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 Chair. (16/10 à 23h05)

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Isaac

Isaac
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MessageSujet: Chair. (16/10 à 23h05)   Chair. (16/10 à 23h05) EmptyLun 13 Oct 2014 - 2:01

PALOMA

Le piano de la salle de musique n’a rien à voir avec celui qu’on avait au foyer. Il était petit, étroit, pas bien saillant. En était-ce seulement un ? Il tenait presque plus du clavier quand j’y réfléchis vraiment. Sans doute le lègue d’une famille qui avait décidé de passer au niveau supérieur en termes d’investissement pour leur pseudo prodige de gosse. Le genre de loisir engendré par une sorte de conformité à un modèle familial sain et équilibré auquel on n’avait pas le droit et c’est pour cette raison qu’on nous accordait de telles activités afin de sauver les meubles. Celui-ci en impose déjà plus avec son verni et ses vraies pédales. Je sais jouer du piano. Le contraire serait plutôt triste pour un producteur de musique. Je sais jouer du piano, mais je n’y joue jamais. Ou plus, pour être précis. Avant, j’étais tout le temps fourré auprès d’un instrument. Guitare, batterie, basse, j’ai appris les rudiments de chacun, mais ça s’arrête là. Je n’appellerais pas ça une passion. J’aime la musique, mais pas autant que mon plan de carrière peut le suggérer. Avec la notoriété que j’avais obtenu, je pouvais faire ce que je voulais, alors je me suis dirigé vers le passe-temps qui m’occupait gamin, comme j’aurais pu tenter des compétitions de BMX ou même de devenir dresseur de Pokémons si seulement ça avait existé. Le fait est que je ne suis pas taillé pour travailler et c’est bien pour ça que j’ai finis arrêté. Je magouille, trafique, me débrouille pour saisir des opportunités. Manager un chanteur c’est dans mes cordes. J’étudie ce qui m’entoure, manipule l’image jusqu’à la rendre appréciable pour le public et je suis plutôt doué. En musique par contre, je ne suis pas bon. Je n'ai pas ce truc en plus qui est nécessaire à tout artiste, peu importe la discipline qu'il exerce. Toute ma sensibilité et mon émotion a été remplacée au cours de ma vie par des calculs tactiques pour obtenir ce que je voulais ou être perçu comme le meilleur. C’est une connaissance, un fait. Comme certains savent toucher leur nez avec leur langue. Et parfois, on aime bien s’essayer à toucher notre nez avec notre langue sans but, ni raison particulière. Ça nous prend comme ça, nous démange. On veut vérifier qu’on y arrive encore et c’est pour ça que je suis dans cette pièce, assis sur le tabouret. Je fixe les touches pendant quelques secondes, avant de laisser un de mes doigts s’enfoncer sur l’une d’elles. Le son résonne dans la pièce. La note n’est ni excellente, ni horrible ou fausse. Je retente l’expérience, remonte ma seconde main à la surface du clavier pour lui donner également l’occasion de frôler les touches. Je continue jusqu’à ce qu’une mélodie commence à se dégager au milieu de toutes les notes qui sortent de l’instrument. Le bruit de la porte qu’on ouvre me fait stopper net. C’est comme s’il ne s’était rien passé, comme si je n’y avais pas touché. Je me retourne et avise du regard ma douce Paloma. Une venue bénie par les dieux qui s’occupent de toujours m’offrir ce dont j’ai besoin dans la vie de là-haut. Ou d’en bas peut-être, ça a toujours été assez confus dans ma tête quant à savoir si je suis bon ou mauvais. Je m’éloigne du clavier en faisant racler bruyamment le tabouret sur le parquet. Je fais mine d’être surpris, presque gêné d’avoir été interrompu dans ce moment qui se voulait intime. Comme si le fait que je joue du piano puisse constituer une situation embarrassante telle une main glissée dans le froc à un moment inopportun, alors que c’est tout le contraire. Surtout avec Paloma et toutes ses émotions qui bataillent sévèrement en elle, lui faisant toujours prendre les mauvaises décisions. Celle que son cœur lui chante, alors qu’elle ferait mieux d’écouter sa raison. Je suis persuadé que ça lui parle une belle chanson. Ca la fait même peut-être bien chialer et j’ai besoin de la toucher. Métaphoriquement pour que le littéral puisse devenir réel.
Paloma

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MessageSujet: Re: Chair. (16/10 à 23h05)   Chair. (16/10 à 23h05) EmptyLun 13 Oct 2014 - 23:55

Il n'est que 23h, à peine, et pourtant Paloma est déjà au lit parce que ça fait du bien, parfois, de s'isoler. Elle a chipé son iPad avec un optimisme déraisonné ; elle pense pouvoir accéder à internet, hormis le twitter qu'on les force presque à tenir à jour. Mais tout est bloqué, bien sûr et elle finit par abandonner la tablette à ses côtés, là où reposait auparavant Jaheim. C'est con, elle a envie de regarder un film. En fait, elle a envie de regarder Casablanca et de suivre le cheminement tourmenté de Rick Blaine qui finira par laisser partir Ilsa dans un geste désintéressé - enfin - en lui disant qu'ils auront toujours Paris. Ou peut-être qu'elle aimerait voir Breakfast at Tiffany's pour entendre Paul Varjak affirmer ses sentiments à une Holly trop lâche et trop peureuse pour les assumer, parce que la scène finale est si belle, si intense, et ses mots, si justes, que ça la touche toujours en plein coeur. Paloma se laisse toujours porter par ce genre de personnage masculin, un peu paumé, qu'à pas grand-chose à apporter mais qui a plus de valeur que tous les autres réunis. Elle se dit souvent qu'elle n'est pas née à la bonne époque, qu'elle aurait aimé vivre dans un film en noir en blanc où tout semble plus simple et où tout le monde apparaît plus beau, aussi. Les sentiments sont plus nobles là-dedans, moins individualistes, plus forts, tout y est décuplé et personne ne craint de dire les mots qu'on cache toujours maintenant, par pudeur ou parce que c'est démodé. C'est dépassé. L'amour, ce fléau du vingt et unième siècle, que la nouvelle génération combat avec ardeur, méprise, oublie même. Paloma, ça la dépasse mais elle est seule et ils sont trop nombreux en face alors elle ne peut pas faire grand-chose si ce n'est continuer d'y croire envers et contre tous, un peu. Mais ce soir, un film n'allégera pas ses pensées alors elle décide tout simplement d'aller dormir. Sauf que son ventre en décide autrement parce qu'il crie famine. Paloma le caresse du bout des doigts à travers le t-shirt trop grand pour elle qu'elle porte pour dormir (et qui ne lui appartient pas) et le sermonne comme si elle s'adressait à un enfant à naître. Sauf que ça marche pas et au bout de quelques minutes d'une lutte sans merci, elle se déclare vaincue. L'espagnole se glisse hors de la chaleur réconfortante de ses draps pour descendre jusqu'à la cuisine en cherchant en vain à quand remonte son dernier repas. Paloma ne déjeune pas à heure fixe, en fait elle se laisse porter par les envies de son corps, par ses besoins, et généralement il n'en fait qu'à sa tête. Sa silhouette éthérée, féline, coule jusqu'au rez-de-chaussée avec une grâce singulière mais au moment où elle s'apprête à tourner vers la cuisine, une mélodie la fait se stopper net. Le piano, ça a toujours le don de lui filer des bleus au coeur. Parce que ça lui rappelle Antoine qui en jouait si bien, qui faisait danser ses doigts sur les touches dans un ballet presque érotique. Les notes, il les frappait pas. Il les caressait, il les domptait, il les soumettait à sa volonté comme le plus habile des dresseurs. Même elle, dégoûtée de cet instrument par un apprentissage forcé, rendu compliqué par sa vision minable, il lui avait fait l'aimer. L'aimer plus fort encore et dorénavant, le haïr avec une intensité égale parce que quand le piano résonne ici, c'était jamais Antoine qui joue. C'était jamais pour elle. La salle de musique la ramène au spleen de la semaine dernière, à cet abandon pathétique dans les bras d'un Aaron qu'a pas eu d'autre choix que de subir, et Paloma hésite à en franchir le seuil. Elle reste devant la porte close, quelques minutes, à écouter le bruit qui s'en échappe, portée par la musique qui sait toujours lui effleurer le coeur et toucher son âme. C'est encore lui, qui lui a appris que l'Art n'était pas seulement visuel, que la musique pouvait transporter loin, si loin et pénétrer les chairs. Et c'est un peu pour lui qu'elle passe outre son malaise et qu'elle pénètre dans la salle de musique. Y'a toujours une certaine intimité qui règne ici, la faute à l'ambiance feutrée du lieu et à la noblesse des instruments. En tout cas, son regard qui embrasse la salle n'est pas préparé à ce qu'il s'apprête à signaler : Isaac, devant le piano. Paloma fronce les sourcils et bat des paupières, interdite, comme pour chasser un mirage. Parce que c'est un mirage, c'est sûr, ça va pas avec le personnage. Ca doit être encore une de ses plaisanteries douteuses, sauf qu'elle en ignore la cause, ou la chute. Piquée au vif par une curiosité qui la quitte jamais vraiment quand il s'agit de lui, qu'elle cerne si mal, Paloma avance précautionneusement sans s'annoncer. Ca sert à rien de toute façon, son regard l'a déjà avisée. Elle vient se positionner juste derrière lui, debout, les yeux rivés sur ses mains qui flirtent avec l'ivoire des touches dans un spectacle incongru. « Tu sais jouer du piano ou t'essayes de te donner un genre ? » demande Paloma de son timbre caressant, quoiqu'un brin véhément. Elle sait pas pourquoi elle est sur la défensive, comme ça. Il a le droit de jouer du piano, non ? Oui, peut être. Mais ça la perturbe, ça colle avec rien de ce qu'il a montré, lui qui est si peu sensible, si peu... passionné en fait, c'est ça le mot. Isaac est trop détaché pour cet art, la musique et le piano plus particulièrement demande qu'on se donne entièrement à lui, qu'on s'y abandonne, qu'on fasse plus qu'un avec lui, si on espère en tirer quelques sons qui marquent la chair à vif. Elle n'y croit pas, mais elle a bien envie de voir ça, de ses propres yeux. De vérifier ce qu'il a dans le ventre, s'il est capable de se mettre à nu, un peu, pour un instrument. Parce qu'il faut avoir du coeur pour jouer de la musique, c'est un truc qui ment pas, c'est un truc qu'on peut pas feindre, ça Paloma en est persuadée. Ses doigts viennent doucement effleurer une touche, puis une autre, distraitement, avant de venir pianoter avec délicatesse sur les épaules d'Isaac pour l'enjoindre à s'y remettre. Pour elle.
Isaac

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MessageSujet: Re: Chair. (16/10 à 23h05)   Chair. (16/10 à 23h05) EmptyJeu 16 Oct 2014 - 19:51

Elle me regarde, je la regarde en retour, l'œil neutre le temps que cette nouvelle configuration passe la barrière de son esprit. Isaac peut aussi jouer de la musique. Isaac est un être sensible. Isaac n'est pas juste un connard qui s'amuse des autres. En fait si, sauf que comme tous les musiciens, dans sa tête je suis soumis à la loi des artistes poético-ennuyant qui veut que malgré les apparences, je dois être torturé dans le fond. Et ça, Paloma ne peut pas y résister. Je commence à comprendre comment elle fonctionne dans son rapport aux autres. Je me demande même à quoi peuvent ressembler les hommes qu'elle fréquente habituellement. Des traumatisés ? Des exilés politiques ? Ça ne m'étonnerait qu'à moitié que l'équivalent des bars pour certains quand il s'agit de rencontrer quelqu’un, soit chez-elle le service de cancérologie des hôpitaux. Je serais presque à deux doigt de l'orienter vers des types comme Noah ou Alistair qui possèdent des problèmes manifestes qui n'échappent à personne, si seulement je ne voulais pas la garder pour moi. Elle aime la souffrance. Je me retourne calmement pour me mettre face au piano, les yeux courant sur les touches, pendant qu’elle s’avance dans ma direction. Je ne sais pas pourquoi ça peut lui sembler si extraordinaire que je sois susceptible de connaître quelques rudiments de musique. Elle s'étonne, va même jusqu'à me demander s'il s'agit là d'une de mes combines pour manipuler mon monde en faisant comme si. « Je me suis dit que pour espérer voir quelqu'un souffler dans ma flûte, je devrais peut-être venir voir du côté des musiciennes. » je lance sur le ton de l'humour, un sourire aux lèvres, pendant que mon regard se lève vers elle. Si je voulais vraiment avoir la cote, je ne m'y prendrais pas de la sorte. J'ai décrété que les filles aimaient les sportifs. C'est une hypothèse que j'ai commencé à étudier en observant l'espèce majoritaire qui domine notre petite biodiversité hétéroclite. Dure loi de la sélection naturelle. La production au moment du casting a privilégié les abdominaux, la gonflette au côté cérébrale, j'en déduis qu'il s'agit là des critères nécessaires pour survivre dans notre société. Peut-être même que je pourrais pousser la chose jusqu'à parler comme maître Yoda qui a loupé quelques leçons de grammaires étant donné qu’Andreja gravite dans les premières places du classement de popularité depuis des semaines tandis que de mon côté je suis réduis aux plus bas-fonds de l'impopularité. Paloma enfonce une touche, puis une autre. Je sens ses doigts qui viennent pianoter sur mon épaule, ce qui aurait presque tendance à me faire frémir. Mais je ne réagis jamais, je reste indifférent pour ne pas prendre le risque de me retrouver coincé dans une quelconque émotion. « Tu as vu la Leçon de piano ? » je la questionne dans un léger sourire. Je me ferais bien un trip dans ce genre avec elle, ça me botterait tout de suite plus de lui jouer un morceau. Une note, un baiser. Une mélodie entière, ça doit bien valoir une bonne petite fellation. Je pose enfin les doigts sur le clavier pour les laisser flirter avec les touches. J’emprunte la voix de la facilité, enfonçant toutes les portes en ce qui concerne les démonstrations de piano pour foncer vers Lettre à Elise de ce bon vieux Beethoven. Je m’applique. Pas trop non plus, parce que je sais qu’il n’y a rien de pire qu’une précaution qui tient presque du scolaire dans le domaine de l’art. Si je veux transcender la jeune femme, des notes parfaitement exécutées ne m’aideront pas. Tout passe par l’émotion et même si je n’en ai pas, je tente ma chance. Opération délicate, puisque je ne sais même pas comment la passion se manifeste. Je suis bien trop détaché de tout pour le savoir, j’ai tendance à mettre une distance entre-moi et le reste du monde. Peut-être que je devrais penser à ma propre expérience. Me figurer une nana à qui j’ai écrit des sms profonds et magnifiques dans le but de la serrer pour faire écho au titre qu’a donné Beethoven à sa sérénade. Je crois que ça marche. Ou peut-être pas, mais j’imagine que comme bien souvent, quand j’espère quelque chose, mes désirs arrivent à leurs termes grâce à ma chance indécente. J’atteins paisiblement la fin du thème, concluant le morceau en gardant mes doigts enfoncés dans les touches pour faire durer le moment. Je fixe mes mains quelques secondes, puis je relève mon visage vers Paloma l’air d’attendre son verdict.
Paloma

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MessageSujet: Re: Chair. (16/10 à 23h05)   Chair. (16/10 à 23h05) EmptySam 18 Oct 2014 - 2:19

C'est pas sa faute, à Paloma, mais elle est toujours un peu méfiante vis-à-vis d'Isaac parce qu'elle attend le prochain coup. C'est son truc, en fait, se montrer prévenant, juste assez pour qu'elle vienne ronronner contre lui mais c'est toujours pour mieux la tacler derrière. Ou inversement, elle ignore dans quel sens son petit jeu l'amuse le plus. Mais malgré tout, elle lui laisse le bénéfice du doute et elle reste, elle entre dans sa danse, elle attend qu'il déplace ses pions pour les analyser. Parce que Paloma est persuadée d'avoir compris quelque chose qui échappe aux autres. Elle est convaincue que lorsqu'il se montre comme un branleur ou agit à l'instar d'un connard notoire avec elle, c'est pour se protéger. C'est pour qu'elle arrête de s'interroger, de déceler chez lui ce truc de gosse à la vie difficile qu'il a préféré éteindre pour survivre. Paloma, elle est certaine qu'il a des émotions, Isaac, qu'il est capable de les éprouver mais qu'il choisit de les verrouiller comme un gros lâche parce que c'est plus facile de vivre ainsi, avec les yeux et le coeur fermés. John Lennon l'a sûrement dit avant elle, mais c'est pas grave, parce qu'elle le pense aussi. Et c'est pour ça, qu'immanquablement, elle continue de participer aux conneries d'Isaac, petite poupée docile mais pas que. Paloma a seulement posé le doigt sur quelque chose d'important et elle se doit de poursuivre, même si la présence d'Isaac la met souvent mal à l'aise, même s'il est souvent décevant, aussi. « Ta flûte accumule les fausses notes, je crois pas qu'une musicienne aurait envie de s'y risquer » Elle rétorque sur le même ton badin qu'il emploie, tout en le pensant. Suffit d'entendre les conneries qu'il profère, prime après prime, interview après interview. Machin est son plan cul, truc est folle de lui... Paloma a du mal avec la façade qu'il affiche sans savoir qu'en réalité, c'est pas une façade, juste lui. Elle pense naïvement qu'Isaac gagnerait à apparaître avec les autres comme il le fait avec elle, parfois. Il aurait tout à y gagner, oui, mais malgré un égoïsme assez peu présent, elle doit bien s'avouer qu'elle préfère être la seule à pouvoir discerner un autre Isaac, moins antipathique. Paloma lui sourit en retour et se positionne derrière lui, sans pour autant le frôler. La distance de sécurité est minime, mais elle est bien là. Le voir installé ici la trouble déjà suffisamment pour qu'elle prenne le risque de le laisser distiller une tension dans ses veines qu'elle se verrait dans l'obligation de diluer. Mais le piano l'attire et la repousse à la fois et la pulpe de ses doigts ne peut s'empêcher de venir goûter à la saveur des touches qui l'électrisent, la ramènent violemment en arrière ou seulement à la semaine dernière. Dans tous les cas, c'est intense et ça brûle ses entrailles dans un bouillon d'émotions pour lequel elle n'est pas prête. Paloma abandonne les touches mais continue son manège sur les épaules d'Isaac. Ses doigts glissent le long de sa clavicule, remontent jusqu'à sa nuque et son bras retombe gracieusement le long de son corps quand elle touche par inadvertance sa peau nue. Concentrée, impatiente, l'espagnole contemple fixement le piano et les mains tatouées qui s'apprêtent à en prendre possession. Elle retient presque son souffle, sent son coeur bondir jusqu'à ses lèvres et attend. C'est le moment de vérité, celui qui doit faire basculer Isaac du côté des gens qu'ont finalement un coeur, une âme et des sentiments derrière des apparences détestables. Ou, au contraire, celui qui lui prouvera qu'il faut arrêter d'essayer de voir le bon là où il n'est pas. Parce que la musque ne ment pas, on s'improvise pas musicien, on s'improvise pas sensible, passionné, torturé. Ca vient des tripes, ou ça ne vient pas. Isaac lui demande si elle a vu un certain film et un sourire amusé, un brin rêveur, se dessine sur ses lèvres. Il ne peut pas le distinguer, et c'est tant mieux parce qu'il se moquerait. Invariablement. « Bien sûr... » souffle-t-elle d'une voix suave, sans rien ajouter. Ajouter quoi ? Que George Baines est un être sensible, lui ? Ou bien qu'elle ne compte pas réclamer les touches du piano si jamais il lui venait à l'idée de les arracher ? Il sait tout ça, il n'est pas idiot. Isaac entame sa mélodie et Paloma fixe un moment le clavier avant de fermer les paupières pour se laisser porter par la musique, pour y entendre tout ce qui est suggéré mais pas dit. Le début est laborieux mais le reste fait son job. Cela dit, quand elle ouvre les yeux, à la fin de la mélodie, bercée par les notes et le contraste saisissant avec le silence, Paloma sent comme un goût de frustration qui grimpe en elle et s'installe. Isaac a fait le job, mais pas plus. Elle a l'impression qu'il s'est pas donné complètement, qu'il s'est contenté du minimum, comme à sa désastreuse habitude. C'était bon, mais c'était classique. Il a joué avec ses mains, pas avec son âme et c'est pour ça que Paloma contourne joliment le siège pour venir s'y asseoir, à ses côtés. Elle le dévisage longuement, cherche à lire ce qu'il pense de sa prestation avant de reporter son regard troublant sur les touches du piano. « Tu sais jouer du piano... » note sa voix de velours « ... mais tu joues pas avec tes tripes. Tu joues pour impressionner. » Pour m'impressionner aurait-elle du dire mais elle n'a pas cette prétention. Elle sait juste qu'Isaac joue pour prouver quelque chose et que c'est pour ça que ça fonctionne pas. Pas si bien. Paloma n'est pas une grande pianiste, mais elle sait que quand elle joue, même si y'a des fausses notes, même si ses doigts rippent et tremblent parfois, ça marche. Parce qu'elle laisse son coeur la guider, elle laisse ses mains devenir le prolongement naturel de son palpitant et elle le sent battre, au bout de ses doigts. « Le piano, c'est une question de sensations, d'émotions... c'est ce que tu es et que tu partages qui peut rendre une musique meilleure, toucher les autres » Y'a un truc lascif, érotique dans cet instrument, qui donne envie de s'abandonner quand il est parfaitement maîtrisé et que les notes résonnent en nous. Paloma esquisse une moue concernée, hésite, et puis finalement retrouve le regard d'Isaac pour une leçon qu'Antoine lui a appris. Elle sait pas si elle devrait lui souffler, elle se dit que ça sera sûrement mal interprété ou qu'il en ricanera mais c'est pas grave. Elle se lance parce que pour la toute première fois, c'est elle qui est en mesure de lui apprendre quelque chose. « On m'a dit une fois que jouer du piano, c'est comme caresser une femme. Tes mains doivent agir comme si les touches étaient vivantes et n'attendaient qu'à s'éveiller sous tes doigts, qu'à vibrer sous ton passage » Paloma soutient son regard et ferme les lèvres à temps, avant qu'un sarcasme ne s'en échappe. C'est pas le moment de briser l'intimité qui règne ici avec une plaisanterie douteuse qui se demanderait s'il est aussi mécanique quand il s'agit de faire l'amour. Lentement, précautionneusement, ses doigts délicats viennent se saisir des mains d'Isaac pour les reposer en douceur sur le clavier dans une caresse fugace. « Rejoue-moi quelque chose... Un truc qui te ressemble. » S'il te plaît, souffle-t-elle du bout des lèvres dans une plainte insoupçonnée.
Isaac

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MessageSujet: Re: Chair. (16/10 à 23h05)   Chair. (16/10 à 23h05) EmptySam 18 Oct 2014 - 3:34

Ma flûte accumulerait ainsi les fausses notes, ce qui me fait doucement sourire. C’est sans doute difficile à croire, mais je ne suis pas dans le nid pour m’envoyer le plus de pauvres candidates de télé-réalité possibles. Je ne suis pas un queutard, je suis un stratège. Le public attend de moi un tel comportement, alors je m’y plie docilement dans le but d’obtenir gain de cause à chaque nouvelle nomination que je me dois de traverser. Passer pour un connard aux yeux de mes camarades ne me perturbe guère. Sans doute parce que je le suis également, même si en temps normal je feins une certaine douceur pour avancer dans la vie. Je m’adapte à mon interlocuteur. Tant que je suis le point de mire des caméras, les partenaires avec lesquels je communique sont les téléspectateurs. Ils veulent du sexe, de la méchanceté, alors je le leur offre dans un élan de générosité qui existe uniquement parce que je veux rester le plus longtemps possible dans l’aventure. Quand je parle à Paloma, il n’y a qu’elle. Elle bénéficie depuis le début d’une place de choix dans mon petit monde, parce qu’elle va au-delà de mon faux vrai personnage. Je lui accorde une autre facette de ma personnalité dans l’unique but de pouvoir parvenir à mes fins avec celle qui a nourrit certains de mes fantasmes. Je ne suis cependant pas plus vrai, mais dans le fond, suis-je réellement autre chose qu’une coquille vide de toutes émotions ? Je me laisse uniquement porter par la recherche de mon propre désir à satisfaire, en oubliant jusqu’à mon véritable caractère. Parfois je suis méchant, d’autres fois mielleux dans une alternation incessante passant du bon au mauvais instinctivement selon la situation. Mais ça marche putain. Je ne souffre jamais et tire toujours satisfaction de ce qui m’arrive. Comme à l’instant présent, tandis que les doigts de Paloma passent de ma clavicule pour remonter vers ma nuque. Ça me filerait presque la trique de sentir en plus du contact physique qu’elle commence à sérieusement se laisser prendre dans mon jeu de rôle. Parce que non, ce qu’elle est en train de faire, elle ne s’y serait pas tentée il y a un mois. Ce qu’elle peut être conne parfois. Je ne sais pas pourquoi ça m’énerve autant que ça me plait de savoir que bientôt je vaincrais. Tel un conquistador, je viendrais planter mon drapeau sur ses collines afin d’en faire un terrain conquis et donc inaccessible pour tous les intrus en demande d’exil. Elle est sexy, plutôt distrayante, je sens bien les Percy ou encore les Alistair qui commencent à sentir le filon. Sauf que c’est ma poupée. C’est mon jouet encore sous emballage que je n’ai pas le droit de toucher sans en avoir eu l’autorisation au préalable. J’en ai envie, mais j’attends le bon moment pour déballer mon cadeau de noël arrivé avec quelques semaines d’avance. Je tente une approche subtile puisqu’il parait que c’est ainsi qu’il faut fonctionner pour qu’elle nous trouve séduisant. Sauf que moi, ce n’est pas mon truc les discours alambiqués qui prennent des plombes et des plombes pour être compris par les plus stupides. Il ne faut pas les surestimer, parfois dire les choses clairement est bien plus facile. Du moins c’est ainsi que ça fonctionne avec mes copines mannequins qui ne sont jamais bien futées. La leçon de piano. Voilà, je tente de lui insuffler l’idée que peut-être qu’on pourrait procéder à un échange cordial. Du sexe contre de la musique, mais ça ne semble pas lui convenir. Elle me répond qu’elle l’a vu, coupant court à toutes suggestions possibles, alors à la place je me lance, espérant qu’elle ne s’imaginera pas que ce sera toujours aussi facile d’obtenir de moi ce qu’elle veut. Si je ne pensais pas tenir ma chance avec le piano de bouleverser encore une fois son petit monde, je me serais montré un peu plus réticent à lui jouer un morceau. Donc je sais jouer. Rien de bien impressionnant en soit. Par contre, il faut croire que mon inspiration puisée dans le peu de passion que je connais n’est pas suffisante pour la faire décoller. « Je veux te faire plaisir. » je souffle en gardant mon regard rivé dans le sien après qu’elle ait décidé que mon interprétation ne servait qu’à tenter de l’impressionner. Je ne bouge pas d’un pouce quand elle décide de s’asseoir à côté de moi, la forçant habilement à se serrer un peu plus contre ma cuisse pour ne pas perdre l’équilibre. Je ne me suis jamais vanté de faire partie de la bande des dépressifs qui se noient sur les touches d’un piano comme si leur vie en dépendait. Je sais jouer. Je ne suis même pas mauvais à force d’avoir une oreille musicale conditionnée à noter ce qui sonne faux et ce qui est juste. La jeune femme poursuit jusqu’à laisser un léger sourire se peindre sur mes lèvres quand on arrive au plus intéressant. La femme qu’on caresse, belle métaphore qui me parle tout de suite plus que de me dire que je m’attarde à faire crier un clavier. « Puis-je m’orienter vers un autre instrument ? » je demande quand elle m’intime de réessayer, en ayant un bien meilleur en vue. Je me vois bien frôler ses touches pour la faire vibrer comme les cordes d’un orgue. Je la ferais passer des notes graves et suaves aux plus aigües et je suis sûr que ça donnerait un sacré beau chanson. Je me redresse et ferme les yeux pour parfaire le tableau, le but étant de lui donner ce qu’elle veut. De la profondeur, de l’émotion ou n’importe qu’elle notion stupide qu’elle affectionne tant. Je fais un rapide tour de ma bibliothèque mentale pour dégoter l’idéal. Je ne sais pas improviser, je suis bien trop calculateur pour me laisser aller à la subjectivité de mon inconscient. Mes doigts s’aventurent sur les touches pour commencer Bohemian Rhapsody de Queen. Belle chanson, presque moi, mais pas tout à fait. Difficile aussi, mais je la connais parfaitement pour l’avoir interpréter à plusieurs reprises, sans compter que j’ai repris mes marques avec le piano suite à mon premier essai qui l’a laissée indifférente. Je débute finement. C’est comme les préliminaires, je me montre doux, caressant et prévenant, pour me montrer plus audacieux au fil du temps. Un peu plus à droite, un peu plus à gauche. Je m’attarde sur le point sensible, le titillant dans une succession de note pour entreprendre une montée dans le rythme. Je suis plus rapide, moins réfléchit jusqu’à atteindre le paroxysme du morceau, bien plus agité. Mes mains caressent le clavier plus lentement, lascivement dans les derniers relents hérités du passage le plus intense pour conclure dans une dernière caresse. Je remballe mes mains, les ramenant vers moi. Vers nous. Sans déconner, j’en serais presque essoufflé.

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Chair. (16/10 à 23h05)

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