Se retrouver aux côtés de Robyn dans le lit était une épreuve dangereuse que Vadim ne conseillait à personne, sauf s'il voulait voir des gens souffrir. Les coups de pieds incessants de la jeune femme lui avait donné l'idée de l'étrangler mais il s'était retenu, pour la justice et tout ce qui s'en suit. Certes, la nuit dernière, il avait piqué son oreiller pour le lancer sur Micah mais il ne méritait pas ça. Après avoir été dans l'obligation de se lever - comme quoi, la haine de Robyn envers Vadim était aussi présente dans le royaume des rêves - il se dirigea vers un endroit plus calme pour dormir, accompagné de sa couette. Les canapés du salon ? Pas assez confortables et puis il sentait les conneries des autres habitants s'ils étaient levés avant lui à quinze kilomètres. Rejetant cette proposition il décida de monter jusqu'au toit. À peine était-il arrivé qu'il avait déjà envie de repartir. Une rousse était là, Maëlys. Il retourna sur ses pas avant de heurter la porte, ce qui interpella la jeune femme. Ça y est, il était cuit. Il se retournait face à elle, la couette sur le dos. « Tu connaitrais pas un endroit dans lequel je puisse dormir... S'il te plaît ? » Il lui adressa un sourire désespéré et un regard de chien battu alors qu'il serra la couette atour de son cou, signe du froid qui régnait dans le lieu.

Le vent semblait de plus en plus froid et je retombais peu à peu sur terre, devenant carrément frigorifiée. Mon corps semblait toutefois ne plus répondre à mes demandes, car je ne bougeai pas de ma place. Je sursautai de manière peu élégante lorsqu'un bruit sourd retentit derrière moi. Me retournant vivement, j’aperçus une véritable montage devant la porte. Enfin, une montagne avec une tête blonde. Plissant des yeux, j’aperçus nul autre que Vadim, ce candidat un peu bizarre, enveloppé dans une couverture et visiblement embarrassé. Je laissai échapper un petit rire moqueur. Il semblait bien piteux, en demandant s'il y avait une place pour dormir. « Bah, y'a toujours le sol... » dis-je en souriant, frissonnant en ressentant le coup de vent. « Ou sinon, les tables sont vraiment confortables, sans blague, moi je m'y plais bien. » Je lui adressai un sourire avant de retourner brièvement mon regard sur le ciel. « Au fait, tu fais quoi dehors à cette heure-là ? Et avec ta couverture ? Ta partenaire t'a jetée du lit ? Ou envie soudaine de passer la nuit dehors ? » demandais-je, véritablement curieuse.

C'était comme... bizarre. Vadim, avec sa couette, dehors, attendant de trouver l'endroit adéquate pour se laisser bercer dans les bras de Morphée. D'habitude, lui et son bien connu tempérament de feu auraient poussé Robyn hors du lit et auraient prit l'entière place du lit qu'il occupait maintenant depuis une semaine et demie. Mais, ce soir, il avait décidé de ne pas faire des vagues et les cernes que ses yeux émeraudes portaient était la preuve d'une fatigue belle et bien présente. Toujours sa couverture sur le dos et les poils hérissaient quant au froid présent sur les tables, il s'approcha de la jeune femme pour mieux l'entendre. Sa remarque l'aurait, d'habitude, fait rire, mais il n'avait en aucuns cas envie de rire. Ni même de sourire. Il lui adressa cependant un sourire des plus fourbes alors qu'il s’essaya directement sur la table. Dormir ici ? En aucuns cas, il trouvera un meilleur endroit pour s'endormir ou, au pire, jettera Robyn du toit pour avoir l'entière place dans le lit. Ouais. Les questions de la petite roussette lui fit sourire avant qu'il ne lui réponde, gentiment. « Robyn a le coup de pied facile. Très facile. »

Voyant que Vadim était peu expressif à cette heure tardive - sans doute un peu en colère de s'être fait jeté du lit - je décidai de reprendre ma contemplation des étoiles et ma superbe dégustation de biscuits à l'avoine. Je l'entendis s'approcher malgré tout et il s'assit à mes côtés, toujours couvert par l'immense couverture. Un sourire étira mes lèvres. Ça lui donnait un si drôle d'air ! Il eut cependant un sourire à ma dernière question. « Robyn a le coup de pied facile. Très facile. » Je laissai échapper un petit ricanement. Je ne la connaissais pas vraiment, mais je ne doutais pas que ce couple devait faire des flammèches, surtout après ce qui s'était passé au prime. Je glissai ma main sur la couverture, curieuse de voir la texture. « Et tu es simplement parti ? Je t'aurais plutôt vu te battre jusqu'à la mort pour avoir ta partie du lit » déclarais-je avant de prendre une nouvelle bouchée de biscuit, amusée. « En tout cas, il doit faire froid là-dessous... »