Le matin, elle s'était consacrée à un atelier de bricolage improvisé. Ils n'avaient pas de chaises pour s'asseoir, donc il fallait en fabriquer quelques unes. Manger debout, c'est mauvais pour le transit. La session bricolage avait duré plus longtemps que prévu, à cause des contretemps et d'une série de pauses. La brune avait des cloques sur les mains, mais elle avait la satisfaction d'avoir bien travaillé aujourd'hui. Elle sentait utile pour une fois. On ne tarda pas à préparer le repas du midi pour les ventres affamés. L'américaine se remplit bien le bide pour reprendre des forces. Elle en aurait sans doute besoin pour plus tard. Après le repas, elle en profita pour se reposer les yeux quelques instants dans la tente auprès de Simone. La sieste terminée, elle s'élança vers le lac pour se nettoyer et laver ses fringues au passage. Elle s'arrêta de marcher, arrivée à destination. Elle regarda les alentours. Pas grand monde à l'horizon. Tant mieux, qu'elle pensa. Elle se désapa et fit un tas avec ses habits sur le sol. Elle était à moitié nue quand elle s'avança vers le lac, son savon à la main. Elle frissonna au contact d'une eau assez fraîche. Elle ne s'éloigna pas trop du bord. Le corps de la jeune femme s'habitua vite à cette nouvelle température. Elle savourait ce moment avec délectation. Elle prit le savon et le passa sur tout le corps, puis s'attaqua aux cheveux. Elle plongea pour retirer tout le savon. Elle était propre à présent. Elle sortit de l'eau et revint sur la terre ferme. Elle chercha des yeux ses vêtements qui se trouvaient désormais entre les mains d'un illustre inconnu. Elle fronça légèrement les sourcils et s'avança vers lui. Quand elle se trouva à sa hauteur, elle le fusilla presque du regard. Elle lui demanda d'un ton inquisiteur : « T'es venu pour mater, c'est ça ? » A son sourire goguenard, elle devinait que cette situation lui était plutôt plaisante. Elle croisa les bras, attendant des explications. Voyant qu'il ne réagissait pas des masses, elle s'impatientait. Elle avait envie de sécher là. « Bon, assez rigoler. Rend-moi mes fringues. », demanda-t-elle avec fermeté. Elle n'allait pas en démordre. Elle comptait bien récupérer ses fringues coûte que coûte.

Je me baignais tranquillement en cette belle journée de mars. A la sortie de l'eau, j'eus la surprise de ne plus retrouver mes vêtements. Je m'aperçus qu'ils étaient entre les mains d'un type qui mâtait en continue. La vue avait l'air de lui plaire. J'étais ravie pour lui, mais je tenais tout de même à récupérer mes fringues. Cela ne me gênait pas d'être nue mais je n'aimais pas être considérée comme un morceau de viande. Malgré ma fermeté, il ne broncha pas fier de sa connerie. Il reculait de plus en plus, ce con. Je soufflai : « Et bien, tu l'auras voulu. » Je pris mes marques, puis me mis à foncer sur lui. Je le plaquai brutalement sur le sol. Nos corps tombèrent dans l'herbe. Ce qui amortit légèrement notre chute. Je lisais de la surprise dans ses yeux. Bien sûre qu'il ne s'y attendait pas. J'étais dans l'équipe de football américain de ma brigade. Je m'y connaissais en plaquage, bien sûre. J'éclatai de rire. « Bien fait. » Je lui tirais la langue tout en récupérant mes vêtements avec empressement. Je me relevai d'un coup et me rhabilla pronto avant qu'il ne se ressaisisse. Je revins auprès de lui et m'accroupis à sa hauteur.  « Alors, on s'avoue vaincu ? » Un sourire sournois s'étira sur mon visage, fière de mon coup. Mais je lui tendis ma main pour lui indiquer que je ne lui en voulais pas du tout.