dans une glace ensuite. « Tu me crois ? »

Leone avait peur ? Il venait de m'avouer d'une façon détournée que je comptai pour lui. Sinon, il n'aurait pas peur. J'étais touché, j'avais le sourire jusqu'aux oreilles mais je gardai le silence. Cela devait être suffisamment dur pour lui de m'avoir avoué ses derniers mots sans que j'en remette une couche et souligne ce détail. Malgré tout, je ne voulais pas qu'il s'inquiète. Caressant ses cheveux, je déposai un baiser sur sa joue en lui murmurant « Je vais bien.. » Je comprenais que Leone ne me croit pas. Honnêtement, je ne voulais pas que mon secret soit révélé alors je pouvais lui mentir. Il avait raison de se méfier. « T'as sommeil ? » demandais-je alors que tout ça m'avait définitivement réveillé.

A ce que je comprenais, après le secret de ma partenaire, c'était le mien qu'il attaquait. Il avait déjà avancé dans son enquête en trouvant un intitulé proche de mon secret. Savoir qu'il enquêtait sur mon secret m'inquiétait. Le candidat était un redoutable enquêteur avec deux secrets à son actif.. mais je n'estimai pas qu'il avait ne serait-ce la moitié de mon secret. Pas encore en tout cas. Il avait certes, gagné la moitié de ma cagnotte mais Cupidon avait bien stipulé qu'il s'était fortement approché et non qu'il avait découvert la moitié. D'un autre côté, c'était excitant. Croyez-moi que j'allais tout faire pour qu'il ne découvre pas mon secret. Son baiser me sortit de mes pensées et un léger sourire se dessina sur mon visage à sa déduction. « Si je n'ai jamais mis de stop, c'est parce que tes baisers ne me font rien » Une complète indifférence.. Je savais que Leone ne le prendrait pas mal. Entre nous, il n'y avait jamais eu d'ambiguïté, malgré ce qu'on pourrait croire à l'extérieur. Leone partageait mon sentiment sur ce cas là. « Il est quatre heure du matin.. Qu'est-ce qu'on peut bien faire pour passer le temps pour le reste de cette loooongue nuit.. » demandais-je avec un sourire joueur tandis que je me serrai davantage à Leone. Après un court instant, j'éclatai de rire. « Je m'améliore pour les allusions sexuelles non ? » demandais-je sur un ton enfantin pourtant bien loin de l'innocence de la phrase.