La fin de semaine approche. La fin du jeu aussi. Je n'ai pas envie que le temps passe, pas non plus envie de retourner chez moi. On est bien ici, isolés du reste du monde. Tellement bien que je ne serais pas contre loger dans ce village éternellement. Sérieusement, on dirait une petite communauté comme dans les films de Western. D'ailleurs, je l'ai toujours dis, le décor me rappelle sans cesse celui qu'on retrouve dans les diverses BD Lucky Luke. Assis au comptoir, je vide doucement mon verre. En y repensant, d'ailleurs, il ne manquerait plus qu'un barman pour que tout soit parfait. Parce que mine de rien, à part vider la bouteille de Vodka, je ne sais pas faire grand chose avec les différents alcools qui nous sont proposés. La porte grince. Je me retourne machinalement. Nicole. Je lui souris, tapote la chaise haute à côté de moi. Oui, c'est une invitation. Et elle a plutôt intérêt à s’exécuter si elle ne veut pas que je vienne la chercher par la peau du cul. « Alors comme ça t'adhères en pantalon en cuir ? » Oui, oui, ce sont bien ses propos- enfin suivis d'un petit "love that" typiquement Nicoléen, bien entendu. Personnellement, je trouve les pantalons en cuir vraiment très laids. D'autant plus sur des gambettes masculines. C'est carrément anti-sex. Ça fait limite "chienne en chaleur" en fait. Mais bon, si Nicole adhère, Joshua adhère aussi. Elle est pour moi ce que William Carnimolla est aux femmes rondes.

Bientôt la fin de semaine, bientôt mon départ définitif de l’aventure. Je ne pense pas m’aventurer une semaine de plus ici alors que je n’ai clairement plus ma place dans le nid. Le retour de Térésa m’a fait réaliser qu’il fallait que j’affronte l’extérieur à un moment ou un autre et que plus j’attendrais, plus il serait difficile. J’ai fuis, certes, mais maintenant je pense être assez rétablie pour me confronter à tous les soucis qui m’attendent ; ça suffit la Nicole faiblarde. Quand je regarde ma peroxydée de cousine je me dis que j’ai sérieusement perdu du poil de la bête. En fait je dirais même que Fake Lover m’a rasée. C’est gore. Du coup pour me consoler je vais au bar. A chaque fois que je m’y pointe il y a quelqu’un près à me tenir compagnie. La lumière est allumée, preuve que cette fois-ce encore j’aurais quelqu’un à faire chier. Je pousse la porte et tadaaaaam Joshua ! BONNE PIOCHE ! J’adore Joshua, il est discret, gentil, et drôle. Check thaaaat. Ah oui, et canon aussi. Même si tatoué. Fashion faux-pas. En parlant de ça il faudra peut-être que je lui explique un jour que les bagues ça ne se met pas aux oreilles. Mh soit. « Fais péter ta vodka gros chat ! » Ca ça veut dire « j’arriiiiiiive ». Je m’assois à côté de lui, pas sur la chaise qu’il m’a montré, non, sur celle qui est de l’autre côté. Niahaha. « Alors comme ça t'adhères en pantalon en cuir ? » Oh s’il savait. « A fond. Surtout lorsqu’ils sont portés avec élégance » Je lui mentionne qu’il a de bonnes petites fesses au passage ? Mh non un petit jeu de sourcils coquins suffira. « Et lorsqu’ils moulent des jolies fesses craquantes bien sûr » J’ai craqué en fait. Et pour couronner le tout je fais claquer mes dents, genre lionne affamée GRAOU. « Et toi t’adhères qu'aux femmes ? Si j’avais su plus tôt hein, je ne me serais pas rabattue sur un égyptien unlook. » Puuuuute. C’est la présence de Térésa qui fait ressortir mon côté conasse même si Malik sait très bien ce que je pense de son armoire de fringues. Une de seules qui soit encore à peu près rangée d'ailleurs.

Nicole entre dans la pièce et je l'invite à prendre place près de moi. « Fais péter ta vodka gros chat ! » Je glousse doucement et la laisse s'approcher. Mademoiselle joue les anticonformistes et s'assoit sur la chaise à ma gauche plutôt que celle, à ma droite, que j'ai tapoté un peu plus tôt pour lui faire signe de venir. Je n'en attendais pas moins d'elle. Je me penche doucement vers l'avant pour atteindre l'autre côté du comptoir et attrape un verre propre laissé là. Verre dans lequel je vide de quelques centilitres la bouteille de vodka. On va y aller mollo, hein. Ainsi, après avoir déposé son dû devant elle, je fais allusion à sa remarque sur les pantalons en cuir, laissée sur mon blog. Miss Mulan adhère, donc ? « A fond. Surtout lorsqu’ils sont portés avec élégance » Hm, ça c'est un compliment ou je me trompe ? On m'a rarement dit que j'étais élégant, mais encore une fois, si Nicole le dit c'est ce que c'est vrai. Ses sourcils en révèlent long sur sa pensée et je me surprends à ricaner. « Et lorsqu’ils moulent des jolies fesses craquantes bien sûr », renchérit-elle en imitant.. une tigresse ? Je souris à pleine dents et secoue doucement la tête de haut en bas. Et bah. Ça c'est du compliment. « Merde. Je savais que j'aurais dû tenter ma chance en tant que modèle pour des marques de sous-vêtements. » Ben quoi ? Si j'ai un joli petit cul, faut bien que je le mette en avant, non ? Je ne suis pas égoïste au point de ne garder la vision de ce magnifique petit postérieur en calcif rien que pour moi. Quoique, théoriquement, je l'ai déjà partagée avec les millions de téléspectateurs qui regardent le programme. « Et toi t’adhères qu'aux femmes ? Si j’avais su plus tôt hein, je ne me serais pas rabattue sur un égyptien unlook. » Je ne devrais pas rire, mais je le fais quand même. « Roh, si j'avais su. », dis-je sur le ton de la plaisanterie en faisant claquer mes doigts à la Chiper dans Dora l'exploratrice: "Oh miiiiinnnnce". « Entièrement réservé aux femmes, oui. », renchéris-je en buvant une gorgée de ma Vodka.