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Clémentine

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MessageSujet: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyLun 1 Déc 2014 - 0:28

ft HADRIEN


Je tente maladroitement de cacher ma joie de le retrouver, enfin, maintenant, il nous faut simplement fuir cette soirée déjà bien gâchée. Je me contente de glisser une main dans celle de celui qui m'avait bien trop manqué pour nous amener dans la chambre, quittant l'ambiance pesante du plateau et surtout parce que j'ai envie de pouvoir lui parler sans me sentir écoutée. J'ai pas forcément envie de partager. Je veux m'isoler avec lui. Je sautille presque sur le chemin, c'est pour dire, oui, je n'attendais que cela. Je contemple un instant son visage, je ne peux m'empêcher de soupirer. Le pauvre. C'est vraiment moche. « Je suppose que c'est l'oeuvre de Thomas ? » je me désole en le regardant en affichant en moue boudeuse, parce que je lui avais bien demandé, s'il revoyait Hadrien un jour ou l'autre de ne pas l'abimer. Or il a touché au visage le plus précieux de ma vie. Je pince délicatement les lèvres en signant de remontrances muettes. « Je pensais pas qu'il avait autant de force » je ne peux m'empêcher de relever en frôlant délicatement du bout de mon index son épiderme marbré. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris. Ils sont sensés être comme des frères. J'inspire longuement, aborant un sourire plus que radieux suite à son retour tant attendu. J'avais tellement hate. « On n'est pas obligé de retourner en France » je laisse échapper alors en capturer son regard avec mes deux prunelles inquisitrices. Parce que j'en ai marre d'être jugée là où je vais, à Paris, sentir les regards réprobateurs de ceux qui me connaissent. Qui nous connaissent. Cette aventure m'avait fait miroiter quelques mois de répit, de légereté, avant qu'elle ne se transforme en véritable cauchemar. Alors j'ai juste envie de me barrer avec Hadrien, peu importe la destination, on n'est pas obligé de revenir aux origines. Je me sens incomprise ici alors je suis contente de l'avoir retrouvé, parce que j'étais au plus bas depuis quelques semaines, c'est comme si j'avais voulu pousser les autres à me virer. Je retire mes escarpins que je laisse au pied du lit pour monter sur le matelas pour aller rejoindre Hadrien. « On doit plus rien à personne » je murmure alors en douceur, parce que j'espère que cela pourra un jour effacer la culpabilité qui m'habite depuis quelques années déjà. On nous a souvent reproché d'être égoiste et de ne penser qu'à nous. Et bien je préférais cette période. Je me cale à côté d'Hadrien, je me blottis contre lui plutôt presque en ronronnant. « Tu m'as vraiment manqué » j'esquisse taquine alors que mes frêles bras s'en vont entourer sa nuque
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyLun 1 Déc 2014 - 2:00

Je referme les doigts sur les siens, me laissant entraîner sans protester à sa suite, sans trop savoir où elle me guide. L'endroit importe peu, à vrai dire, c'est la compagnie qui compte. Je devrais peut-être prendre la peine d'échanger quelques mots avec les autres, mais j'aurai largement le temps de le faire cette semaine. Le plus important, il avance prestement devant moi, me fait traverser le jardin, puis le hall, les escaliers, les couloirs. J'en oublie presque de noter à quel point il est bizarre d'être là à nouveau. Ces murs, ce décor, j'ai l'impression qu'il ne s'était agit que d'un rêve. Mais peut-être n'était-ce que les interminables semaines exilé et ballotté entre l'Autriche et la France qui avaient été le véritable rêve. Tout est tellement confus depuis deux mois. Ou pas tellement. J'en sais rien, en fait. C'est comme si le monde se remettait à tourner à l'endroit après un long sommeil immobile et paralysé. Je referme la porte de la chambre hivernale derrière nous, heureux de constater qu'elle est vide. On a beaucoup de choses à se dire, elle et moi, et les oreilles tendues des petits curieux auraient été dérangeantes. Je balaie un instant la pièce de mon regard blessé, avec un drôle d'air. J'ai besoin de retrouver les repères que j'avais ici. Et j'ai si peu mis les pieds dans cette chambre que je peine un peu à y parvenir. Aussi, je me lasse rapidement et roule des prunelles jusqu'à ma petite blonde, dont l'air désapprobateur m'informe sans le moindre doute possible ce qui va me tomber dessus. Thomas. Evidemment que c'est l'oeuvre de Thomas. Qui d'autre ? Et effectivement, il n'y est pas allé de main morte. « Je me suis laissé faire » je reconnais d'une voix désinvolte, détournant le regard l'espace d'une seconde, comme si c'était pas grand chose, au fond. Je suis du genre bagarreur, c'est triste, mais c'est vrai. Et lorsqu'on me frappe, je rends les coups. Mais là, Thomas... Je ne pouvais pas me résoudre à le cogner. C'est comme mon frère. « Il en meurt d'envie depuis tellement longtemps, je lui devais bien ça » je fais aussitôt mine de me défendre. Six bonnes années, quand même. C'est long. Surtout pour contenir ce genre de sentiments-là. Et il en avait besoin, je l'ai senti, je l'ai vu dans ses yeux. Il en avait besoin pour avancer, pour se décharger de l'amertume qu'il avait envers moi et pouvoir parler librement. Alors, par amitié, je l'ai laissé faire. Et j'imagine que, égoïstement, j'en avais besoin moi aussi. Pour me pardonner, j'en sais rien. Comme si ça résolvait tout. Comme si, avec le bleu, la culpabilité s'effacerait d'elle-même, avec le temps. Elle me désarçonne, alors. Je ne m'attendais pas à ce genre d'annonce. Certes, je ne sais pas trop à quoi je m'attendais, à défaut de savoir ce que je voulais. Aussi, je reste silencieux, me débarrassant de mes chaussures et me laissant choir sur son lit. Il est encore défait, je sais que Paloma dormait ici, parfois. Il faudra que je songe à m'excuser pour la priver de sa présence nocturne, qui est en réalité la mienne, on est d'accord, mais quand même. Sans la quitter des yeux tandis qu'elle s'approche, j'esquisse un sourire, un vrai et beau sourire, tant je suis ravi par ces quelques mots probablement bidons pour d'autres. « Non, plus rien » je répète. Moi, c'est tout ce que j'avais envie d'entendre. « On est libres. » C'est drôle de dire ça. Je l'ai encore jamais fait en plus d'un an. Encore moins avec elle à mes côtés. Et c'est encore mieux, tant il nous offre un avenir chatoyant. À nous. Pas juste à elle et moi. J'arrive pas à le voir autrement. Tout naturellement, donc, je la réceptionne lorsqu'elle migre jusqu'à moi. « Tu m'as manqué aussi » je souffle dans ses cheveux, un fin sourire sur les lèvres, avant de refermer les bras autour de son petit corps fragile qui se moule toujours si bien contre le mien. Ça n'a absolument pas changé. J'imagine que rien n'a jamais vraiment changé. Juste en surface. Et elle l'a compris bien avant moi. « T'avais raison, moi aussi, ça m'emmerde toujours autant de faire semblant » je me plains faussement, parce que je ne serai décidément jamais un gars tranquille, avec une vie tranquille et chiante. J'ai essayé et aux premiers échos du passé, j'ai craqué.  Elle annihile vraiment toute ma volonté, c'est limite ridicule. « Il y a une destination en particulier qui te plairait ? » je lui demande alors, curieux. J'ignore si elle parle de laisser Paris derrière nous parce qu'elle pense que c'est ce que je veux, parce que ça nous rendrait la vie plus simple ou si c'est réellement son souhait, et même si on a encore un peu de temps avant de devoir décider de ce qu'on ferra en sortant d'ici, j'aime bien évoquer l'idée d'un avenir dans lequel on ne serait plus séparés.
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyLun 1 Déc 2014 - 16:03

Je contemple sa peau marquée, avec un certain mécontentement. Dans un sens, je pense que si j'avais été là pendant leurs retrouvailles, cela n'aurait pas non plus apaisé la colère de Thomas. Parce que cela fait des années qu'il me la cache en pensant que je suis dupe, mais parfois, elle transpire son regard lorsqu'il m'observe. Cette colère est autant destinée à Hadrien qu'à moi. Je l'écoute, d'ailleurs, avec une certaine attention. « Ce n'est pas une raison » je grogne simplement parce que je ne vais pas laisser passer ce geste violent non plus sous ce prétexte fumeux. « Moi aussi je meurs d'envie de faire pleins de choses et je ne les fais pas pour autant  » j'annone calmement, presque machinalement, avant de croiser son regard gris. Une moue se peint sur mon minois le temps d'une seconde. « Pas toujours » je me corrige alors, tout de suite, sans l'attendre, esquissant un sourire presque timide. « Cette rencontre a été constructive au moins ? » je lui demande alors en arquant un sourcil ou il s'est juste laissé frappé. Et puis j'aimerais bien savoir si je vais me faire tuer en rentrant, si un jour je rentre, à la maison. Enfin, accessoirement quoi. « Tu as revu tes parents ?» je l'interroge par la même occasion parce que cela me semble être un point assez sensible, délicat. Après quatre ans d'absence, c'est toujours comme cela. J'aimerais une petite mise à jour dans tous les domaines pour savoir à quoi m'attendre, les nouveautés dans sa vie, ce qu'il a décidé. Tout quoi ! On est libre. Mes prunelles azurées ne peuvent s'empêcher de scruter son visage en poussant un léger soupir de soulagement. On se l'est jamais dit. Surement parce qu'on le pensait pas. On est libéré des autres, affranchis malgré ce que pensent nos familles. J'aimerais juste qu'on arrive à mettre tous ces avis de côté pour essayer de vivre ensemble, sans pour autant créer des drames sur nos passages, ça nous changerait. Sa remarque m'arrache un sourire attendri. « Enfin ... Je commençais à désespérer » je lance avec légèreté parce que c'est bien de se l'avouer. Je n'ai jamais eu la prétention de savoir ce qui était bien pour lui, pour nous, d'ailleurs, on n'en serait jamais arrivé à ce niveau de détresse s'il ne m'avait pas écouté, mais j'ai toujours su que son exil à Vienne n'était qu'une illusion. De la fumée. Pour sa conscience. Hadrien enchaîne. Si j'ai une destination qui me tenterait particulièrement ... Déjà pas l'Autriche, je refuse ! Jamais je ne mettrais un pied là-bas. « Peu importe, tant qu'on reste à deux » je dis en haussant les épaules avant que je ne dépose délicatement mes lèvres sur sa mâchoire, qui ne traîne pas loin. « Mais vraiment cette fois » je proteste en me redressant vaguement, m'essayant sur le lit. « Parce que je te connais toi » je l'accuse encore et toujours de l'abandon pour la ville fade qu'est Vienne. Vous noterez mon objectivité concernant ce fait. J'ai toujours du mal à digérer. « Promets» je lui demande sur un ton qui se voudrait presque capricieux pour un inconnu mais Hadrien doit bien s'imaginer que je ne veux qu'être rassurée et j'imagine que c'est un peu légitime non ? Pour moi ça l'est.
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyLun 1 Déc 2014 - 20:40

Je sais très bien que quoi que je dise, rien ne justifiera à ses yeux la tournure violente de l'échange qu'ont pris nos retrouvailles, à Thomas et moi. Que ça soit lui qui m'ait frappé ou l'inverse, ça revient au même. Pourtant, j'ai le sentiment que ça lui a réellement fait du bien, dans la mesure où il en avait besoin. J'ai beau ne pas prôner la violence, dans aucun cas, je pense toutefois que dans certaines situations, se défouler physiquement est plus salvateur qu'en employant les mots. On canalise souvent sa rage et son énervement dans le sport, non ? Et moi, j'étais la personnification même de sa rage occasionnelle, à Thomas. De ce qui gangrenait sa bonne humeur depuis un bon moment. Pourquoi ? A cause de non-dits. Encore et toujours. On n'avait jamais parlé, on ne s'était jamais expliqués. Et voilà le résultat. De la rancœur, de l'amertume. Tellement tenaces que je ne voyais qu'une solution pour percer une brèche dans le mur dressé entre lui et moi. Peut-être que dix-neuf ans d'amitié ne sont pas étrangers à cette connaissance que j'ai de son fonctionnement. De cette partie de son fonctionnement, du moins, parce qu'au final, Clémentine le connaît probablement encore mieux que moi. J'abandonne ces pensées troubles alors, face à son sourire effarouché qui me fait rire de bon cœur. Pire encore : constater que j'en ris sans problème me fait rire encore plus. « Et bien, il avait besoin d'exorciser pas mal de trucs, donc j'ai passé quelques jours avec lui, il fallait au moins ça pour en arriver à une discussion civilisée » je raconte avec distraction. Les quelques jours avant de prendre l'avion direction l'Australie, en réalité, d'où l'aspect particulièrement récent de mon œil au beurre noir. Pour la première fois en quatre ans, j'avais vu et le frère et la sœur en l'espace de quarante-huit heures. « C'est plutôt bon signe, non ? » j'ajoute avec un sourire. Il m'a laissé déambuler dans Paris sans chercher à jeter les roues de sa caisse sur moi, il n'a pas tenté d'empoisonner ma nourriture. Je suis peut-être optimiste, mais pour moi, c'est une considérable avancée. « En théorie, il a compris que ce qui est fait, est fait. Et qu'il faut avancer, maintenant. Mais bon, tu le connais, il va sans doute garder du cyanure dans sa trousse de secours, juste au cas où. » J'ajoute juste pour rire. J'préfère, j'en ai marre de me torturer avec tout ça, c'est tout. Je hoche la tête, alors, quand elle évoque mes parents. Cette rencontre-là étant déjà moins récente, c'est avec bien plus de sérénité que j'y songe un instant. « Je suis allé les voir il y a quelques semaines. » Je n'avais plus remis les pieds à Paris depuis un bon moment, à l'époque. J'en avais largement profité pour assouvir ma boulimie de la capitale en la redécouvrant de long en large, chaque coin ayant marqué une partie de ma vie, chaque point de repère, avant de finalement me résigner à prendre la direction du seizième. « On s'est expliqués, ça ne s'est pas fait en une fois, mais on s'est expliqués. J'ai disparu, pendant trois ans, je refusais de les voir, puis je me suis contenté de quelques nouvelles de temps en temps, histoire qu'ils sachent que j'étais toujours vivant et... je crois qu'ils ont pris ça pour un manque de confiance, alors qu'ils ne cherchaient qu'à m'aider, et au-delà de la colère, ça leur a fait mal. J'imagine qu'il leur faudra un peu de temps pour digérer mais ça s'arrange. » je souffle, contenant difficilement un sourire tendre. J'y peux rien, malgré nos constantes divergences, j'ai toujours aimé mes parents, même dans nos pires moments. Et l'émotion largement tangibles, dans leurs yeux, dans leurs mimiques, dans leurs voix tremblantes, avait eu raison de ma fierté. « Mais je suis obligé de leur téléphoner au moins une fois par semaine, maintenant » je fais mine de grogner. Cette galère, putain. Ben oui, maintenant qu'ils ont réussi à retrouver un semblant de relation avec leur fils unique, ils vont plus me lâcher. Mais en réalité, peu importe. Tant qu'ils me laissent vivre mon futur comme je l'entends, et je ne pense pas me tromper en disant qu'ils le feront. Ils n'ont pas le choix, de toute façon. Si je décide que c'est avec Clémentine que je veux le construire et si ça doit se passer ailleurs qu'à Paris, c'est nous que ça regarde. Aussi, je laisse couler le sujet de mes parents pour un autre m'intéressant plus, là, tout de suite. Nous deux. Libres de toutes entraves. Libres de ce semblant d'existence chiante et banale qu'on s'impose mais qu'on exècre tous les deux. Libres de nous, libres des autres, libres de tout. Je me répète inlassablement ce leitmotiv que j'aime tant et mes lèvres calquent le sourire qu'elle m'offre. Il était temps, oui. J'accueille ses lèvres sur ma peau en resserrant un bras autour de son dos mais ça ne l'empêche pas de se défaire de mon étreinte, de me filer entre les doigts et, frustré, je la suis du regard. L'espace d'une seconde, penaud, je l'écoute sans piper mot. Puis à nouveau, je m'apaise. Et sans que je ne puisse me contenir, j'esquisse un sourire serein. Serein parce que je sais que je peux jurer en toute sincérité, parce que je sais que rien ne m'empêchera de tenir cette promesse, cette fois. Ni moi, ni les autres, ni des mauvaises décisions. « Promis » je réponds donc sa la moindre hésitation. Ma main glisse jusqu'à la sienne et de mon petit doigt, j'attrape le sien. C'est ce truc débile de la promesse du petit doigt, mais quand j'étais gamin, c'était toujours comme ça qu'on fonctionnait avec Thomas, alors pour moi, c'est symbolique. « Juré. » J'insiste mais je sais qu'au fond d'elle, elle se souviendra toujours qu'à un moment donné, j'ai failli à mes promesses passées et j'ai fui. Moi aussi, je m'en souviendrai toujours. Mais cette fois, ce n'est plus moi que je veux convaincre, ce n'est plus moi que je veux rassurer. Mes doigts, instinctifs, virevoltent contre sa peau pour se lier aux siens. « Je t'aime » j'ajoute simplement en français. Je m'en fiche qu'on vient juste de se retrouver, que c'est peut-être trop tôt dans le processus de guérison, il y a des mots et des personnes que j'aime associer. Et Clémentine, elle est indissociablement liée à ceux-là.
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyLun 1 Déc 2014 - 22:49

Je ne peux m’empêcher d’écarquiller légèrement mes grands yeux bleus. « Attends, vous avez passé quelques jours juste tous les deux ? » je demande alors presque interdite parce que cela me semblait bien irréaliste il y a quelques mois. Je suis presque choquée. Cela me parait impossible. Alors je fais très attention à ce qu’il me révèle. « Oh tu sais, je pense que le cyanure sera doux comparé à ce que j’ai entendu cette année te concernant » je fais mine de siffloter parce que c’est vrai. Je ne comptais plus le nombre de fois où Thomas évoquait Hadrien. J’ignore lequel de nous deux cela blessait le plus lorsqu’il le faisait. Parce qu’au final c’est bien Thomas qui s’était retrouvé entre son meilleur ami et sa sœur. On n’a jamais essayé de se mettre à sa place, parce qu’on est égoïste.  Je fais le tour des nouvelles concernant nos familles. Hadrien m’informe qu’il était bien allé voir ses parents, ce n’était pas trop tôt. J’ai bien envie de lui demander s’il est soulagé, s’il se sent mieux, mais je pense connaitre la réponse. « En même temps, je suis d’accord avec eux pour une fois, tu n’aurais pas dû faire cela, c’était idiot » je me permets de commenter simplement parce que c’est vrai et il le sait. Je me contente de le lui rappeler avec un sourire éblouissant pour le coup. J’apprends qu’il sera obligé de garder contact. Il grogne, je roule des yeux, parce que je ne trouve pas la ... punition (?) si énorme. En même temps, je ne suis pas objective, j’ai toujours apprécié ses parents, bon, la réciproque est un peu moins vraie maintenant. « Ça va, tu t’en sors bien au final, comme toujours » je souligne avec sincérité, je ne sais pas pourquoi, il semble que cela soit un talent chez lui. Ou alors il est extrêmement chanceux. Je ne sais pas comment il y arrive. « Dis-toi que lorsque je suis sortie de tout cela, j’ai été obligé de vivre chez eux pendant deux mois pour être sûre que je ne replonge pas » je lui rappelle, ou alors je l’informe. Alors un coup de fil par semaine, je trouve cela légitime.  Je demande à Hadrien de me promettre de ne pas me laisser une nouvelle fois. De m’abandonner encore. Parce que sa fuite à Vienne est encore gravée, imprimée douloureusement dans mon esprit, dès fois pour me ramener sur terre, je repense à ce qu’il m’a fait. Je n’accepte plus d’être celle qui se fait quitter. « Ce n’est pas une parole dans les airs » je lui dis alors qu’il me le jure. Mes prunelles curieuses le dévisagent longuement, sans rien dire, laisse un silence s’installe entre nous. Pas gênant, juste apaisant.  J’écoute avec attention Hadrien, bats délicatement des cils surprise par la déclaration de ce dernier. « Je sais » je réponds alors en le regardant en esquissant un tendre sourire, sinon il ne serait pas revenu, on s’est toujours aimé, à notre manière, certes. C’est surement pour cela que lui et moi, cela a toujours été une évidence pour moi. Bon, un peu moins cette dernière année, on va dire qu’on était chacun occupé. Je sais qu’il m’aime tout comme il sait que je l’aime. Rien n’a changé, même sur ce point-là. Les années de souffrance, de solitude, de culpabilité, ne nous ont pas enlevé cela. Et comme on s’était dit il y a quelques temps, quand tout allait encore bien : nous, c’est pour longtemps. Je pose une main sur sa joue alors que mes lèvres se déposent instinctivement sur les siennes dans un baiser presque timide parce que cela fait quatre ans que nous n’avons pas eu un contact de cet ordre. Alors je me contente d’apprivoiser délicatement ce qui m’appartenait autre fois, juste quelques secondes, pas plus parce que c’est encore fragile, avant de m’écarter pour m’allonger à nouveau, calant ma tête sur son torse. « Vu le temps qu’on a mis, autant que ce soit durable » je le taquine simplement parce que je crois qu’on bat des records avec nos treize ans. Treize ans pour tomber amoureuse. « Je te préviens, on ne recommence pas la même histoire une deuxième fois » je lâche avant que l’une de mes mains s’en aille chercher la sienne. On ne peut plus tout foutre en l’air une nouvelle fois, sans se soucier des conséquences, personne ne le supporterait une nouvelle fois. Nous, les premiers.« Je ne vois pas pourquoi on serait exempté d’une belle fin » j’ajoute même en penchant légèrement la tête en arrière pour capter son regard. On a le droit.
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyMar 2 Déc 2014 - 2:09

Oui, moi aussi j'ai encore du mal à y croire. Bon, ça ne s'est pas déroulé sans embûches, loin de là, on s'est gueulés plus d'une fois dessus, et preuve ultime de nos intérêts totalement divergents, le magnifique œil au beurre noir qui s'étale du côté droit de mon pauvre visage supplicié. Mais disons que je préfère lui éviter les détails des plus sanglants, vu à quel point elle semble déjà déprécier ma nouvelle allure de bad boy. « Non, bien sûr que non, je tiens à la vie. Je suis resté chez mes parents, mais on s'est vus plusieurs fois. Il m'a totalement envoyé chier, au début, c'est vrai, mais je ne lui ai pas laissé le choix. » Je l'ai collé comme un plaque-madame, je l'ai obligé à me répondre, à m'écouter, parce que cette situation ne convient à personne, ni à lui, ni à moi, ni à Clémentine, ni même à nos deux familles, pourtant amies autrefois. Et puis putain, c'est mon meilleur ami depuis que je suis gamin, et j'ai merdé, c'est vrai, largement, mais il reste quelqu'un de très important pour moi. Alors oui, je le soupçonne d'avoir pensé au moins une fois à appeler les flics, mais au bout d'interminables heures de galère, on était finalement parvenus à échanger trois phrases en adultes civilisés. Enfin, peut-être a-t-il fait mine de m'écouter pour se débarrasser plus rapidement de moi. Sois proche de tes amis, mais encore plus de tes ennemis. Même si ça me peine de savoir qu'il me voit comme tel. J'imagine qu'il ne me pardonnera jamais vraiment, pas après tout ce qu'il s'est passé. Il aurait pu, à une époque, dans certaines circonstances, mais maintenant ? « Je préfère ne pas savoir » j'élude en grimaçant. Une mort plus affreuse qu'un assassinat au cyanure ? Si ça pouvait rester dans le domaine des informations dont je ne dispose pas, j'apprécierais. Pour le moment, en tout cas. Je me connais et je sais que je finirai par lui demander de m'expliquer. Ne serait-ce que parce que ça fait partie de sa vie sans moi et que ça m'intéresse. Même si on ne peut pas tout évoquer, pas encore, pas comme ça. Aussi, c'est finalement avec mes parents qu'elle poursuit. Confrontation tout aussi chargée d'émotions, à vrai dire. Positives comme négatives. Mais eux, c'est différent. Ils sont mes parents. Ça prime sur tout ce que je peux décider de faire ou dire. Donc le dialogue a tout de suite été plus ouvert. Pas plus facile. Juste plus ouvert. « Je sais, je suis désolé » je souffle simplement. C'est ça le pire. Je sais qu'ils ont raison à mon sujet, qu'elle a raison à mon sujet. Je sais que c'était con et injustifié de m'enfuir de cette façon. Sur le moment, je crois que j'en avais besoin, je crois qu'il fallait que je bouge de tout ça, que je m'éloigne de tout ce qui déconnait dans ma tête. Mais sans doute l'auraient-ils compris, si je l'avais expliqué calmement, et au lieu de ça, j'ai joué au con, encore une fois. Ouais, j'ai vraiment un don pour prendre les mauvaises décisions. Alors, en définitive, je m'en sors plutôt bien, c'est vrai, mais il n'empêche que dans mon esprit, c'est toujours bien présent, me titillant vicieusement la raison dès que je fais mine d'oublier. Et ça m'énerve. Ça m'énerve qu'on puisse pas parler librement, qu'on soit obligés d'évoquer des choses à demi, dans un langage codé, parce que ça n'aide pas. Mais c'est déjà mille fois mieux que ce qu'on avait il y a quelques jours, et un million de fois ce qu'on avait il y a quelques mois. Alors je m'en contente, pour l'instant. « À ta place, je me serais probablement tiré après deux heures » je reconnais avec un faible sourire. Ses parents ont toujours été plus stricts que les miens, alors ça ne m'étonne pas tellement, ces mesures drastiques. Depuis que je suis gosse, j'ai la sale manie de partir en vadrouille, d'avoir des emmerdes pour diverses raisons, et ils ont probablement compris que ce genre de méthodes ne fonctionnerait pas sur moi lorsque j'ai emménagé tout seul à peine ma majorité atteinte. J'ai toujours trop cherché à me détacher de mon milieu, c'en était presque con, des fois. Alors je me plais à penser que j'ai mûri, depuis. Pas complètement, pas sur tous les points, mais un peu, quand même. Assez pour lui promettre avec certitude de ne plus fuir, de ne plus la laisser, plus jamais. Je ne le veux plus, de toute façon. Elle est une évidence dans ma vie. L'une des seules, d'ailleurs. Si pas la seule, actuellement. Et ça, j'en suis suffisamment sûr que pour le lui confier à voix douce et basse, ce qu'elle sait déjà, ce qu'elle sait depuis des années. Et ça me suffit, son sourire me suffit, son assurance me suffit. J'ai pas besoin de plus, simplement qu'elle ne doute pas de ça. Elle se mouve à nouveau, alors, et je la suis du regard, tandis qu'elle vient à moi, qu'elle perce une énième défense de ses lèvres qui se posent doucement sur les miennes. Les réminiscences de ce touché passé me reviennent en pleine gueule mais je reste immobile, pourtant, l'accueillant simplement avec tendresse. Inutile de brusquer les fondations fragiles de notre nous décimé. J'avais même pas besoin de ça. Je me serais contenté du "je sais" mais maintenant que j'ai goûté à ses lèves à nouveau, elles laissent sur leur passage un sourire de rêve. Mes bras s'adaptent machinalement quand elle se repose sur moi et les doigts d'une main grimpent jusqu'à ses cheveux avec lesquels je joue doucement, inlassablement. « On a tout le temps » je réponds, très sérieux. Je me rends compte qu'on a pas besoin de se précipiter, qu'on a pas besoin de vouloir tout réparer en quelques jours, que de toute façon, on ne se quitte plus, alors même si ça prenait des années, ça ne serait pas grave, puisque ça m'offrirait une certitude : ces années-là seront passées ensemble. Je secoue la tête, alors, la laissant s'accaparer mes doigts. Hors de question qu'on refasse les mêmes erreurs. Hors de question qu'on tombe dans un cercle infini de galères. Je ne nous laisserai plus faire, et elle non plus. On a probablement au moins appris ça : canaliser l'autre, parce qu'on connait les dégâts qu'on peut provoquer, l'un comme l'autre, et les deux ensemble, encore pire. « Qui te parle d'une fin ? » je réponds toutefois avec un sourire dans la voix. On n'a pas de fin. Jamais. On n'en aura jamais. Et s'il y en a une, c'est que c'en n'est pas une vraie. Il n'y aura pas de point de chute, pas d'ennui, parce que c'est ce qu'on craint le plus. « On est intemporels » je lui rappelle, taquin, en employant son propre mot. Bon, elle ne l'avait utilisé que pour moi, mais je le préfère dans ce contexte-ci. Parce que c'est la vérité. Nous, c'est littéralement l'histoire d'une vie. J'avais huit ans quand je l'ai vue pour la première fois. « C'est comme si t'étais encore là, avec tes petites couettes et ton air farouche quand on a essayé de te convaincre que la bave de limace soignait les égratignures » j'ajoute de mon air mutin, fasciné par cette image et la revoyant parfaitement avec ses vieilles fringues tâchées de terre et d'herbe. Si à l'époque, on m'avait briefé sur ce que serait ma vie aujourd'hui, ma relation avec elle, j'aurais probablement rigolé. « D'ailleurs » je lâche, un détail me revenant subitement en mémoire, allez savoir pourquoi, ça arrive des fois, mon esprit fait des liens improbables et j'en viens à penser à tout et n'importe quoi. « Pigalle ? Sérieusement ? » je fais mine d'être outré. Oui, parce que ça m'a rendu curieux, ses paroles passées, et j'avais bien vite découvert ce qu'elle entendait par "tu va détester".
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyMar 2 Déc 2014 - 22:10

Je me surprends simplement de la réaction de mon frère, parce que je le savais bien plus agressif avec Hadrien, d'ailleurs, il m'en a toujours un peu voulu pour lui avoir volé son meilleur pote, alors je m'attendais à ce qu'il se venge. Il nous connait suffisamment pour savoir où appuyer pour nous fissurer. Je me renseigne vaguement sur sa famille aussi, parce que c'est un important, je savais qu'il attendait son retour presque autant que moi. Je lui apprends ce que les miens m'avaient fait subir en son absence. Sa réponse ne me surprend pas. A ma place, il se serait tiré, cela ne m'étonne pas un instant. « Pour aller où ? » je lui demande avec un fin sourire en arquant un sourcil. « Je te rappelle que je suis la dépendante de nous deux »  je souligne avec une petite moue parce que c'est vrai, je suis dépendante des autres, je n'aurais jamais pu me détacher de ma famille pour aller vivre dans un autre pays, et en bonus toute seule. C'est la dépression nerveuse assurée. Alors j'ai préféré me faire enfermer chez moi, noyée sous la volonté de bien faire de mes parents. Parce qu'évidemment si j'ai fauté, ils s'imaginent que c'est mon éducation qui a été mal faite. « En réalité, j'aurais aimé être comme toi, juste un instant, pour partir » je souffle simplement en haussant les épaules parce que c'est plus facile que regarder constamment derrière soit. Mais ce n'est pas le cas. C'est surement grâce à cela qu'on est ici. A deux. Mais on ne peut pas continuer cette conversation, ou alors la semaine prochaine. « D'ailleurs, si je ne t'avais pas demandé de venir, il se serait passé quoi pour nous ?   » je remarque dans un léger froncement de sourcil. Pour le coup, on aurait pu appeler cela une fin non ? Mes doigts s'en vont trouver le creux de son poignet pour laisser danser mes fins doigts sur sa peau, faisant des allés et retour pour m'occuper. Sa réflexion me fait sourire, c'était il y a tellement longtemps, j'avais sept ans, lui huit, Thomas pareil. « En même temps, je n'avais pas confiance lorsque vous veniez me voir à deux   » je réponds simplement avec un sourire parce que oui, quand j'étais gosse, je les diabolisais un peu, j'étais super méfiance et j'avais de quoi. « Ou alors dans ta période ado avec tes mèches presque bleues » je  lui rappelle parce que cette image est bien restée grave. Ça aussi, c'était comme si c'était hier. Mais il ne vaut mieux pas trop se souvenir de cette douloureuse période autant pour lui que pour moi. On n'était pas du tout à notre avantage, mais pas du tout ! Il évoque Pigalle, sans prévenir. « Ton esprit fait quand même d'étranges parallèles » je remarque en mordillant ma lèvre inférieure parce que je ne vois aucun lien logique, en même temps, c'est Hadrien, il ne faut pas chercher. Je défends bien évidemment mon petit nid. « Il ne faut pas juger l'enveloppe » je le préviens en riant avant de lui montrer délicatement la paume de mes mains en signe d'innocence. Il ne faut pas se fier à l'apparence, il le sait très bien. « Et puis tu voulais quoi ? Que je prenne un petit appartement à mi-chemin entre celui de tes parents et les miens dans le seizième ? » je propose en affichant un rictus moqueur parce que j'imagine déjà le cauchemar. « J'avais besoin d'espace » je laisse entendre parce que s'il y a bien une personne qui peut le comprendre, c'est lui, pas vrai ? Je me sentais emprisonnée, je manquais d'air, je me sentais prise au piège dans une famille trop aimante, trop étouffante, à tord, alors j'ai pris l'initiative de m'écarter un peu pour prendre une certaine distance. Mais cela n'a rien changé au final puisque tout le monde a les chefs de mon appartement, zéro intimité. « Et puis toi tu peux parler, avec ton Autriche ! » je grogne vaguement, juste pour la forme, juste pour changer de sujet parce que je sais très bien que mon quartier craint, que la fréquentation aussi, voire plus. Alors on va tenter de faire diversion. Je capte simplement son regard, esquissant un tendre sourire parce que je sais qu'il a conscience de mon manège, il se laisse faire simplement. C'est ça qui est beau. « Tu m'as jamais vraiment raconté   » je lance, mettant volontairement en valeur ce fait pour faire passer dans l'obscurité le reste, ni vu, ni connu ... Et puis, j'ai envie de savoir.
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyMer 3 Déc 2014 - 19:49

J'aime pas trop quand elle dit qu'elle est dépendante, que ça soit entre nous deux, ou entre n'importe qui, et encore moins avec n'importe qui. Je ne dis rien, cela dit, parce que j'imagine que ce n'est pas totalement faux. Je crois qu'elle n'a jamais ressenti ce besoin d'indépendance que je traîne depuis que je suis gamin, ou pas autant en tout cas. Quant à être comme moi... J'ai quand même l'impression que ça n'a fait qu'empirer les choses, la situation, ce départ précipité et, pour mes proches, inattendu. Moi, j'ai eu le temps d'y réfléchir, c'était prémédité et voulu. C'est peut-être même ça le plus dur à avaler. La vérité, c'est que j'aurais pu lui parler, lui proposer de se tirer avec moi, on aurait partir ensemble quelque part, loin de la famille, des souvenirs, de la pression. Pour recommencer. Est-ce que je voulais ? Est-ce que ça n'aurait pas foutu en l'air ma démarche ? Le fait que je voulais être loin de tout et de tous, dans une ville nouvelle, qui ne me connait pas ? Indépendamment de nous, ça n'aurait sans doute pas été possible, de toute façon. « J'imagine que la vie aurait continué jusqu'à ce que j'en ai marre et que je plaque tout, encore une fois, pour revenir sur Paris » je réfléchis tout haut, cherchant à retrouver les pensées perdues que j'avais pu avoir à l'époque, lorsque son image resurgissait sournoisement dans mon esprit. C'est-à-dire beaucoup trop souvent. « J'aurais pas tenu indéfiniment » je reconnais avec un pâle sourire. J'étais même à la limite de le faire, lorsqu'elle m'a appelé. Enfin, quel que soit l'état dans lequel j'étais à ce moment-là, elle aurait quand même réussi à me convaincre, je crois. « Et j'aurais probablement foutu à nouveau le bordel dans ta vie sans réfléchir » je termine, parce que c'est vrai, en débarquant dans la capitale, sorti de nulle part, plus de quatre ans après, c'est foutre le bordel que j'aurais fait, ni plus, ni moins. Uniquement guidé par un désir égoïste, comme toujours. Faut vraiment que je travaille ça, j'peux pas ne penser qu'à moi en permanence, j'peux plus fonctionner comme ça. Puis j'peux pas me permettre de la blesser à nouveau, jamais. Même si là, comme ça, y'a plus de raison. Puisqu'on reste ensemble. « Je comprends pas pourquoi t'aimais pas, j'avais une classe incomparable comme ça, encore plus que maintenant » je proteste en chipotant machinalement à une mèche rebelle attrapée au sommet de mon crâne. Les dreadlocks à moitié bleus, sans rire, encore maintenant, je visualise parfaitement l'assemblage parfait. Mais bon, déjà plus jeunes, on n'était jamais vraiment alignés niveau fringues. Faut dire qu'on s'en foutait pas mal, à ce moment-là. On n'était pas grand chose l'un pour l'autre. Le plus drôle, c'est qu'à l'époque déjà, j'aurais probablement pas hésité à me bastonner pour la défendre, si Thomas me l'avait demandé. J'ai pas de sœur, je ne peux qu'imaginer mais ça doit être plutôt sacré, non ? Un petit bout d'humain à protéger, plus encore que les autres. J'me demande bien ce qu'il a pensé quand il a appris qu'elle avait migré à Pigalle, d'ailleurs. Je me contente d'un large sourire débile, parce que même moi, je comprends pas toujours la logique interne de mon esprit, de mes neurones, de ma mémoire. Je laisse mes pensées aller et venir comme bon leur semble, sans plus chercher à me canaliser, parce que ça ne m'aide en rien et que j'ai toujours fonctionné ainsi. Avec agitation et sans réfléchir. Je fais mine d'être sceptique malgré sa rebuffade mais, charitable, je la laisse essayer de me faire amende honorable de son nouveau quartier. Je connais Pigalle, j'ai déjà traîné dans le coin, à l'occasion, mais sans jamais y passer suffisamment de temps que pour juger de s'il y fait bon vivre ou non. Puis j'veux bien la croire. Un truc a l'air dégueulasse peut cacher le meilleur, comme un truc à l'air convenable peut cacher le pire. Je suis bien placé pour le savoir. « OK, tu marques un point » j'accorde en  l'imaginant douloureusement coincée quelque part entre ses parents et les miens. C'est probablement le pire cas de figure. Sans compter que connaissant Thomas, il devait être en permanence sur son dos pour s'assurer qu'elle se tienne à carreau. C'est pas croyable ce qu'il peut être sérieux, quand il veut. Et puis voilà que dans la seconde, elle en marque un autre de point, et c'est à mon tour de lever instinctivement les mains en signe de défense. Sauf qu'il y a un truc dans son regard qui fait resurgir ma méfiance. Mouais. Je la connais cette technique de retournement de situation, là. Je sais ce qu'elle est en train de me faire, mais elle m'a carrément coincé, c'est ça le pire, je suis littéralement pas en position de négocier. Ses grands yeux bleus qui me fixent, presque plus que la légitimé qu'elle a à me retourner la question, m'en empêchent. Aussi, je capitule, recommence à enrouler doucement et distraitement des mèches de ses cheveux autour de mes doigts, comme pour m'imprégner à nouveau de leur texture, et, en reposant la tête sur l'oreiller, je songe à ma ville d'adoption, qui me semble si étrangère d'ici. « Il n'y a pas grand chose à raconter, je me suis installé là pour me calmer, je pouvais me laisser porter par les choses sans m'impliquer trop auprès de quiconque, je ne demandais rien à personne et personne ne me demandait rien, et tout ça, jusqu'à ce que je sache ce que je voulais réellement faire de ma vie » j'expose, cherchant mes mots au fur et à mesure que les précédents me viennent. C'est drôle de lui en parler, comme s'il s'agissait de deux phases de ma vie n'ayant rien en commun, comme s'il y avait Hadrien avec Clémentine, et Hadrien à Vienne. Deux Hadrien. Alors qu'en réalité, ces deux vies, elles sont directement liées, elles ont tout en commun. « Comme tu vois, ça s'est révélé super efficace » je note avec mon sarcasme habituel, parce que je suis encore capable de ça, de me remettre en question, de me foutre de moi, de le voir quand je fais n'importe quoi. « J'avais un appart pas trop moisi et un bon boulot dans un musée. » Objectivement, c'était un sacré bon boulot. Bon, bosser comme guide n'a jamais été le boulot de mes rêves, les collections m'intéressent largement plus, le travail de fond, le travail en sous-marin, j'aurais préféré être ce gars dont le visiteur lambda ignore probablement jusqu'à l'existence. Et puis j'étais le nouveau et l'étranger, donc j'étais un peu exploité mais ça me plaisait, c'était mon domaine, et ça m'occupait la tête et le temps. « C'était tranquille et facile mais c'était aussi long et chiant, et des fois, c'était comme si c'était pas vraiment moi qui agissais ou comme si c'était pas vraiment ma vie que je vivais. » Parce que je ne suis pas facile et tranquille, et que ma vie ne l'est pas non plus. J'ai besoin de mouvement, d'agitation, de nouveautés, d'imprévu, d'impensable. « C'était... constructif mais je ne suis pas fâché de bouger de là » je conclus en soupirant profondément et en resserrant les bras sur elle, la maintenant contre moi. J'ai limite peur qu'elle disparaisse, c'est con.
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyJeu 4 Déc 2014 - 0:02

Je l’écoute avec patience, de toute façon, c’est moi qui l’ai appelé. Ça s’est passé ainsi. Sa réponse m’arrache un vague sourire. Je pince légèrement mes lèvres entre elles. « J’aime bien ton bordel » je réponds avec ma voix d’enfant, posant sur lui mon regard innocent, parce que j’aime tout venant de lui. Je suis d’une telle objectivité le concernant que c’est désespérant. Je suis un cas. Le pire. Je crois que je suis réellement atteinte au fond, oui, je ne m’en suis pas sortie indemne de tout ça. Et il n’y a qu’Hadrien qui pourra me comprendre, toute ma vie. Toute notre vie. Je l’observe avec une certaine satisfaction pendant un instant, mes yeux traînant vaguement son bleu. On évoque rapidement Pigalle, mais je préfère savoir ce qu’il a foutu lui, pendant cette année-là. J’ai envie qu’il précise, qu’il complète la vision floue que j’ai de sa vie sans moi. Je veux des détails sur sa vie en Autriche. Je ne sais pas même pourquoi je prends le temps de m’interroger là-dessus puisque le sujet me touche dans le mauvais sens. Surtout lorsque je l’entends dire « me calmer » qui me fait lever les yeux au plafond. Et les trois ans ne lui ont pas suffi non ? Faut croire que j’étais réellement la seule à avoir besoin de l’autre pendant cette période. La fin de sa réponse me fait tilter, assez pour que je lui demande de préciser. « Et tu es vraiment sûr de ce que tu veux maintenant ? » je demande alors dans un dernier élan de doute, parce que s’il a besoin de se rétracter, c’est maintenant ou jamais, après, il sera trop tard pour lui. Mes prunelles irisées s’accrochent aux siennes pendant de longues secondes parce qu’instinctivement j’ai besoin de savoir, j’ai besoin de savoir qu’il ne repartira plus un an pour se calmer, qu’il n’aura plus besoin de s’éloigner pour aller ... mieux ? Il ne devrait même pas avoir à faire ça à la base. « Parce que je te forcerai jamais » je laisse entendre parce que c’est vrai, et il le sait. Bien que certains puissent en douter, je ne l’emprisonnerais jamais. « Et si tu n’es pas sûr à 100 % ça va se casser la gueule » je lui explique de manière très scientifique. Et personnellement, je ne suis sûre d’arriver à le supporter même si je comprendrais, notre passé est chargé, notre histoire est compliquée à porter, notre vie est passablement ruinée depuis qu’on est étiqueté, classé. « Je comprendrais que tu ne veuilles pas de tout ce que je trimbale derrière moi » je souffle parce qu’à l’entendre, sa vie me paraissait quand même bien meilleure que celle que j’ai vécu jusqu’à présent, coincée dans le passé, sans pouvoir dormir tranquillement une journée sans que la culpabilité et le remord ne reviennent me hanter sans relâche. Dans un sens, accepter de rester avec moi, c’est se rappeler de tout ce qu’on a pu faire ensemble, et je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée pour nous. Parce qu’on n’a pas su se contrôler. Je l’écoute quand même avec une certaine attention lorsqu’il m’annonce qu’il est quand même content de se bouger. Je sens une pression supplémentaire qui m’arrache un rire léger, sincère. Oui, je crois que cela fait quelques semaines que ce bruit n’avait pas résonné dans le Nid. « Hadri, tu m’étouffes » je remarque, taquine, en esquissant en sourire moqueur alors qu’il relâche son étreinte. Je grimpe sur lui, en tout bien tout honneur, m’allongeant sur lui simplement pour nouer mes bras autour de son cou et déposer le bout de son nez contre le creux de son cou. Je me contente d’inspirer longuement, profitant de ce calme qu’on nous offre, parce que dans quelques jours, cela ne sera plus pareil. Je pense au prime, à la sortie imminente, à tout ce qu’on pourrait se prendre dans la gueule. Mais il ne vaut mieux pas y penser encore. « Je m’attendais pas à un tel résultat en te demandant de venir avec moi » je souligne en redressant ma tête, la déposant sur mes mains jointes trônant sur son torse. J’affiche une mine plus que ravie, oui, cela dépassait mes maigres voire inexistants espoirs. « Je pensais qu’on s’était définitivement brisé » je lance d’une voix légère parce que c’est vrai, je ne pensais pas qu’on allait se retrouver une bonne fois pour toute. J’avais eu peur que notre lien s’étiole avec le temps et ne finisse par complètement disparaître. Mais cela nous arrivera jamais, parce que c’est trop intense, trop concentré, trop bordélique ...« Et au final, c'est comme si rien n'avait changé» je balance.
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MessageSujet: Re: » need you now - le 1 dec à 3h00   » need you now - le 1 dec à 3h00 EmptyJeu 4 Déc 2014 - 2:10

Ça ne m'étonne même pas qu'elle me rétorque un truc pareil. Je m'y attendais presque. Pourtant, je lui balance que je suis faible et peu réfléchi. Rien qui ne justifie le fait d'aimer ça. Mais c'est comme ça, entre nous. Parce qu'on se connait par cœur. Sauf pour l'année qui vient de s'écouler, passée loin, exilés l'un de l'autre. « Oui » je réponds simplement. C'est tout. C'est simple. C'est simple parce que c'est tout. Moi je ne doute plus. Probablement parce qu'au fond, j'avais beau être loin, être perdu, j'en ai jamais réellement douté. Elle reste ma blonde, ma Clémentine. Et quoi qu'il se passe, dans cinquante ans, ça sera toujours pareil, parce qu'il y a quelque chose d'unique pour nous qui nous lie, des expériences qui ne s'oublient pas. Je reste silencieux, toujours aussi peu enclin à revenir sur ma promesse, jusqu'à ce qu'une phrase me fasse tiquer. « Tu dis ça comme si je ne trimbalais pas la même chose » je murmure, troublé, désemparé, avec cette furieuse impression que quelque chose m'échappe et j'ai horreur de ça. Pourquoi elle dit ça ? Pourquoi elle dit ça comme ça ? J'ai peur de le savoir, en vérité, et ça me tue. C'est légitime et justifié, et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, mais ça me tue, littéralement, j'arrive plus à sourire, je me redresse vaguement sur les coudes, les sourcils froncés, l'air soucieux, un regard scrutateur se baladant sur son visage à la recherche du moindre indice. Pas pour me rassurer, c'est fini ce temps-là. J'ai fini par me rendre compte de l'égoïsme dont je faisais preuve, et j'en veux plus. Je veux plus blesser ceux que j'aime, je veux plus faire semblant de ne pas imaginer ce qu'ils ressentent face à mes conneries, je veux plus de tout ça. Pour elle, principalement. Pour lui montrer que je peux être le gars dont elle a besoin et pas juste le gars qu'elle veut. Pour mériter l'amour qu'elle me porte. « Clémentine, dis-moi que tu ne crois pas que je m'en fous, que ça me fait rien, que ça a été facile, que ça m'a pas torturé l'esprit tous les jours pendant quatre ans » je balance à toute vitesse, prenant subitement conscience de la vision erronée et dégueulasse qu'elle peut avoir de moi. Moi qui enchaîne les erreurs. Moi qui nous condamne, moi qui fuis, moi qui tâche de refouler l'impact que ça a sur moi au point d'avoir l'air d'un parfait connard. Et face à moi, Clémentine. Clémentine qui ne dit rien, qui pas une seconde ne pense à m'engueuler, qui m'appelle, qui m'invite, qui m'accueille, alors que ça devrait être à moi de m'excuser, de chercher grâce à ses yeux. « Ces trois ans, je les ai passés à ressasser, à te vouloir près de moi et à culpabiliser en même temps, à tourner et retourner notre histoire dans ma tête, encore et encore, jusqu'à flipper en pensant au moment où on se retrouverait, parce que j'aurais pas pu te regarder en face, alors j'ai fuis, parce que tu représentes la partie la plus belle mais aussi la plus dangereuse de moi, celle qui vit. Celle qui peut pas se contenter d'un quotidien seulement à moitié passionnant. Là-bas, j'étais personne, j'étais un pauvre gars lambda, je laissais personne entrer durablement dans ma vie, je me laissais plus tomber dans un extrême ou dans un autre, j'anesthésiais ma culpabilité en vivant à reculons. J'avais juste assez besoin des autres que pour essayer de canaliser ce qui avait merdé, pour ne plus bousiller quelqu'un comme toi. » J'arrive pas à m'exprimer, j'arrive pas à savoir si elle comprend, si ça a du sens pour elle, un peu plus que pour moi, en tout cas. Pourtant, j'ai l'impression qu'elle est vitale cette explication-là, qu'elle est nécessaire pour qu'on avance, plus encore que tout le reste, plus encore que ce qu'il faudra bien qu'on révèle dans une semaine devant le monde presque entier. « J'ai été égoïste en partant sans rien dire parce que je croyais que c'était la meilleure solution pour tout le monde, j'aurais dû rester et faire face avec toi ou te proposer de venir avec moi, au lieu de tout foirer encore. Mais je ne veux pas que tu penses que ça diminue ce qu'on partage toi et moi, c'est tout l'inverse. » J'veux pas qu'elle doute une seule seconde de ce que j'ai ressenti et ressens pour elle. J'veux pas qu'elle pense que c'est rien, que c'est juste une passe, tout ça, que je me suis contenté de la regarder s'investir tandis que moi, c'était juste assez pour donner le change mais pouvoir oublier sans problème au premier problème survenu. Je retombe sur l'oreiller, l'esprit en vrac, le cœur au bord des lèvres. J'aimerais être un homme de lettres, j'aimerais pouvoir, sans effort, mettre des mots sur des sentiments, des besoins, des réflexions, pour qu'elle comprenne. « En vérité, t'as toujours été la plus belle moitié du binôme » je souffle en passant le bout de mes doigts sur sa peau pâle de poupée de porcelaine. Je m'en fous qu'elle puisse penser le contraire, je m'en fous qu'elle se trouve égoïste et capricieuse, qu'elle s'imagine chiante et enfantine, pour moi, il n'y a pas le moindre doute sur la pureté et la beauté de son âme. Alors oui, j'ai envie de la serrer contre moi, parce que j'aime qu'elle soit là, parce que j'ai besoin qu'elle soit là. À m'embrasser ou pas, à me faire tourner en bourrique pour avoir été con ou pas, peu importe, je peux le gérer, tant que je suis certain que tout va bien. Ça la fait rire, j'y suis peut-être allé un peu fort et, dans le doute, je desserre les bras, l'air penaud et en même temps heureux de l'entendre rire, enfin. Du regard, je la suis, tandis qu'elle colonise mon corps, s'installe et prend ses aises. Ça me dérange pas. Pas du tout même. « Ça a changé » je la contredis avec un sourire. Mais c'est pas pour ça que c'est forcément mal, si ? Le changement, ça peut être positif, ça peut être évolutif et bénéfique. Et ça ne doit pas obligatoirement être flagrant. « Maintenant, on sait tout ce qu'on a à perdre. » On est moins cons, aussi. Surtout. Mais brisé ? Rien n'a jamais été brisé, pour moi. Sans doute parce que je n'étais pas du mauvais côté, de son côté à elle. Dans d'autres circonstances, j'aurais sans doute plaisanté en lui demandant si elle préférait que j'oppose plus de résistance, histoire qu'elle s'amuse un peu plus, mais je m'abstiens, c'est trop délicat. Au lieu de ça, je laisse mon esprit dériver jusqu'à une bête question, un truc tout con, mais qui pourtant a une importance capitale. « Tu appréhendes pour dimanche ? » et, instinctivement, je referme à nouveau les bras sur elle, avec plus de tendresse, mes doigts glissant le long de son dos sans que je n'y prête vraiment attention, comme un vieux réflexe qui revient.

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