Je ne sais pas trop comment m’y prendre avec mon partenaire mais il n’a pas l’air si enchantée que ça d’être avec une fille comme moi. Trop sérieux peut être, ou du genre froid et distant pour se donner un style de badboy, j’avoue ne pas avoir encore songé parfaitement à la question. Mais qu’importe, les apparences sont parfois trompeuses et j’ai tout de même envie de le connaître et de savoir réellement à quel genre de personne j’ai à faire. Je suis du genre sociable comme nana, capable de m’adapter à n’importe qui quand je m’en donne les moyens. Encore faut-il que je le veuille réellement mais dans le cas de Percy, j’ai envie d’essayer. Ça ne coûte rien après tout. Qu’il ne s’attende pas à ce que je me montre gentille et docile tout de même car je suis loin de l’être. Certes, il m’a vu dans un état d’euphorie lors de notre entrée mais cette image est loin d’être celle que je véhicule au quotidien. Un peu de folie de temps en temps, ça ne fait pas de mal mais qu’il se rassure, je ne suis pas une fan inconditionnelle des bisounours et compagnie. Je suis même une dure à cuire, même s’il n’a pas encore eut l’occasion de le voir. Quand Percy m’a proposé de marcher un peu avec lui, j’ai tout de suite accepté dans l’optique de mieux le cerner. Et voilà qu’il se la pète encore, jouant les hommes dont toutes les femmes rêves. « Oh que oui alors, tu n’en as pas idée ! » Je me fou de sa gueule bien sûr, en optant pour cette voix de gamine écervelée qui est prête à tout pour réussir quelque chose. Il m’indique la marche à suivre, à savoir aller dans ce labyrinthe miteux et ressortir en quinze minutes. Euuuh j’ai le droit de lui dire qu’on n’est pas dans Koh Lanta là ?? Et puis quoi encore… Je le laisse gentiment finir, gardant un petit sourire aux lèvres. « Non mais tu rigoles ?! » Que je lui demande, très sérieusement cette fois. Je n’ai rien à lui prouver, encore moins dans cet endroit où je risque de me perdre. « Hors de question que je rentre là-dedans. » Puis, une idée me vient en tête. « Tu vas plutôt m’accompagner et me prouver que t’es un bonhomme. Moi, en échange, je te prouverais que je ne suis pas cette blonde débile que tu crois avoir comme partenaire. » Une façon différente de lui dire que j’ai envie de le connaître et inversement.  « Alors on y va ou tu as la trouille ? » Je souris, plus amplement cette fois histoire de le provoquer légèrement. Ah, les hommes et leur fierté…

Il croit réellement me faire peur avec son air de grand manitou ? Non, c’est mal me connaître vraiment. Je suis une chieuse, une vraie et je n’aime pas faire ce que l’on attend de moi. Quand j’étais petite, j’étais la petite fille que les parents adorent et chérissent surtout pour évites ses caprices. Et en grandissant, rien n’a été en s’arrangeant puisque forcément, j’ai rapidement compris comment obtenir ce que je désire. Du coup ce pauvre Percy peut se brosser s’il pense que je vais aller dans ce truc pour ses beaux yeux. Tout ça pour qu’il fasse ensuite le paon devant moi en disant qu’il est le partenaire idéal, non merci. Je lui donne donc mon avis sur la question, allant même jusqu’à lui proposer MA façon de faire. Qu’il m’accompagne là-dedans quoi… Histoire que je vois aussi avec qui l’on m’a mise. J’aime les hommes, les vrais et je ne veux pas d’un pauvre type aillant la frousse de s’aventurer dans un labyrinthe. « Oh c’est vrai qu’il paraît que t’es un bon parti… Non mais je veux le constater par moi-même. Je n’ai pas encore eu le déclic tu vois. Le truc qui dit wooow quel mec ! » Je le taquine légèrement mais je reste malgré tout très sérieuse que ce soit dans l’intonation de ma voix ou avec mon visage. Juste un petit sourire mutin qui fait bien l’affaire et voilà. Il m’invite à passer devant, me prévenant que si on se paume, il me bouffera. Charmant. « T’es un sacré gentleman dis donc ! » Ou presque. Bon, et bien même si cet endroit ne me rassure pas, je m’avance en suivant le chemin qui est encore bien dessiné. Ce n’est pas bien compliqué de sortir de là, je présume. Nous ne sommes que de pauvres candidats débiles après tout, Cupidon a bien dû en tenir compte. « Au fait, si t’as peur, ne cries pas ! » Un peu de dignité quoi. Je le vois bien me sauter dans les bras, mort de trouille et j’avoue que ça me fait rire cette idée. Bon, voilà maintenant qu’on se retrouve devant deux chemins… « Gauche ou droite ? Choisis bien ! » Non parce que de toute façon, j’irais de l’autre côté juste pour l’embêter. Va falloir qu’il s’habitue, ça ne fait que commencer. En espérant qu’on retrouve vite la sortie de ce truc histoire de ne pas passer la nuit ici.

Il se la pète, sans aucune gêne. Et je dois dire que ça m’agace au plus haut point mais ça lui donne un certain charme. Disons que cet humour lui va bien, et même si je m’amuse à le faire enrager depuis notre rencontre, je suis bien contente d’être tombée sur un partenaire comme lui. J’aurais pu avoir un gars muet comme une tombe ou pire encore, un gros dragueur lourdingue qui n’aurait fait que mater mes seins. Avec Percy au moins, je suis tranquille puisqu’il ne semble pas dans cette optique. Lui, il préfère me tester et me faire comprendre que je ne suis pas la meilleure des partenaires. La preuve, avec son test à la noix. Sa réplique de prétentieux me fait doucement sourire et je lève les yeux au ciel. « Ah j’ai compris, t’es un genre de dieu c’est ça ? » Je le taquine gentiment bien sûr, sous mes airs agacés et je suis prête à parier qu’il va me répondre positivement en plus. Passons. Nous entrons dans l’endroit glauque et peu fréquentable, j’ouvre la marche bien entendu et en profite pour me foutre un peu de sa gueule en lui disant que c’est un gentleman. Il n’a rien du gentleman, ça se voit deux kilomètres à la ronde. Je peux me tromper mais j’en doute fortement, je ne me trompe que rarement sur les gens. Je le taquine à nouveau, sachant parfaitement qu’il doit espérer au plus profond de lui que je ferme ma bouche et me taise enfin. C’est là encore très mal me connaître puisque je n’en ai pas fini de le faire suer. Il veut me tester, et bien disons que c’est ma petite vengeance personnelle. Je le mets en garde sur le fait que je refuse qu’il crie comme une fillette de quatre ans et il me fait croire qu’il est imperturbable. Que cet endroit ne lui fait rien… Mouais, je suis sûre que malgré la simplicité du truc, Cupidon nous a réservé des surprises. C’est évident. On arrive devant un chemin qui bifurque à droite, et un autre à gauche. Forcément, je lui demande son avis en étant bien décidée à ne pas le suivre. Et il semble vouloir faire la même chose, chose qui me fait légèrement sourire quand je l’entends. « Justement, je n’ai pas confiance. » Que je lance, prenant ainsi la décision moi-même. Tant pis, au moins je peux compter sur mon instinct. « Allons par là. » Sans lui laisser le choix, je commence à avancer. Le chemin devient de plus en plus sinueux mais ça ne m’empêcher pas de continuer malgré tout. « On a vraiment l’air con dans ce truc, c’est génial ! » J’imagine les gars derrière leur télé, qui doivent se marrer en nous voyant dans ce labyrinthe inventé et qui surtout, doivent voir la sortie. Eux.