yseult,

En fouillant dans les placards à la quête d'un casse-dalle à m'enfiler au plus vite pour apaiser ma faim, j'avais trouvé sur une étagère du fond une bouteille de champagne non-entamée, que quelqu'un avait du cacher dans l'optique d'une soirée improvisée. Bien, j'allais la boire et tant pis pour le petit plaisantin. Il n'y avait pas grand monde dans la maison, c'était la pause clope sur le balcon ou l'heure où tout le monde vaque à ses occupations avant de dormir. Montant les escaliers, la bouteille malheureusement tout sauf fraiche à la main, j'entendis un fredonnement inconnu provenant de la chambre d'Alec alors que je traversais le couloir. Arquant un sourcil curieux, je pénétrai dans la chambre, y apercevant la candidate bien sulfureuse Yseult inspecter les lieux. Je lui fis un sourire.

Tu ne crains pas les réprimandes en venant ici apparemment. Je suppose que tu en as maté des plus durs qu'Alcé... Alec?

Lui lançant un clin d'oeil, je brandis de derrière mon dos la bouteille fièrement avant de fermer la porte à clé derrière moi, m'installant sur un fauteuil de la pièce confortablement.

On partage?

Depuis presque trois jours, Yseult se trouvait dans ce magnifique château. C'est pourquoi, elle se comportait comme une princesse. Quoique, le château n'était surement qu'un prétexte pour faire comme à son habitude. Et on peut dire que rien n'avait changé, la blonde platine était toujours aussi curieuse. C'est pourquoi alors que tout le monde vaquait à leurs occupations, la jolie anglaise pénétra dans la chambre privée d'un candidat, ou d'un animateur, bref, du jumeau de son ex-coéquipier de jeu, Alcéo. Quelle surprise d'ailleurs, en apprenant qu'il ne s'agissait pas d'Alcéo, ils étaient identiques.

Habillée d'un tee-shirt blanc moulant et d'un mini-short en jeans à bretelles, les cheveux lâchées, une paire de lunettes de soleil sur le nez et une cigarette éteinte à la commissure des lèvres, elle observait le lit du chanceux qui n'avait pas à le partager. Et puis, alors qu'elle regardait ici et là, elle entendit la voix masculine d'un candidat qui lui demandait si elle n'avait pas peur de se faire taper sur les doigts par cet affront. « Pourquoi ? Tu voudrais me corriger ? » Dit-elle en plaisantant. Et puis, après avoir vérouillé la porte, le garçon s'installa dans un fauteuil avant de montrer sa trouvaille, une bouteille de champagne. « Ouvre la, mon pote. » Et après cette parole, Yseult ouvrit la fenêtre et après s'être outrageusement penchée, elle commença à fumer sa clope qu'elle venait d'allumer.

Oserais-je abimer un si beau corps? Hum.. pourquoi pas oui.

Je lui souris, taquin. La jeune femme au look plus qu'excentrique sembla satisfaite de ma petite trouvaille étant donné qu'elle m'intima aussitôt de l'ouvrir. Je m'exécutai ainsi docilement, ravi de pouvoir partager la bouteille avec quelqu'un comme Yseult, et débouchai finalement cette dernière (pas Yseult, la bouteille) en souriant. Sans lâcher la jeune femme, je la suivis ainsi des yeux jusqu'à la fenêtre où elle se mit à fumer une cigarette avec toute la désinvolture qu'elle dégageait, se penchant... d'une façon plus qu'équivoque sur la bordure de celle-ci.

Alors dis-moi Yseult, qu'est-ce que ça fait de te retrouver de nouveau sous les caméras? Serais-tu masochiste?

Je m'étais levé tout en parlant, m'approchant de la jeune femme doucement avant de me poster derrière elle, faisant sauter le bouchon de liège de la bouteille au dessus de son épaule avant qu'il ne vienne se perdre dans la nuit noire Irlandaise.

Le candidat complimenta le physique de la belle blonde qui se savait déjà très belle mais elle n'était pas avare de compliments, comme on aurait pu s'en douter. Cependant, malgré un clin d'œil, elle ne répondit rien et alla donc fumer sa cigarette. Cependant, l'homme ne s'arrêta pas la puisqu'il lui posa une question. Une question tout à fait logique. « Si je te le dis, je devrais te tuer après. » Murmura-t-elle tout en soufflant sa fumée de cigarette.

Franz se trouvait à présent proche d'elle et lorsque la journaliste entendit l'explosion du bouchon de la bouteille, elle sursauta. Finalement, Yseult se tourna en jetant sa clope par la fenêtre et fit face au garçon. « Apparemment, tu comptes me tuer la première. Et bien, sache que si je suis revenu c'est uniquement parce que mon patron m'a dit que ça pourrait booster les ventes du journal. Oui enfin, peut-être pas uniquement pour ça. » Mais il était hors de question de révéler autre chose. Yseult disait toujours ce qu'elle voulait et pouvait rester muette comme une tombe lorsqu'elle le désirait. L'anglaise lui murmura à son oreille ce petit secret, se rapprochant donc inévitablement de lui. Prenant ensuite la bouteille de verre dans sa main, la demoiselle but une gorgée de liquide tiède. « Franchement, t'aurais pu trouver du champagne frais, c'est dégueulasse. » Dit-elle sur un ton réprobateur avant de simplement lui lancer du champagne sur son tee-shirt, gardant tout de même la bouteille en main. Et sur ce, elle s'éloigna de lui avant de boire une nouvelle gorgée au goulot.

Franz pensa alors savoir pourquoi elle s'habillait d'une façon si excentrique, pensant donc que c'était pour se faire voir. « Parce que tu crois que je me suis habillée comme ça pour un coup de pub ? Sache que si je m'habille de cette manière c'est que j'aime porter ces vêtements. » Non mais oh. Elle poursuivit ensuite. « Et donc tu te souviens de ce que je portais... » Dit-elle dans un sourire amusé, laissant simplement sa phrase en suspend.

Et puis, suite à la petite remarque de l'anglaise quand au champagne, le candidat encore en lice ne se laissa pas démonter, lui disant que si elle n'était pas contente, elle n'avait qu'à en ramener elle-même. Ce à quoi, donc, elle répondit en lui lançant un peu de ce nectar sur son tee-shirt. Évidemment, il voulut se venger et y parvint même sans difficulté puisqu'il lui déroba le champagne et apres en avoir bu, il lui en lançant un peu sur elle. Dans un sourire, la jeune femme mit ses deux pouces derrières ses bretelles, s'y accrochant. « Je vois clair dans ton jeu, mon lapin, mais non, je garderais ce tee-shirt mouillé et tu ne me feras enlever aucun vêtement. » Continua-t-elle sur le ton de la plaisanterie. Finalement, elle se laissa tomber sur le lit. « Je crois qu'il est plus confortable que vos lits, non ? » Afin qu'il puisse tester, elle l'entraina sur le lit afin qu'il puisse réfuter ou non ses dires.

Ainsi la blonde pensait que mes seules intentions étaient de la voir nue? Avec un peu de recherche sur internet à ma sortie, j'étais certain d'apercevoir au moins quelques centimètres carrés de peau supplémentaires à ce qu'elle pouvait m'offrir maintenant. Néanmoins, le blanc c'est transparent et son débardeur ne manqua pas de suivre le mouvement, laissant entrevoir à travers celui-ci son grain de peau finement halé aux UV, je suppose.

Je comprends, tu es de celle qui aime être mouillée... et le rester.

Je roulai des yeux au plafond alors que la jeune femme m'entrainait avec elle sur le lit. La bouteille de champagne toujours en main, je n'eus pas l'occasion d'émettre la moindre résistance, renversant un peu plus de son contenu sur moi dans ma chute, sur elle aussi, et sur mes cheveux. Un désastre, je me sentais déjà coller, tout pétillant de petites bulles. Presque allongé sur elle, je déposai la bouteille sur la table de nuit pour plus de sécurité avant de m'étendre sur le dos à ses côtés, soupirant.

J'avais jamais eu l'occasion de venir m'y allonger auparavant. Je souris. Mais oui, il est plus confortable, à croire que les os de nos chers maitres de maison se font trop vieux pour supporter les matelas trop robustes qu'on se tape depuis des semaines. Je tournais la tête vers la journaliste, une lueur de malice au fond des yeux. Si je n'avais pas des doutes sur tes intentions à mon sujet, je t'aurais presque proposé de leur voler la chambre pour la nuit.

Yseult se mit à rire lorsque Franz parla de son tee-shirt mouillé, faisant un sous-entendu que même une vraie blonde aurait pu saisir, c'est pour dire. Pas vexée pour un sous, l'humour ne la dérangeait pas du tout et elle avait la qualité de savoir rire d'elle, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Bien qu'il y ait des limites à tout, évidemment. Quoiqu'il en soit, elle n'ajouta rien et l'observa poser la bouteille sur la table de chevet d'Alec ou d'Alcéo, bref, de l'animateur. Le candidat reprit ensuite la parole, lui affirmant que ce matelas était bien mieux et qu'il aurait bien dormi dedans, mais, sans elle apparemment. « Pardon ? Mais... Je ne mords pas ! » Elle ouvrit cependant la bouche avant de lui montrer ses dents, histoire de contredire ses propos. « Mes intentions sont pures et louables. Par contre, j'ai mal au dos à cause de vos lits... » Et sur ce, la demoiselle lui accorda un regard de biche, le sous-entendu d'un massage était évidemment non négligeable. Après tout, un massage était un geste tout à fait ordinaire. Et finalement, elle se retourna afin de poser son ventre sur la couette et de chuchoter d'un air faussement triste. « Mais si tu ne veux pas, je comprends. J'ai une sale réputation et je comprendrais que tu n'oses pas à cause de ce que des gens malhonnêtes peuvent raconter. » Un sourire amusé termina sa petite plainte qui n'était pas du tout sincère.

Yseult avait beau affirmer qu'elle ne mordait pas, tout dans sa gestuelle semblait prouver le contraire, je n'émis néanmoins aucunes constations à ce sujet lorsqu'elle sortit les dents l'espace de quelques secondes, me contentant d'une légère exclamation, faussement admiratif de ses canines aiguisées. La jeune femme avait de l'humour je l'avais saisi, elle n'hésitait pas d'ailleurs à en user, parfois cinglante. Il était dur de suivre où elle voulait en venir, à vrai dire je ne savais pas vraiment si elle était sérieuse ou simplement taquine, supposant hasardement qu'elle continuait simplement de "jouer". Cette dernière en vint ainsi à se plaindre des lits, prétextant qu'ils lui faisaient affreusement mal au dos. Je m'esclaffai doucement, voyant clair dans son jeu, alors qu'elle se tournait finalement sur le ventre.

Tu espères sincèrement obtenir de moi un massage? Je pourrais te faire payer, je t'ai quand même fourni une bouteille de champagne... J'espère que tu auras de quoi rembourser ta dette.

La blonde platine fit allusion pour toute réponse au fait que des gens malhonnêtes se plaisaient à raconter des salades sur son dos. Je n'ajoutai rien, conscient de ce fait mais doutant que la plupart s'avèrent faux. Feignant l'hésitation, je m'approchais finalement d'elle, m'installant délicatement à ses côtés sur mes genoux avant de déposer mes mains sur ses omoplates. Avec précaution, je me mis à faire se mouvoir mes doigts sur sa peau doucement, plus fermement parfois, la sentant se détendre sous ceux-ci.

Est-ce que ça te va ainsi?