Le soleil est rendez-vous, je suis obligée de plisser les yeux pour éviter d'être aveuglée. Il faut que je m'occupe et rapidement. Je finis par attérir dans les jardins, mes mains nerveuses tâtonnent ma poche arrière de jean, à la recherche d'une bosse indiquant mon paquet de clopes. C'est chose faite, je le prends et je finis par arracher une clope à ses copines. J'allume mon précieux bâton cancérigène avant de continuer à marcher, tout droit, sans réelle direction à suivre, ni d'idée précise en tête. Je tire fréquemment sur ma cigarette, en me rappelant que depuis que je suis ici, ma consommation de cigarette à largement augmenter. Le stress, les autres et je ne sais quels autres facteurs. Mon regard finit par être attiré par une balançoire, c'est l'objet parfois pour la grande enfant que je suis. D'un pas rapidement, j'y pose mon fessier, attendant tout de même de finir ma clope pour me lancer. Cela ne prend qu'une ou deux minutes supplémentaires. Je vire rapidement les mèches blondes qui barrent mon visage pour dégager ma vision. Un candidat se ballade sous mes yeux, enfin, non loin et je vois l'occasion parfaite. « Adnan ! » je l’apostrophe alors que je reconnais sa silhouette, errante dans le square. « Tu viens me pousser ? » je lui demande alors de ma voix d'enfant, en posant mes prunelles un brin brillante sur sa personne. Je suis Bambi. Je pourrais très bien m’élever dans les airs toute seule avec la force de mes jambes que je plierais et déplierais à ma guise mais j'ai un peu la flemme. Surtout lorsqu'une solution de facilité comme celle-ci s'offre à moi. C'est parfait !

Je venais d'abandonner Sacha, quittant mon transat après avoir séché pour me balader un petit peu dans le nid. Lors du dernier prime, j'avais attrapé un petit coup de froid, alors le soleil de ce Mardi après midi ne pouvait que me faire du bien. Et puis, je crois que j'aimais particulièrement passer du temps dehors, ça avait quelque chose d'apaisant. C'était le moment idéal pour se retrouver soi. Je me sentais déjà un peu mieux, puisqu'on ne pouvait pas dire que j'avais passé une matinée fort agréable, non, ça avait même été plutôt l'enfer. Là, je respirais à pleins poumons, comme un nouveau né crachant son premier souffle. Je crois que je ne cherchais même pas à faire quoi que ce soit de particulier, non, ne rien faire et simplement marcher m'allait parfaitement. Enfin, ça, c'était avant qu'une voix ne m'interpelle, et mes prunelles noisettes avaient bien eu vite fait de se poser sur la silhouette d'une Clémentine toujours aussi rayonnante. Je ne savais pas trop pourquoi, mais j'avais toujours apprécié la regarder. Je veux dire... Elle avait un physique tout de même assez hypnotisant, avec ses longs cheveux blonds, sa fine silhouette, ses yeux bleus et puis ses tatouages. Je n'étais d'ailleurs pas vraiment habitué à voir des femmes tatouées, alors que toutes celles de ce nid semblaient l'être. Un fossé de plus entre ma réalité et la leur je suppose, mais ça n'était pas plus mal, ça me permettait de voir de nouvelles choses, de me changer un peu de mon quotidien. « J-J'arrive ! » lâchais-je tout de même un peu surpris. A vrai dire, nous ne nous étions jamais parlé, du moins pas plus que ça, et je m'étais toujours imaginé qu'il en serait ainsi jusqu'à la fin. Cela dit, c'était compréhensible, on ne pouvait pas dire que j'étais le garçon le plus intéressant de cette aventure, et j'en avais parfaitement conscience. Me plaçant ainsi derrière la jeune femme, je plaçais mes mains dans son dos, commençant doucement à la pousser tout en reculant de quelques pas pour qu'elle puisse prendre un peu plus d'élan dans son envol. « Dis... je me suis toujours demandé... c'est ta véritable couleur de cheveux ? » Parce que c'était sacrément blond, je crois que je n'avais jamais vu une chevelure aussi éclatante. J'adorais les blonds et je crois que je ne le répèterais jamais assez. « Ça m'avait surpris que tu sois éliminée, la dernière fois... mais je suis content que tu sois revenue. » Oui, ça me semblait même totalement mérité, même si dans le sens inverse, je pense qu'elle n'en aurait pas eu grand chose à faire de mon sort. J'étais simplement comme ça, un peu trop compatissant pour mon propre bien, c'en était presque ridicule. « T'as réussi à bien redémarrer tout de même ? » J'espérais surtout que personne ne lui ait fait des réflexions, comme quoi ils l'auraient préféré dehors.