J'étais revenue. Pour le meilleur et pour le pire disait-on. Dans mon cas, c'était plus pour le pire. Plus que motivée à l'idée de me retrouver à nouveau, même si c'était seulement pendant plusieurs jours sur le grand écran, j'avais prévu de faire un peu n'importe quoi. Et pour cause, j'étais actuellement en train de sauter comme une demeurée sur un pauvre lit qui n'avait rien demandé, allez savoir pourquoi. Je n'avais pas pris connaissance de la personne à qui ce lit appartenait puisque le principal était que je me lâche, peu importe les conséquences. J'avais de drôles de pulsions parfois, vraiment bizarres. Ce genre d'envie arrivait comme par magie quelque fois et assez régulièrement me concernant. On pouvait tout aussi bien me découvrir en train de m'agiter que ça me ferait aucun effet. Le son de pas parvint à mes oreilles mais je continuais et j'accélérais même la cadence de mes sauts, prenant vraiment le lit pour un trampoline et atteignant presque le plafond.

Aujourd'hui, Noé n'avait pas vraiment grand chose à faire et mis à part se faire chier, il ne faisait pas grand chose non plus. Il visitait donc les derniers recoins qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de parcourir en les quelques jours depuis qu'il avait fait son entrée. Il longeait donc les couloirs de l'étage et fut quelque peu interpellé par le remue ménage qui semblait avoir lieu dans l'une des chambres. Il y avait du mouvement sur un lit, c'était un fait. Quelqu'un était en train de baiser ! Au départ, Noé n'y crut que très peu mais très vite, avançant dans le couloir et voyant le bruit s'intensifier, ses doutes se concrétisèrent. Il rit d'ailleurs du manque de discret des deux tourtereaux. Peut-être était-ce Sydney et ce qui lui servait de compagnon d'aventure - et juste d'aventure car elle allait comprendre à sa sortie que c'était un véritable gay - qui baisaient sans retenue. Une partouze ? Non pas avec eux, pas avec lui. Mais les prendre en flagrant délit aurait carrément été jouissif, c'était un fait ! Il s'avança donc jusque là avant de franchir la porte mais contre-toute attente, il tomba en face d'une véritable dingue en train de s'offrir un petit plaisir solitaire ... en sautant comme une timbrée sur le lit qui faisait, de par là, un tintamarre effroyable. Noé rit, non pas d'elle mais de son hypothèse loufoque.

« T'es une vraie timbrée, toi ! J'vais pas te mentir, j'ai cru que Sydney la belle gosse s'offrait une partie de jambes-en-l'air avec l'autre ! » Il rit.

A vrai dire, il ne savait pas le nom de la fille. Il ne l'avait pas non plus remarquée. Mais elle était pas mal. Pas mal du tout, même !

Bien évidemment qu'il parlait de France ou Franz. En réalité, avant aujourd'hui, il n'avait jamais su le non du principal intéressé mais si elle le disait, ce devait certainement être ça, elle était certainement plus au courant que lui, c'était évident ! Cependant, le fait que quelqu'un, au moins une personne du moins, partage son avis fit carrément plaisir au brun. De plus, cette fille, physiquement du moins, égalait Sydney - mais pas Yseult pour autant -, elle aussi avec quelque chose, un truc des plus sexy. Il rit d'ailleurs après qu'elle ait parlé puis répondit.

« Ouais, c'est lui, du moins je crois. Cet impoli ne s'est jamais présenté à moi. Enfin, je ne vais pas m'en plaindre. » Noé fit un clin d'oeil à son interlocutrice. « Comme ça, on sera deux à connaître sa sexualité qu'il s'efforce à cacher ou du moins, à ne pas se voiler naïvement la face juste parce qu'il se prétend hétéro. »

Noé émit à nouveau un petit rire avant de sauter de plus belle. Petit à petit, le lit commença à grincer, à émettre des espèces de craquement, peu rassurants, d'ailleurs.

« Si elle kiffe les petits jeunes qui ont peur de s'affirmer, c'est son choix, sa vie, c'est son problème en somme. »

Noé continua à sauter. Mais au faite, qui était cette fille ? Elle n'avait pas participé à la demi-finale. Si ça avait été le cas, le brun s'en serait souvenu.

« T'es qui, aufaite ? Tu t'es fait jarter, non ? A moins que tu ne soit l'une de mes fans hystériques qui s'est incrustée dans la maison comme si de rien n'étais rien que pour un autographe. Si c'est le cas, ton fantasme de coucher avec moi, je suis apte à le réaliser ... » Noé eut un sourire malicieux, c'était bien sûr ironique.